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Cahiers de recherche sociologique
Number 47, January 2009 Dialogues théoriques sur la culture Guest-edited by Will Straw and Anouk Bélanger
Table of contents (11 articles)
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Présentation
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« Médiacultures » et coming out des cultural studies en France
Éric Maigret
pp. 11–21
AbstractFR:
Dans le contexte où les individus adaptent leurs consommations culturelles aux nouvelles réalités technologiques et sociales du vingtième et du vingt et unième siècle sans adapter aussi rapidement leurs catégories de pensée héritées du dix-neuvième siècle, cet article prend acte de la faible productivité empirique et théorique de l’opposition entre cultures nobles et communication de masse. D’une part, il propose le concept de médiaculture pour marquer la fin d’une période d’oppositions systématiques et l’ouverture d’une période d’hybridité, qui laisse pourtant toujours sourdre des effets persistants de partage. Ce concept articule trois niveaux de réflexion : une vision anthropologique de la culture, une appréciation esthético-historique des types de culture engagés dans la production et la réception des œuvres et, finalement, la culture pensée comme une intrication de pouvoir et de sens. D’autre part, ce texte présente le développement des cultural studies en France à travers ses multiples résistances ainsi que les divers courants s’y inscrivant.
EN:
In the historical context of the twentieth and twenty-first centuries, cultural consumption has been readily adapted to new technological and social realities. Yet, this article argues, traditions of thought inherited from the nineteenth century seem to linger into the contemporary critical body of work around the oppositions between classical understanding of culture and mass communication. On the one hand, this article proposes the concept of «mediacultures» as a way to mark the end of a period of systematic oppositions in the field of culture as well as an emerging period of hybridity with all its potential ambivalences. The concept of mediaculture aims at three levels of reflexion: an anthropological vision of culture, a historico-esthetic appréciation of the types of culture engaged in the production of various oeuvres, and, finally, an understanding of culture as an intrication of power and meaning. On the other hand, this article presents the emergence and the development of Cultural Studies in France throughout its multiple resistances along with the various field claiming its legacy.
ES:
En el contexto donde los individuos adaptan sus consumiciones culturales a las nuevas realidades tecnológicas y sociales de los siglos XX y XXI pero sin adaptar tan rápidamente sus categorías de pensamiento heredadas del siglo XIX, este artículo constata la poca productividad empírica y teórica de la oposición entre cultura noble y comunicación de masa. Por un lado este texto propone el concepto de mediacultura para marcar el final de un periodo de oposiciones sistemáticas y la apertura de un periodo híbrido que deja translucir efectos de división. Este concepto articula tres niveles de reflexión: una visión antropológica de la cultura, una apreciación estético-histórica de los tipos de cultura implicados en la producción y recepción de la obras y, finalmente, la cultura pensada como un imbricación de poder y de sentido. Por otro lado, este texto presenta el desarrollo de los Cultural Studies en Francia a través de sus múltiples resistencias y corrientes representativas.
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Frederic Jameson et la dialectique de l’affect
Bev Best
pp. 23–45
AbstractFR:
Les écrits de Deleuze, et en particulier ceux faits en collaboration avec Félix Guattari, ont généré une pléthore de critiques et d’analyses en théorie culturelle, sociale et politique. Deux mouvances conceptuelles en particulier, caractéristiques du tournant culturel, constituent l’intérêt central de cet article; soit la mobilisation et la place prépondérante du concept de l’affect, ainsi que la critique sévère, voire même l’abandon du concept de médiation. D’une part, ces deux mouvances sont souvent représentées comme étant deux dimensions d’un même processus analytique. D’autre part, elles sont souvent comprises comme une relation de cause à effet dans le récit historique du capitalisme tardif. L’affect émerge en tant que mécanisme important de l’organisation du social, du tournant culturel récent — qui sera appelé ici postinterprétatif— parce que le processus de médiation est devenu redondant et n’est plus considéré comme une avenue pour comprendre la formation sociale du capitalisme tardif. Cela n’est pourtant pas le résultat d’une séquence chronologique. En effet, cette séquence pourrait être renversée et décrire un moment où la médiation devient redondante du fait que l’affect devient un mécanisme important de l’organisation du social. L’article montre que cette relation de cause à effet entre l’affect et la médiation peut être considérée comme une relation dialectique et que l’affect et la médiation ne sont pas opposés, mais doivent plutôt être compris comme deux effets interreliés d’un même processus historique. Ces démonstrations analytiques, du moins dans la façon dont elles sont présentées et articulées dans les écrits de Fredric Jameson, sont compatibles avec une approche postinterprétative en théorie culturelle.
