Résumés
Résumé
La promenade, qu’elle se pratique à cheval, à pied ou en carrosse, constitue le loisir par excellence de l’élite européenne. Parce qu’elle implique une dimension publique du « voir et être vu », elle sert la distinction sociale. Le Canada du XVIIIe siècle est lui aussi le théâtre de pratiques de loisir qui fondent des rapports sociaux. La question que le présent article cherchent à répondre est le suivante : y a-t-il des divertissements spécifiquement canadiens au XVIIIe siècle ? La promenade devient ici une porte d’entrée dans le domaine de l’histoire culturelle, et plus spécifiquement dans l’histoire des loisirs, souvent confiné au XIXe siècle. Si le modèle européen est repris, il est cependant adapté et transformé pour permettre l’émergence d’une pratique typiquement canadienne : la promenade hivernale. Les conditions de la promenade, avec ses voitures, ses lieux fréquentés et ses normes sociales sont quelques unes de ces formes de transformations. Le but de cet article est de montrer les transferts culturels entre la France, l’Angleterre et le Canada, mais également de montrer comment se mettent en place les conditions de loisirs dans la colonie.
Abstract
The promenade was probably the European elite’s principal spare time activity. Whether practiced on horseback, on foot or by carriage, the promenade had a public dimension, that of « seeing and being seen ». As such, it was a marker of social distinction. Eighteenth-century Canada was also the scene of leisure activities that underpinned social relations. The aim of this article is to answer the following question : were there specifically Canadian leisure practices in the eighteenth century ? The promenade opens a large field in cultural history, and more specifically in the history of leisure, largely confined to the nineteenth century for most historians. If the European model of the promenade was transferred to Canada, it was transformed and adapted to create a typically Canadian form of leisure : the winter promenade. Different vehicles, places and social norms made for a different promenade. The purpose of this article is to shed light on cultural transfers between France, England and Canada, but also to show how leisure emerged in the eighteenth-century colony.