Abstracts
Résumé
Cadre de la recherche : La pandémie de la COVID-19 et les mesures restrictives de distanciation physique et de confinement ont affecté les liens sociaux et familiaux. Ces contraintes ont obligé les personnes à repenser leurs relations familiales et de couple, la gestion des temps familiaux et professionnels, leurs relations intergénérationnelles, ainsi que les transitions de vie. Exacerbant les tensions de la vie conjugale et familiale ou renforçant ces liens, cette pandémie a offert aussi l’occasion de réfléchir à de nouvelles stratégies du vivre ensemble.
Objectifs : Cet article introductif propose un tour d’horizon des effets et des conséquences de la pandémie de COVID-19 sur les familles et leurs membres.
Méthodologie : Cet article s’appuie sur une revue de littérature de diverses disciplines en sciences sociales.
Résultats : Des éclairages partiels ont été apportés sur les questions suivantes : Quels effets a eu la pandémie sur les différentes configurations familiales et leurs membres ? Comment les familles ont-elles géré les conséquences économiques de la pandémie? Quelles ont été les réverbérations des mesures sanitaires mises en place pour contrer les contagions de la pandémie sur le couple, les enfants, les relations intergénérationnelles et la santé mentale ? Comment les rites mortuaires et les processus de deuil ont-ils été affectés ?
Conclusion : Cet article contribue à montrer, au-delà des épreuves individuelles et sociales résultant de la COVID-19, l’émergence de nouvelles solidarités, familiales et générationnelles, ainsi que les stratégies d’adaptation et de résilience développées pendant cette pandémie.
Contribution : Tout au long de l’histoire, les sociétés ont été confrontées à des épidémies qui ont entrainé des répercussions sur toutes les sphères de la vie. La pandémie de la COVID-19 notamment, a permis de relever à nouveau l’importance, la fragilité et la force des liens sociaux et familiaux et les défis du vivre ensemble dans ces conditions.
Mots-clés :
- COVID-19,
- pandémie,
- confinement,
- famille,
- lien familial
Abstract
Research Framework : The COVID-19 pandemic and the restrictive measures issued, such as physical distancing and lockdown, have affected social and family ties. These constraints have forced people to reexamine their family and conjugal relationship, the management of family and professional time, their intergenerational connections, and life transitions. Either exacerbating the tensions on conjugal and family life or strengthening these links, this pandemic has also provided an opportunity to explore on new strategies for living together.
Objectives : This article offers an overview of the effects and consequences of the COVID-19 pandemic on families and their members.
Methodology : This article is based on a literature review from various social science disciplines.
Results : Partial insights were provided on the following questions: What effects did the pandemic have on families and family members? How did families manage the pandemic’s economic consequences? What were the repercussions of health measures that were put in place to counter the spread of COVID-19 on couples, children, intergenerational relationships, and mental health? How were mortuary rites and mourning processes affected?
Conclusion : This article contributes, beyond the individual and social hardships resulting from COVID-19, to show familial – generational and community – solidarity and resiliency that have emerged, as well as the ways in which families and their members have coped and organized themselves during the pandemic.
Contribution: Throughout history, societies have been confronted with epidemics that have affected all spheres of life. The COVID-19 pandemic has once again highlighted the importance, fragility and strength of the social and family ties, along with the challenges of living together.
Keywords:
- COVID-19,
- pandemic,
- lockdown,
- family,
- family ties
Resumen
Marco de investigación: La pandemia de COVID-19 y las medidas restrictivas de distanciamiento físico y confinamiento afectan los vínculos sociales y familiares. Estas limitaciones obligan a las personas a replantearse sus relaciones familiares y de pareja, la gestión del tiempo familiar y profesional, sus relaciones intergeneracionales y las transiciones vitales. Ya sea al exacerbar las tensiones de la vida conyugal y familiar o al reforzar estos vínculos, esta pandemia ofrece también la oportunidad de reflexionar sobre nuevas estrategias de convivencia.
Objetivos: Este artículo introductorio ofrece una visión general de los efectos y consecuencias de la pandemia de COVID-19 en las familias y sus miembros.
Metodología: Este artículo se basa en una revisión bibliográfica de diversas disciplinas de las ciencias sociales.
Resultados: Se aportaron conocimientos parciales sobre las siguientes cuestiones: ¿Qué efectos tuvo la pandemia en las familias y sus miembros? ¿Cómo afrontaron las familias las consecuencias económicas de la pandemia? ¿Cuáles fueron las repercusiones de las medidas sanitarias implementadas para contrarrestar los contagios de la pandemia en las parejas, los niños, las relaciones intergeneracionales y la salud mental? ¿Cómo vivieron el proceso de duelo los afectados por la muerte de un ser querido?
Conclusión : Este artículo contribuye a mostrar, más allá de las dificultades individuales y sociales resultantes del COVID-19, las nuevas solidaridades y resiliencias familiares, generacionales y comunitarias que han surgido, y las formas de funcionamiento y organización de las familias y sus miembros.
Contribución: A lo largo de la historia, las sociedades se han enfrentado a epidemias que han afectado todas las esferas de la vida. La pandemia de COVID-19, en particular, ha servido para poner de manifiesto una vez más la importancia, la fragilidad y la fuerza de los vínculos sociales y familiares, y los retos de la convivencia.
Palabras clave:
- COVID-19,
- pandemia,
- confinamiento,
- familia,
- vínculos familiares
Article body
Tout au long de l’histoire, depuis la peste d’Athènes rapportée par Thucydide jusqu’à la COVID-19 (Fabre, 1998; Sardon, 2020), les sociétés ont été confrontées à des épidémies qui ont entrainé des répercussions sur toutes les sphères de la vie, tout autant que sur les imaginaires et représentations sociales, constituant ainsi un fait social total, selon l’expression de Marcel Mauss (1923). Les épidémies bouleversent les liens sociaux, et en particulier les liens familiaux, tout en étant empreintes d’effets contradictoires. Les travaux réalisés dans différents champs des sciences sociales soulignent les effets problématiques des épidémies sur les familles du point de vue de leur organisation, de leur fonctionnement, de la santé mentale de ses membres et du rapport à la mort, mais relèvent aussi des formes de gestion (coping) et de résilience qui permettent d’atténuer certaines des conséquences sévères et de s’adapter à ces conditions extrêmes. Ces problématiques se retrouvent dans le cas de la pandémie de la COVID-19.
La COVID-19 : retour sur l’émergence d’une pandémie
Le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait que l’épidémie due à la COVID-19, provoquée par un coronavirus jusque-là inconnu, le SARS-CoV-2, était désormais considérée comme une pandémie (OMS, 2022). Repéré d’abord en Chine, dans la ville de Wuhan, en novembre 2019, le virus s’est rapidement propagé dans le monde entier, causant depuis son apparition et jusqu’en novembre 2022 au moins 6,6 millions de morts et plus de 634 millions de contaminations confirmées. Les personnes âgées (Esmaeili et al., 2022), les femmes enceintes (Durankuş et Aksu, 2022) et les personnes avec des comorbidités ont été particulièrement exposées aux risques d’effets graves affectant leur santé et leur espérance de vie (Smil et Brooks, 2022).
Face à l’augmentation rapide des contaminations, des hospitalisations et des décès, plusieurs pays ont commencé à mettre en place, au début de l’année 2020, des mesures d’urgence pour tenter de contrôler la propagation du virus et pour prévenir la saturation des services de santé et de soins intensifs. Se sont alors instaurées, notamment, l’obligatoire du port du masque, la distanciation sociale, la promotion du lavage des mains, l’évitement et même la suppression des contacts physiques (poignées de mains, bises). En Chine, plusieurs villes ont été rapidement mises en quarantaine (Caduff, 2020). Des couvre-feux et des confinements ont également été instaurés. Au Canada et au Québec, le 13 mars 2020, l’état d’urgence sanitaire a été déclaré conduisant à la fermeture des écoles, des universités, des espaces publics, des bureaux et des commerces jugés non essentiels, puis à l’annulation d’activités, dont certaines consultations médicales et procédures légales (Madjunkov et al., 2020). Pour freiner la formation de nouveaux foyers de contagion, la plupart des pays ont aussi procédé à la fermeture de leurs frontières, et à interdire tout déplacement et voyage non indispensables. Les regroupements et rassemblements familiaux et amicaux de personnes ne vivant pas sous le même toit ont également été interdits (Onyeaka et al., 2021).
