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Introduction

Les adoptions internationales au Québec sont plénières, c’est-à-dire que les liens biologiques sont rompus et que de nouveaux liens sont établis avec la famille adoptive, ceux-ci étant traditionnellement de nature fermée. Ce type d’adoption est caractérisé entre autres par la confidentialité et le non-contact entre la famille adoptive et la famille biologique (Ouellette, 2005). Aujourd’hui, les médias sociaux contribuent au changement de l’adoption internationale en termes de contact et de retrouvailles. En effet, grâce aux médias sociaux, les personnes adoptées et les familles biologiques peuvent se retrouver en contournant certains obstacles, comme l’attente dans le cadre d’un processus gouvernemental. En utilisant les médias sociaux, comme Facebook, pour rechercher des informations sur leur histoire pré-adoption et leur famille biologique, les personnes adoptées à l’étranger peuvent éviter certains défis de cette quête des origines inhérents à l’adoption internationale.

En adoption internationale, la quête des origines peut être plus complexe, notamment à cause de la distance géographique qui sépare les personnes adoptées et leur famille biologique, mais aussi en raison du fait que les différents documents contenant les informations recherchées sont souvent en possession d’acteurs variés, comme les acteurs gouvernementaux, les agences d’adoption et les orphelinats (Baden et al., 2013 ; Choulot, 2005 ; Ouellette, 2005). L’utilisation des médias sociaux peut alors permettre d’éviter de devoir contacter ces différents acteurs et de devoir avoir recours à un intermédiaire (Haralambie, 2013). Au Québec, le processus officiel pour rechercher ses origines et sa famille biologique en adoption internationale se fait par le Secrétariat à l’adoption internationale (SAI). Le SAI a le mandat de gérer et de conserver les documents concernant les adoptions internationales ainsi que de régir les demandes de retrouvailles et d’antécédents sociobiologiques (SAI, 2018). Les personnes adoptées à l’international peuvent, dès l’âge de 14 ans, sans avoir à obtenir l’autorisation de leurs parents adoptifs ou de leur tuteur légal, demander leurs antécédents sociobiologiques et entreprendre une recherche pour retrouver leur famille biologique auprès du SAI. Les antécédents sociobiologiques peuvent contenir, entre autres, le prénom de l’enfant avant son adoption, ses informations médicales ainsi que celles des parents biologiques, et le profil de ceux-ci, comme leur âge et leur état civil. Le processus officiel de quête des origines a été modifié par la Loi modifiant le Code civil et d’autres dispositions législatives en matière d’adoption et de communication de renseignements, ou loi 113. Cette loi a été adoptée en 2017 et est entrée en vigueur en 2018. Elle assouplit les règles de confidentialité entourant l’identité des personnes adoptées et celle des parents biologiques et vise à donner un meilleur accès aux origines. En ce qui concerne la recherche pour la famille biologique, le SAI doit être en contact avec l’autorité centrale dans les différents pays d’origine. Cela peut expliquer la lenteur et la lourdeur du processus de recherche des origines auprès du SAI, qui peuvent décourager certaines personnes adoptées d’entamer une requête officielle et les pousser à entreprendre une recherche en utilisant les médias sociaux.

Une prise de contact par les médias sociaux peut engendrer une variété de difficultés, dont la rapidité du déroulement des évènements qui suivent le premier contact. Cette rapidité peut se combiner à un manque de préparation et au sentiment d’être envahi par les multiples communications (Fursland, 2010 ; Siegel, 2012 ; Thomson-Sweeny, 2018). Face aux différents défis d’un tel contact, quels sont les besoins en matière de soutien des personnes adoptées qui en font l’expérience ?

En se basant sur les données provenant de l’étude de maîtrise de l’auteure, au sujet de l’influence d’un contact par les médias sociaux avec la famille d’origine sur la vie des adultes québécois adoptés à l’étranger, cet article vise à exposer les besoins de soutien pour les personnes adoptées à l’international qui établissent un contact avec leur famille biologique au moyen des médias sociaux.

Retrouver sa famille biologique grâce aux médias sociaux

La plupart des écrits sur le sujet dans un cadre d’adoption fermée l’explorent davantage en contexte d’adoption locale et plus particulièrement auprès de parents adoptifs et de leurs enfants adoptés (Fursland, 2010 ; Haralambie, 2013 ; Kearney et Millstein, 2013 ; O’Brien, 2013 ; Siegel, 2012). La littérature sur les médias sociaux et leur influence sur la quête des origines et les retrouvailles spécifiquement en adoption internationale est rare (Aroldi et Vittadini, 2017 ; Shier, 2020 ; Skandrani et al., 2020).

