Résumés
Résumé
Peu d’études ont été jusqu’à présent consacrées à la vie et à l’oeuvre d’Auguste Descarries. Depuis quelques années, on assiste à une renaissance de la musique de ce compositeur canadien, malheureusement tombé dans l’oubli depuis sa mort, en 1958. Les efforts de sa famille ainsi que de l’Association pour la diffusion de la musique d’Auguste Descarries (ADMAD) favorisent aujourd’hui sa réhabilitation. C’est grâce à l’ADMAD que j’ai découvert une oeuvre pleine de charme et d’expressivité néoromantique : il s’agit du Quatuor pour violon, alto, violoncelle et piano, une pièce inachevée que l’Association m’a demandé de terminer, et qui est au coeur de mon propos dans cet article. Dans un premier temps, est dressé un bref portrait du contexte socioculturel complexe dans lequel Descarries a reçu sa formation musicale à Montréal, puis à Paris auprès de musiciens d’origine russe ; sont évoquées aussi les difficultés associées à son retour d’Europe dans une société québécoise en crise. Dans un deuxième temps, est analysé le manuscrit de son Quatuor pour en relever les différents thèmes et établir des analogies entre son écriture et celle des compositeurs qui l’ont influencé. Enfin, sont énumérées les étapes principales de la démarche qui m’a permis de terminer l’oeuvre. Ce travail met en évidence la nécessité de valoriser la contribution d’Auguste Descarries au patrimoine musical canadien et de rendre ses oeuvres disponibles aux interprètes et aux chercheurs.
Abstract
This article is among the first ever to be written about the life and work of Auguste Descarries, a French-Canadian composer from the first half of the 20th century. The past few years have seen a modest renaissance of Descarries’s music. Following his death in 1958, his music was unfortunately forgotten. Today, due to the interest of his family, and to the great efforts of the Association pour la diffusion de la musique d’Auguste Descarries (ADMAD), his work can now be heard again. It is a result of ADMAD’s work that I had the pleasure of discovering Descarries’s charming and highly expressive neo-romantic music. I have experienced his music first-hand because I was asked to complete one of his unfinished chamber works: the Quartet for Violin, Viola, Cello and Piano. Following a careful analysis of the complex socio-cultural context in which Descarries was trained, and later worked, as a musician, the article focuses on the practical steps that I had to follow in order to complete his piece. It emphasizes the necessity to valorize the contribution of Auguste Descarries to Canada’s musical heritage and make his work available to musicians and scholars.
Parties annexes
Bibliographie
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