Au tout début, il y avait la fin. La marche funèbre de l’infantile dans le film Melancholia

Résumé

Structurée telle une compulsion de répétition mortifère, l’oeuvre cinématographique de Lars von Trier Melancholia s’ouvre sur une série de majestueux tableaux où, déjà, on peut deviner le choc imminent de la planète éponyme avec la nôtre, la Terre. Analogie entre les excès de la nature et ceux de la pulsion, tout commence donc par la révélation d’un savoir intolérable, par la projection cosmique d’une angoisse intérieure et l’anticipation de la fin du monde. Pulsion de mort : nous nous apprêtons à tragiquement visiter un monde toujours déjà condamné, déserté par le désir. Nous nous attarderons donc à repérer et décrire ici cette marche sans concession de la pulsion infantile à l’intérieur du film Melancholia, et à voir comment Justine, entre autres représentants, est révélatrice de cette inénarrable catastrophe que représente l’absence de désir. Se révélera alors la vacuité de toute tentative à faire taire l’infantile – inaltérable fantôme hantant chaque image, chaque parole, chaque geste.

Mots-clés :

• Melancholia,
• pulsion infantile,
• désir,
• pulsion de mort,
• sublimation

Abstract

Structured like a deadly repetition compulsion, Lars von Trier’s film Melancholia opens with a sequence of majestic scenes, where already, one can guess the imminent clash of the eponymous planet with ours, the Earth. An analogy is made between the excesses of nature and those of the drives, as everything begins with the revelation of an intolerable knowledge, the cosmic projection of an inner anguish and the anticipation of the end of the world. Death drive: we are tragically preparing to visit a world that is already doomed, deserted by desire. We will turn our attention to identifying and describing the inexorable progress of the infantile drive within the film Melancholia, and to see how Justine, among other representatives, reveals the inescapable catastrophe of the absence of desire. The futility of any attempt to silence the infantile—an unalterable ghost haunting every image, every word, every gesture—will become evident.

Keywords:

• Melancholia,
• infantile drives,
• desire,
• death drive,
• sublimation