Résumés
Résumé
La question de l’altérité chez Michel de Certeau est au coeur de sa (dé)-marche théologique et noue inséparablement la question d’un sujet en quête de son désir et en ce qu’il se reconnaît comme manque à être. Quelques repères nous permettent d’étayer l’état de la question. Il semble que pour Certeau, la théologie, s’il en est une, se fait autrement. Depuis la modernité quelque chose s’est rompue, le « dire » et le « faire » théologiques ne font plus consensus ni sur les pavés des Églises ni dans l’ordre des discours relatif à l’éveil des sciences humaines. Un socle s’est rompu. La rupture même fait office de lieu théologique, elle porte une coupure épistémologique : le travail théologique ne peut en aucun temps être fixé une fois pour toutes et figé dans des énoncés évidés de leur fondement, c’est-à-dire évacuer l’expérience même d’une rencontre de l’autre et de l’Autre. Il ne s’agit pas pour Michel de Certeau de poser un savoir sur Dieu ni de lui imposer un lieu mais de reconnaître l’(in)-appropriable d’un « non-lieu ». L’acte théologique pose désormais l’acte d’un sujet qui se met en mouvement, entamant une marche incessante, en travail de désir d’autre et en la rencontre de l’Autre. Le discours théologique porte le produit langagier de cette rencontre dans son (im)-possibilité d’en tenir lieu. La théologie devient ainsi elle-même acte d’énonciation.
Abstract
The question of otherness is at the heart of Michel de Certeau’s theological approach and is inseparably related to the question of a subject in search of his desire, in that he recognizes himself as a lack of being. Here, some benchmarks allow us to support the state of the question. It seems that for Certeau, theology, if there is one, has to be done differently. Since the beginning of modernity, something has broken down : the “saying” and the “doing” of the theology are no longer in consensus, neither on the pavements of the Churches nor in the order of the discourses related to the awakening of the social sciences. It seems as if a pedestal broke. The rupture itself serves as a theological locus, as it carries an epistemological break : the theological work can no more be secured once and for all nor can it be settled in statements hollowed out of their foundation. That is to say that it cannot evacuate the very experience of meeting the other and the Other. For Michel de Certeau, it is neither a question of postulating any actual knowledge on God nor it is one of assigning the place where such knowledge could be found, but the matter is to recognize the (in)appropriability of a “no-place. Henceforth, the theological act poses the act of a subject who sets himself in motion and whose incessant march is nothing but the work of his desire of otherness and for the Other. The theological discourse carries the language-product of this meeting in its (im)-possibility to take its place. Theology itself, thus, becomes its very act of enunciation.
Parties annexes
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