Les recherches médicales, les innovations vaccinales, en particulier les vaccins à ARN messager, et les premières campagnes d’inoculation proposées dans certains pays (printemps 2021) ont permis, en offrant une meilleure protection contre les infections pulmonaires, de réduire progressivement les mesures sanitaires les plus drastiques, sans toutefois arrêter la propagation du virus. Celui-ci, en constante mutation, a provoqué, à date, l’occurrence de neuf vagues épidémiques successives (Nair et Cheriyan, 2023). Les dernières vagues ont toutefois enregistré une létalité beaucoup moins élevée. En parallèle, des recherches biomédicales visant à cerner les caractéristiques du coronavirus et de son évolution, en épidémiologie et en sciences sociales, ont été entreprises afin d’étudier les répercussions de cette épidémie sur les populations, les liens sociaux et les familles. Ces études réalisées dans différentes régions du monde, cherchaient notamment à apporter des éléments de réponses aux questions suivantes :
Quels effets a eu la pandémie sur les familles et leurs membres? Comment les familles ont-elles géré les conséquences économiques de la pandémie? Quelles ont été les réverbérations des mesures sanitaires mises en place pour contrer les contagions de la pandémie sur le couple, les enfants, les relations intergénérationnelles et la santé mentale? Comment les personnes touchées par le décès d’un proche ont-elles vécu les processus de deuil?
Cet article introductif au numéro thématique « Familles au temps de la COVID-19 » de la revue internationale Enfances Familles Générations propose, à travers une revue de la littérature, des éclairages partiels à ces différentes questions.
Des répercussions socioéconomiques sévères
Les confinements successifs ont entrainé des répercussions économiques pour de nombreuses personnes et familles. Dans tous les pays, la pandémie a contribué à creuser les inégalités socioéconomiques et à faire assumer aux groupes les plus vulnérables le fardeau économique engendré par cette crise (Weeland et al., 2021).
Une étude internationale sur le niveau de revenu des ménages en 2020, réalisée auprès des populations actives de 43 pays, a ainsi montré que plus de la moitié des ménages (53 %) a connu une baisse significative de leur revenu, notamment en raison d’une perte d’emploi, de la réduction du nombre d’heures de travail, d’une augmentation des coûts des produits de consommation et des dépenses familiales (Pinkovetskaia, 2022). Le revenu est resté stable pour 40 % des ménages, et a augmenté pour moins de 4 % d’entre eux. Les aides financières gouvernementales ont dans une certaine mesure permis de limiter la baisse de revenu des ménages, en particulier pour les groupes les plus démunis.
Au Québec, l’Enquête sur la santé de la population (EQSP) 2020-2021 a montré qu’environ 26 % des personnes en emploi de 15 ans et plus ont connu des difficultés financières pendant la pandémie, affectant leurs obligations financières, mais aussi leurs besoins essentiels, tels que de pouvoir payer leur loyer ou leur hypothèque, les services publics (électricité, chauffage, internet) et l’épicerie (ISQ, 2021). Les difficultés économiques ont été particulièrement ressenties par les personnes ayant déjà avant la pandémie de faibles revenus (63 % d’entre elles), mais aussi par les familles monoparentales (35 %) et les couples avec enfants (29 %).
Aux États-Unis, Taylor et al. (2022) relevaient aussi de plus grandes difficultés économiques pour les femmes en situation de monoparentalité notamment en raison de la fermeture des écoles et de l’absence de services de garde alternatifs gratuits qui les obligeaient fréquemment à devoir quitter leur emploi pour garder leurs enfants à la maison (Radey et al., 2021). Cette situation a également été observée en France (Zaouche-Gaudron et al., 2022) où les femmes en situation de monoparentalité, surreprésentées dans des emplois non qualifiés, peu payés et peu susceptibles de donner lieu à du télétravail, ont dû souvent quitter leur emploi pour s’occuper de leurs enfants. Les difficultés économiques et de conciliation travail et vie familiale ont également eu des effets négatifs sur leur bien-être psychologique, comme montré aussi au Canada (Dionisi et al., 2021) et aux États-Unis (Taylor et al., 2022).
Les familles immigrantes ont également plus fréquemment dû faire face à des défis économiques et de santé découlant de la pandémie. Aux États-Unis, Solheim et al. (2022) ont observé par exemple un niveau plus élevé des différents stress chez les familles immigrantes en raison des pertes d’emploi et des effets associés (risques d’éviction du domicile à la suite du défaut de paiement du loyer, accumulation des factures non payées, peur d’un non renouvellement d’un permis de résidence, etc.). La réduction de l’accès aux ressources gouvernementales ou l’absence de documents d’immigration ont limité aussi pour certaines de ces familles les possibilités d’obtenir des aides. Le manque de compétences dans le champ numérique et les barrières linguistiques ont compliqué aussi pour certaines familles immigrantes le recours aux services offerts. Au Canada et en particulier à Toronto, Guruge et al. (2021) ont constaté des conditions socioéconomiques particulièrement difficiles chez des personnes immigrantes et racisées, notamment en raison de leurs accès limités à des ressources formelles, mais aussi informelles. L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) a relevé aussi que les difficultés économiques liées aux confinements et à la mise au chômage des « travailleurs non essentiels » ont sévèrement affecté des populations déjà confrontées avant la pandémie à une situation socioéconomique précaire, en particulier les personnes immigrantes, racisées et issues des minorités ethnoculturelles (Bastien et al., 2022). Ces populations ont connu notamment des périodes de chômage plus longues et une réduction importante de leur revenu. À cette plus grande vulnérabilité économique (dégradation de la situation professionnelle et financière) s’ajoute également selon Bastien et al. (2022) des obstacles linguistiques (pour obtenir des conseils et du soutien appropriés) et sociaux (stigmatisation et fonction de bouc-émissaire notamment pour les personnes des communautés asiatiques), mais aussi une surexposition au virus en raison des conditions professionnelles et résidentielles (emploi dans les services de santé, petits logements surpeuplés, etc.), et une fréquence plus élevée des problèmes de santé mentale (dépression et anxiété).
La pandémie a aussi économiquement affecté plus souvent les personnes LGBTQ+ que les hétérosexuelles. Selon une enquête américaine (Movement Advance Projet, 2020), deux tiers des répondants de la communauté LGBTQ+ rapportent la perte de leur emploi et, pour une majorité, une baisse de salaire. Ces circonstances sont encore plus marquées dans les ménages à faible revenu et chez les minorités LGBTQ+ latino-américaine et afro-américaine. Cette situation s’explique notamment en raison des secteurs d’emploi recensant de nombreuses personnes LGBTQ+ (restaurants et services alimentaires, écoles, collèges et universités, et commerces de détail) qui ont dû interrompre leurs activités durant les confinements. Ces personnes ont vécu aussi plus fréquemment un isolement social que les personnes hétérosexuelles, car vivant plus souvent seules et ne pouvant pas toujours compter sur le soutien de leur famille. Une insécurité alimentaire plus grande parmi les adultes LGBTQ+ comparativement aux hétérosexuels a aussi été observée aux États-Unis par Sears et al. (2021).
