TY - JOUR ID - 008072ar T1 - L’aperception des ressemblances. Métaphores filées dans l’Apollon amoureux de Daphné A1 - Nau, Clélia JO - Tangence IS - 69 SP - 27 EP - 54 SN - 0226-9554 Y1 - 2002 Y2 - 28 mars 2024 08:18 PB - Tangence LA - FR AB - Cet article entend montrer l’intérêt pour une pratique — celle de Poussin en particulier — aussi bien que pour une théorie de la peinture de la transposition dans l’ordre du visuel d’une figure — la métaphore — qu’on pouvait croire exclusivement liée à l’exercice de la langue encore qu’Aristote lui reconnût le pouvoir de « faire tableau ». À travers et au-delà même du cas de Poussin qui, bien souvent, au lieu d’une histoire unique, représente une véritable constellation de mythes liés entre eux par tout un réseau d’analogies — ainsi en va-t-il dans le tableau intitulé Apollon amoureux de Daphné qui sera ici décrit en détail —, il convient de s’interroger sur les conséquences, pour le travail du peintre comme pour celui de l’interprète, de cet usage de la métaphore en peinture. Si cette figure suppose, ainsi que l’écrit Aristote dans la Poétique, la perception théorique de la ressemblance et si le peintre y a recours dans l’élaboration de ses sujets, qu’en est-il dès lors du phénomène de l’invention en peinture ? Comment l’interprète procédera-t-il dans sa lecture du tableau si tout y est subordonné au jeu de la métaphore, si seule la restitution des ressemblances aperçues par le peintre permet de donner sens à l’agencement des figures sur la toile ? L’ambition de ces pages est moins de proposer une méthode d’interprétation des tableaux de Poussin que de mettre l’accent sur les difficultés rencontrées dès lors qu’on s’engage pleinement, sans faire l’économie des détours qu’elle impose, dans l’herméneutique complexe de ces images insolites. AB - The aim of this article is to demonstrate the interest in a practice (that of Poussin in particular) as well as a theory of painting the transposition in the visual order of a figure (the metaphor) which may be thought linked exclusively to the exercise of language, whereas Aristotle recognized it as the power of “painting a picture.” By focusing on Poussin, who, rather than depict a single story, very often represented a veritable constellation of myths interconnected by a network of analogies (as in the case of Apollon amoureux de Daphné, which will be described here in detail), we must ask what the consequences are, for both the painter and the interpreter, of this use of metaphor in painting. If, as Aristotle wrote in his Poetics, this figure supposes the theoretical perception of likeness, and if the painter has recourse to it when elaborating his subjects, then what, one may ask, is the role of invention in painting? How will the interpreter read the painting if everything is subordinated to the game of metaphor, if only the reconstruction of likenesses perceived by the painter makes it possible to give meaning to the arrangement of figures on the canvas? This article does not propose a method for interpreting Poussin’s paintings; it aims, rather, to underscore the difficulties encountered when one is fully engaged — which includes accepting all detours that may be imposed — in the complex hermeneutics of these unusual images. DO - https://doi.org/10.7202/008072ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/008072ar L1 - https://www.erudit.org/fr/revues/tce/2002-n69-tce608/008072ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -