Abstracts
Résumé
La reprise de l’entreprise artisanale constitue un objet de recherche peu exploré et pourtant fortement digne d’intérêt. D’abord, parce que ce secteur compte près de 850 000 entreprises en France et emploie 10 % de la population active. Ensuite, parce que les problèmes rencontrés lors de leur transmission engendrent un taux de mortalité relativement élevé. En effet, ce secteur, par tradition plutôt familiale, où le fils de l’entrepreneur est considéré comme le repreneur naturel de l’affaire, est, aujourd’hui plus qu’hier, confronté à un important manque de successeurs. En outre, transmettre l’entreprise à une tierce personne est une opération délicate du fait de la spécificité et de la forte identité de l’entreprise artisanale.
Dans ce contexte, cet article tente d’établir quelles pourraient être les conditions de réussite d’une reprise dans le domaine artisanal. Le succès d’une telle opération dépend-il de l’identité des protagonistes ? d’une bonne gestion du processus de reprise ? quel est le rôle de l’environnement ?
Une recherche exploratoire menée à l’aide de neuf monographies d’entreprises reprises récemment montre que, parmi les pistes énoncées précédemment, l’alchimie s’opérant entre le cédant et le repreneur apparaît comme un facteur prépondérant de cette réussite et que les compétences managériales du repreneur sont essentielles au développement de la structure reprise.
Mots-clés :
- Transmission,
- Reprise,
- Artisanat,
- Relation cédant/repreneur,
- Savoir-faire,
- Entrepreneur
Abstract
The buyout of the craft company constitutes a little investigated research object which is nevertheless strongly worthy of interest. First because this sector numbers 850 000 companies in France and employs 10% of the working population. Next, because the problems met during their transmission generate a relatively high mortality rate. Indeed, this sector, by tradition rather a family one, where the son of the entrepreneur is considered the natural buyer of the business, is confronted with an important lack of successors. Moreover, transmitting the company to an outsider is a delicate operation because of the specificity and the strong identity of the craft company.
In this context, this article tries to identify what the conditions of success of a buyout in the craft domain could be. Does the success of such an operation depend on the identity of the protagonists at stake? Of a good management of the process of buyout? What is the role of the environment?
An exploratory research led by means of nine monographs of recently bought companies, shows that, among the tracks stated previously, the alchemy taking place between the seller and the buyer appears as a dominating factor of this success and that the managerial competence of the buyer is essential in the development of the bought structure.
Resumen
La reanudación de la empresa artesanal constituye un objeto de investigación poco explorado y con todo muy digno de interés. Primero porque este sector cuenta cerca de 850 000 empresas en Francia y emplea un 10 % de la población activa. A continuación porque los problemas encontrados en el momento de su transmisión generan una tasa de mortalidad relativamente elevada. En efecto, este sector, por tradición más bien familiar, donde se considera a el hijo del empresario como el comprador natural de la empresa, se enfrenta, hoy más que ayer, a una importante falta de sucesores. Además transmitir a la empresa a una persona tercera es una operación delicada a causa de la especificidad y la fuerte identidad de la empresa artesanal.
En este contexto, este artículo intenta definir cuáles podrían ser las condiciones de éxito de una reanudación en el ámbito artesanal. ¿El éxito de tal operación depende de la identidad de los protagonistas en juego ? ¿De una buena gestión del proceso de reanudación ? ¿Cuál es el papel del medio ambiente ?
Una investigación exploratoria llevada con la ayuda de nueve monografías de empresas recogidas recientemente, muestra que, entre las pistas enunciadas anteriormente, la alquimia operándose entre el cesionista y el comprador de la empresa resulta como un factor preponderante de este éxito y que las competencias managériales del comprador son esenciales al desarrollo de la estructura recogida.
Zusammenfassung
Die Übernahme von handwerklichen Betrieben findet in der Forschung nur wenig Platz, obwohl das Thema von grossem Interesse ist. Dies vor allem, weil dieser Sektor in Frankreich etwa 850’000 Unternehmen zählt und rund 10% der Erwerbsbevölkerung beschäftigt. Aber auch, weil die Probleme, die oftmals bei der Nachfolgeregelung auftreten, vielfach das Ende des Betriebes bedeuten. In der Tat ist dieser Wirtschaftssektor geprägt von Familientraditionen, was vor allem bedeutet, dass der Sohn eines Unternehmers der zukünftige Geschäftsführer werden soll, trotz dieser familiären Tradition, fehlt es heute mehr denn je an valablen Nachfolgern für diese Betriebe. Die ausserfamiliäre Lösung, also das Unternehmen an Dritte zu übergeben, ist ein delikates Unterfangen, nicht zuletzt, wegen der starken familiären Identifikation des Betriebes wegen.
In diesem Zusammenhang und unter den bekannten Voraussetzungen, versucht der Artikel die Erfolgsfaktoren zu bestimmen, welche die Übernahme von handwerklichen Nachfolgeregelungen zum Gelingen bringen. Hängt der Erfolg einer solchen Operation von den beteiligten Personen ab ? Oder von einer guten Planung des Übernahmevorganges ? Und welche Rolle spielt das unmittelbare Umfeld ?
Eine Forschung, die mittels neun Einzeldarstellungen von Unternehmen durchgeführt wurde, hat unlängst gezeigt, dass das Verständnis – die Chemie – zwischen dem Übertragenden und dem Nachfolger ein ausschlaggebender Faktor für die erfolgreiche Nachfolgeregelung ist. Ebenso zeigt die Studie, dass die Führungsqualitäten des Nachfolgers weitgehend die Entwicklung des Nachfolgeprozesses bestimmen.
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Appendices
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