Une réorganisation de l’espace et des routines domestiques
Le confinement mis en place pour limiter la propagation du virus a eu pour effet, outre de faire perdre à de nombreuses personnes leur emploi (Behar-Zusman et al., 2020), de transformer pour d’autres les modalités d’exercice de leur activité professionnelle en les contraignant au télétravail (Tremblay et Mathieu, 2020). La fermeture des écoles, qui ont privé par ailleurs les enfants de plusieurs sources de stimulations, éducationnelles, sociales et culturelles (Bailey et Jean-Pierre, 2020), et les ont confinés à la maison, ont ainsi obligé les familles à devoir s’ajuster aux besoins de chacun (Kong et al., 2021). Elles ont ainsi été obligées de repenser et de réorganiser leur lieu de vie pour s’adapter aux exigences professionnelles (télétravail et réunions en ligne), mais aussi aux attentes éducatives (formation en ligne ou école des enfants) et de loisirs (en pratiquant par exemple son sport en ligne). Ismé et Michel (2021) ont relevé pour leur part la situation particulièrement problématique de familles autochtones au Canada, dont les conditions résidentielles exiguës ont eu, entre autres, des retombées majeures sur le bien-être des membres des familles (problèmes de santé mentale, dépression liée à la restriction de la liberté de mouvement, etc.). En contexte pandémique, l’espace résidentiel est (re)devenu ainsi multifonctionnel obligeant les membres des familles à s’adapter à ces différentes fonctions (Kong et al., 2021), en modulant, notamment, leur niveau sonore, en particulier au moment des visioconférences, et en établissant de nouvelles règles pour que chacun puisse y trouver ses repères. Dans le même temps, l’espace virtuel, avec un niveau d’accès variable selon les lieux de résidence et les niveaux socioéconomiques des familles, est venu s’immiscer très largement dans les différentes sphères de vie, devenant essentiel dans la communication, la formation, les loisirs et les relations avec l’entourage (Singer et Brodzinsky, 2020). À cette réorganisation spatiale est venue s’ajouter celle du temps, avec l’établissement de nouvelles routines pour pouvoir assurer du télétravail, l’enseignement en ligne des enfants, l’organisation des loisirs et des activités susceptibles d’atténuer l’isolement social et l’ennui (Bhamani et al., 2020).
Des répercussions diverses sur les relations de couple
Les contraintes du confinement ont généré aussi de nouvelles dynamiques relationnelles, en particulier au sein des couples (Fraenkel et Cho, 2020). Certaines de ces contraintes se sont révélées positives, d’autres, au contraire, ont conduit à des difficultés suscitées notamment à la suite de la réorganisation de l’espace domestique, des temporalités, et des routines et règles quotidiennes. Comme le relève une revue de la littérature (Pietromonaco et Overall, 2022), pendant les périodes de confinements, certains couples ont maintenu une stabilité dans la qualité relationnelle, amélioré leur relation et trouvé des nouvelles modalités de bien-être, tandis que d’autres ont connu des conflits significatifs. Les couples qui ont renforcé leur lien relationnel ont augmenté, par exemple, le temps consacré à leurs activités communes, rapportant aussi une meilleure intimité. Les couples qui jugeaient par ailleurs leur relation satisfaisante semblaient également avoir mieux géré le stress quotidien, s’être plus facilement adaptés aux changements des routines et avoir maintenu des modes de communication plus adéquats. À contrario, les partenaires dont la relation était problématique avant la pandémie ont rapporté une amplification des conflits au sein de leur couple (Fivecoat et al., 2022). Par ailleurs, les besoins d’intimité au niveau personnel et conjugal sont apparus avoir été à l’origine de la plupart des conflits conjugaux pendant les confinements (Luetke et al., 2020; Lee et al., 2022). Des études ont souligné aussi des conflits conjugaux liés aux divergences de comportements face aux règles de distanciation émises en période de COVID-19 (Schokkenbroek et al., 2021).
Les études concernant les répercussions de la pandémie sur les couples ont souligné aussi des différences selon la configuration des couples et des familles. Une étude réalisée en Espagne (Günther-Bel et al., 2020) a mentionné par exemple une amélioration de la vie conjugale chez des couples sans enfant et une détérioration de la relation conjugale plus fréquente chez ceux avec enfant. Ce constat a également été fait par Graham et al. (2021) en Australie, notamment chez des personnes travaillant à domicile. L’évolution de la relation conjugale a également été étudiée aux États-Unis par Williamson (2020) qui a observé que, si durant les premières semaines de la pandémie de nombreux couples se sont sentis plus proches de leur partenaire, sur la durée, plusieurs d’entre eux ont exprimé des difficultés, une diminution dans la satisfaction de leur vie conjugale et une augmentation de leur détresse. Une étude réalisée en Belgique sur la détresse des couples relevait pour sa part une sensibilité accrue des femmes aux conflits, des divergences dans les attentes entre les partenaires et un sentiment de négligence plus fréquemment ressenti par les femmes que par les hommes (Schokkenbroek et al., 2021). L’adaptation des conjoints à la pandémie est apparue aussi liée à l’ampleur des pertes subies (décès, perte d’emploi, etc.) (Pietromonaco et Overall, 2022) et aux possibilités de soutien social disponible hors du couple (Feeney et Fitzgerald, 2022).
Enfin, les conflits entre les partenaires ont été particulièrement fréquents chez les couples en processus de séparation ou de divorce avant la pandémie et qui ont été obligés de poursuivre une vie commune pour des raisons financières ou des retards administratifs et juridiques (délais légaux, difficultés à rejoindre les avocats et les médiateurs, difficultés techniques et sociales liées à l’usage des technologies de l’information et des communications -TIC- dans le cas de sessions virtuelles) (Goldberg et al., 2021). Les couples séparés avant la pandémie ont relevé aussi des conflits liés à la coparentalité et, notamment, des difficultés touchant les pensions alimentaires en raison d’une perte d’emploi, des délais de réception des chèques de chômage et des nouvelles dépenses encourues.
Une hausse des violences conjugales
L’augmentation des violences conjugales constitue un marqueur important de la détérioration des relations de couple en période de pandémie et de confinement. Selon une étude réalisée aux États-Unis (Drotning et al., 2022), les hommes rapportaient une augmentation des niveaux de tous les types de violence, tandis que les femmes mentionnaient majoritairement celui de la violence domestique. Saint-Girons et al. (2020) ont observé pour leur part une augmentation de la violence conjugale au sein des familles des Premières Nations, des Inuits et des communautés métisses. Les méta-analyses portant sur les violences conjugales ont confirmé dans tous les contextes cette tendance (Piquero et al., 2021), et en particulier de la violences domestique (psychologique, physique et sexuelle) auprès de femmes enceintes (Huldani et al., 2022). Certaines études ont souligné aussi un lien possible entre ces violences et l’augmentation de la mortalité maternelle et de la mortinaissance observée durant la pandémie (Chmielewska et al., 2021).
Plusieurs facteurs ont été associés à cette augmentation des violences intimes, notamment la détérioration des conditions économiques, l’intensification du niveau d’anxiété, l’augmentation de la consommation d’alcool, l’isolement et l’absence de réseaux de soutien qui n’ont pu permettre le contrôle des abuseurs et soutenir adéquatement les victimes (Saint-Girons et al., 2020; Campbell, 2021).
Une réorganisation du partage des tâches toujours fortement genrée
Le télétravail et la responsabilité d’encadrer la formation scolaire des enfants durant les confinements ont aussi affecté l’organisation familiale et le partage des tâches familiales. comme l’ont relevé diverses études réalisées notamment en Chine (Dong et al., 2020), aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Italie (Biroli et al., 2021). Les femmes ont vu en particulier leurs charges familiales et domestiques augmenter, d’autant plus que les familles ne pouvaient faire appel à leurs réseaux, en particulier au soutien des grands-parents (Power, 2020). Le recours au télétravail qui, selon Yavorsky et al. (2021), serait plus répandu parmi les femmes, n’aurait en revanche pas eu d’incidence sur la répartition de leurs charges familiales, puisque les mères ont passé toujours près de deux fois plus de temps avec leurs enfants que les pères (Lyttelton et al., 2020). Les femmes ont dû, par ailleurs, souvent moduler leurs activités et leurs horaires de travail en fonction de l’emploi de leur partenaire (Del Boca et al., 2022). Ces derniers, plus fréquemment aussi travailleurs essentiels, ont dû, pour certains, et pour des périodes plus ou moins longues, quitter leur résidence familiale pour éviter de contaminer leurs proches (Behar-Zusman et al., 2020). Cette organisation a contribué aussi à accentuer le déséquilibre dans la répartition des tâches familiales entre les parents. Cette gestion familiale, par ailleurs facteur de stress et parfois de réduction du niveau de revenu des ménages, a affecté aussi le bien-être des familles et généré une intensification du niveau d’anxiété, de dépression et d’émotions négatives, telles que la colère et des frustrations (Kerr et al., 2021).
