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En raison de l’allongement de la durée de vie, les familles contemporaines sont aujourd’hui caractérisées par la coexistence de générations qui, autrefois, se succédaient. Cette évolution de la famille légitime l’essor considérable de la recherche sur les échanges entre générations. De plus, les nombreuses enquêtes sur la parenté tendent à souligner que la dimension intergénérationnelle n’est ni dévalorisée ni incompatible avec la construction des individualités (par ex. : Dandurand et Ouellette, 1992; Godbout et Charbonneau, 1996; Bengston, 2001; Finch et Mason, 1993; Attias-Donfut, 1995; Pitrou, 1992). Du côté des populations immigrantes, les analyses sur la permanence et les transformations dans les modes de relations intergénérationnelles au sein des familles sont toutefois beaucoup moins nombreuses et se concentrent surtout sur la dyade parents/enfants. En fait, si le lien familial est un thème essentiel qui a émergé dans les dernières décennies au sein de la recherche sociale, les réalités familiales des immigrants dans leur diversité restent peu connues (Wanner, Lerch et Fibbi, 2005; Kofman, 2004; Vatz Laaroussi, 2001). Pourtant, l’importance de la famille dans les différentes phases du processus migratoire est reconnue depuis longtemps, alors que celle-ci apparaît comme le lieu où s’organisent généralement la migration et l’installation dans un nouveau pays (Kofman, 2004).

Les articles réunis dans ce numéro d’Enfances, Familles, Générations examinent sous divers angles les dynamiques familiales des immigrants récents à travers la redéfinition des liens intergénérationnels. Ils analysent plus particulièrement la manière dont ces derniers s’actualisent, principalement autour des différentes formes des transmissions ou de l’entraide, quel que soit le sens des flux des échanges entre les générations. De plus, l’ensemble des textes met au jour la place qu’occupent les liens familiaux pour les immigrants à différents temps du cycle de vie (naissance, transitions vers l’âge adulte, retraite, grand-parentalité, etc.).

La question de l’adaptation à un nouveau milieu a longtemps été abordée uniquement comme un problème menant à une désorganisation familiale alors que la famille apparaît comme un frein à l’intégration. L’emphase dans les études est alors placée sur le caractère conflictuel de la relation parents/enfants dans les familles immigrantes, sur la prévalence des difficultés conjugales ou encore sur la diminution des liens de parenté. Ces recherches contrastent avec d’autres qui mettent en évidence la prégnance du familial comme ressource d’interprétation et de symbolisation de la vie sociale. Un nombre grandissant d’auteurs s’accorde à dire que le pôle familial reste une valeur forte et demeure le principal agent de socialisation, tout en jouant un rôle protecteur et sécurisant face aux pressions du milieu extérieur. Par exemple, la famille peut s’avérer une ressource importante pour les jeunes, notamment à travers la transmission intergénérationnelle des valeurs (Vatz Laaroussi, 2001; Portes et Rumbaut, 2001; Montgomery, 2002; Meintel et Le Gall, 1995). D’ailleurs, même si certains désaccords surviennent, les jeunes ne remettraient pas en question les relations qu’ils ont avec leurs parents ou les membres de leur parenté et des mécanismes de négociation et de médiation sont élaborés pour gérer les écarts et éviter la rupture (Camilleri, 1992; Meintel et Le Gall, 1995).

