Résumés
Résumé
Au Québec, aucune théorie féministe n'étudie la perception juridique de la sexualité et ses répercussions sur les femmes. Aussi, un examen futur de la question demande que l'on importe une théorie de la sexualité comme point de départ à toute critique. La théorie de la sexualité de Michel Foucault, qu'il élabore dans l’'Histoire de la sexualité, peut sembler appropriée pour amorcer une telle réflexion. Mais le discours de Foucault cache sous une forme anarchique un traitement arbitraire de l'histoire et une perception patriarcale de la sexualité féminine. Son étude présente une vision dogmatique du passé, c'est-à-dire une déformation moderne de la réalité historique et documentaire des siècles qu'il étudie, soit les XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles et l'Antiquité. De plus, Foucault, en raison de sa conception du pouvoir, ne désigne pas comme un rapport de force le contrôle de la sexualité féminine dans l'Antiquité. Tout comme les Anciens, il exclut les femmes de sa recherche sur la sexualité, sauf dans le cadre institutionnel du mariage, et entérine mythes et préjugés misogynes comme s'il s'agissait de la normalité. Foucault perpétue la vision de l'homme dominant à l'égard des femmes. En ce sens, il est préférable de rejeter une telle théorie comme base d'une critique féministe du traitement juridique de la sexualité.
Abstract
Quebec feminist theories are silent when it comes to sexuality as perceived in law and its impact on women. In addition, any future examination of this matter will require the importing of a theory on sexuality to form the basis of any critique. Michel Foucault's theory on sexuality as set forth in Histoire de la sexualité may seem appropriate for such purposes. But his treatise conceals in an anarchistic way an arbitrary approach to history and a patriarchal view of women's sexuality. Foucault's study investigates the past in a dogmatic way, namely via a contemporary distortion of the historic and documentary reality of the ages he studies : the seventeenth, eighteenth and nineteenth centuries and Antiquity. Furthermore, owing to his theory regarding power, Foucault does not see and identify the social control over women's sexuality throughout Antiquity as a dominator-dominated relationship. As the Ancients before him, he excludes women from his research on sexuality, except regarding sexuality in marriage. He endorses misogynous prejudices as though they were normal practices and thereby perpetuates the male-dominating view of women. Consequently, it is preferable to avoid resorting to such a theory as the basis of a feminist critique of sexuality as perceived in law.