Présentation[Notice]

  • Marco A. Fiola et
  • Georges L. Bastin

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  • Marco A. Fiola
    Université Ryerson

  • Georges L. Bastin
    Université de Montréal

En 1981, Nida publiait son désormais célèbre article, Translators are Born not Made, semant de ce fait la controverse au sein des formateurs de traducteurs. Vingt-cinq ans plus tard, les efforts déployés par les traductologues en vue de dégager les connaissances et les compétences mobilisées dans le cadre de l’opération de traduction viennent réfuter cette prise de position et montrent qu’il est réaliste d’enseigner – et possible d’apprendre – à traduire. De la performance magistrale au télé-enseignement, l’enseignement de la traduction a fait l’objet d’innombrables conceptions didactiques et approches pédagogiques. S’il est un point qui semble faire l’unanimité, c’est celui de la difficulté associée à l’apprentissage de cette science artistique, cet art scientifique, ce métier qu’est la traduction. Si la partie artistique ou émotive demeure subjective, on tente de faire de la partie scientifique ou cognitive de la compétence traductionnelle un élément résolument objectif, au point d’être quantifiable et évaluable. La recherche de méthodologies dynamiques, sociales et efficaces occupe de nombreux « pédagotrads » comme Jean-Paul Vinay (Meta, vol. 20, nº 1, p. 8) se plaisait de qualifier les formateurs de traducteurs. Nous en avons trois beaux exemples dans ces pages. Sans évaluation, il est difficile d’imaginer un diplôme ou un emploi; c’est dire l’importance du rôle de l’évaluation de la qualité en traduction. Néanmoins, les aspects docimologiques de l’enseignement de la traduction n’ont pas retenu l’attention à leur juste mesure. Et pourtant, la docimologie sert tant les apprenants que les formateurs. La difficulté consiste, on le sait, à dépasser l’impressionnisme, à surmonter la subjectivité qui caractérise encore trop souvent individus et institutions. La différence de critères d’exigence entre l’université et le marché du travail est une question qui, loin d’avoir été résolue, se pose avec une acuité croissante. Trois études de ce volume l’abordent. L’avènement des technologies langagières a bouleversé les pratiques professionnelles et a obligé les universités à repenser certains aspects de leur enseignement. Il n’est toutefois pas certain que ces technologies fassent partie des préoccupations didactiques inéluctables. Si certaines technologies de l’information et de la communication (TIC) ont été assez facilement intégrées, d’autres n’en sont encore qu’au stade expérimental. Il est dès lors capital d’en discuter les apports mais aussi d’en cerner les limites et surtout les inconvénients. La place qu’on leur réserve au sein des programmes de formation en traduction a été, sous l’effet de la mode, parfois exagérée et d’autres fois volontairement minimisée. De nouveau, trois initiatives cernent cette veille technologique. C’est donc la convergence de ces trois thèmes – pédagogie, docimologie et technologies –, étroitement liés, qui a suscité les travaux que nous réunissons ici. Tandis que le premier volume abordait les deux premiers, ce second volume est consacré d’abord aux technologies de l’information et ensuite à la question des relations université-employeurs. Dans le premier volume, portant sur la pédagogie, le travail d’Amparo Hurtado constitue une excellente mise en situation. Responsable du projet PACTE (Université autonome de Barcelone) depuis plus de dix ans, Hurtado prône la formation par compétences. Elle assoit par conséquent la planification du cursus (curriculum) sur les notions de compétence et de tâche qu’elle définit, catégorise et applique à l’initiation à la traduction en langue maternelle. C’est un véritable tour d’horizon des défis de la pédagogie en traduction auquel elle nous convie, tout en offrant un cadre de mise en oeuvre applicable à tout environnement. Álvaro Echeverri, doctorant à l’Université de Montréal, quant à lui, s’installe de plain-pied dans la salle de classe de traduction pour plaider en faveur de l’innovation. Il en examine les obstacles pour, ensuite, selon une approche constructiviste, encourager la formation de formateurs et …