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Ce numéro de Théologiques fait suite à un colloque sur le théologien Gregory Baum, qui nous a quitté le 18 octobre 2017. Le colloque, organisé par le Centre Justice et Foi de Montréal et la Société canadienne de théologie, s’est tenu en octobre 2018. Sous la direction de Jean-François Roussel et de Patricia G. Kirkpatrick sont ici réunis plusieurs articles issus des conférences données en cette occasion. Nommé peritus au Concile Vatican II, où il contribue de manière décisive au décret Nostra Aetate, Gregory Baum est un théologien de premier plan, qui se distingue particulièrement par la richesse du parcours, tant intellectuel que de vie. Une parabole comme la sienne ne se laisse pas encadrer aisément : sur le plan religieux il combine des racines juives et protestantes avec une affiliation catholique, sur le plan clérical il passe de la prêtrise au laïcat, sur le plan culturel il se sent allemand, canadien, québécois. Sa pensée évolue dans la rencontre avec l’oecuménisme, la théologie de la libération, le féminisme catholique, les sciences sociales de l’École de Francfort, le nationalisme québécois… Les contributions de ce numéro rendent un hommage passionné au personnage, sans toutefois que la perspective critique – nécessaire à l’analyse critique – ne soit complètement absente. On notera le nombre important d’article en anglais, fait qui témoigne de l’importance de Baum tant pour les milieux théologiques anglophones que pour ceux francophones.

Deux articles hors-thème viennent enrichir ce numéro : le premier se penche sur la délicate question du principe de la neutralité de l’État dans la gestion des questions religieuses, le deuxième tente de cerner dans toute sa problématicité la catégorie conceptuelle de spiritualité dans les sciences religieuses et sociales.

Bonne lecture !

La Rédaction