Si dans certains contextes, les écarts dans l’implication familiale entre les parents semblent s’être légèrement réduits, notamment quand les femmes continuaient à travailler à l’extérieur du foyer (Jessen et al., 2021), cela n’a toutefois pas véritablement modifié les inégalités de genre à ce niveau puisque les responsabilités familiales sont restées toujours le plus souvent à la charge des femmes. Dans les familles où hommes ont augmenté leur contribution aux tâches domestiques, des tensions ont également été observées en raison des ajustements dans les rôles attendus de chacun dans la famille (Günther-Bel et al., 2020).
Plus généralement, il semble que les conflits entre les partenaires aient augmenté plus fortement dans les familles qui, avant la pandémie, ne partageaient pas équitablement les tâches, particulièrement celles liées aux enfants (Calarco et al., 2020). Dans ce contexte, une étude réalisée aux États-Unis (Kerr et al., 2021) a relevé aussi que le fardeau familial accru pour les femmes a provoqué des symptômes d’épuisement parental et entraver leur sentiment d’être une bonne mère.
Un parcours contraceptif et reproductif confronté aux aléas de la pandémie
Un projet d’enfant a parfois été revu durant la pandémie. Aux États-Unis, une femme sur six a rapporté durant la pandémie avoir eu des difficultés à se procurer des contraceptifs et ce, pour plusieurs raisons : difficultés à accéder à une pharmacie, coûts, difficulté à obtenir un rendez-vous médical et une prescription (Lin et al., 2021). Cette carence contraceptive a possiblement entrainé une hausse du nombre des grossesses non voulues, mais il n’existe pas pour l’heure de données pouvant confirmer ou infirmer cette hypothèse. Diamond et al. (2020) ont constaté déjà toutefois que l’accès à la contraception a été difficile en raison de ruptures observées dans la chaine de production et dans la distribution de contraceptifs médicaux.
Concernant les projets reproductifs, plusieurs attitudes ont été observées. En Australie, de nombreux couples ont déclaré avoir retardé leur projet reproductif (Chivers et al., 2021). De même, en Italie (Micelli et al., 2020), plus du tiers des couples qui désiraient avoir des enfants avant la pandémie ont déclaré préférer reporter leur projet. L’insécurité financière et les risques de transmission du virus sont des raisons qui ont été le plus souvent mises de l’avant pour justifier un report d’un projet reproductif. Cette étude soulignait toutefois que près de 12 % des femmes qui ne prévoyaient pas avant la pandémie avoir un enfant ont changé d’avis, motivées pendant les confinements par le besoin de nouvelle perspective et d’un changement significatif dans leur vie. Aux États-Unis (Lin et al., 2021), près de deux femmes sur cinq (41 %) ont déclaré aussi que la pandémie avait exacerbé leur désir d’enfant, près d’un tiers (34 %) affirmaient que le contexte sanitaire n’avait eu aucun effet sur leur projet reproductif, tandis qu’un quart des femmes en âge d’avoir des enfants déclaraient que le contexte de la pandémie avait diminué leur désir d’enfant. Par ailleurs, 37 % des femmes ont exprimé leur crainte de vivre une grossesse durant la pandémie et 13 % ont indiqué qu’il était plus difficile dans ce contexte d’avoir un enfant en raison des conditions économiques. Les participantes à l’étude qui étaient confrontées à des difficultés économiques importantes (logement, alimentation, transport), en particulier les femmes des minorités racisées et ethnoculturelles, ont été aussi deux fois plus nombreuses à déclarer ne pas vouloir d’enfant. En Turquie, des femmes au foyer ont déclaré aussi avoir reporté un projet d’enfant craignant que le virus puisse leur générer des problèmes de santé et les amener à devoir s’isoler de manière encore plus drastique (Aydin et Aktaş, 2021).
Chez les couples infertiles, la fermeture des cliniques de fertilité due aux mesures sanitaires a amplifié leur inquiétude, leur détresse, leur frustration et leur colère face à cette mesure qu’ils jugeaient injuste (Tippett, 2022). Cette interruption des services offerts en clinique de fertilité, notamment au Québec, a été perçue comme menaçant leur projet de famille (Boivin et al., 2020). Plusieurs couples ont ainsi rapporté des difficultés à faire face aux délais et à vivre des périodes de grande détresse qui ont affecté leur bien-être et leur santé mentale. Ces observations rejoignent ainsi celles, aux États-Unis, de Diamond et al. (2020), qui ont relevé les effets délétères de la fermeture des cliniques ou des difficultés à y accéder, générant pour ces couples de nouvelles inquiétudes, alors qu’ils étaient déjà une clientèle à risque élevé de détresse.
Être enceinte au temps de la COVID-19 : entre désarroi et bonheur
Pour les femmes enceintes, en période de pandémie, la grossesse a été vécue de diverses manières. Plusieurs études rapportent une augmentation de l’anxiété chez les femmes enceintes, en particulier celles qui ont été infectées durant leur grossesse par la COVID-19, en raison des risques, réels ou envisagés, encourus par le fœtus (Tomfohr-Madsen et al., 2021). Cette anxiété a aussi été amplifiée par des facteurs contextuels, en particulier des problèmes financiers, du chômage, des maladies, ainsi qu’une réduction des soutiens (Luo et al., 2022).
Les conditions pandémiques ont aussi perturbé la grossesse aux niveaux personnel, relationnel et rituel, générant parfois une déception et de la tristesse qui pouvaient être partagées par le partenaire, en raison notamment d’un décalage entre les attentes et l’expérience vécue (Sweet et al., 2021). Des femmes, généralement primipares, ont ainsi exprimé avoir eu le sentiment que leur grossesse leur avait été volée et qu’elles n’avaient pas pu profiter pleinement de ce moment qui, à leurs yeux, se devait d’être exceptionnel (Riley et al., 2021). La grande majorité de ces femmes ont rapporté aussi de la détresse, d’autant plus grande quand la relation avec leur partenaire se détériorait (McMillan et al., 2021). Au niveau social, des recherches ont souligné les contrariétés et l’amertume liées à l’absence de soutien et de partage du vécu de leur grossesse avec leur entourage familial et amical (Atmuri et al., 2022). Les contraintes liées à la distanciation physique ont aussi empêché la réalisation des rituels précédant la naissance, comme l’achat des vêtements, l’annonce publique du sexe de l’enfant à naitre ou la fête prénatale (baby shower) qui est généralement une occasion de célébrer la future mère avant l’arrivée de son enfant. Ces expériences non vécues ont souvent généré de la tristesse, de la colère et de la frustration (Sweet et al., 2021).
D’autres femmes ont mentionné toutefois aussi avoir vécu agréablement leur grossesse durant la pandémie. En Australie, des femmes ont rapporté par exemple une expérience positive de leur grossesse en même temps qu’une culpabilité de la vivre ainsi compte tenu du contexte pandémique (Australian College of Midwives, 2020). Au Québec et en Turquie, des femmes ont indiqué également que la pandémie leur avait permis de mieux vivre leur grossesse, ayant pu se reposer sans culpabilité (Aydin et Aktaş, 2021; Charton et al., 2022). Les visioconférences ont aidé aussi à maintenir un lien avec leur entourage durant leur grossesse, en particulier avec les (futurs) grands-parents (Gilligan et al., 2020).
Une hausse de l’anxiété entourant l’accouchement et la période post-partum
Les mesures sanitaires mises en place durant la pandémie ont modifié l’environnement dans lequel l’accouchement devait prendre place. Dans le cas des accouchements en milieu hospitalier, dans les premiers temps de la pandémie, les mesures sanitaires ont d’abord cherché à limiter ou empêcher la présence du conjoint ou d’aidant naturel auprès des (futures) mères, et à séparer l’enfant de sa mère en cas d’infection à la COVID-19 (Diamond et al., 2020). Progressivement, ces mesures ont été abandonnées, notamment en raison d’une augmentation du nombre de couples envisageant d’accoucher à l’extérieur de l’hôpital. Aux États-Unis (Whipps et al., 2021) et au Canada (Rudrum, 2021), de nombreux couples avaient exprimé en effet le souhait d’accoucher à domicile par crainte de ne pouvoir bénéficier de soutien suffisant en raison des restrictions sanitaires et aussi pour éviter de contracter le virus en milieu hospitalier. Malgré la hausse des demandes d’accouchement à l’extérieur de l’hôpital, le nombre de couples ayant concrétisé cette option semble toutefois limité.
