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73.Plus d’information
Il existe à l'heure actuelle dans le contexte juridique deux principales approches à l'évaluation de la légitimité des demandes d'accommodement pour des motifs religieux. La première, objective, affirme que ces demandes doivent pouvoir s'appuyer dans des faits concernant la religion en question. La seconde, subjective, s'appuie sur l'appréciation de la sincérité de la demande faite par le requérant. La première approche a l'avantage de rendre compte de la distinction entre les deux principes constitutionnels que sont, d'une part, la liberté de conscience, et de l'autre, la liberté de religion. Elle a l'inconvénient de tendre à ériger les tribunaux en « experts » sur des questions religieuses. L'approche subjective rend plus difficilement compte de la distinction entre les deux principes, et de plus risque de donner lieu à une prolifération de demandes. Pour atteindre une synthèse plausible de ces deux approches, il nous faut identifier les fondements normatifs justifiant l'intérêt que les démocraties libérales ont à reconnaître une telle catégorie d'accommodements. En prenant appui dans le célèbre argument de Kymlicka justifiant les droits de nations minoritaires, nous pouvons identifier un intérêt que ces types d'État ont à protéger les conditions permettant aux citoyens de manifester leur « agentivité culturelle », leur capacité à s'identifier en se les réappropriant et en les réinterprétant les normes, pratiques et rites issues de traditions religieuses.
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