Journal of the Canadian Historical Association
Revue de la Société historique du Canada
Volume 14, Number 1, 2003
Table of contents (11 articles)
Halifax 2003
-
The 2003 Presidential Address of the CHA: The Mass Media in Canadian History: The Empire Day Broadcast of 1939
Mary Vipond
pp. 1–21
AbstractEN:
Since the seminal works of Harold Innis, communication has been a major theme in Canadian history and historiography. Internationally as well, scholars such as Benedict Anderson, Karl Deutsch and John B. Thompson have recognized the centrality of communication systems, particularly the mass media, to the development of the modern world. Unfortunately Canadian historians have not shown much interest in studying the mass media as a formative force in modern Canadian history. Data from the CHA's Register of Dissertations are used to demonstrate the paucity of graduate student research, especially about broadcasting, and some explanations for the neglect are proffered. The paper concludes with an examination of the CBC's Empire Day Broadcast, a central event of the Royal Tour of 1939. This case study demonstrates how one mass media institution worked to construct identity and evoke tradition. It illustrates some of the linkages between the history of the mass media and other current preoccupations of historians, including cultural history (especially the study of spectacles and commemorations) and imperial history (relationships within the British-North American world as World War II approached).
FR:
Depuis les travaux marquants de Harold Innis, la communication a été un thème majeur de l’histoire et de l’historiographie canadiennes. Sur le plan international, des chercheurs comme Benedict Anderson, Karl Deutsch et John B. Thompson ont reconnu le rôle central des réseaux de communication, et particulièrement des médias, dans le développement du monde contemporain. Malheureusement, les historiens canadiens n’ont pas été très attirés par l’étude des médias en tant qu’éléments formateurs de l’histoire canadienne contemporaine. L’auteure du présent article a compulsé le Répertoire des thèses en cours de la Société historique du Canada et constaté que très peu de recherches au niveau des études supérieures portent sur les médias, et encore moins sur la radio- et la télédiffusion. L’auteure offre quelques pistes d’explications pour ce manque d’intérêt. L’article se termine avec l’examen de la diffusion, par la CBC, d’une émission spéciale sur le jour de l’Empire, un événement clé de la Visite royale de 1939. Cette étude de cas démontre quels mécanismes la société de diffusion a utilisés pour construire une identité sociale et valoriser les traditions. Elle illustre aussi qu’à plusieurs égards l’histoire des médias rejoint d’autres thèmes actuellement en vogue chez les historiens, comme l’histoire culturelle (spécialement l’étude des commémorations et des spectacles à grand déploiement) et l’histoire impériale (les relations entre la Grande-Bretagne et l’Amérique du Nord à la veille de la Deuxième Guerre mondiale).
-
The Timeless African and the Versatile Indian in Seventeenth-Century Travelogues
Michel Duquet
pp. 23–44
AbstractEN:
The seventeenth century saw the early stages of significant trading on the west coast of Africa as well as the establishment of permanent settlements in North America by Dutch, French and English explorers, merchants, colonists and missionaries in a period marked by the imperial contest that had been set in motion on the heels of the discovery of America in 1492. The travelers who wrote about their voyages overseas described at length the natives they encountered on the two continents. The images of the North American Indian and of the African that emerged from these travel accounts were essentially the same whether they be of Dutch, French or English origin. The main characteristic in the descriptions of African native populations was its permanent condemnation while representations of the Indian were imbued with sentiments ranging from compassion, censure and admiration. The root causes for this dichotomy were the inhospitable and deadly (to Europeans) tropical environment of Africa’s West Coast and the growing knowledge of local societies that Europeans acquired in North America. The analysis of the contrasting images of natives on both sides of the Atlantic and the context within which they were produced are the focus of the paper.