Les articles du présent numéro approfondissent ce double rôle de la famille comme source potentielle de tension et de soutien. Tous insistent pour montrer la vivacité des liens intergénérationnels en contexte migratoire et la continuité des liens étroits avec les membres de la famille élargie. Pour la plupart des auteurs, ces liens demeurent des vecteurs de transmission et de solidarité et leurs textes s’attachent à éclairer la diversité des formes d’aide entre les générations, selon qu’elles sont descendantes (des aînés vers les enfants) ou ascendantes. Dans leurs articles respectifs, Jean Pierre Lavoie et al. et Loretta Baldassar se penchent sur le soutien intergénérationnel. Lavoie et al. analysent la structuration familiale des soins à un proche ayant des incapacités chez des familles d’immigration récente au Québec. Ces auteurs constatent la vitalité et la valorisation des solidarités familiales, tout en faisant ressortir les nombreuses contraintes qui viennent limiter la capacité et la volonté des familles de prendre soin de leurs membres avec incapacités. Dans un autre contexte, Baldassar nous introduit pour sa part aux dynamiques familiales qui se déploient par-delà les frontières entre des immigrants italiens et Afghans vivant en Australie et leurs parents âgés restés au pays d’origine. Son ethnographie, laquelle repose sur un travail de terrain mené en Australie, en Afghanistan et en Italie, illustre les différents types d’échange et de soutien qui circulent dans les deux sens et les facteurs qui facilitent ou nuisent à ces relations. Son analyse, qui repose sur un modèle développé avec deux collègues australiennes (Cora Baldock et Raelene Wilding), tient compte de différentes formes de soutien, selon qu’ils peuvent être accomplis par le biais des nouvelles technologies (financier, moral et émotif, pratique) ou lors des visites (soins personnels et hébergement).

Deux textes ont en commun de montrer que les liens intergénérationnels peuvent aussi faciliter l’insertion des immigrants, notamment des plus jeunes. Dans son article sur la transition entre jeunesse et vie adulte dans le domaine familial, Bolzman présente les résultats d’une étude menée en Suisse auprès d’enfants d’Espagnols, d’Italiens et de Suisses. Son texte compare les modalités de cette transition dans les trois groupes à travers une analyse de différentes dimensions et montre, entre autres, que la famille est une condition nécessaire à la réussite scolaire et professionnelle des enfants d’immigrants. Il note également que ces derniers se distinguent des enfants suisses principalement au niveau des rapports intergénérationnels. Les jeunes d’origine espagnole et italienne conservent une intensité plus élevée de relations et d’échanges de toutes sortes avec leurs parents que les autres jeunes. Dans une perspective proche, mais dans un autre contexte socioculturel, Michèle Vatz Laaroussi s’interroge sur le rôle des relations intergénérationnelles pour l’insertion sociale des immigrants et des réfugiés au Québec, adultes et jeunes et montre comment ces dernières constituent des vecteurs de transmission et de résilience. Son analyse repose sur trois dimensions qui parcourent et structurent les dynamiques familiales immigrantes, soit les processus de transmission intergénérationnelle, la mémoire et l’histoire familiale ainsi que la résilience.

Deux autres articles abordent la question de la transmission intergénérationnelle. Le texte signé par Sylvie Fortin et Josiane Le Gall, inspiré d’une recherche naissante et de leurs expériences de terrain, traite de la transmission des savoirs familiaux en contexte migratoire lors de la naissance d’un enfant. Il porte plus spécifiquement sur les modalités de cette transmission et sur la place que ces savoirs occupent dans l’espace biomédical québécois. En tant que moment privilégié d’apprentissage et de transmission de savoirs familiaux, la période périnatale s’avère aussi bien souvent pour les immigrants l’occasion des premiers contacts avec les services médicaux québécois, lesquels proposent d’autres façons de faire. Les auteurs émettent l’hypothèque que cette rencontre donne lieu à une négociation, laquelle constituerait, selon eux, une des voies vers une accessibilité accrue des services à la population. Pour leur part, Marie-Claude Mietkiewicz et Benoît Schneider explorent la question de la relation actuelle et/ou symbolique entre petits-enfants et grands-parents dans un contexte interculturel à partir d’une analyse des livres destinés aux jeunes publiés en France. Ils examinent cette littérature sous l’angle de la transmission et de la mémoire familiale en s’attachant aux modalités des échanges intergénérationnels qui en permettent ou pas la circulation. Selon ces auteurs, chaque livre analysé propose une façon de gérer les relations et les transmissions intergénérationnelles dans un contexte d’immigration.

