Assurances et gestion des risques
Insurance and Risk Management
Volume 76, Number 4, 2009
Table of contents (7 articles)
ARTICLES PROFESSIONNELS / PROFESSIONAL ARTICLES
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Une étude de l’état de la finance au Québec et au Canada
Martin Boyer
pp. 5–30
AbstractFR:
Cet article présente la situation de la Finance au seing des grandes universités québécoises et canadiennes en fonction de la contribution scientifique des professeurs de finance mesurée par le nombre de citations que reçoivent les publications. Nous avons concentré notre classement aux études publiées depuis 2000 dans des revues scientifiques et professionnelles arbitrées. Nous trouvons que les universités canadiennes peuvent être classées en trois catégories. Dans la première catégorie, nous retrouvons seule l’Université de Toronto. Cette université est de loin la plus productive et la plus prestigieuse des universités canadiennes en finance. Suivent ensuite dans la deuxième catégorie cinq autres grandes universités, soit McGill, Alberta, York, UBC et HEC Montréal, qui se concurrencent pour le second rang. Toutes les autres universités canadiennes se retrouvent dans la troisième catégorie puisque leur production scientifique en finance est largement en deça de la contribution scientifique des six universités canadiennes originales en finance qui composent les deux premières catégories.
EN:
In this article we examine the state of the financial profession in the top Canadian universities based on the scientific contribution of faculty members as measured by the number of citations their publications receive. We concentrate our analysis on articles published since 2000 in refereed scientific and professional outlets. We find that Canadian universities can be classified in three groups depending on their output. In the first group, by itself, we find the Rotman School of the University of Toronto. McGill, HEC Montréal, UBC, York and Alberta compose the second group. All other universities are found in the third group since their research production in finance in significantly lower than what we find in what I call the six original Canadian universities in finance.
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La Cour suprême du Canada établit un nouveau test pour l’interprétation de la clause d’exclusion « conception défectueuse ou inadéquate »
Brian Elkin and Jacques Perron
pp. 31–37
AbstractFR:
Les auteurs analysent le jugement de la Cour suprême du Canada rendu le 21 novembre dernier dans Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada c. Royal et SunAlliance, Sociétés d’assurances, 2008 CSC 66, liée à une police d’assurance dite « tous risques » dans laquelle les assureurs invoquaient la clause d’exclusion relative à la « conception défectueuse ou inadéquate ». Néanmoins, le plus haut tribunal ont conclu que les assureurs étaient responsables. Ils ne se sont pas acquittés de leur fardeau de prouver que la perte tombait sous le coup de l’exclusion. Une telle preuve doit être fondée sur la conformité de la conception aux règles de l’art les plus exigeantes. Les auteurs signalent que les assureurs pourraient, pour éviter la problématique posée dans cette cause, utiliser une autre terminologie liée à cette exclusion.
EN:
The authors comment the decision rendered on 2008-11-21 by the Supreme Court of Canada (Canadian National Railway Co. v. Royal and Sun Alliance Co. of Canada, 2008 SCC 66) concerning an “all risk” insurance policy excluding from coverage costs of making good “faulty or improper design”. Nevertheless the Court held the insurers liable. Because it exhausted the state of the art, the insurers did not meet the onus of bringing the loss within the exclusion. The authors suggest the insurers make some change to the terms of that exclusion to avoid this problem.
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Evaluating Federal and Provincial Solvency Standards in Canada
Norma L. Nielson
pp. 39–56
AbstractEN:
This article benchmarks solvency supervisory system for the federal and provincially-licensed companies who write insurance in Canada against/The IAIS Common Structure for the Assessment of Insurer Solvency/. The federal regulator (OSFI) is the only one with statutory authority that provides both sufficient power and flexibility to be considered as meeting the core principles of IAIS. At the provincial level, the insurance supervisory system in some provinces falls short of the international standards to varying degrees and, by extension, the practices of the federal insurance regulator. Alberta, British Columbia, and Québec are not far behind. All other Canadian provinces exhibit extensive deficiencies when compared against international standards.
FR:
Cet article compare les systèmes de contrôle de la solvabilité pour les compagnies canadiennes d’assurance fédérales et provinciales en utilisant le IAIS (Structure commune pour la garantie de la solvabilité des assureurs). Le régulateur fédéral (BSIF) est le seul organisme avec l’autorité statutaire qui fournit à la fois le pouvoir suffisant et la flexibilité nécessaire en vue de rencontrer les principes de base d’IAIS. Au niveau provincial, le système de supervision de l’assurance dans quelques provinces est au-dessous des normes internationales à des degrés variables et, par extension, les pratiques du régulateur fédéral d’assurance. L’Alberta, la Colombie-Britannique et le Québec ne sont pas loin derrière. Toutes les autres provinces canadiennes exposent de vastes lacunes par voie de comparaison avec les normes internationales.
