Présentation[Notice]

  • Marco A. Fiola

…plus d’informations

  • Marco A. Fiola
    Université du Québec en Outaouais

Au cours des deux dernières décennies, la question de l’éthique en traduction et celle du rôle social de la traduction ont (pré)occupé nombre de traductologues. La multiciplicité des perspectives n’a d’égal que la complexité du sujet et la diversité des disciplines scientifiques qui ont alimenté et continuent d’alimenter la réflexion sur le sujet. En effet, on peut aborder la question de l’éthique du traducteur au sens « professionnel » du terme, comme le veut son acception anglaise (professional ethics), c’est-à-dire la déontologie, ou de son acception au sens d’« art de diriger la conduite ». Celui qui fait oeuvre de traduction est appelé à faire des choix, et ces choix peuvent témoigner des principes qui poussent le traducteur à agir d’une manière plutôt que d’une autre. Lorsqu’on reconnaît le pouvoir de décision dont dispose le traducteur, le rôle du traducteur et de la traduction en tant qu’agents de transformation sociale ne fait plus de doute. Ce numéro de TTR, qui compte neuf articles thématiques et réunit des auteurs des États-Unis, de la Finlande et, bien entendu, du Canada, s’ouvre sur un texte de Sathya Rao, remarquable tant pour sa qualité que son opportunité. L’auteur choisit de se pencher sur la question de l’invisibilité du traducteur en y ajoutant un lien avec les silences du traducteur, dans un premier temps, puis avec l’engagement ou le désengagement social du traducteur, dans un second temps. Then follow two articles aimed at highlighting the links between contemporary currents of thoughts in Translation Studies and the works of the French philosopher Emmanuel Levinas (1906-1995). Using examples from Latin American literature, Christopher Larkosh endeavours to demonstrate how other terms, including cross-identification, can be used to imagine translation in order to foster a better understanding of the Other. Le second article reposant sur la philosophie lévinassienne de l’éthique de l’Autre cherche à décrypter les notions d’« Image » et de « Visage », telles que les concevait Lévinas, notion d’Image qui devient la révélation du visage de l’Autre.  Arnaud Laygues nous amène ensuite à réfléchir à la responsabilité éthique du traducteur par rapport à l’auteur, certes, mais aussi par rapport au lecteur de la traduction. Pour sa part, Pier-Pascale Boulanger soutient que la pluralité des perspectives donne lieu à une multiplication pléthorique des approches théoriques, lesquelles nuiraient à l’établissement d’une « métathéorie prédominante ». Elle démontre par son exposé que tout parti pris en faveur d’un mouvement théorique en particulier témoigne d’un comportement éthique. Chez Salah Basalamah, la question de l’éthique du traducteur est abordée par le biais de la déontologie du traducteur littéraire; l’auteur trace un lien avec le droit, plus précisément l’application des lois sur le droit d’auteur. Après avoir mis au jour les écarts entre pays industrialisés et pays en développement au chapitre des productions savantes et culturelles, Basalamah cherche à jeter les bases d’une éthique qui participerait de la conception d’une notion du traducteur nouveau genre, c'est-à-dire d’un traducteur animé de principes citoyens et altermondialistes. Andrew Clifford’s article explores various approaches to community interpreting, especially the “conduit model,” and how they can be conducive of an ethical behaviour. Having explored how the conduit model came to be promoted in community interpreting, Clifford analyses it against competing ethical approaches and tries to understand why it is still promoted in spite of its limitations. In conclusion, the author argues that his research findings tend to show that health care practitioners might be open to working with community interpreters who are interested in taking a less limitative role in the communication triad. Finally, Clifford demonstrates that when it comes to health care interpreting there …

Parties annexes