Le rôle protecteur de la famille n’est toutefois pas généralisable à toutes les situations. Dans leur analyse de la traite des personnes, Jacqueline Oxman-Martinez et Jill Hanley abordent de façon critique l’influence exercée par les familles des victimes sur celles-ci. Ces chercheures montrent à quel point les considérations d’ordre familial rendent les femmes vulnérables à la traite et constituent également un obstacle à leurs tentatives d’y échapper. Elles proposent diverses façons de tenir compte des problèmes familiaux dans les efforts pour prévenir ce phénomène et pour en protéger les victimes. Que les liens intergénérationnels soient présentés comme source de soutien ou de tension, leur influence sur la vie des individus est observée dans tous les cas, d’où la pertinence d’aborder l’immigration sous l’angle des familles immigrantes.

La majorité des contributions incluses dans ce numéro soulignent, par ailleurs, l’importance des liens entretenus pas les migrants avec les membres de leur famille restés au pays d’origine ou installés ailleurs dans le monde. Au cours des dernières années, les recherches sur la migration internationale ont mis à jour l’existence de familles transnationales caractérisées par la dispersion dans plusieurs pays des membres d’une même famille, nucléaire ou élargie (Le Gall, 2005). Plus que jamais, les nouvelles technologies offrent aux familles, selon leurs divers degrés de ressources, de nouvelles possibilités pour organiser les pratiques familiales à travers les frontières nationales. Celles-ci gardent le contact par le biais notamment des échanges téléphoniques, de l’Internet et des visites occasionnelles. Ainsi, les relations familiales peuvent se maintenir malgré la distance et le temps, sans être définies par les frontières nationales ou les localités (Bryceson et Vuorela, 2002). Bien que la dispersion des familles entre divers pays vient complexifier les relations familiales, rares sont les analyses sur l’impact du processus transnational sur la dynamique familiale. Cela dit, certains travaux récents sur cette forme familiale nous apprennent que la distance géographique ne met pas fin non plus aux pratiques d’entraide et de transmission au sein de la parenté, un aspect abordé dans le présent numéro.

Jusqu’à présent, dans les quelques enquêtes portant sur les échanges dans les familles transnationales, l’accent a surtout été placé sur l’aide reçue par les personnes restées au pays d’origine, qu’il s’agisse des enfants ou des grands-parents. Les textes présentés ici nous révèlent que ces personnes, tout comme celles installées ailleurs dans le monde, peuvent aussi s’avérer une source de soutien et de transmission pour les immigrants. Par exemple, Vatz Laaroussi observe l’importance des réseaux transnationaux des familles immigrantes comme vecteur de résilience et comme catalyseur des personnes-clés pour les jeunes immigrants au Québec. Pour leur part, Mietkiewicz et Schneider notent que dans les livres qu’ils ont examinés, les situations d’éloignement géographique amènent les immigrants à remanier les modalités des relations avec les membres de leurs familles au pays d’origine. Les grands-parents restés derrière entretiennent toujours des relations chaleureuses avec leurs petits-enfants lointains et leur servent de modèle. Par contre, lorsque les grands-parents et les petits-enfants se côtoient dans la vie quotidienne, des difficultés peuvent surgir, bien que des solutions harmonieuses soient proposées la plupart du temps dans les récits. De la même façon, Fortin et Le Gall soulignent l’importance des personnes à l’extérieur du pays pour les jeunes mères immigrantes au Québec. Ces femmes bénéficient généralement du soutien et des conseils de leur famille lors de leur grossesse et après l’accouchement, via l’Internet, le téléphone et la venue de proches parents vivant à l’étranger. Par ailleurs, les échanges familiaux transnationaux revêtent souvent un caractère multidirectionnel et multiforme (Le Gall, à paraître), comme en témoigne l’article de Baldassar. Cette auteure montre que le soutien peut se déployer dans les deux sens, des migrants vers la parenté au pays d’origine et vice versa, en plus de revêtir différentes formes pouvant varier de façon considérable selon les groupes étudiés.

