La théologie au Brésil et le mouvement altermondialiste

Résumé

Cet article présente de façon critique quelques réflexions sur le mouvement altermondialiste et la théologie au Brésil. Débutant par un bref rappel historique sur le changement du rôle des religions et des théologies, l’auteur présente les théologies comme des pouvoirs qui veulent influencer les comportements des citoyens et des citoyennes. Néanmoins, ces pouvoirs sont plus complexes que du temps des utopies libertaires des années 1960-1990, notamment parce que des intérêts politiques, économiques et idéologiques se dissimulent souvent sous le voile de la religion. La théologie féministe est aussi présentée comme un pouvoir souhaitant changer les rapports inégaux qui caractérisent les institutions culturelles, ainsi que les représentations religieuses qui privilégient un christianisme à l’aspect masculin. L’article rappelle enfin combien les nouvelles thématiques de la théologie au Brésil sont marquées par les problèmes actuels des sciences sociales et de l’écologie, au risque d’oublier à nouveau la situation des femmes, souvent considérées comme des « sujets » subordonnés à d’autres.

Abstract

This article presents in a critical way some reflections about the altermondialism movement and theology in Brazil. Starting with a brief historical review concerning some shifts in religions’ and theologies’ roles, the author presents theologies as powers trying to influence citizens’ behavior. Nevertheless, those powers are more complex than they were in the age of libertarian utopias in the 1960s-1990s, especially because some political, economical, and ideological interests are draped in a religious veil. Feminist theology is also presented as a power trying to change the unfair treatments that characterize cultural institutions, as well as religious representations that favor a male-shaped Christianity. The paper then reminds the reader how new theological questions in Brazil are characterized by current problems in social sciences and ecology, which runs the risk of forgetting again the situation of women, often considered as «subjects» subordinated to others.