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Le concept de performance s’est progressivement imposé dans les politiques de santé. Présentée comme nécessaire et positive, elle est souvent réduite à l’efficience, qui se traduit par des politiques et des modes de gestion qui visent l’optimisation. Alors qu’elles seraient garantes de la soutenabilité de nos systèmes de soins de santé, ces pratiques les ont rendus fragiles. Un éclairage venu des sciences du vivant nous permet de mieux comprendre pourquoi. En effet, les biologistes constatent que les êtres vivants ne privilégient pas l’optimisation, mais bien la robustesse. Pour faire face aux fluctuations, un organisme robuste fonctionne avec des redondances, des gaspillages apparents, de l’hétérogénéité, des fluctuations organisées, de la lenteur et de l’hésitation. Il fonctionne de façon sous-optimale. Cet article propose une réflexion théorique et des pistes de gestion des organisations pour des systèmes de soins de santé plus robustes.