La période post-partum a aussi été affectée par la pandémie en raison de la réduction du soutien familial en présentiel, bien que compensée en partie par le recours aux technologies de communication et à la télésanté (Diamond et al., 2020). L’allaitement et l’alimentation de l’enfant semblent particulièrement avoir été affectés en raison du manque de soutien social et des services, et de difficultés à obtenir des substituts de lait pour les nourrissons, notamment aux États-Unis (DeYoung et Mangum, 2021). En Belgique, les femmes ont souligné aussi un manque de counselling et de soutien médical lié à l’allaitement, bien que la majorité d’entre elles disent aussi avoir réussi à allaiter leur enfant et même à avoir prolongé cette forme de nourrissage pour protéger leur enfant d’une infection au virus (Ceulemans et al., 2020; 2021). L’isolement semble finalement avoir eu des effets contradictoires sur les pratiques d’allaitement et de maternage, les facilitant pour certaines, et contribuant pour d’autres à augmenter l’anxiété et le stress face aux responsabilités à donner seule des soins à leur nourrisson (Suwalska et al., 2021).
Des relations parent-enfant mises à l’épreuve
Les conditions socioéconomiques préexistant à la pandémie se sont avérées importantes au regard de la capacité des familles à s’adapter à la situation pandémique, mais aussi sur les relations parent-enfant. Des chercheurs canadiens (Bailey et Jean-Pierre, 2020) ont montré, par exemple, que les mesures sanitaires ont eu un effet plus important sur les familles qui présentaient déjà des difficultés dans leur fonctionnement avant cette crise sanitaire. Les familles qui s’appuyaient sur les services communautaires, institutionnels et intergénérationnels (soutien des grands-parents) pour atténuer leurs difficultés de vie et qui ont vu ce soutien s’écrouler au moment des confinements, ont vécu une détresse importante en raison en particulier de leur isolement.
Ces familles ont été affectées par des niveaux élevés de stress et de détresse qui semblent, de plus, perdurer au-delà des périodes de confinements (Brown et al., 2020). Ces éléments ont été observés également dans le cadre d’une étude internationale (Weeland et al., 2021) qui relevait aussi que les problèmes de santé mentale antérieurs à la pandémie ont constitué un facteur important dans les difficultés d’adaptation. L’isolement a provoqué par ailleurs un sentiment de solitude ressenti par tous les membres de l’unité familiale, et en particulier chez les personnes de familles où le capital social et économique est relativement faible (Kerr et al., 2021). Ces familles rapportaient aussi plus de difficultés psychologiques (préoccupations financières et autres, anxiété, tristesse et solitude) et d’écueils à assumer leur rôle parental. Une étude menée à Hong Kong (Wong et al., 2021) relevait également que les parents provenant de classes économiques avec un revenu faible rapportaient plus de conflits familiaux et un indice moins élevé du bien-être que ceux provenant de catégories socioéconomiques plus favorisées.
Bien que le virus de la COVID-19 semble avoir eu peu d’impact d’un point de vue médical sur les enfants en général (Lee et al., 2020), ces derniers ont, néanmoins, été exposés à des situations d’inquiétude et d’incertitude liées au manque d’information ou à des informations contradictoires, à la peur de contracter le virus et aux conflits souvent amplifiés entre leurs parents (Kong et al., 2021). Sur le plan psychologique, une part importante d’entre eux a montré une diminution des comportements prosociaux (empathie, partage et soutien mutuel) (Gagné et al., 2021), et a vécu une forme de détresse liée à la perte de liens sociaux (Chu et al., 2021). Des signes de régression dans leurs comportements prosociaux ont contribué en outre à augmenter l’inquiétude de leurs parents quant à leurs capacités à développer, dans le futur, des comportements empathiques.
L’analyse de l’impact des tensions dans le couple sur les enfants, notamment aux États-Unis, en Italie et en Grande-Bretagne (Biroli et al., 2021; McRae et al., 2021), a montré aussi que la relation conjugale n’a pas seulement eu des répercussions sur la relation entre les conjoints, mais qu’elle a agi également comme variable médiatrice dans la modulation des difficultés psychologiques et comportementales des enfants pendant la COVID-19. La violence conjugale a contribué également à augmenter les symptômes de détresse et d’anxiété chez les parents, mais aussi chez les enfants (Browne et al., 2021). Des recherches ont tenté aussi de cerner plus précisément encore l’effet des inquiétudes parentales sur l’état psychologique des enfants. Il en est ainsi ressorti que l’anxiété des parents qui a eu un effet négatif sur leurs pratiques parentales et sur les routines quotidiennes, leur entrainant notamment des troubles du sommeil (Suffren et al., 2021) et une diminution de l’attention aux besoins des membres de la famille (Prime et al., 2020), a induit aussi une plus grande anxiété chez leurs enfants. Au Québec par exemple, une étude (Suffren et al., 2021) a montré que plus les parents éprouvaient de l’anxiété à l’égard des conséquences de la COVID-19 (santé physique des proches, accès aux soins de santé, finances), plus les enfants avaient intégré ces peurs. Cette détresse serait par ailleurs plus élevée chez les parents qui ne se sentaient pas efficaces dans leur rôle parental (Gagné et al., 2021). Au Canada, une étude a relevé également le rôle de la détérioration de la santé mentale des parents sur la hausse de la consommation d’alcool et des pensées suicidaires chez les jeunes mineurs (Gadermann et al., 2021). En Chine (Li et Zhou, 2021), les parents plus anxieux face à la transmission du virus influençaient aussi négativement l’état psychologique des enfants, surtout ceux en bas âge chez qui l’anxiété était plus significative. Aux États-Unis, Chu et al. (2021) ont constaté que les difficultés des parents à trouver un équilibre entre l’implication demandée dans la supervision du programme scolaire de leurs enfants à la maison et leurs charges domestiques et professionnelles avaient un effet négatif sur la santé mentale des parents et des enfants. Au Japon, une étude sur les enfants vivant avec un seul parent (Naito et al., 2022) a souligné également un risque plus élevé, pour ces enfants, d’instabilité émotionnelle et de comportements problématiques (violence, langage abusif, démotivation, absentéisme), mais aussi que certains facteurs contextuels peuvent moduler significativement ces effets (fréquentation d’une école, accès à l’éducation en ligne, patterns de sommeil et d’activités).
D’autres recherches ont souligné des répercussions positives de la pandémie et des confinements sur les relations parent-enfant. Une étude turque (Öngören, 2021) relevait par exemple un resserrement des liens entre parent et enfant, en raison du temps partagé à des activités communes et aux échanges. La pandémie aurait aussi permis à plusieurs parents de (re)découvrir leurs enfants et de se rendre compte de leur évolution (Toran et al., 2021), de leur permettre de s’impliquer plus directement dans leur soutien scolaire (Behar-Zusman et al., 2020), conduisant à un resserrement des liens familiaux (Kong et al., 2021). Ces liens constitueraient par ailleurs un facteur particulièrement protecteur face aux défis émotionnels éprouvés au sein des familles (Nocentini et al., 2022).
