Résumés
Résumé
A la fin du XIXe siècle, une nouvelle forme d’amusement public fait son apparition dans le domaine des loisirs montréalais : le carnaval d’hiver. Organisée par les clubs sportifs, encouragée par l’administration municipale et financée par l’entreprise privée, cette manifestation prend la forme d’une vaste campagne publicitaire et touristique dont l’objectif est, d’une part, de provoquer un regain de l’activité économique durant la saison morte en attirant les touristes, et d’autre part, de promouvoir les intérêts de la ville en faisant davantage connaître à l’étranger son potentiel commercial et industriel.
Sous ses dehors heureux, le carnaval demeure profondément imprégné par les besoins, les aspirations et les antagonismes qui dominent l’histoire de Montréal au XIXe siècle. Ainsi, au travers les monuments et décorations transparaissent les valeurs culturelles de ceux qui les conçoivent, dans le choix des activités récréatives et mondaines s’impose le caractère bourgeois de la fête alors que dans les diverses formes de tensions s’affirme la complexité des relations entre les différents groupes d’intervenants.
Afin de mieux cerner les caractéristiques sociales, culturelles et économiques du carnaval, le présent texte se propose d’examiner successivement quatre aspects de la manifestation soit ceux liés à son histoire, à ses publics, à ses organisateurs et à ses conflits; ce faisant, nous voulons démontrer que cet événement s’insère dans la dynamique sociale de l’époque et qu’il partage peu de points communs avec la fête véritablement « populaire ». C’est donc sous l’angle de l’analyse plus que de la simple évocation que nous abordons ce sujet trop longtemps confiné à la rubrique de la « petite histoire ».
Abstract
At the end of the nineteenth century, a new form of public entertainment appeared in Montreal: the winter carnival. Organized by athletic clubs, encouraged by the municipal government and financed by private enterprise, it involved an extensive advertising and tourist campaign aimed both at boosting economic activity during the off-season by attracting visitors and at promoting the interests of the city by making others more aware of the latter's commercial and industrial potential.
Underneath its merry exterior, the carnival was deeply marked by the needs, aspirations and antagonisms which dominated the history of Montreal in the nineteenth century. The monuments and decorations reflected the cultural values of those who designed them; the middle-class character of the event was revealed in the choice of recreational and social activities, and the tensions that existed bore witness to the complex relationships among the different groups of participants.
In order to identify the social, cultural and economic characteristics of the carnival better, we shall examine in succession four aspects of the event, namely, its history, the people for whom it was intended, its organizers, and its conflicts. In so doing, we wish to show that this event reflected the social dynamics of the day and had little in common with a grass-roots festival. It is, therefore, from an analytical, rather than simply an evocative angle, that we approach this subject which has a significance too long underestimated.
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