Le dossier : les Autochtones

Les AutochtonesRegards croisés sur les réalités autochtones[Notice]

  • Lilyane Rachédi,
  • Réjean Mathieu et
  • Daniel Thomas

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  • Lilyane Rachédi
    École de travail social, Université du Québec à Montréal
    rachedi.lilyane@uqam.ca

  • Réjean Mathieu
    École de travail social, Université du Québec à Montréal
    mathieu.rejean@uqam.ca

  • Daniel Thomas
    Unité d’enseignement et de recherche en sciences du développement humain et social, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
    Daniel.Thomas@uqat.ca

Le projet de publication sur le thème des Autochtones s’est concrétisé à la suite des deux événements organisés par le Comité d’échanges internationaux et interculturels (CEII) de l’École de travail social de l’UQAM en 2006 et 2007. En effet, deux colloques portant sur le thème général des Autochtones et le travail social ont fait ressortir plusieurs éléments fondamentaux de l’histoire des Autochtones et de leurs rapports avec les Québécois. Plus encore, il est apparu nécessaire de faire un premier tour de la question des rapports entre les Écoles universitaires de formation en travail social et les Autochtones. Ces rencontres interuniversitaires et interculturelles ont donc constitué une étape vers la réalisation de ce dossier dans la revue Nouvelles pratiques sociales (NPS). Au contact des non-Autochtones, les Premières Nations ont connu des moments dramatiques de rupture culturelle et nationale. Si la Grande Paix de 1701 avait pu constituer un espoir, un pas vers une cohabitation enrichissante de part et d’autre, plusieurs événements malheureux ont marqué les siècles suivants. Il faut reconnaître que la Loi des Indiens et la constitution des réserves, comme aussi le triste épisode des pensionnats indiens peuvent difficilement être considérés comme des avancées dans l’évolution de ces peuples aux coutumes riches en humanité et en spiritualité. Dans l’entrevue avec Richard Kistabish, on relève un autre moment de rupture : ce moment d’éloignement marquant entre les Premières Nations et le peuple québécois, particulièrement visible depuis une cinquantaine d’années. Il y a deux ou trois générations, surtout en région, et malgré un enseignement plus que biaisé de l’histoire des contacts entre ces peuples, nos parents avaient souvent des liens interpersonnels en milieu autochtone. Ces liens se sont transformés en préjugés, en clichés, porteurs souvent d’attitudes racistes. Parmi les effets négatifs de cette évolution, il faut noter la faiblesse et même l’absence des Premières Nations dans nos enseignements, en général, mais aussi, spécifiquement dans le cadre de ce dossier, en travail social. L’enjeu est immense : comment allons-nous rétablir des liens féconds entre ces peuples faits pour s’entendre, pour s’épauler, pour s’enrichir mutuellement ? On peut commencer par des ajouts significatifs et explicites dans nos programmes, dans nos cours. On peut aussi, comme le souligne Richard Kistabish en entrevue, développer nos liens par une foule de petits gestes, par des paroles et des gestes de reconnaissance mutuelle, par des échanges culturels, sportifs, bref, comme le dit notre invité : « faire des petites choses qui sont belles… » Comme bases de nos participations à cette évolution, on peut lire (ou relire) les poètes et écrivains autochtones, comme Jean Sioui et d’autres, ou encore participer à des activités communes, que ce soit dans les Centres d’amitié autochtone ou ailleurs. On peut aussi simplement méditer un extrait d’une publication récente de Jean Désy (L’esprit du Nord, XYZ, 2010), qu’on en partage entièrement ou non l’orientation : Peut-on penser devenir, Amérindiens et non-Autochtones, « cocréateurs » du devenir de nos régions, et accueillir activement une co-présence dans nos villes comme dans nos campus universitaires ? Lors des colloques de 2006 et 2007, nous avons tenté de dresser un premier état des lieux de la question autochtone telle qu’elle est intégrée dans les Écoles, Départements et programmes québécois et francophones de formation universitaire en travail social. Finalement, cinq universités ont participé, dont quatre du Québec. Pour chacune des écoles, les situations se sont révélées très différentes et ces dernières ont probablement changé depuis l’année du Colloque. Une université propose un baccalauréat complet destiné aux étudiants des Premières Nations. La plupart des cours offerts comportent des perspectives autochtones et la plupart des professeurs sont d’origine …

Parties annexes