EN:
Within the last decade there has emerged a tenor of thought and analysis in the field of cultural, social and political theory which has taken inspiration from the work of Gilles Deleuze and from Deleuze's collaborative work with Félix Guattari. Two conceptual moves, in particular, which characterize this turn in cultural theory is my primary focus: the first is the mobilizing of, and placing central importance on, the concept of "affect"; the second is the jettisoning and often downright vilifying of the concept of mediation. These two moves are most often represented in this work as two dimensions of the same analytical process and the social phenomena which they are called on to signify share a mutual cause and effect relationship in the historical narrative of late capitalism. In the work that characterizes this recent turn in cultural theory — work which I call the postinterpretive method — affect emerges as a significant mechanism of social organization in late capitalism when and because the process of mediation has become a redundancy, and is no longer considered an adequate rendering of the modality of that social formation. This is not a chronological sequence of events. The matter could just as easily be described as the reverse: mediation becomes redundant when and because affect emerges as a significant organizing mechanism of late capitalism. I will argue that the mutual cause and effect relationship between affect and mediation could, alternatively, be called a dialectical relationship. I will demonstrate that affect and mediation are not oppositional concepts, but can be understood as two different but interrelated effects of a single historical process. Both analytical operations — at least as they are enacted and articulated in the work of Fredric Jameson, in particular — can be understood as compatible with the post-interpretive approach to cultural theory.
ES:
Los trabajos de Gilles Deleuze, y en particular las colaboraciones con Félix Guattari, generaron muchas críticas y análisis en el campo de las teorías culturales, sociales y políticas. Dos movimientos conceptuales en particular constituyen el interés central de este artículo: la movilización y el lugar preponderante del concepto de afecto y la crítica severa, a veces hasta el abandono, del concepto de mediación. Por un lado, estos movimientos son a menudo representados como dos dimensiones del mismo proceso analítico. Por otro lado, ellos son comprendidos en el marco de una relación de causa a efecto en el relato del capitalismo tardío. Este artículo presenta el argumento que esta relación mutual de causa a efecto entre el afecto y la mediación puede ser considerada como una relación dialéctica y demuestra que los conceptos de afecto y de mediación no se oponen, sino que deben ser comprendidos como dos efectos interrelacionados de un mismo proceso histórico. La operaciones analíticas que aquí son puestas en acto, al menos de la manera presentada y articulada en los trabajos de Fredric Jameson, son compatibles con une perspectiva posinterpretativa en el campo de la teoría de la cultura.
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Jeffrey C. Alexander et les dix ans du programme fort en sociologie culturelle
Jonathan Roberge
pp. 47–66
AbstractFR:
L’article retrace l’évolution de l’oeuvre théorique de Jeffrey C. Alexander depuis l’apparition du strong program dans la sociologie culturelle à la fin des années 1990 jusqu’à sa transformation en cultural pragmatics aujourd’hui. L’analyse propose d’abord de voir comment Alexander promeut l’autonomie du sens et de la culture; entre autres à travers le concept de texte et une certaine reprise des traditions sémantique et sémiotique en sociologie. À ce propos, l’influence de Durkheim est plusieurs fois soulignée. On cherche ensuite à montrer comment le tournant performatif renforce le programme fort en venant le redoubler d’une nouvelle théorie de l’action. Les sociétés contemporaines sont ritual-like selon Alexander, elles ne sont plus exactement fusionnelles sans pour autant être insignifiantes ou complètement rationalisées. Dans un tel contexte, les acteurs sociaux n’ont d’autre choix que de chercher à reconnecter les éléments de leurs performances : auditoire, fond culturel, mise en scène, moyen symbolique, etc. Enfin, l’article se tourne vers quelques exemples plus concrets illustrant cette logique; les performances des mouvements sociaux à l’intérieur d’une société civile binaire, d’une part, la question des traumatismes culturels, de l’autre. Ces études tendent à démontrer que le modèle théorique de Jeffrey C. Alexander allie le culturel et le politique sans pour autant être exactement capable de franchir le seuil d’une théorie critique.
