Perspectives

Retour sur la création de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiquesEntretien avec Rodrigue Landry et Yvon Fontaine[Record]

  • Éric Forgues and
  • Jason Luckerhoff

Éric Forgues, directeur de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, et Jason Luckerhoff, directeur de la revue Minorités linguistiques et société/Linguistic Minorities and Society, ont rencontré Rodrigue Landry et Yvon Fontaine dans le cadre du 20e anniversaire de l’Institut et du 10e anniversaire de la revue. Les travaux de Rodrigue Landry portent sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire et contribuent à la compréhension des facteurs qui assurent leur vitalité sociolinguistique. Il est titulaire d’un doctorat en psychologie éducationnelle de l’Université du Wisconsin et a été professeur de psychologie éducationnelle à la Faculté des sciences de l’éducation de Moncton de 1975 à 2002, dont il fut le doyen de 1992 à 2002. Il a fondé le Centre de recherche et de développement en éducation de l’Université de Moncton, qu’il a dirigé de 1989 à 1991. Il a dirigé pendant dix ans l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (2002-2012). Professeur émérite en éducation (2015) de l’Université de Moncton, il a reçu, entre autres, le Prix de mérite (2013), plus haute distinction de l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB), et le prix Boréal (2012) par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada « en reconnaissance de son immense contribution à une meilleure compréhension de la réalité des francophones vivant en situation minoritaire ». Yvon Fontaine est titulaire d’un baccalauréat en droit et d’un baccalauréat en sciences sociales de l’Université de Moncton en plus d’une maîtrise en droit de l’Université de Toronto. Il a aussi suivi des cours de science politique à l’Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Il a été professeur de droit à l’Université de Moncton, vice-doyen, doyen, vice-recteur à l’enseignement et à la recherche et recteur de l’Université de Moncton de 2000 à 2012. Yvon Fontaine a aussi assuré la présidence de l’Agence universitaire de la francophonie de 2009 à 2013. Il a reçu le titre de « Juriste francophone de l’année » en 1993 et a été décoré de l’Ordre de la Pléiade par l’Association internationale des parlementaires de langue française en 1994. Il a également été nommé Chevalier des arts et des lettres par la France en 2004, dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire de la fondation de l’Acadie. Il a reçu des doctorats honoris causa de l’Université de Poitiers (2007), de l’Université de Nantes (2012) et de l’Université Jean-Moulin (2012). En 2001, le gouvernement canadien prend le temps d’insérer dans le budget une ou deux phrases annonçant ce financement, qui faisait suite à une lettre que j’avais adressée aux autorités compétentes au gouvernement fédéral dans laquelle je demandais la création d’un institut de recherche sur les minorités linguistiques. Cela découlait de la publication d’un rapport du commissaire aux langues officielles à la fin des années 1990 qui s’était montré très sévère à l’égard du gouvernement (Commissariat aux langues officielles, 1998). Ma démarche, dont il reste une trace dans les archives, a eu une certaine importance. Spécialement du fait que le rapport soulignait, dans tout le processus de restructuration de l’appareil gouvernemental, que le gouvernement n’avait pas tenu compte de la réalité des minorités linguistiques ni de la Loi sur les langues officielles. Alors, le gouvernement s’était trouvé dans l’embarras, d’où la décision de créer un groupe de travail sur les transformations gouvernementales et les langues officielles. Quand on m’a approché pour être membre du groupe de travail – je crois que j’étais encore vice-recteur –, on m’avait dit que le groupe compterait cinq ou six membres et on m’avait demandé si je souhaitais en faire partie. J’avais alors consulté …

Appendices