FR:
Déclenchée par la découverte de l’Amérique en 1492, la course aux empires marqua l’histoire du XVIIe siècle. C’est pendant cette période que le commerce sur la côte occidentale de l’Afrique connaît un essor important et que des explorateurs, des marchands, des colons et des missionnaires hollandais, français et anglais établissent des colonies de peuplement permanentes en Amérique du Nord. Ceux de ces aventuriers qui firent un récit de leurs voyages ont décrit en détail les aborigènes rencontrés outre-mer. Que ces carnets de bord soient l’oeuvre de Hollandais, de Français ou d’Anglais, ils projettent tous essentiellement les mêmes représentations de l’Africain et de l’Indien d’Amérique du Nord. Si les descriptions des peuples aborigènes africains sont continuellement tissées de commentaires désapprobateurs, celles des autochtones nord-américains sont par contre empreintes de sentimentalisme alliant compassion, critique et admiration. Une des causes profondes de ce contraste d’attitudes serait d’ordre environnemental : rebutés par le climat tropical de l’Afrique de l’Ouest qu’ils jugeaient inhospitalier et meurtrier, les Européens auraient été conséquemment peu réceptifs au choc des cultures. Toutefois, ils auraient appris à mieux connaître les sociétés autochtones de l’Amérique du Nord. Le présent article propose des explications à cette différence de perception et analyse le contexte dans lequel les images d’aborigènes africains et nord-américains ont été façonnées.
-
Old World Conventions and New World Curiosities: North American Landscapes Through European Eyes
Helen Dewar
pp. 45–63
AbstractEN:
This paper examines the published accounts of three British travellers, Patrick Campbell (fl. c. 1765-1823), Isaac Weld (1774-1856), and George Heriot (1759-1839), to North America in the late eighteenth century. Focusing specifically on the travellers' scientific approaches to the natural landscape, it argues that they drew on eighteenth-century European scientific developments, including empirical observation, the evolution and instability of matter, and systems of classification, to facilitate their understanding of unfamiliar phenomena. The travellers' scientific observations revealed both an intellectual interest in the origin of landforms and a utilitarian view of wildlife and natural resources. Attracted to the novel and curious, the travellers' scientific speculations merged with initial aesthetic responses, highlighting a preoccupation with the power, spontaneity and magnitude of nature.
FR:
Le présent article examine les récits publiés de trois britanniques, Patrick Campbell (vers 1765-1823), Isaac Weld (1774-1856) et George Heriot (1759-1839), qui parcoururent l'Amérique du Nord à la fin du XVIIIe siècle. Il s'intéresse tout spécialement à la démarche scientifique suivie par ces trois voyageurs pour expliquer le paysage naturel. S'appuyant sur les progrès scientifiques de l'Europe du XVIIIe siècle, Campbell, Weld et Heriot ont eu recours à l’observation empirique, à la théorie de l’évolution et de l'instabilité de la matière, ainsi qu'aux classifications des animaux, minéraux et végétaux pour comprendre les phénomènes inconnus. Leurs observations scientifiques révèlent à la fois leur intérêt intellectuel pour les origines topographiques des territoires qu'ils traversaient et les vues utilitaires qu'ils avaient de la faune, de la flore et des ressources naturelles. Attirés par les nouveautés et les curiosités, les trois voyageurs avancent des hypothèses scientifiques mêlées à une première impression d'ordre esthétique qui trahissent leur obsession pour la puissance, la spontanéité et le gigantisme de la nature.
-
The Miíkmaq, Poor Settlers, and the Nova Scotia Fur Trade, 1783-1853
Julian Gwyn
pp. 65–91
AbstractEN:
Nova Scotia's fur trade has hitherto been overlooked. It was of small importance so long as hostilities dominated Nova Scotia until 1758-60. Once peace settled on the colony, and when the Mi'kmaq of Nova Scotia held a virtual monopoly on trapping, the trade remained of little consequence. The principal source of the harvested furs was neither Cape Breton nor peninsular Nova Scotia, but the upper Saint John River Valley in Maliseet territory, and much of it was exported to London via Boston. With the influx of loyalist refugees in the 1780s, the fur trade in what remained of Nova Scotia began in earnest. This view, based on an extensive examination of British Customs House records, is contrary to what previous historians have stated. Led by Nova Scotia's harvest of mink and fox, which represented, after 1810, between 20% and 25% of the annual exports from British North America to London, the colony's fur trade remained vigorous until the 1860s. Much of this increased production, exported from Halifax, resulted from the efforts of poor settlers, who successfully challenged the Native monopoly, as the Nova Scotia Mi'kmaq, from the 1780s, were pushed to the very brink of extinction as a people.