Les personnes adoptées ont aujourd’hui accès à des outils pouvant rendre leur recherche de leurs origines et de leur famille biologique plus efficace et plus rapide que si elles avaient suivi le processus officiel par l’entremise des autorités centrales (Haralambie, 2013). Facebook, qui serait le média social le plus utilisé pour faire des recherches en adoption, et d’autres médias sociaux constituent des moyens de communication intéressants permettant non seulement de retrouver la famille biologique ou la personne adoptée, mais aussi d’entrer en contact et de développer des relations avec elle (Aroldi et Vittadini, 2017 ; Fursland, 2010 ; Shier, 2020 ; Skandrani et al., 2020). Ces relations peuvent être établies plus facilement et rapidement, étant donné que la communication entre les parties peut se faire de manière instantanée, malgré la distance géographique les séparant (Haralambie, 2013 ; O’Brien, 2013 ; Shier, 2020). Toutefois, une prise de contact par les médias sociaux peut être perturbante à plusieurs égards, et cela, autant pour la personne qui a amorcé le contact que pour celle qui a été retrouvée. Par exemple, la nature même d’un contact par les médias sociaux fait que le consentement concret de la personne retrouvée n’est pas obtenu, ce qui peut mener chez elle à un sentiment d’intrusion et d’impuissance (Fursland, 2010 ; Siegel, 2012 ; Skandrani et al., 2020). Toutes les personnes concernées par une telle entrée en contact, soit les personnes adoptées, les membres de leur famille adoptive et ceux de leur famille biologique, peuvent ressentir des émotions et des sentiments variés, comme la peur, l’incompréhension, le sentiment de trahison et d’atteinte à leur vie privée, la colère et le sentiment d’être envahi (Fursland, 2010 ; Haralambie, 2013 ; Kearney et Millstein, 2013 ; Siegel, 2012). Chez les personnes adoptées, la gestion d’une prise de contact par les médias sociaux avec la famille biologique peut être complexe ; en effet, elles peuvent ressentir de la pression pour bâtir des relations et doivent gérer l’écart entre leurs attentes et celles de leur famille biologique (Aroldi et Vittadini, 2017 ; Fursland, 2010 ; Kearney et Millstein, 2013 ; Siegel, 2012 ; Skandrani et al., 2020). Ces différents effets d’une prise de contact par les médias sociaux montrent la nécessité d’apporter un soutien aux personnes adoptées qui en font l’expérience, de leur propre initiative ou non. Toutefois, selon les écrits recensés, ce soutien fait défaut, et cela, tout au long du parcours d’adoption (Aroldi et Vittadini, 2017 ; Fursland, 2010 ; Miller et al., 2016).

Le soutien aux personnes adoptées durant leur trajectoire adoptive

Le soutien post-adoption vise à répondre aux différents besoins, spécifiques et généraux, des personnes adoptées et des familles adoptives (Atkinson et Gonet, 2007 ; Sánchez-Sandoval et al., 2020). L’objectif des services post-adoption existants est surtout l’intégration des familles adoptives et d’éviter qu’elles n’éclatent (Atkinson et Gonet, 2007). Ce soutien peut prendre différentes formes, telles que le soutien financier et les services thérapeutiques (Lushey et al., 2018). Les auteurs dans le domaine de l’adoption, tant locale qu’internationale, reconnaissent le manque de soutien post-adoption à travers le monde et mettent l’accent sur l’importance d’un soutien post-adoption à long terme pour les personnes adoptées et leur famille adoptive (Atkinson et Gonet, 2007 ; Gibbs, 2010 ; Hartinger-Saunders et Trouteaud, 2015). Ce besoin de soutien existe, car l’adoption n’est pas un évènement instantané, mais bien une trajectoire de vie durant laquelle des difficultés diverses en lien avec l’adoption, comme la dépression, l’anxiété, un manque d’estime de soi et le deuil, peuvent se manifester à différents moments (Corder, 2012 ; O’Brien, 2013). La quête des origines et les retrouvailles avec la famille biologique sont des moments qui font partie du parcours adoptif et qui peuvent être particulièrement difficiles pour les personnes adoptées, notamment parce qu’elles peuvent ne pas être émotionnellement et mentalement prêtes à vivre ces moments (Wang et al., 2015). Ces personnes adoptées, même à l’âge adulte, peuvent avoir besoin d’aide pour mieux gérer les défis de la quête des origines et des retrouvailles, et cela, sans même considérer les enjeux particuliers associés aux médias sociaux.

Selon la littérature, cette aide devrait provenir des parents adoptifs et des professionnels en adoption. Une bonne connaissance par les parents adoptifs des enjeux associés à l’adoption, incluant aujourd’hui la question des médias sociaux, leur permet de mieux aider leur enfant adopté, même adulte, et de l’orienter vers les bonnes ressources (Aroldi et Vittadini, 2017 ; Fursland, 2010 ; O’Dell et al., 2015). Les travailleurs sociaux et autres professionnels en adoption doivent acquérir des compétences leur permettant de saisir la complexité de l’adoption et de ses enjeux, dont celui de l’utilisation des médias sociaux dans la recherche des origines et les retrouvailles. En particulier, il est important de comprendre l’influence d’un tel intermédiaire sur les différentes sphères de la vie des membres du réseau familial adoptif, pendant et après la quête des origines et lors de la prise de contact et des retrouvailles (Brodzinsky, 2013 ; Corder, 2012 ; O’Brien, 2013 ; Wang et al., 2015).

