Résumés
Résumé
Comme Roland Barthes, Claude Simon aurait pu écrire « Proust, c’est ce qui me vient », tant Marcel Proust est omniprésent dans l’ensemble de son oeuvre, se cache dans la plupart de ses recoins, les plus lumineux comme les plus sombres. Qu’il le prenne comme modèle de ses propres expérimentations dans ses entretiens, puise dans son oeuvre des leçons de composition, partage avec lui le goût des métaphores, déstructure et parodie ses analyses psychologiques, en fasse un personnage de ses romans, le regarde travailler et relire ses épreuves ou décrive avec lyrisme ses phrases « d’une mortelle somptuosité », il semble le lire et le relire sans fin. En suivant quelques fils de lecture, qui parfois s’entremêlent — la mémoire, les haies d’aubépines, les rats, la peinture ou les poissons cathédrales —, cet article tente de lire Simon lisant Proust, de lire Proust écrit par Simon, de lire Simon en prenant par Proust, de (re)lire Proust à travers Simon, etc.
Abstract
Like Roland Barthes, Claude Simon could have written “Proust is that which comes to me”, given the omnipresence of Marcel Proust in his work, the way he penetrates its recesses, both the brightest and the darkest. Whether Simon takes Proust as the model for his own experiments in his interviews, draws lessons of composition from his works, shares his taste for metaphors, restructures and parodies his psychological analyses, makes him a character in his novels, watches him work and re-read his proofs, or lyrically describes the somptuosité mortelle (deadly lavishness) of his sentences, he appears to read and re-read him endlessly. By following a few reading threads that sometimes intertwine—memory, hawthorn hedges, rats, painting or cathedral fish—, this article proposes to read Simon reading Proust, read Proust written by Simon, read Simon on the basis of Proust, (re)read Proust by way of Simon, etc.