Abstracts
Résumé
Cet article soumet la thèse selon laquelle les théories de la reconnaissance représentent un outil essentiel de la justice transitionnelle dans la mesure où elles formalisent des demandes morales dont les théories de la justice classique ne sauraient rendre compte de manière adéquate. Après avoir examiné les exigences fondamentales de la justice transitionnelle, dans le cadre des transitions faisant suite à des guerres civiles, cet article expose de quelle manière les théories de la reconnaissance sont à même de rendre compte des divers niveaux de responsabilité, collective et individuelle, propres aux contextes transitionnels.
Abstract
The present article defends the thesis that theories of recognition are an essential part of transitional justice, due to the way they formalize moral demands that classical theories of justice cannot address adequately. Having examined the fundamental requirements of transitional justice within the framework of postwar justice, the article then explains how theories of recognition help to theorize the different levels of collective and individual responsibilities that are proper to transitional contexts.
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Appendices
Notes
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[1]
Jon Elster, 2004, Closing the Books. Transitional Justice in Historical Perspective, Cambridge, Cambridge University Press.
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[2]
Voir également sur cette question Noel Calhoun, 2004, Dilemmas of Justice in Eastern Europe’s Democractic Transition, New York, Palgrave MacMillan (en particulier les chap. I et II).
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[3]
Elster, Closing the Books…, p. 83 et 260-271. Pour une thèse défendant au contraire l’importance politique des grands procès, par exemple en France le procès Papon, voir le livre important de Mark Osiel, 2006 [éd. originale 1997], Juger les crimes de masse. La mémoire collective et le droit [trad. fr. J.-L. Fidel], Paris, Seuil.
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[4]
Charles Taylor, 1997, « La politique de reconnaissance », dans Multiculturalisme et démocratie, Paris, Champs-Flammarion, p. 41-99.
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[5]
Axel Honneth, 1998, « Democracy as Reflexive Cooperation. John Dewey and the Theory of Democracy Today », Political Theory, vol. 26, no 6, p. 736-783.
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[6]
Simon Thompson, 2006, The Political Theory of Recognition. A Critical Introduction, Cambridge, Polity Press, p. 136.
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[7]
Christian Nadeau, 2009, « Justice transitionnelle et théories de la reconnaissance », dans La reconnaissance aujourd’hui, sous la dir. de Christian Lazzeri et Alain Caillé, Paris, CNRS Éditions (Centre national de la recherche scientifique).
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[8]
Taylor, « La politique de reconnaissance », op. cit.
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[9]
Thompson, The Political Theory of Recognition, p. 142.
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[10]
Nadeau, 2009, « Justice transitionnelle et théories de la reconnaissance », p. 115-142.
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[11]
À ce sujet, voir les travaux d’Eric Stover, 2005, The Witnesses. War Crimes and the Promises of Justice in The Hague, Philadelphia, University of Pennsylvania Press ; et d’Eric Stover et Harvey M. Weinstein, 2004, My Neighbor, My Ennemy. Justice and Community in the Aftermath of Mass Atrocity, Cambridge, Cambridge University Press.
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[12]
FARC : Forces armées révolutionnaires de Colombie ; ELN : Armée nationale de libération ; AUC : Forces unifiées d’autodéfense de Colombie.
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[13]
Depuis le début des années 1960, le conflit oppose le gouvernement colombien aux groupes d’extrême-gauche, dont au premier rang les FARC et l’ELN. En réponse aux actions de ces groupes, des milices d’extrême-droite se sont formées, dont les AUC.
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[14]
Aude-Sophie Rodella, 2003, « L’expérience hybride de la Sierra Leone : De la Cour spéciale à la commission Vérité et Réconciliation et au-delà », Politique Africaine, vol. 92, p. 56-75 ; William Schabas, 2003, « The Relationship Between Truth Commissions and International Courts :?The Case of Sierra Leone », Human Rights Quarterly, vol. 25 no 4, p. 1035-1066.
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[15]
Carlos S. Nino, 1996, Radical Evil on Trial, New Haven (CT), Yale University Press.
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[16]
Osiel, Juger les crimes de masse…, p. 86.
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[17]
Id., p. 87.