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Le développement durable et l’assurance
Rémi Moreau
pp. 57–74
AbstractFR:
De plus en plus d’assureurs, qu’ils soient constitués comme sociétés à capital social ou comme mutuelles, s’intéressent au développement durable qui est une part essentielle aujourd’hui dans la compréhension des risques assurables et leur prévention. L’auteur tente d’expliquer sommairement en quoi consiste le développement durable, ses origines, ses objectifs, et d’identifier les produits, les services et les initiatives prises par les assureurs et les réassureurs à cet égard. Les entreprises d’assurance, ces spécialistes du risque, sont bien placées pour développer et promouvoir des actions adéquates en matière de développement durable.
EN:
More and more insurance companies or mutual insurance are interested in sustainable development because this topic is today an essential part in the comprehension and prevention of insurable risks. The author tries to shortly explain what is sustainable development, its origin, its objectives, and to identify some products, services and initiatives developed by insurance/reinsurance companies or mutual insurance organizations. With their extensive risk expertise, insurance groups are in a unique position to form, and help promote, effective responses linked to substainable development.
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UK General Insurance: Changing Distribution Paradigm
Shishir Kumar
pp. 75–107
AbstractEN:
UK General Insurance industry is going through structural changes. Increased regulatory burden and rising operating cost are forcing all insurers to reduce the cost and improve the efficiency. In addition, increasing commoditization of underwriting and insurance products and proliferation of “me too” distribution channels are further making it difficult. Hence, insurers are embracing innovative operating model to retain cost. Direct or Virtual distribution- internet- is playing larger role due to lower cost model. Companies are using direct channel as a complimentary to the traditional channel. However, given its associated advantages and consumer willingness will put forth as a dominant distribution channel.
FR:
L’industrie de l’assurance de dommages du Royaume-Uni est actuellement dans un processus de changements structurels. Le fardeau de la réglementation toujours croissante et les coûts d’opérations qui augmentent sans cesse obligent les assureurs à réduire les coûts et à améliorer l’efficacité. De plus, l’augmentation de la titrisation des produits d’assurance et la prolifération des canaux de distribution traditionnels rendent la situation amplement difficile. En conséquence, les assureurs adoptent actuellement des modèles novateurs de rétention de coûts d’opération. La distribution directe ou virtuelle (via internet) joue un plus grand rôle en raison des modèles de réduction de coûts. Les sociétés d’assurance utilisent en plus les canaux de distribution directe, qui jouent un rôle complémentaires aux canaux traditionnels. Toutefois, les avantages tarifaires et l’attrait grandissant des consommateurs à l’égard des canaux de distribution directe devraient favoriser cette voie au regard de toutes les autres.
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Les jeunes conducteurs : surprimes ou fidélisation ?
Olga A. Vasechko, Marie Odile Albizzati and Michel Grun-Rehomme
pp. 109–127
AbstractFR:
Les compagnies françaises d’assurance automobile peuvent appliquer une surprime aux jeunes conducteurs (conducteurs ayant moins de trois ans de permis) durant les deux premières années. Faut-il sanctionner les jeunes conducteurs par un niveau de cotisation initial plus élevé que pour les conducteurs expérimentés ? Si on regarde les statistiques de la sinistralité des jeunes conducteurs dans le portefeuille d’une assurance, la réponse est évidemment oui, dans la mesure où on effectue une mutualisation entre des risques homogènes. Une autre démarche est envisagée dans cette présentation. On suppose que l’assureur décide de ne pas imposer de surprimes pour les jeunes conducteurs, en accompagnant cette décision d’une campagne d’information sécuritaire auprès de ces jeunes assurés. Du côté des jeunes, on peut penser qu’une telle démarche basée sur la confiance et la responsabilisation peut avoir des effets positifs sur la sinistralité à travers cette stratégie « gagnant-gagnant ». Et du côté de l’assureur, il s’agit de jouer la carte de la fidélisation de sa clientèle ou de ses sociétaires. En effet, les assurés sont assez fidèles à leur premier assureur dans la mesure où ils ne rencontrent pas de difficultés particulières avec celui-ci. On examine les enjeux financiers pour l’assureur dans ces deux stratégies : surprimes ou fidélisation. On observe que plus la surprime appliquée aux jeunes conducteurs est élevée, plus les départs sont difficiles à supporter par l’assureur qui ne l’appliquerait pas et plus le retour à l’équilibre est éloigné. La situation semble viable pour l’assureur dès que le taux d’entrée de jeunes s’accroît de 50 % et que le taux de départ sur ces entrants ne dépasse pas 50 %.
EN:
The French automobile insurance companies can charge an extra premium for the young drivers (less than three years of driving license) during the first two years. Our paper deals with the opportunity of this higher premium. If we analyse the risk in an insurance portfolio, this subprime is necessary to make a mutualization between homogeneous risks. As for the young drivers, we can think that such an initiative based on the trust and the empowerment may positively explain the accident variable through this “win-win” strategy. And as for the insurer, it relies on the development of customer loyalty or its member’s loyalty. Indeed, insurants are rather faithful to their first insurer as far as they do not meet particular difficulties. We estimate the financial stakes for the insurer within these two strategies: with or without extra premiums. There is evidence that the higher is the extra premium charged to young drivers, the more difficult it is for the insurer to bear departures and the further is the return in balance. The situation seems viable for the insurer as soon as the number of young people entries exceeds 50% and as soon as the number of departures among these entrants is below 50%.