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41.Plus d’information
RésuméL'opposition du masculin et du féminin est une des plus fortes de notre imaginaire social. Il est d'autant plus intéressant de suivre une image qui trouve sa source dans l'emphase épique, mais se répand dans le registre burlesque de l'âge classique. Un jeune homme aurait « le visage d'Adonis sur le corps d'Hercule ». L'expression revient sous la plume de Voltaire et cristallise les contradictions d'une société qui voudrait faire du corps masculin le sujet et non l'objet du désir, l'incarnation de la force et non de la beauté. La crise de l'Ancien Régime est aussi celle d'une forme de libertinage où Faublas, travesti en fille, prend la place de Valmont. Le masculin peut aussi être clivé entre des postulations contraires. Les figures de la fiction classique ne sont pas sans expérimenter ce qui s'affiche aujourd'hui comme la « métrosexualité ».
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42.Plus d’information
En 1948, Elsa Triolet publie L'inspecteur des ruines, roman dont la partie centrale, « La loge des étrangers », est une reprise intertextuelle déclarée du Don Juan d'Hoffmann. Son héros revit à Bamberg la même aventure que celle qu'a vécue Hoffmann et qu'il rapporte dans son conte. La romancière suit étroitement le texte du « fantastiqueur » qui la fascine pour le subvertir subtilement en modifiant les caractéristiques de l'espace et des personnages. L'Allemagne des « doux romantiques », qui est doublement réduite en poussière, dans ses ruines de guerre et dans son âme, ouvre à un fantastique historique dont la valeur cathartique permettra au héros de survivre.
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44.Plus d’information
RésuméDepuis 40 ans, l'histoire littéraire québécoise ne s'intéresse qu'aux débuts de l'École littéraire de Montréal, à sa période 1895-1900, pendant laquelle a brillé Emile Nelligan. D'abord audacieuse, l'École se serait ensuite tournée vers le régionalisme et, selon le mot de Maurice Lemire, « la liberté tant recherchée [ira] donc nicher ailleurs ». Pourtant, la revue Le Terroir, publiée par l'École en 1909, révèle un cénacle aux idées esthétiques diversifiées, parfois traditionnelles, parfois plus audacieuses, mais où le régionalisme occupe une place bien modeste. De plus, la participation des membres de l'École cette année-là au journal La Semaine de Gustave Comte, qui amène la démission du régionaliste Albert Ferland, et l'intérêt que porte Guy Delahaye au groupe témoignent de la vitalité mésestimée des « écoliers ».
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46.Plus d’information
RésuméDans l'atelier musical de Salvatore Sciarrino il y a très peu d'outils : des carnets, des papiers quadrillés, des papiers à musique, une gomme et des crayons. Les papiers quadrillés lui servent pour rédiger des diagrammes permettant de fixer et de contrôler le déroulement des figures sonores et des images musicales. Passage essentiel pour la création d'oeuvres instrumentales ou vocales, fondées sur des principes aptes à dramatiser l'agencement, la combinaison et la mise en résonance de ces figures dans l'espace sonore. Après ce travail préliminaire, le compositeur élabore la partition utilisant les signes traditionnels pour rendre ses partitions aussi claires et «universelles» que possible, expliquant dans une table des notes techniques la manière précise de réaliser les effets sonores et les procédés typiques de sa musique.Étant donné que Sciarrino façonne lui-même les textes de ses oeuvres vocales et théâtrales, cousant ensemble des phrases et des mots extraits de textes de différents auteurs, les carnets ne contiennent pas seulement des esquisses, des réflexions ou des titres d'oeuvres futures, mais aussi des citations recueillies un peu partout et des textes en cours d'élaboration adaptés à ses besoins poétiques, musicales et dramaturgiques. La nécessité de rendre les textes ductiles à son traitement vocal est un des buts principaux de cette élaboration semblable à un trope en creux. La concision et l'abolition des complexités syntaxiques facilitent le travail de fragmentation du texte en syntagmes, lesquels peuvent ainsi s'habiller des petites écailles sonores de ses figures mélodiques.
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47.Plus d’information
Comment le travail poétique peut-il penser le corps ? L’écriture peut-elle « changer la vie » ? Ce sont là des questions auxquelles a tenté de répondre Monique Wittig à travers son travail d’écrivain, indissociable des luttes féministes et lesbiennes dont elle a été une ardente représentante dans les années 1970. Un siècle auparavant, Arthur Rimbaud commençait à secouer dans sa poésie les figements identitaires et la subjectivité occidentale. Sans jamais instrumentaliser la littérature à une cause politique, les deux écrivains présentent la même capacité à dynamiter les structures de pensées les plus ancrées dans les consciences pour faire advenir du « nouveau ». A travers l’étude de quelques extraits des œuvres de Rimbaud, nous tentons de montrer ici comment le poète « voleur de feu » a essayé, par l’aventure poétique, d’échapper à une pensée binaire et simplificatrice.
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