Ce qui relie l’ensemble des contributions est le rejet des interprétations culturalistes de l’immigration, consistant à faire des déductions mécaniques à partir de modèles culturels dits originels (Piché, 2001), en plus de la prise en compte du contexte migratoire dans l’analyse des relations intergénérationnelles. Pendant longtemps, les tensions au sein des familles immigrantes ont souvent été associées à un décalage de système de valeurs entre parents et enfants, s’opposant selon l’axe tradition/modernité. Sans nier les spécificités culturelles et leur rôle potentiel, d’autres chercheurs soulèvent l’influence des caractéristiques individuelles des migrants (sexe, lieu d’origine, classe sociale, scolarité, statut pré et post migratoire, etc.) et des facteurs structuraux liés aux trajectoires d’immigration et d’insertion sur la redéfinition des liens familiaux. À l’instar de Foner (1997), la famille immigrante est présentée ici comme un lieu où intervient une interaction dynamique entre la culture et les forces structurelles, sociales et culturelles dans le pays de résidence. Les diverses contributions confirment ainsi qu’il n’existe pas une seule réalité familiale, mais une multitude de situations diverses, dépendant de l’origine nationale des familles immigrantes concernées, mais également de leur parcours migratoire.

Dans leur article, Lavoie et al. rejettent le familialisme généralement attribué aux familles immigrantes et l’existence d’une seule norme univoque de solidarité familiale. Selon ces auteurs, les normes auxquelles se réfèrent les familles d’immigration récente quand elles ont à prendre soin d’un proche handicapé subissent l’influence du contexte migratoire et d’insertion. La taille du réseau familial, l’importance des ressources, les différentes migrations qui se produisent dans une famille sont autant de facteurs qui constituent un frein important aux solidarités familiales en contexte migratoire. Ces solidarités tiendraient donc davantage du bricolage que de la prescription stricte, comme on l’a souvent affirmé. De son côté, Bolzman explique l’ampleur des relations intergénérationnelles observées chez les jeunes d’origine espagnole et italienne par la culture populaire urbaine et la condition immigrée. Ces deux dimensions auraient pour effet, selon lui, de renforcer le poids du groupe familial et d’ériger la solidarité domestique en valeur centrale. La force de la relation entre parents et enfants serait ainsi une conséquence de la diminution du réseau familial provoqué par la migration. Baldassar pointe à juste titre la « territorialisation » qui affecte les pratiques transnationales des immigrants et de leur famille. Selon cet auteur, les différences observées entre les familles italiennes et afghanes dans leur capacité, obligation et volonté à s’entraider à distance s’expliqueraient par les normes culturelles, mais surtout par les conditions socioéconomiques de la famille des immigrants dans le pays d’origine, la trajectoire d’insertion des immigrants ainsi que la disponibilité des services sociaux et des nouvelles technologies dans les deux sociétés. Quant à Oxman-Martinez et Hanley, elles constatent que plusieurs caractéristiques de la famille d’origine des femmes victimes de la traite, telles sa situation économique, ses conditions psychosociales ou sa participation à la traite, contribuent à la vulnérabilité des femmes et entravent leurs efforts pour s’en sortir.

Si la famille demeure un lieu de transmission, elle est aussi médiatrice de changement, comme le notait Michèle Vatz Laaroussi il y a quelques années dans son livre «Le familial au coeur de l’immigration : stratégies de citoyenneté des familles immigrantes au Québec et en France ». Dans son texte présenté ici, cette auteure insiste sur le fait qu’il y a absence de reproduction à l’identique au sein de ces familles, mais bien production d’un nouveau système de signes et de sens, ce qui la conduit à proposer une définition de la transmission intergénérationnelle. Tout comme les autres familles, les familles immigrantes subissent l’influence de différentes institutions et entretiennent des rapports avec plusieurs acteurs du champ familial (Dandurand et Ouellette, 1995). À cet égard, Vatz Laaroussi mentionne le rôle clé que les enseignants peuvent jouer dans la vie des jeunes et de leurs familles, notamment en lien avec la réussite scolaire. Quant à Fortin et Le Gall, elles indiquent que si les soins au nouveau-né s’inscrivent dans un cadre culturel, les pratiques de maternage transmises de génération en génération évoluent constamment. Celles-ci subissent notamment l’influence des modèles proposés par les divers professionnels de la santé, alors que les parents peuvent faire appel à leur famille ou aux professionnels lors de la naissance d’un enfant et adopter certaines pratiques et en rejeter d’autres.