EN:
The article analyzes the development of Jeffrey C. Alexander's theoretical work from the strong program in cultural sociology at the end of the 90's to its transformation in cultural pragmatics today. First, it proposes to look at the different ways by which Alexander promotes the autonomy of meaning and culture; namely through the concept of text and a reassessment of the semiotic and semantic traditions in sociology. Hence, Durkheim's influence is often underlined. The article goes on to suggest that the performative turn in Alexander's work adds to the strong program by offering new elements for a theory of action. Contemporary societies are «ritual-like», that is to say they are no longer fully ritualistic without being, for that reason, meaningless or wholly rationalized. In these conditions, social actors become engaged in the process of reconnecting the many parts of their performances: audience, collective representations, mise-en-scène, symbolic means, etc. Lastly, the article puts forward concrete examples of this particular logic under the form of the performances of social movements in a binary civil sphere, on the one hand, and the study of cultural traumas, on the other. These examples demonstrate that Alexander's theoretical frame allows for an interesting combination of culture and politics even if devoid of a complete critical theory.
ES:
Este artículo traza la evolución de la obra teórica de Jeffrey C. Alexander desde la aparición del strong program in cultural sociology al final los años noventa hasta su transformación en cultural pragmatics actual. Se propone primeramente analizar las diferentes maneras por las cuales Alexander promueve la autonomía del sentido y de la cultura. Entre otras a través del concepto de texto y de una cierta retoma de las tradiciones semióticas y semántica en sociología. Aquí subrayamos varias veces la influencia de Durkheim. El articulo prosigue buscando mostrar de que manera el giro performativo se agrega al programa fuerte al redoblarlo de una nueva teoría de la acción. Las sociedades contemporáneas son «ritual-like» según Alexander, es decir que ellas no son más exactamente fusiónales sin por ello llegar a ser insignificantes o completamente racionalizadas. En ese contexto, los actores sociales no tienen otra elección que buscar reconectarlos elementos de sus performances: auditorio, fondo cultural, puesta en escena, medio simbólico, etc. Al final, el artículo da algunos ejemplos concretos que ilustran esta lógica: las performances de los movimientos sociales en la sociedad civil binaria, por un lado, y la cuestión de los traumatismos culturales por el otro. Estos estudios tienden a demostrar que el modelo teórico de Alexander alia lo cultural y lo político sin poder ser una completa teoría crítica.
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Cultural studies, francophonie, études en communication et espaces institutionnels
François Yelle
pp. 67–90
AbstractFR:
Depuis une dizaine d’années, les cultural studies sont apparues dans le paysage universitaire et intellectuel de la francophonie. Elles y sont autant l’objet d’une préoccupation parfois craintive que d’enthousiastes initiatives d’intégration universitaire et disciplinaire. L’objectif de cet article est d’examiner ce que les chercheurs de la francophonie « font avec » les cultural studies et « disent à leur propos ». Considérant que les cultural studies possèdent des trajectoires historiques diverses selon les lieux et les époques où elles sont — et furent — mobilisées, et que les discours sur ces trajectoires ont constamment participé à leur perpétuelle redéfinition, faisant de ses discours une partie tout aussi importante des cultural studies que le projet en lui-même, la première partie de l’article est consacrée au développement des cultural studies dans l’espace anglophone depuis cinquante ans. La seconde partie porte sur la situation francophone des cultural studies, depuis leur apparition au Québec dans les années 1980 jusqu’à leur convocation en Europe francophone ces dernières années. Ce portrait historique et analytique permet d’évaluer les modalités de réception actuelle des cultural studies dans la francophonie. Cette adoption s’avère encore bien restreinte, réservée et conflictuelle. La diversité des lieux où elles sont accueillies dans la francophonie, la résistance disciplinaire à leur égard, mais également les espoirs — démesurés? — que la jeune génération semble y mettre, sont des manifestations qui ne peuvent vraiment être expliquées qu’en prenant en compte la complexité de la société française. Cet article présente quelques-unes de ces manifestations qui, à leur tour, participent à la redéfinition permanente des cultural studies, selon l’hypercontextualisation qui les particularise.