Des défis parentaux spécifiques en présence d’adolescents
L’adolescence est une période caractérisée par une revendication d’indépendance vis-à-vis de la famille et par l’établissement de liens essentiels avec les groupes de pairs et les amis (Papalia et al., 2018). Dans le contexte de la pandémie, les adolescents, garçons et filles, ont été forcés à renoncer à de nombreux contacts et liens en présentiel, sur de longues périodes, tout en étant en présence physique étroite avec leur famille (Bilodeau et al., 2021). Une recension des études (Martin-Storey et al., 2021) a relevé à ce sujet qu’une partie de cette population a été confrontée à des difficultés psychologiques liées à la pandémie (grand sentiment de solitude, détresse, dépression), et qu’une autre partie a été peu affectée ou a même enregistré une amélioration de leur humeur. Une étude canadienne (Craig et al., 2022) a montré que chez les adolescents les stress familiaux liés au confinement et à la violence domestique ont contribué à augmenter leur dépression, les troubles de stress post-traumatique, un déficit de l’attention et des comportements oppositionnels. Aux États-Unis, les tensions dans le couple parental, liées notamment à la perte d’un emploi et à l’augmentation des conflits, ont eu également des effets négatifs sur la santé mentale des adolescents (Low et Mounts, 2022). Une étude longitudinale étasunienne réalisée après les deux premières vagues de COVID-19 (Cassinat et al., 2021) a montré aussi que le stress familial qui augmentait avec la durée de la pandémie conduisait à des désorganisations et dysfonctionnements familiaux. Les recherches européennes ont noté des tendances similaires, mais aussi parfois contradictoires. Si Donker et al. (2021) ont noté, en contexte hollandais, une diminution en période pandémique du soutien parental et du parentage positif, ils ont relevé aussi dans le même temps que le niveau de stress parental et celui de leurs adolescents ne semblaient pas influencer la qualité de leurs relations. D’autres études hollandaises menées auprès d’adolescents ont indiqué aussi que si les parents, plus flexibles pendant les confinements, contribuaient par cette attitude à une diminution des troubles psychologiques (Burgard et al., 2022), une réévaluation des règles de vie (normes touchant la fréquentation des amis, l’utilisation des outils technologiques) et des routines quotidiennes (hygiène, horaires, devoirs, etc.) n’avaient pas non plus affecté significativement la relation parent-adolescent (Bülow et al., 2021). Ces observations peuvent ainsi laisser présager un niveau de résilience élevé dans la relation parents-adolescents. En Espagne, une étude sur les stratégies émotionnelles et de résilience dans des dyades parents-adolescents (Trejo et al., 2020) a montré aussi que l'inadaptation émotionnelle de certains parents était corrélée au climat familial négatif et aux stratégies problématiques de régulation des émotions de certains adolescents. Ces observations soulignaient aussi l’importance de tenir compte des interactions réciproques pour mieux saisir la complexité des répercussions de la COVID-19 sur les relations parents-adolescents. En Chine, Zhen et al. (2022) ont relevé également qu’une communication positive entre les parents et leurs adolescents contribuait à maintenir un climat sain dans la famille et à limiter les effets du stress post-traumatique.
Les jeunes LGBTQ+ ont rapporté par ailleurs plus fréquemment une détérioration de leur qualité de vie, comme observé par exemple en Ontario au Canada (Abramovich et al., 2022) et en Grande-Bretagne (LGBT Foundation, 2022). Ces études et d’autres, comme celles de Fish et al. (2020) et Salerno et al. (2021), ont souligné aussi une augmentation de l’itinérance de ces jeunes qui étaient en recherche d’un hébergement hors du foyer familial (services d’urgence, rue, logement de groupe ou de transition, centres d’hébergement) à la suite de violences (verbale, émotionnelle et physique) liées notamment au rejet de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle. Ces études ont souligné aussi la forte détérioration de la santé mentale de ces jeunes (anxiété sévère, dépression grave, automutilation, tentatives de suicide et consommation de drogues et d’alcool), plus fréquente encore dans les sous-groupes de jeunes LGBTQ+ racisés (afro-américains, autochtones, autres) (Ormiston et Williams, 2022). Une étude transnationale (Gato et al., 2021), menée en Amérique latine (Chili et Brésil) et en Europe (Portugal, Grande-Bretagne, Italie, Suède) auprès de jeunes adultes LGBTQ+ confinés avec leurs parents pendant la COVID-19, a constaté aussi un plus haut taux de symptômes de dépression chez les plus jeunes, moins scolarisés, sans travail, vivant dans un pays non européen, se sentant plus émotionnellement affectés par la COVID-19, moins confortables à la maison et plus isolés de leurs amis hétérosexuels. Les répondants originaires d’Amérique latine ont rapporté aussi de plus grandes difficultés à parler de leur identité avec leur famille dans le contexte du confinement, comparativement aux jeunes LGBTQ+ européens, sans doute à cause des variations dans les normes d’acceptation des identités de genre et des orientations sexuelles.
Des difficultés accrues pour les familles avec enfants en situation de handicap
Les conséquences de la pandémie et du confinement sur les familles qui ont des enfants en situation de handicaps neurodéveloppementaux (spectre de l’autisme, paralysie cérébrale, déficit d’attention, hyperactivité, handicap intellectuel, désordres moteurs de la communication et de l’apprentissage) ont fait également l’objet de plusieurs études internationales soulignant les défis partagés et spécifiques de ces familles (Nicholas et al., 2022). Comme pour l’ensemble des familles, certaines d’entre elles ont dû faire face aussi à des pertes d’emploi et de revenu significatives (Urizar et al., 2021). Une étude réalisée auprès de familles immigrantes aux États-Unis (Neece et al., 2020) a souligné qu’avec leurs pertes de revenus, de nombreuses familles ne réussissaient plus à payer les dépenses courantes, en particulier les aliments, mais aussi à maintenir des soins pour leurs enfants. Ces difficultés étaient liées aussi à la fermeture ou à la réduction des ressources et services (organismes d’aide, services en santé mentale, soutien à domicile, thérapies, technologies, etc.) et des écoles spécialisées (Asbury et Toseeb., 2022). Dans ce contexte, les familles avec enfant nécessitant des soins spécifiques ont connu aussi une augmentation significative des charges familiales, en particulier les mères qui ont dû souvent demander des congés à leur employeur ou même renoncer à leur emploi, comme observé aux États-Unis (Neece et al., 2020), au Canada (Nicholas et al., 2022), en Israël (Hochman et al., 2022) ou encore en France (Varengue et al., 2022). Les familles ont signalé également, dans leur majorité, rencontrer des difficultés sérieuses à gérer leur enfant en situation de handicap et ont relevé plusieurs conséquences sur leur état psychologique (isolement, accablement, anxiété, pressions exercées par la famille, sentiment d’incertitude quant à l’avenir) (Nicholas et al., 2022). L’anxiété particulièrement élevée chez les parents de ces enfants a été constatée aussi dans des études réalisées en Chine (Ren et al., 2020), en Arabie Saoudite (Alhuzimi, 2021) ou en Turquie (Kaba et Çoşkun, 2022). Une étude israélienne (Hochman et al., 2022) a rapporté également que les parents ont été contraints avec la pandémie à assumer, en dehors de leurs tâches habituelles (emploi, tâches domestiques et autres responsabilités), de nouvelles fonctions (enseignement pour assurer l’encadrement de l’éducation en ligne et les soins), le maintien de routines complexes liées aux besoins spécifiques de leurs enfants, mais aussi la gestion des conflits dans la fratrie. Ces préoccupations ont aussi été relevées dans une étude réalisée auprès de mères néerlandaises (Embregts et al., 2021). Ces mères ont mentionné également les stress entourant les inquiétudes quant à l’avenir de leurs enfants et leurs craintes de ne pouvoir accéder à des unités de soins intensifs si leur enfant advenait à contracter le virus. La protection des enfants vivant avec un handicap contre une infection à la COVID-19 a généré une inquiétude supplémentaire pour ces parents et suscité le besoin de mettre en place de nouveaux protocoles pour limiter les risques d’infection, comme observé par exemple en Bolivie (Urizar et al., 2021) et en France (Zaouche-Gaudron et al., 2022). En Angleterre (Asbury et Toseeb. 2022), aux inquiétudes générales, personnelles et concernant le retard scolaire et des soins donnés à l’enfant, une étude a souligné aussi les appréhensions au sujet de la relève parentale en cas de décès lié à la COVID-19.