FR:
L'étude du commerce de la fourrure en Nouvelle-Écosse a jusqu'ici été négligée. Au départ, le développement de ce commerce a été entravé par les conflits qui ont ravagé la Nouvelle-Écosse jusque dans les années 1758-1760, mais il continua de piétiner, même une fois la colonie pacifiée, les Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse détenant alors un quasi-monopole sur le piégeage. Les principales régions de trappe ne se trouvaient ni au Cap-Breton ni dans la péninsule néo-écossaise, mais plutôt dans la vallée de la haute Saint-Jean, en territoire malécite, d'où l'on exportait la plupart des fourrures à Londres, via Boston. La traite de la fourrure dans ce qu'il restait de la Nouvelle-Écosse prit véritablement son essor avec l'afflux de réfugiés loyalistes dans les années 1780. Cette interprétation, fondée sur un examen exhaustif des archives de la British Customs House, contredit celle que les historiens ont toujours soutenue. Fleurons du commerce de la fourrure néo-écossais, qui demeura vigoureux jusque dans les années 1860, les peaux de visons et de renards levées en Nouvelle-Écosse représentèrent, après 1810, entre 20 et 25 % de l'ensemble des exportations annuelles de fourrures de l'Amérique du Nord britannique vers Londres. Cette hausse de production, exportée à partir de Halifax, était attribuable en grande partie au travail de colons nécessiteux, qui avaient réussi à briser le monopole des Autochtones ; c'est ainsi qu'à partir des années 1780, le peuple des Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse fut poussé au bord de l'extinction.
-
How to Read Aboriginal Legal Texts From Upper Canada
Mark D. Walters
pp. 93–116
AbstractEN:
In this article the author considers the interpretive problems that arise when trying to read legal texts produced by aboriginal communities in mid-nineteenth colonial Canada. Using a code of laws enacted by the Credit River Mississaugas in 1830 as an example, he explores how written aboriginal laws from this time period appear to deviate from today’s judicial notion of aboriginal law as ancient, oral and customary in nature. The author suggests that aboriginal legal texts from the mid-nineteenth century may be read in four competing ways, which he labels as legal-historical, indigenist, ethnohistorical, and legal-constitutional. The author concludes that each of these methods of interpretation may offer valid insights into the role of law within aboriginal communities historically and today.
FR:
L’auteur se penche ici sur les problèmes d’interprétation que soulève la lecture de documents juridiques produits par les collectivités autochtones dans le Canada colonial du milieu du XIXe siècle. Prenant pour exemple le code promulgué par les Mississaugas de la rivière du Crédit en 1830, il analyse comment les lois écrites autochtones de cette époque semblent s’écarter de la notion judiciaire contemporaine, qui présente la loi autochtone comme étant par nature une loi ancienne, orale et fondée sur la coutume. L’auteur suggère que les textes juridiques autochtones du milieu du XIXe siècle peuvent être interprétés de quatre façons différentes, qu’il qualifie « d’historico-légale », « d’indigéniste », « d’ethnohistorique » et « de juridico-constitutionnelle ». L’auteur conclut que chacune de ces méthodes d’interprétation peut offrir des points de vue pertinents sur le rôle de la loi dans les communautés autochtones d’autrefois et d’aujourd’hui.
-
A Tocqueville For the North? André Siegfried and Canada
Sean Kennedy
pp. 117–136
AbstractEN:
This paper argues that André Siegfried’s writings on Canada played a critical role in shaping his vision of French national identity. Siegfried’s studies of Canada have long been praised for their insight, but recent scholarship has emphasized his role in promoting both anti-Americanism and an exclusionary vision of what it meant to be French during the first half of the twentieth century. For Siegfried, Canada represented a site of managed contestation between British and French culture but also an early example of the deleterious effects of Americanization. His problematic view of French Canada as essentially conservative and unchanging in the face of such challenges reinforced his conviction that France itself should remain true to “traditional” values. The exclusionary implications of his ideas were most evident when Siegfried appeared to accommodate himself to the Vichy regime, but they also persisted after the Second World War.
