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Lori Saint-Martin nous a quittés le 21 octobre 2022.
En plus de laisser une oeuvre critique substantielle, des textes de fiction et de nombreuses traductions, Lori a contribué de manière exceptionnelle à la vitalité de Voix et Images, dont elle a également été la directrice de 2002 à 2004. Au moment de sa disparition, elle travaillait à la constitution du présent dossier sur Nelly Arcan, en collaboration avec Catherine Parent.
Les travaux de Lori Saint-Martin portaient sur l’écriture au féminin dans la littérature québécoise et sur les enjeux féministes, questions auxquelles elle a consacré de nombreux écrits, dont pas moins de quinze articles dans Voix et Images depuis 1984, année où elle publie une étude intitulée « Mise à jour de la femme et “libération” de l’homme : Godbout, Aquin, Beaulieu ». C’est aussi quatre dossiers thématiques qu’elle aura pilotés à Voix et Images : outre celui-ci, elle a assuré la constitution du dossier sur Suzanne Jacob avec Christl Verduyn en 1996, puis dirigé le dossier Féminin/masculin. Jeux et transformations avec Isabelle Boisclair en 2007, de même que celui sur les Voix de femmes des années 1930, en solo, en 2014. Par ses travaux, Lori a contribué à façonner nos manières de lire la littérature québécoise et d’y concevoir la place occupée par des autrices comme Francine Noël, Louky Bersianik, Gabrielle Roy, Germaine Guèvremont, Anne Hébert ou Laure Conan, pour ne nommer qu’elles parmi toutes celles qui ont fait l’objet de son attention critique.
Il faut aussi souligner ici sa contribution aux enjeux féministes du texte littéraire par le biais de la chronique « Féminismes », dont elle fut la première titulaire avec un texte où elle annonçait qu’« [i]l y sera[it] question, bien entendu, de la critique au féminin, de ses visées, de ses promesses. Mais aussi de tout ce qu’englobe la question des femmes et du féminin : textes de création, vies de femmes, réflexions sur la place des femmes dans la société et dans l’histoire, sur les relations hommes-femmes et même, pourquoi pas, sur la mouvante et précaire identité masculine[1] ». Suivant ce programme, c’est au total dix-sept chroniques que Lori signera dans chaque numéro de la revue entre 1993 et 1995, puis annuellement à partir de 1997.
Le comité éditorial de Voix et Images offre ses condoléances les plus vives à la famille de Lori Saint-Martin, à son conjoint et à ses enfants, ainsi qu’à celles et à ceux qui ont au fil des années travaillé étroitement avec elle, notamment dans le cadre de ce numéro.
Parties annexes
Note
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[1]
Lori Saint-Martin, « Le féminisme, une nécessité vitale », Voix et Images, vol. XVIII, no 2, hiver 1993, p. 391.