Méthodologie

L’étude réalisée par l’auteure avait pour but de mieux comprendre l’expérience vécue et les perceptions chez les personnes adoptées à l’international d’une prise de contact par les médias sociaux avec la famille biologique. Plus spécifiquement, la recherche visait à 1) comprendre comment le contact peut influencer les différentes sphères de la vie des personnes adoptées, en particulier les sphères familiale, amoureuse et sociale ; et à 2) explorer l’influence qu’un tel contact peut avoir sur leur compréhension de qui elles sont et leur développement de soi. L’auteure a utilisé une approche qualitative afin de mettre au premier plan l’expérience et la perspective de huit adultes adoptés, six femmes et deux hommes, ayant vécu une prise de contact par les médias sociaux avec leur famille biologique (Deslauriers et Kérisit, 1997 ; Fortune et al., 2013). L’utilisation de l’analyse phénoménologique interprétative (API) a permis d’explorer de manière minutieuse la réalité vécue et imaginée par les participant(e)s et le sens qu’ils (elles) accordent à la communication par les médias sociaux avec la famille biologique (Antoine, 2017 ; Brocki et Wearden, 2006). En tant que cadre méthodologique et d’analyse, l’API a surtout été utilisée pour guider la formulation des questions posées aux participant(e)s, inspirant par exemple le recours à des termes comme « croire » et « penser », ainsi que la démarche inductive pour analyser les données. L’étude a été réalisée à la suite de l’approbation du comité d’éthique de la recherche en arts et en sciences de l’Université de Montréal, aujourd’hui nommé le Comité d’éthique de la recherche – Société et culture.

Afin de protéger la confidentialité des participant(e)s, ils (elles) se sont tous (toutes) vu attribuer un pseudonyme et seul le continent d’origine est diffusé, non le pays. Cinq participant(e)s sont né(e)s en Amérique du Sud et trois en Amérique du Nord. Au moment de l’étude, les huit participant(e)s avaient entre 22 et 37 ans, avec une moyenne d’âge de 29,5 ans. Lors du contact initial avec leur famille d’origine, ils (elles) avaient entre 16 et 35 ans, avec une moyenne d’âge de 25,6 ans. Dans tous les cas, ce contact a eu lieu par Facebook. Cinq participant(e)s ont eux (elles)-mêmes eu l’initiative du contact, alors que dans le cas des trois autres, c’est leur famille biologique qui les a retrouvé(e)s. Au moment de l’entrevue, cinq participant(e)s étaient toujours en contact avec au moins un membre de leur famille d’origine. Trois participant(e)s ne communiquaient plus avec leur famille biologique. Les participant(e)s et leur famille d’origine ont utilisé différents moyens autres que Facebook pour communiquer à la suite du contact initial, comme WhatsApp, Skype, Imo, Instagram et le téléphone. Cinq participant(e)s ont vécu des retrouvailles avec leur famille biologique en retournant dans leur pays d’origine.

Différents acteurs québécois en adoption internationale, comme des organismes, des groupes sociaux et des agences d’adoption, ont été sollicités pour partager l’invitation à participer à l’étude avec leurs membres. L’annonce de la recherche a été diffusée sur Facebook, soit dans des groupes en ligne. L’utilisation des médias sociaux pour recruter des participants de recherche comporte des avantages, comme la manière globale et instantanée dont un grand nombre de personnes peuvent être rejointes par la circulation des annonces dans différents réseaux (Topolovec-Vranic et Natarajan, 2016). Malgré l’efficacité et la portée de Facebook, le recrutement a été ardu, car la population visée par l’étude demeure petite et le sujet très spécifique. Trois plateformes informationnelles en ligne, Spotted Montréal, Journal Métro et Kijiji, ont aussi été utilisées afin de tenter de rejoindre un plus grand nombre de personnes adoptées. Une technique d’échantillonnage « boule de neige » a aussi été employée, technique qui consiste à demander aux participants de parler de l’étude avec d’autres personnes pouvant être intéressées à en faire partie (Pires, 1997). Pour participer à la recherche, les personnes adoptées devaient avoir plus de 18 ans ; avoir été adoptées à l’international ; et avoir vécu une prise de contact par les médias sociaux avec leur famille biologique. Une attention particulière a été portée à la population d’adultes adoptés à Montréal, étant donné que la région sociosanitaire québécoise où le plus grand nombre d’adoptions internationales ont été effectuées est le Grand Montréal (SAI, 2000, 2019).

Les participant(e)s ont reçu le formulaire de consentement par courriel après un contact initial par téléphone, par courriel ou par Facebook. Ils (elles) ont pu prendre le temps qu’ils (elles) désiraient pour réfléchir à leur participation. Le formulaire de consentement a été revu au début des entrevues, en mettant l’accent sur le droit de retrait, le droit de refuser de répondre à une question et la confidentialité. Les participant(e)s ont pu poser leurs questions et signer le formulaire si cela n’avait pas déjà été fait par courriel.