Les familles ayant un enfant à besoins spécifiques n’ont toutefois pas toutes connu une aggravation dans leur niveau d’anxiété, comme l’ont relevé des études française (Guidotti et al., 2022), italienne (Montirosso et al., 2021) et israélienne (Hochman et al., 2022), soulignant le rôle essentiel des facteurs de résilience (bonne perception de soi, planification du futur, cohésion familiale) pour réguler les comportements des enfants et le stress parental. Au Canada (Nicholas et al., 2022), la pandémie a été l’occasion aussi pour certaines familles de resserrer les liens et de renforcer leur pouvoir être (empowerment), avec l’aide, entre autres, de programmes en ligne. Aux États-Unis (Neece et al., 2020), l’accès à des services en ligne a également permis à certaines familles de diminuer leur stress en réduisant le temps passé dans les transports pour se rendre à des rendez-vous médicaux. Aux Pays-Bas (Embregts et al., 2021) et en Angleterre (Asbury et Toseeb., 2022), des stratégies informelles ont été développées (aide de voisins et recours partiel à une garderie privée, recours à des intervenants extérieurs) pour offrir aux parents des moments de répit et un apaisement du milieu familial, montrant ainsi la résilience des familles et les nouvelles stratégies pouvant émerger en contexte de crise sanitaire.
Une reconfiguration des relations parents âgés-enfants et petits-enfants
Les mesures mises en place pour limiter la propagation de la COVID-19 et protéger les plus fragiles, en particulier les jeunes enfants et les personnes âgées, ont conduit de nombreuses familles à renoncer, pour un temps plus ou moins long, aux rencontres familiales en présentiel. Dans le même temps, les parents qui jusqu’alors pouvaient compter sur le soutien des grands-parents dans la garde des petits-enfants ne pouvaient plus solliciter cette aide. La pandémie a ainsi aussi mis en relief la contribution invisible et non payée des grands-parents, contributeurs à la dimension économique des sociétés (Cantillon et al., 2021).
La plupart des études qui ont porté sur les relations entre grands-parents et petits-enfants, dans le contexte épidémique, se sont toutefois intéressées principalement aux conséquences des confinements sur ces relations. Des études menées aux États-Unis (Strouse et al., 2021), en Australie (Strutt et al., 2021) ou encore en Espagne (Alonso Ruiz et al., 2022) ont ainsi souligné un faible effet des confinements sur la fréquence des contacts entre ces deux générations. Les auteurs de ces études relevaient même une augmentation des contacts entre les grands-parents et petits-enfants, notamment avec le recours aux TIC et à ses outils (téléphone, vidéo, message texte et courriel). En Belgique, l’analyse de vidéos postés sur TikTok par des petits-enfants pour leurs grands-parents (Nouwen et Duflos, 2022) a permis d’observer différentes formes de relations et solidarité intergénérationnelles dominantes : une solidarité affectueuse (gestes affectueux avec maintien des consignes de distance, vêtements ou murs protecteurs; célébrations d’évènements familiaux; expressions de tristesse et de languissement); une solidarité associative (défis TikTok et divertissement renvoyant à des activités de danse, rencontres à la porte et dans des jardins, etc.); une solidarité fonctionnelle (tâches domestiques réciproques, soutien technique, échanges de nourriture maison, cadeaux), une solidarité normative (modes d’accueil d’un nouvel enfant dans la famille, annonce d’une grossesse, vérification du suivi des normes sanitaires); ou encore une solidarité structurale (modalités de vie commune). Les confinements ont permis ainsi aussi de mettre en évidence les résiliences, nouvelles stratégies et pratiques numériques des différentes générations pour rester en lien.
Les répercussions de la COVID-19 chez les personnes âgées
Plusieurs études ont relevé que le suivi des mesures sanitaires a été plus faiblement respectées par les personnes âgées (comparativement aux générations de leurs enfants) (Zhang et al., 2022). Ces mêmes études mentionnaient que cette population avait tendance globalement à moins paniquer devant la menace du virus et qu’elle s’est sentie moins menacée que la population générale. À contrario, il semble que leurs enfants aient été particulièrement préoccupés par leur santé. Une méta-analyse des répercussions de la pandémie sur la population des plus âgés, réalisée dans onze pays économiquement développés (Williams et al., 2021) a révélé néanmoins des variations importantes selon le type de répercussions et les contextes sociaux et nationaux. Au plan financier, c’est aux États-Unis que les personnes âgées semblent avoir été les plus affectées, en particulier celles provenant des groupes minoritaires (latinos, afro-américains). Celles d’Allemagne et de Suisse ont rapporté des effets plus faibles. Parmi les personnes souffrant de conditions de santé chroniques, c’est également aux États-Unis que la situation semble avoir été la plus difficile, notamment en raison des reports ou des annulations de rendez-vous médicaux. Dans ce pays, les services d’aide, notamment de soins à domicile, ont également été annulés ou sévèrement réduits, comme en Australie et au Canada (Palmer et al., 2022). Des données statistiques canadiennes collectées en 2020 et 2021 (Statistiques Canada, 2021), soulignaient également que près de la moitié des personnes âgées de 65 ans et plus étaient préoccupées par les retombées de la COVID-19 sur leur santé, et que la majorité d’entre elles ont continué de maintenir des règles sanitaires après les confinements en portant un masque et en évitant les foules. Un tiers de ces personnes environ exprimaient aussi une détérioration sensible ou forte de leur bien-être. Diverses recherches, rapportées par Herron et al. (2022), réalisées dans différents pays (Canada, États-Unis, Espagne, Pays-Bas), ont relevé aussi que les personnes âgées, comparativement aux plus jeunes, auraient été moins affectées au plan de leur santé mentale (anxiété, dépression, troubles de stress post-traumatique). Cette recension des études soulignait également diverses stratégies de résilience (pensée positive, optimisme, gratitude, acceptation, activités domestiques et extérieures, maintien des relations de voisinage, amicales et familiales à distance, participation à des activités d’organisations locales ou nationales). Luchetti et al. (2020) de même que Igarashi et al. (2022) ont aussi observé aux États-Unis l’importance du soutien des organismes communautaires pour maintenir le bien-être des 50 ans et plus.
Plusieurs études ont relevé, à l’inverse, une détérioration plus fréquente de la santé mentale des personnes plus âgées (Wand et al., 2020). Une étude réalisée auprès des 50 ans et plus dans 28 pays (Heidinger et Richter, 2022) constatait notamment une augmentation de troubles psychologiques (anxiété, dépression, problèmes de sommeil) en lien avec la COVID-19. De même, en Angleterre, Robb et al. (2020) soulignaient que l’isolation sociale augmentait la dépression et l’anxiété des gens plus âgés, en particulier des femmes, des personnes célibataires, veuves ou divorcées, vivant seules et se sentant seules. Pour les personnes vivant en maison de retraite, la plupart des recherches ont relevé les répercussions problématiques des mesures d’isolement. Aux États-Unis, Wu (2020) dénonçait les effets négatifs de l’interdiction des visites de l’extérieur, incluant les membres de leur famille, sur la santé mentale et physique des ainés. Au Canada, l’analyse de Meloche (2022), basée sur plusieurs études ayant porté sur les conditions de vie dans les résidences pour personnes âgées canadiennes, a montré aussi l’instauration de mesures interdisant les visites et un accès limité à Internet. Ces conditions sévères d’isolement ont aussi été aggravées par une maltraitance institutionnelle résultant d’un personnel soignant débordé et en épuisement. Par ailleurs, la sédentarité prolongée de ces résidents a eu pour effet de réduire leur autonomie et de nuire à leur santé physique et mentale (émotions négatives, réduction des capacités fonctionnelles et déclin cognitif, anxiété, troubles du sommeil, dépression, détresse).
Une fin de vie, des rites mortuaires et des deuils souvent escamotés
La COVID-19 a provoqué de nombreux décès dans la population, en particulier parmi les personnes les plus fragiles. Nombre d’entre elles sont décédées à l’hôpital dans des unités de soins intensifs ou des unités de gériatrie COVID-19. Comme observé, notamment en France par Maeker et al. (2020) et aux États-Unis par Petry et al. (2021), les stratégies entourant le transfert des personnes atteintes par le virus et l’annonce du diagnostic à la famille n’ont pu se faire selon les modalités habituelles. En raison des règles de distanciation physique, les familles ont ainsi généralement été informées par téléphone de l’état de santé de leurs proches. En outre, elles n’ont pu souvent visiter leurs malades et les accompagner dans leur parcours médical, en particulier dans les soins en fin de vie et le décès. Cette absence d’accompagnement a causé fréquemment une grande détresse des proches. Au fil des confinements, l’usage du téléphone et de tablettes pour maintenir un lien virtuel a permis d’atténuer un peu l’absence de proximité habituelle dans ce contexte (Rolling et Barresi, 2022). Dans les populations autochtones, l’impossibilité de tenir les rituels de guérison a contribué aussi, selon Ismé et Michel (2021), à réduire la cohésion sociale et familiale, et a généré de l’incompréhension et de la détresse.
