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Instituée il y a dix ans, cette journée vise à promouvoir le multilinguisme, en particulier l’apprentissage des langues étrangères en Europe.

La Commission européenne avait affiché l’objectif de la maîtrise de deux langues étrangères pour chaque citoyen européen afin d’encourager les mobilités de toute sorte. Elle s’était même dotée d’un commissaire en charge du multilinguisme ; la traduction, l’interprétariat et les mobilités ont été également soutenus afin de favoriser une meilleure communication entre les pays européens. Depuis quelques années, la relation entre exportation des entreprises et compétences en langues étrangères intéresse des chercheurs et des institutions. L’internationalisation des entreprises est au cœur de la stratégie de Lisbonne qui souhaite accompagner la mobilité de la connaissance. La pénétration des marchés extérieurs passe par la connaissance du cadre juridique du pays dans lequel l’entreprise cherche à exporter. En d’autres termes, une bonne stratégie d’internationalisation nécessite l’adoption du multilinguisme, un investissement sur les langues a des retombées intéressantes pour les entreprises qui voient leurs parts de bénéfices augmenter.

L’étude d’Ingela Bel Habib (lire sur Sens Public) est précieuse en ce qu’elle ouvre un champ de recherches déterminantes sur la relation entre apprentissage des langues et stratégie internationale des petites et moyennes entreprises. Elle met en évidence ce qu’elle appelle le paradoxe des compétences en Suède : alors que le pays se caractérise pas un très haut niveau de multilinguisme au sein de la population, les petites et moyennes entreprises ont le plus souvent recours à l’anglais et peinent à pénétrer des marchés extérieurs. Le Danemark a mieux compris cette dimension puisque les petites et moyennes entreprises diversifient leurs compétences langagières et ainsi leurs marchés extérieurs. La langue est un accès privilégié à la culture des affaires (compréhension des questions fiscales et des législations en vigueur). Et si les langues favorisaient des marchés plus équilibrés et permettaient à ces entreprises qui sont au cœur de l’emploi d’atteindre une qualité d’échanges ? C’est le pari que nous pourrions tenir après la lecture des recherches d’Ingela Bel Habib en cette journée de célébration.