Afin d’être en mesure de bien éclairer les structures et dynamiques familiales des immigrants, d’autres aspects qui se dégagent des diverses contributions demandent à être investigués davantage. Par exemple, en dépit du nombre croissant de publications sur les familles transnationales, on ne sait pas encore très bien comment ces dernières se trouvent transformées par leur participation au processus transnational. Quel est le contenu, le sens et l’impact des pratiques transnationales pour les différents membres d’un même groupe familial? De quelle façon les individus dispersés de par le monde maintiennent-ils le sentiment de cohésion familiale? Comment établissent-ils, maintiennent-ils ou évitent-ils certains liens?

Comme l’illustrent certains textes présentés ici qui se réfèrent aux récents travaux sur la famille contemporaine (aux analyses sur les rapports de génération ou sur les acteurs du champ familial, par exemple), notre compréhension des familles immigrantes peut s’enrichir des acquis dans ce champ d’étude. D’ailleurs, il est essentiel de ne pas oublier que les situations d’immigration se trouvent imbriquées dans les mutations familiales qui ont affecté les sociétés contemporaines au cours des dernières années. Par exemple, une des questions qui mériterait qu’on s’y attarde davantage est celle des inégalités à l’intérieur des familles. Les recherches sur les relations intergénérationnelles dans les sociétés occidentales ont montré que les échanges au sein de la parenté sont tout à la fois sélectifs, inégaux, clivés selon le genre, très différenciés selon les catégories sociales, variables dans le temps et l’espace. En ce qui a trait aux familles transnationales, on peut penser, encore une fois, que celles-ci font face comme les autres familles à des inégalités entre leurs membres, en particulier face aux ressources disponibles pour maintenir les liens vivants. Les relations peuvent être empreintes de compétition, notamment entre les personnes qui ont migré et celles restées au pays d’origine. De plus, si la famille soutient la réalisation des objectifs de ses membres, elle la restreint tout autant (Brysecon et Vuorela, 2002). Les mouvements de va-et-vient entre plusieurs frontières ne symbolisent pas la disparition des frontières des États nations et celles-ci ne sont pas sans générer des coûts émotifs, sociaux et économiques pour ceux qui les traversent.

Par ailleurs, les familles immigrantes se trouvent presque totalement exclues des débats sur la famille contemporaine. Pourtant, ces dernières contribuent aux changements dans les sociétés occidentales. Non seulement les immigrants possèdent d’autres modèles familiaux mais, comme on l’a vu, ils font face à de nouvelles conditions qui découlent de leur migration et qui influencent la vie familiale. Dans un article récent sur les solidarités familiales, Agnès Pitrou (2002) soulignait l’importance d’examiner, en raison de la diversification des configurations familiales, comment les solidarités s’ajustaient à des familles à géométrie variable. L’introduction des familles immigrantes dans les discussions sur les familles dans les sociétés occidentales permettrait d’enrichir les analyses sur la question, à travers notamment les données sur de nouveaux modèles familiaux. Par exemple, les familles qui adoptent une forme transnationale viennent accroître la diversité des formes familiales et remettent en question les discours dominants sur cette institution et plus spécifiquement sur les liens familiaux. Tel qu’illustré par plusieurs auteurs de ce numéro, l’existence de liens familiaux transnationaux révèle que la proximité géographique n’est pas un facteur essentiel dans le maintien des pratiques de soutien entre générations, bien qu’elle soit fréquemment présentée comme telle dans les études sur les échanges familiaux, en plus d’être utilisée comme un indicateur pour mesurer l’entraide familiale.