Les rites mortuaires ont également été perturbés dans les conditions pandémiques. En France (Maeker et al.; 2020), dans les premiers temps de la pandémie, la famille ne pouvait voir le défunt. Par la suite, des accommodements ont été mis en place pour permettre à la famille d’apercevoir le visage de la personne décédée. Pour de nombreuses personnes, l’absence de rites funéraires a bloqué le processus de deuil (Rolling et Barresi, 2021). Au Portugal (Aguiar et al., 2022), les perturbations dans les rituels de fin de vie et funéraires ont été souvent vécues sur un mode traumatique car elles n’ont pas permis l’expression des modalités traditionnelles de réconfort et d’adieu. En Angleterre (Routen et al., 2021), les membres de minorités afro-britanniques et du sud de l’Asie ont aussi été particulièrement affectés par les mesures sanitaires entourant les rites funéraires dont les pratiques ont été interdites ou modifiées (incapacité de participer aux services funéraires et à l’enterrement, impossibilités de visiter la famille, soutien à distance seulement, manque de contacts physiques avec les proches). Aux États-Unis (Petry et al., 2021), les services funéraires ont de même été réduit, tout en limitant aussi le nombre de personnes pouvant y assister. Pour permettre à l’entourage élargi d’y participer, les services funéraires ont toutefois progressivement mis en place des retransmissions par visioconférence. En Indonésie (Nurhayati et Purnama, 2021), des religieux ont pour leur part été formés aux consignes de la COVID-19 pour performer les rites funéraires dans les hôpitaux et réduire ainsi les tensions qui ont fait suite à l’interdiction aux familles de défunts décédés de la COVID-19 d’accomplir les pratiques et les rituels musulmans entourant le lavage rituel des corps, l’enveloppement dans le linceul et l’enterrement.
La maladie et le décès dans les conditions pandémiques ont entraîné des répercussions notables sur la santé mentale des personnes endeuillées dont la détresse risque de perdurer (Petry et al., 2021). Au Portugal, Aguiar et al. (2022) ont observé également que les personnes endeuillées rapportaient une amplification de la peur de la mort, du sentiment de solitude, et des troubles de sommeil et de la concentration, une augmentation de l’anxiété et de la dépression, et des préoccupations quant à l’évolution de la situation pandémique. Certaines personnes vivent en outre des deuils traumatiques, notamment quand elles pensent avoir infecté la personne décédée (Rolling et Barresi, 2021). À travers ces deuils individuels et traumatiques, c’est aussi, comme le suggéraient Gonçalves et al. (2020), la société qui est confrontée à sa propre fragilité.
Les contributions thématiques au numéro
Les articles thématiques publiés dans ce numéro contribuent aux recherches et aux réflexions autour des répercussions d’une crise sanitaire pour les familles et les générations. À partir de recherches menées dans différents contextes socioculturels (Espagne, France, Québec) et d’approches méthodologiques diverses (quantitatives, qualitatives et mixtes), les six articles thématiques publiés permettent d’enrichir les connaissances et les perspectives sur les enjeux individuels, sociaux et familiaux de la pandémie de COVID-19.
L’article de Sophie Mathieu et Diane-Gabrielle Tremblay porte sur l’expérience de la conciliation emploi-famille avant et pendant la pandémie au Québec. Les trois enquêtes quantitatives sur lesquelles s’appuie cet article indiquent, comme déjà souligné dans diverses études citées ci-dessus, que la crise a engendré des difficultés plus importantes pour les mères que pour les pères. L’article de Mathieu et Tremblay souligne, en outre, que la perception des parents de leur conciliation famille-emploi semble plus facile en 2020 et 2021. Malgré les limites des données, ces résultats reflètent, selon les autrices, le rôle protecteur, sur la conciliation famille-travail, de la mise en place du télétravail, du soutien offert par les employeurs, mais aussi des politiques familiales développées au Québec depuis 25 ans.
Ève Pouliot, Christiane Bergeron-Leclerc, Danielle Maltais, Jacques Cherblanc, Jacinthe Dion, Pascale Dubois, Ann-Sophie Simard, Gabrielle Ross, Anne-Renée Gravel, Oscar Labra, Cathy Vaillancourt et Taha Abderrafie Moalla s’intéressent aussi dans leur article à la conciliation famille-emploi au Québec, mais plus spécifiquement chez les employés universitaires, hommes et femmes, ayant des enfants âgés de moins de 12 ans. Les données colligées à partir d’un questionnaire mis en ligne entre avril et juin 2020 relèvent un conflit travail-famille modéré ou élevé dans cette population et mettent en lumière certains facteurs susceptibles de favoriser ou de faire obstacle à cette organisation. Des recommandations sont proposées aux institutions universitaires, notamment la mise en place de mesures de répit pour les parents afin de les aider à mieux concilier leurs responsabilités familiales et professionnelles.
L’article de Miguel David Guevara Espinar et Joseph Josy Lévy examine les conséquences du confinement à la suite de la pandémie de COVID-19 chez des étudiants espagnols de l’Université de Salamanque. En s’appuyant sur des entretiens, cette étude montre une diversité d’adaptation au confinement et la mise en place de nouvelles routines pour une meilleure qualité de vie. Elle souligne aussi les différentes facettes de cette expérience, la diversité des répertoires sociopsychologiques, les stratégies de résilience et les perspectives existentielles générées par cette situation exceptionnelle.
S’appuyant sur une méthodologie mixte (questionnaires et entretiens), Catherine Dessinges s’intéresse aux conséquences de la pandémie pour les familles françaises avec des enfants de moins de 12 ans. L’autrice observe une forte augmentation des activités partagées entre parents et enfants, avec toutefois des différences importantes dans les pratiques de loisir, les configurations familiales et sociales et les positions face à l’emploi selon le genre parental. Dessinges souligne aussi que les sociabilités intra-familiales ont favorisé l’engouement pour les contenus audiovisuels alors que les technologies de l’information ont été généralement mobilisées pour réassurer le lien en dehors du foyer.
À partir d’une méthodologie mixte (questionnaires et entretiens), Évelyne Barthou et Yann Bruna montrent, quant à eux, comment, en France, sous certaines conditions familiales et socioéconomiques, les (re)cohabitations de jeunes adultes et de leurs parents ont contribué au resserrement des liens familiaux. Les auteurs soulignent par ailleurs le rôle central de la famille dans la construction de soi, en assurant tour à tour un rôle de réassurance, de soutien, de reconnaissance et de valorisation, mais aussi de distanciation et d’autonomisation des jeunes adultes.
En se basant sur une approche centrée sur l’enfant, Isabel Côté, Christine Gervais, Sophie Doucet et Vicky Lafantaisie s’intéressent dans leur article à la relation grands-parents/petits-enfants et aux stratégies d’adaptation face aux mesures sociosanitaires, notamment de distanciation physique. Leur étude relève notamment que les petits-enfants s’inquiètent de la santé de leurs grands-parents, mais qu’ils souhaitent néanmoins, malgré les risques de contamination, continuer à avoir des contacts en personne. Cette étude souligne aussi les liens affectifs entre les générations par-delà les séparations physiques.
Au-delà des épreuves individuelles et sociales, et de l’émergence de nouvelles solidarités et résiliences familiales, générationnelles et communautaires, cet article introductif et les six articles thématiques associés à ce numéro contribuent en définitive à montrer comment, les familles et leurs membres fonctionnent et s’organisent en contexte pandémique. Ils contribuent aussi à montrer comment en contexte de crise sanitaire les individus sont perçus, traités, contrôlés, et, comment ils agissent, ressentent et se défendent. Ces articles soulignent enfin l’importance, la fragilité et la force des liens sociaux, et les défis du vivre ensemble.
Appendices
Bibliographie
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