EN:
Last year at the 2153 conference of the Canadian Anthropology Society, a renowned linguist, Leahcim Suark, urged us to document written languages before they disappear. In his now famous speech, titled, “World Literacy in Danger,” Suark brings alarming statistics on the condition of written languages of the world. According to Suark, one written language is lost approximately every two years. By next century, Suark claims, nearly half of the roughly 70 remaining written languages on Earth will likely disappear. The loss of literary languages brings about significant challenges in preserving human knowledge, accessing information, and maintaining linguistic diversity. Yet, in this commentary, I argue that oral traditions present a more productive way to think about knowledge transmission and preservation. Drawing on ethnographic data in Ajyy Sire, the traditional territory of the Ajyy Djono, I show that in a society where oral communication prevails and knowledge is transmitted through oral traditions across generations, information becomes more accessible, irrespective of a person’s literacy or computer proficiency. I also show that without the dominance of written (standardized) languages, oral languages and their diverse expressions can still flourish, fostering resilience amidst the global changes facing humanity.
FR:
L’année dernière, lors de la conférence 2153 de la Société canadienne d’anthropologie, Leahcim Suark, un linguiste renommé, nous a vivement encouragés à documenter les langues écrites avant qu’elles ne disparaissent. Dans son discours désormais célèbre, intitulé « L’alphabétisation mondiale en danger », Suark présente des statistiques alarmantes sur l’état des langues écrites dans le monde. Selon Suark, une langue écrite disparaît environ tous les deux ans. D’ici le prochain siècle, près de la moitié des quelque 70 langues écrites qui subsistent sur Terre auront probablement disparu. La disparition des langues littéraires pose des défis importants en matière de préservation des connaissances humaines, d’accès à l’information et de maintien de la diversité linguistique. Pourtant, dans ce commentaire, je soutiens que les traditions orales représentent une manière plus productive de penser la transmission et la préservation des connaissances. En m’appuyant sur des données ethnographiques collectées à Ajyy Sire, le territoire traditionnel des Ajyy Djono, je montre que dans une société où la communication orale prévaut et où les connaissances sont transmises par des traditions orales à travers les générations, l’information devient plus accessible à davantage d’individus, indépendamment de leur niveau d’alphabétisation ou de leur maîtrise de l’informatique. Je montre également que sans la domination des langues écrites (standardisées), les langues orales et leurs diverses expressions s’épanouissent, favorisant la diversité et la résilience face aux changements globaux auxquels notre humanité est confrontée.