EN:
The ten last years have seen the growth of Cultural Studies on the francophone intellectual and academic scene. This growth has generated as much fearful attention as it has eager initiatives to further the academic institutionalization of Cultural Studies. The aim of this article is to examine what Francophone academics «do with» and «say about» Cultural Studies. Cultural Studies has followed a number of historical trajectories which have varied with the places and periods in which it has developed, and discussion of these trajectories has always contributed to Cultural Studies ongoing redefinition. This discussion has been just as important to Cultural Studies as its stated project. The first part of the article provides an overview of the development of Cultural Studies in the English speaking world over the past fifty years. The second part deals with with the place of Cultural Studies In the Francophone world, from its emergence in Quebec in the 1980s to its being taken up in Francophone Europe in recent years. This historical and analytic look at Cultural Studies will allow us to understand the ways in which Cultural Studies is being received in the Francophone world at the present time. This reception of Cultural Studies has been marked by restraint, reservations and conflicts. The diversity of sites in which it has been taken up within the Francophone world, the disciplinary resistance that confronts it, and, at the same time, the (perhaps unwarranted) hopes invested by younger generations in Cultural Studies are all phenomena which may only be fully understood through a profound understanding of French society. This article examines some of these phenomena, each of which, in its way, has contributed to the ongoing redefinition of Cultural Studies, in a manner faithful to the hyper-contextualization which is one of its traits.
ES:
Desde hace diez años, los Cultural studies aparecieron en el paisaje universitario e intelectual del espacio francófono. Ellos son objeto de ciertas preocupaciones temerosas y de iniciativas entusiastas de integración universitaria y disciplinaria. El objetivo de este artículo es examinar lo que los investigadores del espacio francófono «hacen con» y «dicen à propósito» de los Cultural studies. Considerando que los Cultural studies poseen trayectorias históricas diversas según los lugares y la épocas donde ellos son y fueron movilizados, y que los discursos sobre esas trayectorias participaron a su perpetua redefinición, la primera parte de este articulo trata del desarrollo de los Cultural studies en el espacio anglófono en los últimos cincuenta años. La segunda parte trata de la situación francoparlante des Cultural studies desde su aparición en Québec en los años 1980, hasta su convocación en Europa francoparlante durante estos últimos anos. Este retrato analítico permite evaluar las modalidades de recepción actual de los Cultural studies en el espacio francófono. Esta adopción de los Cultural studies se revela restringida, limitada y conflictiva. La diversidad de lugares donde ellos son recogidos en el espacio francófono, la resistencia disciplinaria, pero también las esperanzas - ¿desmesuradas?- que la joven generación parece invertir en ellos son manifestaciones que no pueden ser explicadas tomando solo en cuenta la complejidad de la sociedad francesa. Este artículo presenta algunas de esas manifestaciones que participan a la redefinición permanente de los Cultural studies según la hypercontextualización que los particularizan.
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Esquisse d’une approche culturelle de l’économie politique internationale de la « société globale de l’information »
Maxime Ouellet
pp. 91–108
AbstractFR:
Cet article vise à mettre en place les principaux jalons théoriques d’une approche culturelle de l’économie politique internationale. Combinant certains éléments d’approches hétérodoxes en économie politique — sociologie historique, géographie critique, économie institutionnaliste —, la sociologie marxienne y est réinterprétée dans les termes d’une critique des imaginaires au fondement même de la modernité capitaliste. Dans un premier temps, l’articulation entre mode de production, production de subjectivité et modalités de pouvoir est analysée en vue d’expliciter l’enchâssement symbolique des pratiques constitutives du capitalisme. Dans un deuxième temps, l’apport de l’approche culturelle de l’économie politique internationale est exposé, en insistant sur sa contribution à une compréhension dialectique des formes contemporaines du capitalisme. Nous soutenons que le capitalisme contemporain — la société globale de l’information comprise comme un système autoreproducteur — se matérialise dans des pratiques culturelles de même que dans des espaces sociaux spécifiques, qui participent à sa reproduction à la fois symbolique et matérielle.