FR:
C’est en écrivant ses textes sur le Canada qu’André Siegfried aurait élaboré sa vision de l’identité nationale française. Bien que l’on ait toujours apprécié la perspicacité de ses écrits, de récentes recherches ont fait ressortir que Siegfried aurait encouragé l’antiaméricanisme et défendu une vision restrictive de ce que signifiait être un Français au cours de la première moitié du XXe siècle. À ses yeux, le Canada constituait un terrain où s’affrontaient, de façon encadrée, les cultures britannique et française ; mais le Canada représentait aussi un des premiers exemples de pays victime des effets pervers de l’américanisation. Pour André Siegfried, le Canada français était une société essentiellement conservatrice et immuable, caractéristiques qui lui avaient permis de survivre au combat culturel et de résister à l’influence néfaste des États-Unis. Ce raisonnement problématique le convainquit que la France devait elle-même rester fidèle à ses valeurs « traditionnelles ». On vit clairement où pouvaient mener de telles idées, qui continuèrent d’ailleurs d’avoir cours après la Deuxième Guerre mondiale, lorsqu’André Siegfried sembla s’accommoder du gouvernement de Vichy.
-
“To the Interests and Conscience of the Great Mass of the Community:” The Evolution of Temperance Societies in Nineteenth-Century Central Canada
Darren Ferry
pp. 137–163
AbstractEN:
The resilience of nineteenth-century temperance societies as a cultural force in central Canada is a testament to their adaptability towards shifting societal trends, as well as their ability to utilize diverse strategies in the war against the liquor traffic. And yet the inclusive appeal of these organizations among all members of the community masked the conflicts and contentions found within the temperance movement. Pre-Confederation temperance societies established a large constituency of support culled from middle-class evangelicals and the skilled working class, although the measured withdrawal from the benefit system of mutual aid eroded the enthusiasm of skilled workers for temperance societies. However, the sectarian and political turmoil from within temperance associations clearly resulted in the irrelevance of temperance societies by mid-century. While temperance societies experienced a marked escalation in influence by the last two decades of the nineteenth century, a divergent approach taken by rural and urban temperance advocates in relation to legislative prohibition led to more discord and disagreements over the ultimate direction of the temperance movement. The openness of late nineteenth-century temperance societies was once again exposed as empty rhetoric, as the spectre of prohibition became a political hurdle too strong for a divided temperance community to overcome.
FR:
Considérées comme une force culturelle dans le Canada central, les sociétés de tempérance du XIXe siècle surent faire preuve de souplesse en s’ajustant aux fluctuations des tendances sociales et en recourant adroitement à diverses stratégies pour mener à bien leur guerre contre le trafic d’alcool. Toutefois, l’approbation générale que recueillaient ces organisations auprès de l’ensemble de la collectivité masquait en fait les querelles intestines qui divisaient le mouvement antialcoolique. Les sociétés de tempérance d’avant la Confédération bénéficiaient largement du soutien de la classe moyenne évangélique et du milieu des travailleurs qualifiés, quoiqu’elles aient sapé la confiance de ces derniers après avoir mis fin au programme de secours mutuel. Secouées par les agitations sectaires et politiques, les associations de tempérance perdirent clairement de leur pertinence au milieu du siècle. Elles regagnèrent une influence de plus en plus importante au cours des deux dernières décennies du XIXe siècle ; mais là aussi, des divergences d’opinion entre prohibitionnistes ruraux et urbains au sujet de la réglementation de la prohibition débouchèrent sur d’autres dissensions et désaccords sur la finalité du mouvement antialcoolique. L’apparente largeur d’esprit dont firent preuve les sociétés de tempérance à la fin du XIXe siècle fut encore une fois qualifiée de discours creux ; incapable d’unir ses forces, le mouvement prohibitionniste n’eut plus l’élan nécessaire pour renverser l’obstacle politique qu’était devenu le spectre de la prohibition.
