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En ce printemps 2021, alors que les chiffres des infections et autres décès liés à la pandémie COVID-19 au Québec semblent encourageants, environ 19 000 enfants et adultes figurent sur une liste d’attente de services en santé mentale dans le réseau public, soit près de 20 % de plus qu’en novembre (dernier), selon les plus récentes données du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)[1]. Autant dire que les répercussions du virus sont multidimensionnelles, systémiques et plus profondes que l’on aurait pu penser.

Déjà en 2019, la revue se posait la question de l’amélioration des services en santé mentale à la faveur des nouvelles technologies. Le 2 novembre 2020, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux du Québec, Lionel Carmant, annonçait un investissement de 100 M $ afin d’améliorer l’offre de soins et de services psychosociaux et en santé mentale pour la population, notamment par la diminution des listes d’attente[2]. Début 2020, alors que les premiers signes de la pandémie se manifestaient, Isabelle Ouellet-Morin et Stéphane Guay soulignaient l’urgence de faire état des outils numériques spécifiquement développés pour la santé mentale. À l’heure où la téléconférence explosait, ils ne pouvaient pas mieux tomber. Le moment était venu d’aborder le sujet.

Si le numérique n’est pas la panacée, il porte en lui certains espoirs quant à l’amélioration des soins et des services. Certes, il existe aujourd’hui une myriade d’applications mobiles en santé mentale, mais peu sont validées sur le plan de la recherche.

There is currently somewhere between 10,000 and 20,000 mental health apps, but it is estimated that only about 3 % to 4 % are actually evidence based. Most of these studies have been conducted in the last few years and assessed either the feasibility and acceptability of mental health apps and, in some cases, their efficacy for a broad spectrum of mental disorders, including depressive disorders, posttraumatic stress disorders, schizophrenia, bipolar disorders, or addictions.[3]

Et c’est bien pour pallier cette carence que des femmes et des hommes travaillent sans relâche, afin de mettre au point des procédés efficaces tout en préservant la qualité de la relation humaine qui sied à n’importe quel soin. C’est cette volonté qui anime l’équipe de ce numéro.

Aujourd’hui commence un travail énorme en vue d’effacer les séquelles de la pandémie en matière de santé mentale. Puisse ces innovations faire en sorte que le printemps soit un jour le même pour tout le monde !