EN:
This article aims at setting up the principal theoretical stakes of a cultural approach of international political economy. Combining certain elements of heterodox perspectives in political economy — historical sociology, critical geography, institutional economics — we reinterpret Marxian sociology in terms of a criticism of the imaginaries at the very foundation of capitalist modernity. In the first time, the dialectical interrelationship between the mode of production, production of subjectivity, and the modalities of power, will be analyzed to explain the symbolic embeddedness of the practices constitutive of capitalism. In the second time, we will see how the cultural approach of international political economy makes it possible to understand how current capitalism — the global information society described as a self-reproductive system — materializes in cultural practices and in specific social spaces which take part in its symbolic and material reproduction.
ES:
Este artículo pretende establecer los principales jalones teóricos de una perspectiva cultural de la economía política internacional. Combinando ciertos elementos de perspectivas heterodoxas en economía política - sociología histórica, geografía crítica, economía institucionalista -, la sociología marxiana es reinterpretada en los términos de una crítica de los imaginarios en el fundamento mismo de la modernidad capitalista. Primeramente, la articulación entre modo de producción, producción de subjetividad y modalidades de poder es analizada con el objetivo de explicitar el encastramiento simbólico des las practicas constitutivas del capitalismo. En segundo lugar, el aporte de la perspectiva cultural de la economía política internacional es expuesto, insistiendo en su contribución a una comprensión dialéctica de las formas contemporáneas capitalistas. Sostenemos que el capitalismo contemporáneo — la sociedad global de la información como sistema autoreproductor — se materializa en las prácticas culturales como así también en los espacios sociales específicos que participan a su reproducción a la vez simbólica y material.
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Entre les empires : les cultural studies canadiennes
Imre Szeman
pp. 109–121
AbstractFR:
Cet article est le texte d’une conférence donnée sur la préparation de la première anthologie canadienne de cultural studies (2009). La parution d’un tel ouvrage soulève des questions importantes à propos de l’idée de tradition intellectuelle et de la prégnance des imaginaires de la nation et du national dans notre compréhension de la culture. Cette conférence, comme le livre qu’elle présente, fait état des ambivalences qui caractérisent généralement les cultural studies, et les cultural studies canadiennes en particulier. L’idée de ce projet editorial n’était pas de pas de créer un ensemble canonique d’écrits sur le Canada, ou qui refléterait la profondeur d’une quelconque essence canadienne, mais plutôt de saisir la logique des formations spécifiques de celle-ci, en les mettant en lien avec les intuitions les plus pertinentes et les plus stimulantes que nous offrent les cultural studies qui sont pratiquées un peu partout.
EN:
This is the text of Imre Szeman's public conference presenting the first Canadian Anthology of Cultural Studies (2009) which he co-edited. This anthology raises the key questions of intellectual tradition, metaphorical empires, and of the 'national' dimension built into our own critical understanding of culture in Canada. In this conference, Szeman also points to a set of issues concerning Canadian Cultural Studies' particular and ambivalent development in relation to Canada's modernization process and also in relation to the international development of Cultural Studies as a body of cultural criticism and theory.
ES:
Este artículo es el texto de una conferencia dada en torno a la preparación de la primera antología canadiense de Cultural studies. La aparición de esta obra suscita cuestiones importantes en relación con la idea de tradición intelectual y de la influencia de los imaginarios de la nación y de lo nacional en nuestra comprensión de la cultura, cuestiones muy pertinentes en la actualidad. Esta conferencia, como el libro al cual ella se refiere, manifiesta las ambivalencias que caracterizan generalmente los Cultural studies y lo Cultural studies canadienses en particular. La idea no es de crear un conjunto canónico de escritos sobre Canadá, o significar que ellos reflejarían la profundidad de una supuesta esencia canadiense, sino de comprender la lógica de sus formaciones especificas, poniéndolas en relación con la instituciones más pertinentes y estimulantes que nos ofrecen les Cultural studies que son practicados en todos lados.
