FR:
Dans cet article, je propose d’examiner en quoi la Révolution tranquille peut être considérée comme une révolution configurationnelle. Je présente en première partie quelques explications sociologiques de la Révolution tranquille. Malgré des modes explicatifs différents, la plupart des sociologues qui s’inscrivent dans l’une ou l’autre des tendances reprennent l’idée de décalage entre le culturel, l’économique et le politique, comme si le corps ne suivait plus l’esprit. L’idée de décalage ou de distance implique une autonomisation des représentations par rapport aux activités (économique, politique, religieuse, etc.), de même qu’une autonomisation des représentations par rapport à la matérialité langagière qui n’a d’autre fondement que d’être le reflet du réel ou une illusion, et non d’en être constitutif. Je propose en deuxième partie d’appréhender la Révolution tranquille par l’étude nécessaire de la consistance du discours, afin de montrer les fondements et les limites des différents points de vue sur la Révolution tranquille. L’article présenté ici est bien plus une réflexion générale sur le changement qu’une étude de la « vraie nature » de la Révolution tranquille et un recensement exhaustif de la production sociologique.
EN:
In this paper, I propose to understand the Quiet Revolution as a configurational revolution. In the first part, I present some sociological explanations of the Quiet Revolution. In spite of different explanatory modes, most sociologists who subscribe to one or the other tendency adopt the idea of a gap between the cultural, the economic and the political, as if the body no longer followed the mind. The idea of shift or distance implies an autonomization of the representations in relation to the activities (economic, political, religious, etc.), as well as an autonomization of the representations in relation to the materiality of language, which has no other foundation than to be the reflection of reality or an illusion, and not to be constitutive of it. I propose in the second part to apprehend the Quiet Revolution by the necessary study of the consistency of the discourse, in order to show the foundations and the limits of the various points of view on the Quiet Revolution. The article presented here is more a general reflection on change than a study of the “true nature” of the Quiet Revolution and an exhaustive survey of sociological production.