TY - JOUR ID - 201321ar T1 - L’intimité aux quatre vents : pratique de la forme brève chez Gilbert Langevin A1 - Nepveu, Pierre JO - Voix et Images VL - 22 IS - 3 SP - 473 EP - 482 SN - 0318-9201 Y1 - 1997 Y2 - 29 mars 2024 04:08 PB - Université du Québec à Montréal LA - FR AB - Depuis ses premiers poèmes jusqu'à ceux du Cercle ouvert, parus en 1993, Gilbert Langevin s'est toujours distingué par ses poèmes très courts, constitués d'énoncés crus et souvent télégraphiques. Mais les poèmes brefs de Langevin sont fort différents des haïkus de Jacques Brault. En soulignant cette différence, le présent article veut montrer que le poème court n'est pas pour Langevin un refuge dans l'intimité du soi, mais une façon d'exposer, dans sa forme la plus directe et dynamique, la subjectivité telle qu'elle serait vue par un témoin « naïf » qui observerait son agitation et ses cycles. Les poèmes de Langevin racontent une série d'événements soudains et violents, souvent représentés comme des crimes : ce point de vue paranoïaque est toutefois constamment racheté par l'espoir naïf que la vie refleurira et que les étoiles brilleront. Aucune intimité, aucun lien avec l'intériorité ne sont possibles par un recours à la mémoire ou à l'autobiographie : il n'y a que cette bataille permanente et mythique entre les forces du mal et la quête de lumière et de salut, une bataille que le poème bref tel que pratiqué par Langevin met en scène de la manière la plus vivante et la plus émouvante qui soit. AB - From his early poems to the latest ones published in Le cercle ouvert, in 1993, Langevin's trademark was the very short poem, made of raw and often telegraphic statements. But Langevin's short poems are quite different from Jacques Brault's haikus. By pointing to that difference, this article wants to show that the short poem is not for Langevin a refuge in the intimacy of the self, but a way to expose, in the harshest and most dynamic form, the subjectivity as if its turmoils, its ups-and-downs, were witnessed by a "naive" spectator. Langevin's poems tell a series of sudden and violent events, which often are presented like crimes: the paranoïa of this point of view is however constantly redeemed by the naive hope that life can bloom again and that stars still shine. No intimacy, no links to the inner-self are possible through memory or autobiography: there is just this permanent and mythic battle between the forces of evil and the quest for light and salvation, a battle which the short poem as practiced by Langevin stages in a most dynamic and moving way. DO - https://doi.org/10.7202/201321ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/201321ar L1 - https://www.erudit.org/fr/revues/vi/1997-v22-n3-vi1341/201321ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -