Genèse de la sociologie marxiste au QuébecOrigins of Marxist Sociology in Quebec[Notice]

  • Nicole Laurin

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  • Nicole Laurin
    Département de sociologie
    Université de Montréal
    C.P. 6128, succursale Centre-ville
    Montréal (Québec), Canada H3C 3J7
    laurinn@socio.umontreal.ca

Note de l’auteure

Les responsables de ce numéro m’ont demandé d’étudier la sociologie marxiste au Québec. À cette fin, j’ai relu les nombreux essais et les recueils de textes qui se situent dans ce courant. Au hasard de mes recherches, je suis tombée sur quelques numéros de Parti pris et de Socialisme dont la lecture m’a fascinée. Dès le début des années 1960, de très jeunes gens élaborent dans ces revues une pensée critique, originale, sur le Québec et sa place dans le monde. À la recherche d’un cadre et d’un langage, ils découvrent le marxisme et l’adaptent à leur usage. Parmi ces jeunes, plusieurs sont sociologues et deviendront professeurs. Ils posent un regard critique sur les travaux des intellectuels qui ont été des précurseurs du marxisme au Québec et dont certains ont fondé Socialisme. D’abord tiers-mondistes, les jeunes sociologues s’approprient les oeuvres classiques du marxisme ; ils se penchent aussi sur les publications récentes des intellectuels français marxistes ou marxisants. Enthousiasmés par la nouvelle interprétation structuraliste de Marx, ils deviennent althussériens. Ainsi, entre 1963 et 1974, un marxisme « fait au Québec » sinon « québécois » va prendre forme. Axé sur l’étude de la question nationale, les classes sociales et la révolution. J’ai voulu retracer cette histoire en détail, sans méthode analytique et sans théorie. Mon texte est un récit. Il campe des personnages. L’intrigue se noue autour de questions théoriques et politiques. L’action se déroule sur la scène universitaire, elle s’inscrit également dans le débat public et les luttes sociales. Ce genre de travail n’a sans doute pas sa place dans une revue universitaire de sociologie. La direction de Sociologie et sociétés a bien voulu l’accepter. Je la remercie. Je suis aussi reconnaissante à Alfred Dubuc, Luc Racine et Céline Saint-Pierre pour leur précieuse collaboration à mes recherches.

Parties annexes