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Marcel Mauss et la notion de « civilisation »
Jean-François Bert
pp. 123–142
AbstractFR:
Cette étude examine les raisons de l’intervention maussienne dans le débat conceptuel qui secoue, au début des années 1920, la discipline anthropologique française et internationale concernant le remplacement du terme de « civilisation » par celui de « culture », tel que défini par l’école américaine d’anthropologie. Les différentes prises de position de Mauss en faveur du terme de civilisation, à la fois dans ses textes mais aussi dans ses enseignements à l’Institut d’ethnologie à partir de 1925, dessinent une direction de recherche pour ses « héritiers » directs, dont A. G. Haudricourt qui, après la mort de Mauss, continuera de s’intéresser aux différences entre mentalités mais aussi à l’observation des techniques, à la description des processus technologiques ou encore à l’analyse des processus d’évolution des « forces productives » en ouvrant l’ethnologie à d’autres disciplines dont l’histoire, la biologie, la botanique et, surtout, la linguistique.
EN:
In the early 1920s, the fields of French and international anthropology were shaken by a conceptual debate concerning the replacemant of the term «civilization», by the one of «culture» as it is defined and understood by the american school of anthropology. This article examine the grounds on which was conceived the «maussienne» intervention into this debate. Mauss took position in favor of the tenn «civilization» in his writing and also in his teaching at the Institute of Ethnology starting in the mid twenties. It is during this time and in this very institution that Mauss gave a new research avenue for his followers. A. G. Haudricourt is one of those students, who, after Mauss passed away, pursued his research interests in various fields in opening the discipline of ethnology to others, such as history, biology, botanical studies and linguistic.
ES:
Este estudio examina las razones de la intervención maussiana en el debate conceptual que sacude, al principio de los años veinte, la disciplina antropológica francesa e internacional sobre el remplazo del término «Civilización» por el de «Cultura», tal como es definido por la escuela americana de antropología. La diferentes tomas de posición de Mauss a favor del término civilización, a la vez en sus textos y en sus enseñanzas en el Instituto de etnología a partir de 1925, dibujan una dirección de investigación para sus «herederos» directos. Entre ellos, A.G. Haudricourt, después de la muerte de Mauss, continuara a interesarse a las diferencias entre mentalidades, pero también a otros temas como la observación de técnicas, la descripción de procesos tecnológicos y el análisis de procesos de evolución de las fuerzas productivas. Esto permite una apertura a la etnología y a otras disciplinas como la historia, la biología, la botánica y, sobretodo, la lingüística.
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Élargir l’horizon de la dialectique des études culturelles au Québec : une critique de Fernand Dumont
Jean-François Côté and Anouk Bélanger
pp. 143–171
AbstractFR:
L’importance des études portant sur la culture peut se reconnaître aujourd’hui à la difficulté de définir un concept qui soit applicable autant aux manifestations mondiales du phénomène qu’aux saisies locales des pratiques donnant une forme spécifique à leur sens et leurs significations. En effet, alors que le mouvement de la mondialisation imprime à toute la planète des déterminations massives qui tendraient à homogénéiser les formes de sa réalisation, on rencontre partout également des éléments particuliers, voire singuliers, qui les prolongent ou les complètent, dans des voies parfois inattendues, ou encore qui contredisent ces déterminations, ou même qui semblent s’en abstraire, dissimulant alors la dialectique inhérente à toute forme symbolique impliquée dans le développement des sociétés humaines. La difficulté que pose l’étude de la culture aujourd’hui relève des possibilités de saisir cette dialectique inhérente au concept de culture pour en révéler les tenants et aboutissants dans des contextes autant mondiaux que locaux. C’est dans le cadre de cette problématique que nous réfléchissons ici à l’entreprise d’analyse de la culture au Québec proposée par Fernand Dumont. Cette critique réflexive d’une partie importante de l’œuvre de Dumont nous paraît nécessaire afin, d’une part, de montrer comment celle-ci participe d’un questionnement inachevé sur la culture et, d’autre part, de souligner comment cette œuvre appelle une réception qui soit à la hauteur des attentes de la réflexion contemporaine portant les pratiques culturelles, tout en sachant reconnaître les problèmes principaux qui apparaissent dans le contexte actuel de la réflexion.
