Éditorial[Notice]

  • Louis Côté

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  • Louis Côté
    Professeur à l’École nationale d’administration publique du Québec
    Directeur de L’Observatoire de l’administration publique
    louis.cote@enap.ca

Chers Lecteurs, La période actuelle est marquée par des technologies auxquelles nous n’aurions pu songer il y a une vingtaine d’années. L’informatique fait partie de nos vies et elle occupe désormais une place prépondérante, puisqu’on la trouve dans les diverses dimensions de la vie quotidienne, que ce soit au travail, dans nos loisirs, dans nos communications. Si la micro-informatique a transformé nos vies personnelles, elle a fait de même dans le fonctionnement des administrations publiques. En choisissant le thème du numérique pour ce numéro, nous souhaitions mettre en lumière certains événements récents qui ont modifié les façons de faire. Nous désirions explorer les stratégies que les administrations publiques ont adoptées pour relever les défis soulevés par le développement des TIC en matière d’organisation du travail, de protection des renseignements, de circulation de l’information… mais nos auteurs, spécialistes du domaine, nous ont vite fait prendre conscience de l’étendue du sujet. Un terme récurrent chez nos auteurs est certainement la transparence gouvernementale ou le gouvernement ouvert. Ainsi, les administrations publiques recourent souvent aux technologies dans un souci de transparence. C’est précisément le thème étudié par les signataires de notre premier article, Teresa M. Harrison, Santiago Guerrero, G. Brian Burke, Meghan Cook, Anthony Cresswell, Natalie Helbig, Jana Hrdinová et Theresa Pardo, tous de l’Université d’Albany. Dans leur article, ils discutent de la notion de transparence sous l’angle de la valeur publique et proposent un cadre conceptuel pour guider les décideurs dans la planification des programmes de transparence gouvernementale à l’aide des technologies. Les mots d’ordre sont transparence, participation et collaboration. De l’Amérique du Nord, nous nous dirigeons vers l’Europe en compagnie de Gianluca Misuraca, chercheur à la Commission européenne, qui nous fait survoler l’évolution de la gouvernance électronique au cours des dix dernières années. À l’instar de ses prédécesseurs, il soumet un cadre qui nous permet d’interpréter les valeurs publiques à la base de la construction virtuelle des systèmes de cybergouvernement, et fait le point sur la gouvernance et le gouvernement électroniques, deux mots qui ne sont pas interchangeables. Comment les gouvernements usent-ils des technologies pour interagir avec les citoyens ? Quels moyens privilégient-ils lors de la prestation de services ? Nous retournons aux États-Unis avec Jensen J. Zhao (professeur à la Ball State University) et Sherry Y. Zhao (chercheuse au Massachusetts Institute of Technology) qui ont conduit une étude sur l’utilisation par les sites gouvernementaux des réseaux sociaux, réseaux qui permettent aux citoyens de s’investir dans les affaires de l’État. Les deux chercheurs arrivent à la conclusion que les courriels, Twitter et Facebook sont les outils les plus utilisés pour promouvoir la transparence et la participation des citoyens. Au dire de Tony Dwi Susanto et de Robert Goodwin, deux professeurs de la Flinders University of South Australia, le message texte est un autre canal que devraient privilégier les administrations publiques. Selon eux, le recours au texto serait une excellente solution pour la prestation de services publics dans les pays en développement, car celui-ci confère des avantages qu’Internet n’offre pas (simplicité, moindre coût, possibilité de joindre les citoyens en tous lieux). Si leur étude s’adresse principalement aux pays en développement, les États industrialisés désireux d’implanter un nouveau service peuvent pleinement profiter des conseils prodigués. D’une certaine manière, la République démocratique du Congo a mis en pratique cette nouvelle façon de faire. Jéthro Kombo Yetilo, assistant à l’enseignement à l’Université de Kinshasa et étudiant à l’ENAP, nous relate l’histoire de la publication des résultats des examens d’État au moyen d’Internet et des textos. Certes, les TIC favorisent les processus de production des politiques, l’efficacité …