L’étude consistait à recueillir l’expérience d’un contact initial par les médias sociaux avec la famille biologique à l’aide d’entrevues individuelles semi-dirigées où des thèmes prédéfinis ont été abordés avec les participant(e)s, soit l’influence du contact sur leurs relations (familiales, amoureuses et sociales), sur leur vie en général et sur leurs perceptions de leur adoption et d’eux (elles)-mêmes. Les entrevues ont été effectuées en personne et ont eu lieu entre juillet 2017 et mars 2018. Elles ont duré entre 60 et 150 minutes. Selon le choix des participant(e)s, leur entrevue a eu lieu soit à leur domicile ou au centre de recherche auquel l’auteure est affiliée. Avec le consentement des participant(e)s, les entrevues ont été enregistrées pour faciliter la transcription et l’analyse des données.

L’API a été employée afin d’analyser les données recueillies. Une première grille d’analyse a été réalisée à partir des thèmes initiaux de l’étude et utilisée pour analyser librement deux premiers verbatims. Cette première analyse a été suivie par une seconde contenant trois étapes : 1) la lecture, relecture et annotation du verbatim de ces deux premières entrevues ; 2) l’identification de thèmes, différents des thèmes initiaux, pour chacune des deux entrevues ; et 3) la mise en commun et le regroupement des thèmes relevés de ces deux entrevues. Ces trois premières étapes ont permis de créer une grille d’analyse et de l’appliquer à une troisième et une quatrième entrevue. Un accord interjuge a ensuite eu lieu pour valider la grille d’analyse qui a été conçue à partir de l’analyse des quatre premières entrevues. L’objectif de cet accord interjuge était d’arriver à un consensus sur la grille d’analyse et de la bonifier. La grille d’analyse améliorée a ensuite été utilisée pour apporter quelques changements à l’analyse des quatre premières entrevues et pour analyser les quatre entrevues restantes. La nature de l’API, soit son côté inductif (Smith et al., 2009), a permis d’être flexible et d’écarter la grille initiale contenant les thèmes originaux de l’étude, pour laisser place à l’émergence de thèmes qui représentaient davantage le discours des adultes adoptés, en particulier ce qui motivait leur quête des origines et leur prise de contact par les médias sociaux, les difficultés vécues et le soutien reçu à travers leur expérience.

Résultats

Les résultats de l’étude présentés dans cet article sont : les motivations chez les participant(e)s à établir un contact post-adoption par les médias sociaux avec leur famille biologique ; la déstabilisation caractéristique du contact ; les défis rencontrés ayant rendu leur expérience difficile ; et le soutien reçu et recommandé, divisé selon les acteurs clés, soit les proches et le réseau social, les autres personnes adoptées et les professionnels. Des extraits des discours accompagnent les résultats afin de donner l’espace à la voix des participant(e)s et pour illustrer les propos décrits.

Motivations à établir un contact par les médias sociaux

Tous (toutes) les participant(e)s ont indiqué que leurs motivations à retrouver leur famille biologique ou à accepter un contact avec elle étaient leur désir d’en savoir plus sur leur histoire d’adoption et sur leurs origines ainsi que de mieux se connaître. Ce ne sont pas tous (toutes) les participant(e)s qui avaient un fort désir de retrouver leur famille d’origine ; pour certain(e)s, l’élément déclencheur de leur quête avait été un simple « pourquoi pas ? » plutôt que le sentiment d’une nécessité. Toutefois, Facebook avait permis à tous (toutes) ces participant(e)s de trouver leur famille, soit pour combler une simple curiosité, soit pour obtenir des réponses à des questions d’ordre existentiel, comme la raison pour laquelle ils (elles) avaient été placé(e)s en adoption. L’extrait suivant illustre ce besoin chez une des participant(e)s.

Je mets l’importance de connaître coûte que coûte mon pays, de connaître un peu mon histoire avec mes parents, connaître juste d’où je viens, connaître mon histoire de jeunesse, pour après ça mieux savourer ma vie d’adulte.

Kasandra, 30 ans

Cette participante mentionne aussi vouloir mieux se connaître, ou mettre son « propre casse-tête à jour » pour ses futurs enfants afin de pouvoir leur raconter son histoire. Une autre participante était aussi motivée à retrouver sa famille biologique pour ses enfants qui avaient des questions sur ses origines.

Déstabilisation vécue d’un contact par les médias sociaux

Quelles qu’aient été leurs motivations, le contact avec leur famille biologique par les médias sociaux a été déstabilisant à différents niveaux pour tous (toutes) les participant(e)s, tant émotionnellement, psychologiquement que socialement, peu importe s’ils (elles) avaient amorcé eux (elles)-mêmes le contact ou non. L’extrait suivant illustre cette déstabilisation vécue par une des participant(e)s lorsqu’elle a reçu une réponse de la part d’un cousin biologique à sa quête sur Facebook.

