Abstracts
Résumé
À travers Jules Lechevalier, personnage largement méconnu de l'histoire de l'économie sociale, nous avons cherché à comprendre comment la transition se produit entre une oeuvre théorique et une oeuvre pratique. Jusqu'à présent, la plupart des travaux sur l'économie sociale se sont essentiellement intéressés soit aux pensées des théoriciens, soit aux institutions associatives et coopératives, comme s'il n'existait pas de rétroaction entre le projet pensé et le projet pratiqué. Jules Lechevalier, qui a côtoyé Enfantin, Fourier et Proudhon, n'a cessé de confronter à la réalité les théories sociales et politiques les plus audacieuses de ses contemporains. En laissant des traces éparses dans les archives, ce foisonnement n'a pas retenu l'attention des historiens. Pourtant, cet infatigable « organisateur de travail » a notamment adjoint des syndicats de la consommation et de la production à la Banque du peuple de Proudhon, vaste projet mutualiste et coopératif dont le programme préfigurait la mise en place de l'Etat-providence français bâti sur la sécurité sociale.
Abstract
This article examines the relationship between theory and practice in the work of Jules Lechevalier, a little known figure in the history of the social economy. Until now, most of the literature on the social economy has been mainly concerned either with the ideas of theorists or with nonprofit and cooperative organizations, as if theory and practice were unconnected. Jules Lechevalier, who was a contemporary of Enfantin, Fourier and Proudhon, constantly tested their boldest social and political theories against reality. Scattered traces have been left in the archives, but his prolific work has not attracted the attention of historians. However, this tireless “ork organizer” had in particular added consumer and producer unions to Proudhon's People's Bank, a vast mutualist and cooperative project that was a precursor of the French welfare state based on social security.
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