-
The Road to Terrace Bank: Land Capitalization, Public Space, and the Redpath Family Home, 1837-1861
Roderick Macleod
pp. 165–192
AbstractEN:
The efforts of nineteenth-century Montreal land developer John Redpath to subdivide his country estate into residential lots for the city's rising middle class were marked by a shrewd sense of marketing and a keen understanding of the political climate – but they were also strongly determined by the Redpath family's need for status and comfort. Both qualities were provided by Terrace Bank, the house at the centre of the estate, and both would only increase with the creation of a middle-class suburb around it on the slopes of Mount Royal. As a result, the Redpath family home, and the additional homes built nearby for members of the extended Redpath family, influenced all stages of the planning and subdivision process, which met with great success over the course of the 1840s. In its use of personal correspondence, notarial documents, plans, the census, and cemetery records, this paper brings together elements of city planning, political and social history, and family history in order to provide a nuanced picture of how the nineteenth-century built environment was shaped and how we should read pubic space.
FR:
Le promoteur immobilier montréalais John Redpath entreprit au XIXe siècle de subdiviser ses terres en lots résidentiels destinés à la nouvelle classe moyenne de la ville. Redpath montrait qu’il avait de fines antennes politiques et un sens aigu du marketing ; cependant, ses démarches avaient surtout pour but de consolider le statut social de la famille Redpath et de hausser son niveau de vie, l’un et l’autre de ces objectifs ayant déjà pour assise Terrace Bank, la maison au coeur du domaine familial. Seul moyen de gravir les échelons supérieurs : établir une banlieue pour la classe moyenne autour de ce domaine, sur les flancs du mont Royal. C’est pourquoi toutes les étapes de la planification et du lotissement furent déterminées par l’emplacement de la résidence de la famille Redpath et des autres maisons avoisinantes construites pour les membres de la famille élargie des Redpath. Ce projet d’aménagement foncier fut couronné de succès au cours des années 1840. Basé sur la consultation de correspondance privée, de documents notariés, de plans, de recensements et d’archives de cimetière, le présent article emprunte à l’urbanisme, à l’histoire politique et sociale ainsi qu’à l’histoire de la famille pour expliquer de façon nuancée la formation de l’environnement bâti au XIXe siècle, et pour nous enseigner la manière d’interpréter l’espace public.
-
“Fraught With All Sorts of Dangers:” Church, State, Politics, and the United Church of Canada Act, 1924
Ross D. Fair
pp. 193–230
AbstractEN:
“Fraught With All Sorts of Dangers” examines how the uniquely fragmented Dominion Parliament of 1924 handled Bill 47, An Act incorporating the United Church of Canada. It offers fresh insight into the issue of Church Union in Canada by exploring how a religiously and politically charged private member's bill forced federal politicians to consider the relationship between church and state in Canada, dredged up old divisions between English-speaking Protestants and French-speaking Roman Catholics, raised questions about the limits of federal and provincial jurisdictions and, at times, challenged parliamentary procedure. The paper explores the ways in which the Liberal government of William Lyon Mackenzie King attempted to avoid many of the controversies of the issue, ones which would later inflict political consequences upon Arthur Meighen and his opposition Conservative Party. Following public protests on Parliament Hill, the scale of which had never been witnessed, and following several lengthy, religiously infused debates in the House of Commons, Bill 47 was passed into law. Although the Church Union issue had raised many uncomfortable questions regarding the interaction of church and state, in the end, the interests of political expediency left most questions unresolved.