Alors là, ç’a vraiment été, euh, pfft, le choc. Ça a été le néant. Je me suis mise à pleurer en plein dans mon bureau […] je me suis mise à trembler de long en large pis j’ai réalisé que ma vie venait d’être changée complètement en un clic sur Facebook.

Meagan, 34 ans

Les suites de cette prise de contact ont, pour plusieurs, envahi leur quotidien. Ils (elles) pouvaient être sollicité(e)s par plusieurs membres de leur famille biologique et cela, fréquemment. Certain(e)s participant(e)s ont parlé de la lourdeur et de l’intensité de leur expérience en mentionnant entre autres que, surtout au début, lors des premières communications, leur attention a été déviée de leur travail ou de leurs différentes relations. Ils (elles) étaient occupées pendant leur temps libre à communiquer avec les différents membres de leur famille d’origine. Un participant explique que tout cela, tous ces messages reçus et ces nouvelles relations à entretenir, pouvait être parfois « de trop ». En dépit de cette perturbation, certain(e)s participant(e)s jugeaient que leur expérience de contact par les médias sociaux avait été somme toute positive, caractérisée surtout par de bonnes relations avec les membres de leur famille biologique. Toutefois, pour d’autres, cette déstabilisation a été le fil conducteur de leur expérience, qui a été de manière générale plus difficile.

Difficultés vécues d’une expérience de contact par les médias sociaux

L’expérience des participant(e)s d’un contact pris sur Facebook avec leur famille biologique a été quelquefois positive et à d’autres moments, plus difficile. Comme aspects positifs, les adultes adoptés de l’étude ont cité entre autres la joie et l’excitation de retrouver leur famille biologique, d’avoir des réponses à leurs questionnements sur leurs origines et de développer de nouvelles relations. Toutefois, tous (toutes) les participant(e)s ont dit avoir vécu des difficultés associées à leur expérience. Ces difficultés touchaient les plans émotionnel, psychologique, relationnel, financier, linguistique, culturel, géographique et bureaucratique. Certain(e)s ont mentionné la barrière linguistique, la distance géographique et les différences culturelles, mais aussi socioéconomiques, entre eux (elles) et leur famille biologique, qui ont conduit à des déstabilisations émotionnelles et psychologiques et à des incompréhensions, des malentendus et des tensions avec les membres de leur famille biologique. Pour un participant, ne pas parler la langue de sa famille biologique a freiné son élan de communication, comme il l’explique dans l’extrait suivant.

Bon après ça, c’était beaucoup d’informations en même temps, puis avec la barrière de la langue […] j’avais peut-être pas la même… la même aisance à communiquer avec lui [son frère biologique] que j’aurais voulue. Fallait souvent que je passe par un traducteur, et puis ça a peut-être un peu au début, un peu freiné mon élan de communication.

Samuel, 33 ans

Pour certain(e)s participant(e)s, voir dans quelle pauvreté vivait leur famille a été un grand choc. Cette différence socioéconomique entre eux (elles) et leur famille biologique pouvait être à l’origine de demandes pécuniaires et matérielles de la part de membres de leur famille d’origine ainsi que d’attentes de ceux-ci envers eux (elles). Ces demandes et ces attentes ont bouleversé certain(e)s participant(e)s et ils (elles) se sont senti(e)s envahi(e)s, ce qui en a poussé quelques-un(e)s à cesser de communiquer avec un ou plusieurs membres de leur famille biologique. Certain(e)s participant(e)s ont vécu des difficultés sur le plan relationnel avec des membres de leur famille adoptive, principalement parce que ceux-ci ne percevaient pas de la même façon le contact et la communication avec la famille biologique. Dans certains cas, ils ne comprenaient pas pourquoi les participant(e)s désiraient retrouver leur famille d’origine et avoir une relation avec celle-ci. Un participant a raconté les défis bureaucratiques et financiers rencontrés lorsqu’il avait voulu faire venir sa famille biologique au Québec. Certain(e)s participant(e)s ont confié avoir ressenti de l’isolement pendant leur quête et le contact. Certain(e)s d’entre eux (elles) ont fait référence au conflit de loyauté comme facteur d’isolement durant leur expérience. Une grande difficulté nommée par plusieurs était le manque de soutien, surtout professionnel, pendant leur parcours, que ce soit pendant la quête de leurs origines, au moment des communications initiales ou pendant les retrouvailles. L’extrait suivant montre en quoi ce soutien est essentiel.

Pour toutes les personnes à venir qui un jour vont faire cette recherche-là, je pense que justement d’avoir […] du soutien… Parce qu’on vit dans notre bulle. Moi, j’étais là : ça va tellement être merveilleux, ça va être comme dans les films, on va être heureux, on va se prendre dans nos bras, puis on va s’aimer. Non c’est… c’est pas ça.Ce n’est pas comme dans les films.

