Abstracts
Résumé
Le roman de Ivan Vladislavić The Restless Supermarket a pour cadre Johannesbourg, une ville qui subit aujourd’hui de profondes transformations sociales et politiques. En premier lieu, cet article évalue comment le personnage principal, Aubrey Tearle, homme aux vues rétrogrades et conservatrices, négocie la transition politique, en se concentrant sur les rapports qu’il entretient avec l’infrastructure sociale et physique dynamique de la ville, et les stratégies qu’il déploie pour se chercher une identité dans un contexte de fluidité. Dans ces circonstances, les notions de définition de soi sont d’abord examinées en interrogeant comment Johannesbourg, et le quartier de Hillbrow en particulier, en tant que zones urbaines en voie de démocratisation, se définissent de manière opposée aux idées que Tearle se fait de l’ordre et des conve-nances en ayant recours au bizarre ou à l’incongru. En second lieu, je propose que l’invention, par Tearle, d’une ville imaginaire comme Alibia constitue une métaphore et une allégorie de l’ordre linguistique qui se délite rapidement au fur et à mesure que la ville se transforme. Cette fantaisie utopique est conçue pour contrecarrer l’impression de descente vers un chaos dystopique que l’émergence d’une ville post-apartheid représente pour lui. Mais Tearle comprend bientôt que, même dans ce monde allégorique, il est en définitive incapable d’imposer l’ordre qu’il souhaite ; il lui faut plutôt apprendre à découvrir comment entretenir des liens nouveaux avec la ville comme espace que l’on habite.
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