FR:
« Fraught With All Sorts of Dangers » s’intéresse à la façon dont le Parlement du Dominion de 1924, alors très fragmentaire, s’est occupé du Projet de loi 47 Loi incorporant l’Église unie du Canada. Cette étude offre une perspective nouvelle en ce qui a trait à l’union des églises au Canada en explorant comment un projet de loi privé, empreint d’enjeux religieux et politiques, a obligé les politiciens fédéraux à considérer le lien entre l’Église et l’État au Canada, a fait remonter à la surface les vieilles querelles entre les protestants de langue anglaise et les catholiques romains de langue française, a remis en question les frontières des juridictions fédérale et provinciales et a défié les procédures du système parlementaire. Cette étude démontre également comment le gouvernement libéral de William Lyon Mackenzie King a tenté d’éviter la polémique liée à ce projet de loi et l’impact qu’il a eu sur le parti conservateur de Arthur Meighen, alors dans l’opposition. À la suite de manifestations publiques sur la colline du parlement, manifestations dont l’ampleur dépassait largement ce qui était jusqu’alors connu, et de plusieurs longs débats, imprégnés d’effluves religieuses, à la chambre des communes, le projet de loi 47 fût ratifié. Bien que le sujet de l’union des églises ait soulevé des questions délicates quant à l’interaction entre l’Église et l’État, il n’en demeure pas moins que la plupart des questions restèrent sans réponse, et ce en raison des intérêts politiques plutôt expéditifs.
-
“Rescue Our Family From a Living Death:” Refugee Professors and the Canadian Society for the Protection of Science and Learning at the University of Toronto, 1935-1946
Paul Stortz
pp. 231–261
AbstractEN:
Throughout the 1930s into the early 1940s, the University of Toronto was inundated with desperate letters for succor from European professors who were persecuted under Nazism. Many of the stories in these appeals outlined life and death situations. The university responded by hiring some of these professors, but vigorous debate erupted with the establishment of the Canadian Society for the Protection of Science of Learning in 1939. The Toronto Society, the most influential of the other, more smaller Societies in Canada, was struck as an organization to place refugee professors in Canadian universities. It is an excellent case study in analyzing the socio-economic, political, and intellectual responses to a humanitarian disaster. The Society brought to the fore the spectre of racism and anti-Semitism in various academic and social communities in Canada, and further supported the historical argument that the Immigration Branch in Ottawa had particular, oppositional agendas in dealing with refugees of particular ethnicities and cultures. The Society highlighted the tensions of altruism and practicality, accommodation versus discrimination, and intellectualism overwhelmed in a oft-times hostile anti-intellectual and defensive society. The rapid failure of the Society demonstrated that strategies used by Canadian professors to offer safe harbour for their fleeing European counterparts were far too powerless in the fight against entrenched beliefs and conformist understandings in higher education and society as a whole.
FR:
Tout au long des années 1930 et jusqu’au début des années 1940, l’université de Toronto a été inondée de lettres désespérées d’appel au secours provenant de professeurs européens persécutés par le nazisme. Nombre d’entre eux expliquaient qu’ils se trouvaient dans une situation de vie ou de mort. L’université répondit à ces cris de détresse en engageant quelques-uns de ces professeurs, mais de vigoureux débats éclatèrent lors de la fondation, en 1939, de la Canadian Society for the Protection of Science of Learning (CSPSL). La section torontoise de cette organisation, la plus influente et la plus importante des autres sections canadiennes, fut investie du rôle de placer les professeurs réfugiés dans les universités canadiennes. En étudiant le cas de la CSPSL, Paul Stortz analyse comment une collectivité réagit sur le plan socio-économique, politique et intellectuel lorsqu’une catastrophe frappe l’humanité. La CSPSL révéla que le spectre du racisme et de l’antisémitisme hantait divers milieux universitaires et sociaux au Canada ; elle fournit des arguments aux historiens qui soutenaient que la Direction de l’immigration à Ottawa appliquait des mesures discriminatoires envers des réfugiés de certaines cultures et origines ethniques. Elle traça le portrait d’une société canadienne tiraillée entre altruisme et réalité pratique, entre attitude de compromis et discrimination, une société souvent sur la défensive et hostile à l’intellectualisme, qui avait donc peu d’emprise sur elle. La CSPSL fut rapidement vouée à l’échec, les moyens mis en oeuvre par les professeurs canadiens pour offrir un refuge à leurs collègues européens en fuite se heurtant aux préjugés tenaces et au conformisme du milieu de l’enseignement supérieur et de la société dans son ensemble.