Recensions

Pascal Delwit, La vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Belgique, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2009, 360 p.[Record]

  • Louise Fontaine

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Ce livre est un ouvrage de référence presque incontournable pour toute personne intéressée par la vie politique en Belgique. Il est offert dans un format pratique muni d’une table des matières très détaillée. Six chapitres charpentent le livre. L’auteur, qui a déjà publié sur ce sujet, présente de nombreux détails historiques et contemporains sur la réalité politique belge. Les sources documentaires qu’il utilise sont nombreuses, variées, récentes et publiées tantôt en français ou en anglais, tantôt en néerlandais. Voyons maintenant comment Pascal Delwit construit son argumentaire. Dans son introduction, Delwit parle de la crise politique de 2007, mais on peut presque aussitôt l’appliquer à la situation qui prévaut au sein du gouvernement fédéral depuis juin 2010. Ce livre nous éclaire donc sur ce qui se passe encore aujourd’hui en Belgique. L’auteur annonce que son texte s’articule autour de trois axes d’analyse : le système politique belge, son cadre institutionnel et les partis politiques. Il analyse ces trois dimensions en proposant le découpage historique suivant : de 1831 à 1893, de 1894 à 1945, de 1946 à 1965 et de 1965 à aujourd’hui. Au fil du temps, on observe que la Belgique est passée d’un bipartisme à un multipartisme « fort » et « extrême » (p. 9). Le chapitre I énumère les principaux enjeux entourant la formation du royaume de Belgique vers 1830. Le chapitre suivant présente les bases de la construction d’un État belge. En établissant ce cadre politico-institutionnel, le rôle clé du roi au sein du royaume est précisé. L’émergence du Parti libéral en 1846, qui sera suivie quelques années plus tard de la naissance d’un Parti catholique, engendre une « confrontation bipartisane » qui se poursuivra de 1848 à 1894 (p. 25). L’auteur identifie des enjeux du dix-neuvième siècle ; par exemple, c’est en 1846 qu’on a procédé à une « première évaluation du poids et de la répartition des langues en Belgique » (p. 37). Il nous explique pertinemment les conséquences de cette action : « Sous l’angle législatif, l’unilinguisme officiel total de l’État belge est battu en brèche à la fin du dix-neuvième siècle. En août 1873, le néerlandais est introduit en matière judiciaire […] En d’autres termes, préciser où s’appliquent l’unilinguisme francophone et le bilinguisme en Flandre. La notion de frontière linguistique est en germe. » (p. 39) Le chapitre III caractérise une époque associée à la révolution industrielle et au développement économique de la Belgique. Ce phénomène se vit à des rythmes différents dans le sud par rapport au nord du pays. L’auteur dresse un bilan des législations relatives au monde du travail au tournant du vingtième siècle (p. 48). Cette mise en contexte nous apprend les conditions entourant la naissance du Parti ouvrier belge (p. 49) ainsi que des débuts d’un Parti socialiste flamand et brabançon (p. 50). L’obtention du droit de vote (p. 54) et les débuts de la « pilarisation » en Belgique représentent deux faits historiques d’importance (p. 60). Ce chapitre couvre une période historique ponctuée de plusieurs événements de taille. Pensons à ce qui a entouré la Première Guerre mondiale et à ses conséquences sur les plans social, syndical et politique. L’entre-deux-guerres a aussi marqué la vie politique belge, car il y a eu « ouverture » et « diversification du paysage politique ». « Des familles politiques naissent et croissent tandis que d’autres sortent de la marginalité » (p. 83). Plusieurs tableaux aident à saisir la mouvance de ces diverses formations politiques qui se transforment. Le chapitre IV, qui a pour titre « 1944-1965 : le bipartisme imparfait » (p. 105-150), expose quatre idées principales. La première …