EN:
Developing a theoretical approach to culture today is inevitably anchored in the relationship between the global manifestations of cultural dynamics and the localized meaning making practices. This dialectic operates within all symbolic forms constitutive of our social and historical contexts. This article addresses the difficulties, and yet the necessity of investigating the inherent dialectic within the concept of culture. Fernand Dumont's important body of work on the analyses of culture in Quebec will be the basis for this investigation. What is at play in this critical reflection on Dumont's work is twofold. On the one hand, the authors argue that Dumont's sociology of culture participates to a larger yet unfinished interest in understanding culture in Quebec, at least in the way it does not echo to, or dialogue with other important cultural theories. On the other hand, this reflection insists on the importance of this oeuvre which calls for a reception and a critical legacy able to grasp and answer to contemporary cultural developments.
ES:
La importancia de los estudios que se refieren a la cultura puede reconocerse hoy en la dificultad de definir un concepto que sea aplicable tanto a las manifestaciones mundiales del fenómeno como a las comprensiones locales de las prácticas que dan una forma específica a sus sentidos y sus significaciones. Mientras que el movimiento de la mundialización imprime a todo el planeta determinaciones masivas que tenderían a homogenizar las formas de su realización, se encuentran por todos lados elementos particulares, hasta singulares, que los prolongan o los completan. Y esto ocurre a veces par vías inesperadas que pueden contradecir esas determinaciones y hasta abstraerse disimulando de ese modo la dialéctica inherente a toda forma simbólica implicada en el desarrollo de las sociedades humanas. La dificultad que plantea el estudio de la cultura en la actualidad depende de las posibilidades de comprender esta dialéctica inherente al concepto de cultura para así poner de manifiesto las particularidades de los contextos tanto mundiales como locales. En el contexto de esta problemática, nosotros reflexionamos sobre esfuerzo de análisis de la cultura que Fernand Dumont a propuesto. La importancia de llevar adelante esta crítica reflexiva de un parte importante de la obra de Dumont nos parece necesaria para, por un lado, mostrar de que manera ella participa de un cuestionamiento inacabado sobre la cultura y, por otro lado, subrayar de que manera esta obra llama a una recepción que se muestre a la altura de las expectativas de la reflexión contemporánea sobre las prácticas culturales. Todo esto reconociendo naturalmente los principales problemas que aparecen el contexto actual de la reflexión.
Hors thème
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Sur quelques jalousies modernes
Alexis Rosenbaum
pp. 175–183
AbstractFR:
Cet article se propose de mettre en relief la singularité de certaines modalités contemporaines de la comparaison sociale en Occident. Dans un premier temps, l’auteur s’emploie à rechercher les fondements sociohistoriques de l’intensification de la comparaison sociale. Cette contextualisation permet d’évoquer les tourments inédits que cette intensification fait aujourd’hui peser sur les subjectivités. Dans un second temps, l’auteur associe à ce phénomène l’efflorescence contemporaine d’affiliation identitaire, à partir d’hypothèses issues de la théorie de l’identité sociale. Le propos est illustré par l’exemple de la « compétition des mémoires » qui a secoué la France en 2005-2006.
EN:
This article aims at highlighting the uniqueness of some arrangements of contemporary social comparison in the West. As a first step, the author seeks to investigate the socio-historical foundations of the intensification of social comparison. This contextualization helps to evoke the unprecedented torments that today affect subjectivities. In a second step, the author associates this phenomenon with the efflorescence of contemporary identity affiliation, based on assumptions derived from the theory of social identity. The point is illustrated by the example of the "competition of memories" that rocked France in 2005-2006.
ES:
Este artículo propone destacar la singularidad de ciertas modalidades contemporáneas de la comparación social en Occidente. En primer lugar, el autor investiga los fundamentos socio-históricos de la intensificación de la comparación social. Esta contextualización permite de evocar los tormentos inéditos que esta intensificación hace hoy pesar sobre las subjetividades. En segundo lugar, el autor asocia a este fenómeno el florecimiento contemporáneo de la afiliación identitaria, a partir de hipótesis surgidas de la teoría de la identidad social. Los argumentos son ilustrados con el ejemplo de la «competición de memorias» que sacudió la Francia entre 2005 y 2006.
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Collaborateurs