Justine, 25 ans

Alors qu’un soutien est identifié comme étant nécessaire, plusieurs rapportent avoir reçu du soutien de leurs proches, surtout de la part de leurs parents adoptifs, et de leur réseau social, ce qui a permis d’atténuer les aspects négatifs de leur parcours.

Soutien des proches et du réseau social

L’analyse du discours des participant(e)s a permis d’identifier deux types d’aide reçue de leurs proches et de leur réseau social élargi, soit l’aide directe et l’aide abstraite. L’aide directe fait référence aux gestes et paroles concrets. Les participant(e)s disent ainsi qu’ils (elles) ont reçu de l’aide financière, des conseils, de l’aide pour la traduction, de l’aide pour la planification du retour au pays d’origine et des retrouvailles, et de l’accompagnement lors du voyage au pays d’origine. Une participante qui a vécu des retrouvailles avec sa famille biologique a raconté que sa mère adoptive lui avait non seulement offert du soutien tout au long de son expérience et avait complètement organisé le voyage au pays d’origine, mais qu’elle l’avait aussi accompagnée lors de ses retrouvailles, comme elle en parle dans l’extrait suivant.

Au niveau de la préparation, l’endroit où est-ce que j’allais être, c’est ma mère. C’est plus ma mère qui a fait ce côté-là. C’était pas vraiment moi qui a géré, fait que j’ai pas eu de stress à tous les niveaux… argent, au niveau où est-ce qu’on s’en va, ma mère s’est tout occupée de ça.

Julianne, 22 ans

Il est possible de voir que l’aide peut permettre de diminuer le stress associé à l’expérience. Pour ce qui est de l’aide abstraite, elle consiste dans la compréhension de et un intérêt pour ce que vivent les participant(e)s, l’ouverture et la sensibilité face à leur expérience, l’écoute, le soutien émotionnel et le désir d’aider. C’est aussi l’acceptation et le respect des choix faits par les participant(e)s, ainsi que le fait de se réjouir pour eux (elles). Dans le cas d’une participante, ses parents adoptifs l’ont soutenue et encouragée tout au long de sa trajectoire. De la quête de ses origines au contact par les médias sociaux, puis aux retrouvailles avec sa famille biologique, ses parents savaient et comprenaient qu’elle devait vivre cette aventure, ce qui l’a soulagée. Les participant(e)s rapportent aussi avoir reçu un soutien social par les médias sociaux, comme des messages d’encouragement sur Facebook. Leurs amis étaient contents pour eux (elles), étaient curieux et désiraient connaître le reste de leur parcours. Cet encouragement faisait du bien et permettait d’amortir les défis vécus.

Entraide entre les personnes adoptées

Le facteur positif que constitue le soutien d’autres personnes adoptées a été noté par tous (toutes) les participant(e)s. Entendre d’autres histoires d’adoption, de quête des origines, de contact par les médias sociaux ou de retrouvailles leur a permis d’être conscientes qu’ils (elles) n’étaient pas seul(e)s. En discutant avec d’autres personnes adoptées, ils (elles) ont pu normaliser leur vécu. Une participante aborde ce point dans l’extrait suivant.

J’ai vu aussi qu’à travers tout ça, je suis pas la seule qui a ce problème-là. D’autres enfants adoptés ont le même problème que moi. Et j’ai fait comme wow ! Donc je me dis, dans notre différence, on se ressemble. Je ressemble à d’autres gens qui sont comme moi, qui ont les mêmes, certaines des blessures similaires.

Kasandra, 30 ans

Selon les participant(e)s, cette entraide entre personnes adoptées est un grand besoin. Ils (elles) disent que les personnes adoptées doivent pouvoir partager leur expérience avec d’autres qui comprennent ce qu’elles vivent, qui seront empathiques et qui ne les jugeront pas. Les participant(e)s dressent aussi un lien entre l’entraide entre personnes adoptées et l’affirmation identitaire, culturelle et adoptive, soit de fait d’être bien avec son adoption.

Soutien professionnel

Seules deux participantes ont mentionné avoir reçu du soutien professionnel pendant leur expérience. Ainsi, une participante notait qu’elle avait pu explorer et mieux saisir ses émotions et sentiments envers sa mère biologique et prendre le temps de réfléchir à son adoption grâce à l’aide d’une psychologue en adoption. Toutefois, tous (toutes) les participant(e)s ont souligné l’importance pour les personnes adoptées qui vivent un contact avec leur famille d’origine par les médias sociaux et des retrouvailles d’avoir du soutien professionnel. Une aide appropriée de la part de professionnels en lien avec ce type de contact permettrait aux personnes adoptées de mieux gérer et appréhender les différentes difficultés potentielles associées à ce type de contact. Une participante explique en quoi ce soutien professionnel est nécessaire dans l’extrait suivant.

