Éditorial

Santé mentale des populations : un court fleuve tranquille[Notice]

  • Emmanuel Stip

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  • Emmanuel Stip
    Directeur

La revue Santé mentale au Québec est très heureuse de compter sur une nouvelle équipe éditoriale. Nous tenons à remercier Jean Caron pour avoir dirigé cette mission avec rigueur, dévouement et un engagement sans faille durant ces années de transition. Il a contribué au maintien d’une mission importante, engendrée par des fondateurs militants pour la place d’un savoir théorico-pratique en santé mentale. Le rôle de Jean Caron s’est inscrit dans un relais des bâtisseurs comme Yves Lecomte. C’est allumé d’une vaste connaissance de la science, de l’organisation, de la politique et à l’aise dans un vaste réseau de collaboration internationale qu’il a représenté la Revue. Je retrouvais par hasard dans mon déménagement sa thèse doctorale qu’il m’avait donnée et intitulée : L’organisation sociale et l’utilisation de l’espace chez l’omble fontaine (salvenidus fontinalis). Quel itinéraire ! Nos dirigeants actuels, eux, nous mettent dans un bocal. C’est ainsi que notre Revue ne pourra plus encore une fois renouveler son partenariat avec le CIUSSS de la Capitale nationale puisque la responsable de la santé mentale de ce CIUSSS n’a pas trouvé les arguments – notamment la responsabilité des CIUSSS dans le transfert des connaissances en santé mentale par le truchement de leur Institut – pour impliquer son organisation dans un partenariat avec notre Revue. Cela traduit le hiatus entre les décisions administratives actuelles des personnes en charge de nos organisations en santé et la nécessité de renouveler continuellement notre savoir au regard de nos pratiques en santé mentale et psychiatrique au Québec. Ce hiatus est à suivre de près, car dans tout le réseau actuel des signes inquiétants montrent encore une fois cette méconnaissance générale ou cette discrimination à l’égard de la santé mentale dans l’ensemble d’une pensée de la santé globale au Québec. C’est là où on coupe quand il faut couper ! Nos dirigeants dans ce domaine sont plus des comptables et des notaires que des créateurs engagés comme le sont des Yves Lecomte, Jean François Saucier et Jean Caron, ou comme l’étaient Camille Laurin, Dominique Bédard ou Denis Lazure. Les ombles fontaines ont fait place à du poisson congelé. Les saveurs sont parties, la forme est uniforme, beige. Fort heureusement, ce sont désormais Marc Corbière et Catherine Briand qui assureront la responsabilité éditoriale de la Revue. Marc Corbière est professeur à l’Université du Québec à Montréal au Département d’éducation et pédagogie, et le titulaire de la nouvelle Chaire de recherche en santé mentale et travail, créée par la Fondation de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Marc Corbière a reçu une formation en psychologie sociale et du travail (maîtrise et DESS) – Université de Toulouse Le Mirail (France), là où les cours d’eau ont encore quelques truites. Il détient un doctorat en psychologie du counseling de l’Université de Montréal et il a réalisé deux stages postdoctoraux en psychiatrie sociale à McGill University et à University of British Columbia, là où il y a beaucoup de saumons. Marc Corbière vise à évaluer dans le cadre de ses projets de recherche, les facteurs personnels, programmatiques et ceux de l’environnement de travail qui sont liés au retour/à la réintégration au travail de personnes avec un trouble mental. Il possède une expertise dans la conception et l’implantation d’interventions novatrices en santé mentale et travail, ainsi que dans le développement et la validation d’outils de mesure. Pour finir, il entretient de nombreuses collaborations nationales et internationales qui lui permettent de comparer les résultats de recherche à d’autres contextes tels que l’Asie, l’Australie, les États-Unis et l’Europe. Catherine Briand a reçu une formation en ergothérapie et en sciences biomédicales (psychiatrie) de l’Université de Montréal. …