Comptes rendus

Martha Tennent (dir.). Training for the New Millennium. Pedagogies for Translation and Interpreting. Amsterdam/Philadelphia, John Benjamins Publishing, coll. Benjamins Translation Library, vol. 60, 2005, 274 p.[Notice]

  • Marco A. Fiola

…plus d’informations

  • Marco A. Fiola
    Université Ryerson

La didactique de la traduction sous toutes ses déclinaisons n’est encore trop souvent qu’un sujet que les traductologues abordent au plan secondaire de leurs recherches. En effet, nombreux sont les résultats de recherche publiés chaque année dans lesquels on propose des applications didactiques, sans doute dans le but d’arrimer les fruits des recherches à quelque chose de tangible, de concret, principe sacro-saint en cette ère de pragmatisme où les théoriciens purs et durs ont peine à justifier la pertinence de toute réflexion sans retombées directes et mesurables. Cependant, les ouvrages consacrés exclusivement à la pédagogie et à la didactique de la traduction occupent une place relativement restreinte sur les tablettes des libraires en dépit de la place prépondérante que l’on consacre à l’enseignement et à l’apprentissage de la traduction dans nos établissements universitaires. Le titre du collectif réuni par Tennent peut déjà paraître dépassé, issu d’une autre époque. En effet, à la fin des années 1990, en plus de toutes les calamités que les prophètes de malheur annonçaient pour l’arrivée du nouveau millénaire, on a assisté à la publication de plusieurs ouvrages aux titres qui, sans doute bien involontairement, laissaient tous plus ou moins craindre le passage au nouveau millénaire, comme si plus rien n’allait être pareil une fois franchi le seuil de l’an 2000. Or, le bogue qui faisait tant frémir le monde industrialisé ne s’est jamais manifesté et la terre continue de tourner. Le titre de l’ouvrage de Tennent s’explique du fait que les textes qui le composent ont été commandés aux auteurs à la suite d’une conférence tenue à l’École de traduction et d’interprétation de l’université de Vic, en mai 1999. Il ne s’agit donc pas d’actes de conférence à proprement parler. Dans son introduction, Tennent rappelle les propos fort justes de Kiraly (2000) selon lequel l’enseignement, l’apprentissage et, inévitablement, la pratique de la traduction ont changé depuis quelques années car l’époque où le professeur était la seule et unique source d’information sur le sujet à l’étude est maintenant révolue. En effet, d’une ère marquée jusqu’à il n’y a que quelques années par la faible diffusion de l’information, les étudiants d’aujourd’hui doivent composer avec une surcharge informative et apprendre à organiser cette information en fonction de sa pertinence et de leurs propres besoins. Plus que jamais, l’étudiant en traduction doit savoir analyser et évaluer l’information qu’on lui offre et non plus seulement essayer d’emmagasiner le savoir que le professeur cherche à lui transmettre. Après un avant-propos de Nida et une introduction étoffée de Tennent, l’ouvrage s’ouvre sur quatre parties principales, à savoir : Dans la première partie, deux articles portant sur les programmes, les cursus et les pratiques en matière de formation d’interprètes et de traducteurs font l’état des lieux. Le premier article brosse un tableau de la situation à partir de données recueillies auprès de quelque 40 établissements universitaires d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud, d’Europe et d’Israël. L’article repose sur deux axes de réflexion : la structure des programmes actuels et les raisons sous-jacentes qui motivent ces programmes, d’une part, et les questions d’ordre didactique et pédagogique qui orientent la conception des programmes et des cours de traduction qui caractérisent chaque établissement de formation, d’autre part. C’est ainsi que l’auteure, Margherita Ulrych, ramène au coeur du débat de la formation des traducteurs l’importance d’allier la théorie et la pratique, en évoquant la place qu’occupent les connaissances déclaratives, procédurales et conditionnelles dans l’édifice de la multicompétence traductionnelle. L’auteure conclut en reconnaissant la taille du défi que représente la formation des traducteurs et souligne que celle-ci doit se situer non seulement dans une perspective purement normative au …

Parties annexes