C’est que moi, y a personne qui m’a préparée, avant de rencontrer ma famille […] Une mise au point des attentes que tu peux avoir et que, on va te péter tes ballounes tout de suite, non ça ne sera pas comme dans les films. Ça se peut que tu sois fâchée, ça se peut que tu sois triste, ça se peut que tu sois contente, ça se peut que tu vives les trois en même temps. En l’espace de deux minutes là.

Justine, 25 ans

Un suivi thérapeutique ou psychologique permettant aux personnes adoptées de parler, d’être écoutées et de recevoir de l’aide pour les différentes démarches est considéré comme un besoin central. Une participante mentionnait aussi la nécessité pour les personnes adoptées et les familles biologiques d’avoir recours à un médiateur lors des retrouvailles. Selon cette participante, ce médiateur doit être impartial et doit pouvoir savoir quand arrêter ou réorienter les rencontres lorsque les émotions et les sentiments sont trop intenses et pourraient mener à des tensions. Des participant(e)s ont précisé que le soutien de professionnels compétents en adoption aux personnes adoptées devrait être disponible tout au long du parcours d’adoption, pas uniquement lors de la quête des origines, du contact par les médias sociaux et des retrouvailles. Les participant(e)s rapportent qu’une connaissance approfondie des enjeux liés à l’adoption ainsi qu’au contexte particulier de l’adoption internationale est essentielle afin que ce que vivent les personnes adoptées soit mieux compris et pris en compte par les professionnels.

Discussion : un besoin de soutien varié et provenant de sources multiples

Les huit participant(e)s ont décrit des défis pouvant accompagner la quête des origines, le contact par les médias sociaux et les retrouvailles, et ils (elles) s’entendaient pour dire que le soutien lors de ces moments est essentiel. Le soutien qu’ils (elles) ont reçu pendant leur expérience de la part de leurs proches et de leur réseau social a grandement contribué à alléger les incidences négatives d’une expérience pouvant être complexe et perturbante. Le besoin de soutien de la part des parents adoptifs durant la quête des origines, le contact par les médias sociaux et les retrouvailles est noté par les auteurs (Aroldi et Vittadini, 2017 ; Fursland, 2010 ; Kearney et Millstein, 2013). Les résultats de l’étude montrent que les parents adoptifs sont des acteurs centraux dans le soutien aux personnes adoptées. Pour aider les parents adoptifs à soutenir leur enfant adopté rendu adulte, il serait bien qu’ils puissent avoir accès à des formations sur ces nouveaux enjeux. Alors que les formations pré-adoption sont importantes, une longue période s’écoule entre ces formations et le moment où un contact post-adoption par les médias sociaux peut avoir lieu. Suivre une formation post-adoption sur les défis liés à l’adoption que peut rencontrer leur enfant adopté devenu adulte permettrait de mettre à jour leurs connaissances et les aiderait à mieux soutenir celui-ci. Les formations post-adoption devraient aborder les enjeux que comportent les médias sociaux et la possibilité d’un contact par les médias sociaux afin de préparer les parents adoptifs à une telle éventualité (MacDonald et McSherry, 2013). Ceux-ci pourront alors mieux anticiper un contact qui peut survenir de manière inattendue et élaborer des stratégies avec leur enfant adopté, même rendu adulte. Le discours des participant(e)s montre que ce contact peut être complexe et préoccupant pour les adultes adoptés. Avoir le soutien de leurs parents adoptifs, comme l’ouverture, l’encouragement et l’écoute, peut aider à estomper les répercussions négatives d’un contact par les médias sociaux et avoir un effet positif important sur leur santé émotionnelle et psychologique, par exemple en diminuant les risques d’isolement et de conflit de loyauté (Fursland, 2010).

Les participant(e)s ont noté l’importance d’un soutien professionnel non seulement pour mieux gérer la quête des origines, le contact par les médias sociaux et les retrouvailles, mais aussi tout au long de la trajectoire d’adoption, ce qui est par ailleurs souligné par plusieurs auteurs (Atkinson et Gonet, 2007 ; Gibbs, 2010 ; Hartinger-Saunders et Trouteaud, 2015). Les participant(e)s ont relevé aussi la nécessité pour les professionnels offrant des services aux personnes adoptées d’être compétents en adoption. C’est aussi une recommandation retrouvée chez d’autres auteurs (Atkinson et Riley, 2017 ; Brodzinsky, 2013). Cette compétence est caractérisée par une compréhension approfondie des différents enjeux de l’adoption auxquels sont confrontées les personnes adoptées. Les travailleurs sociaux et les autres professionnels, face à la nouvelle réalité des médias sociaux et à leur influence sur différentes facettes de l’adoption, doivent se familiariser avec ces enjeux, suivre leur évolution, et cela, afin d’offrir une aide optimale aux personnes concernées et de mieux les orienter (O’Brien, 2013 ; Shier, 2020 ; Siegel, 2012 ; Skandrani et al., 2020). Comme le montrent les résultats de la présente étude, ces enjeux sont plus complexes encore lorsque les contacts et les retrouvailles ont lieu avec une famille biologique géographiquement éloignée et culturellement et linguistiquement différente. Les professionnels en adoption internationale ont donc aussi besoin d’une connaissance et d’une sensibilité concernant les enjeux culturels, linguistiques, sociaux et géographiques associés à l’adoption internationale (Malott et Schmidt, 2012). Une telle connaissance pourrait permettre aux professionnels, comme les participant(e)s l’ont mentionné, de faire le lien entre les personnes adoptées et leur famille biologique lors des retrouvailles et de jouer le rôle de médiateur interculturel, puis d’aider les parties à retrouver un équilibre à la suite des retrouvailles (il est possible de trouver les mêmes considérations chez Corder, 2012). Ces avis des participant(e)s sont d’une grande pertinence, car lors des retrouvailles et après, tous les acteurs concernés doivent négocier les relations qu’ils souhaitent avoir (Corder, 2012). Ils doivent gérer le trop-plein d’émotions et de sentiments qui accompagnent les retrouvailles et les relations qui s’ensuivent, et cela, même lorsque les retrouvailles se déroulent bien.

L’entraide entre personnes adoptées est relevée par les participant(e)s comme étant un soutien essentiel pour le bien-être psychologique, identitaire et émotionnel des personnes adoptées. C’est bien ce que d’autres auteurs ont constaté, soit que le soutien reçu de la part d’autres personnes adoptées peut avoir des effets positifs importants sur les plans émotionnel, social et mental (Godon et al., 2014 ; O’Brien, 2013). Rencontrer d’autres personnes adoptées à l’étranger, qui partagent des expériences similaires, permet d’explorer son identité avec des personnes qui comprennent les difficultés propres à l’adoption internationale (Godon et al., 2014). Parler avec des personnes ayant vécu une quête des origines et des retrouvailles, surtout par le biais de médias sociaux, permet aux personnes adoptées au début de leur trajectoire de recherche ou de retrouvailles d’avoir accès à de vraies histoires qui pourront les guider (Godon et al., 2014). Alors que les médias sociaux peuvent être utilisés pour entreprendre une quête des origines et contacter la famille biologique, ou la personne adoptée, ils peuvent aussi, comme le note O’Brien (2013), être utilisés pour offrir du soutien aux personnes adoptées et entre elles, par exemple grâce aux groupes de soutien en ligne.

Conclusion

L’adoption internationale est un parcours de vie dynamique durant lequel des enjeux variés peuvent émerger à différents moments (O’Brien, 2013). Le contact par les médias sociaux est un des enjeux pouvant occasionner des difficultés pour les personnes adoptées à l’étranger. Les propos des participant(e)s de la présente étude permettent de constater que les personnes adoptées dont le premier contact avec leur famille biologique se fait par les médias sociaux peuvent avoir besoin de soutien. Selon le discours des huit adultes adoptés, différentes sources de soutien, soit parentales, sociales et professionnelles, sont nécessaires pour atténuer les conséquences négatives potentielles d’un tel contact. Qu’il s’agisse d’écoute, d’empathie, d’encouragement, d’aide financière, de conseils ou d’accompagnement lors des retrouvailles, le soutien, varié, est une clé pour mieux vivre non seulement la quête des origines, le contact et les retrouvailles, mais aussi d’autres moments significatifs du parcours adoptif. Alors que l’étude a permis d’avoir une meilleure idée des besoins de soutien chez les adultes adoptés à l’étranger vivant un contact par les médias sociaux avec leur famille biologique, elle comporte certaines limites. Une limite de l’étude est le manque de diversité quant au pays d’origine ainsi que le biais qui lui est associé. La majorité des participant(e)s sont nées en Amérique du Sud. Les enjeux quant aux médias sociaux et à leur accès diffèrent d’un pays à l’autre, ce qui peut influencer l’expérience d’une telle réalité. Une autre limite est que l’étude a été effectuée auprès d’un petit échantillon et uniquement auprès de personnes adoptées. Il serait pertinent que d’autres études soient réalisées sur le sujet afin d’élargir le portrait de la population et d’avoir le point de vue d’autres acteurs concernés, comme les membres de la famille adoptive et les professionnels. Par exemple, effectuer une étude auprès de parents adoptifs permettrait d’explorer de manière plus approfondie leur rôle dans cette prise de contact entre leur l’enfant adoptif et sa famille d’origine au moyen des médias sociaux, ainsi que leurs besoins pour être en mesure de bien jouer ce rôle. Connaître la perspective des professionnels qui offrent des services aux adultes adoptés à l’étranger permettrait de mieux déterminer ce que les professionnels savent de cette réalité, ce qu’ils offrent déjà comme soutien aux personnes qui la vivent et leurs besoins professionnels pour qu’ils puissent offrir des services d’adoption adaptés. Entendre ces différentes voix permettrait de mieux connaître et comprendre le point de vue des acteurs qui peuvent encadrer les personnes adoptées et ainsi de déterminer des pistes pour un soutien pouvant combler leurs besoins multiples et variés liés à toutes les facettes de leur expérience adoptive.