Abstracts
Résumé
Les critiques semblent ne pas avoir encore remarqué comment l’élégie « Wyatt Resteth Here » (1542) de Henry Howard, comte de Surrey, illustre une relation importante entre la poésie et le rituel religieux dans l’Angleterre des débuts de la modernité. L’auteur propose qu’en créant un modèle funéraire pour la commémoration de Thomas Wyatt, Surrey profite de l’intérêt populaire pour les questions théologiques portant sur les fins dernières (mort, jugement, paradis, enfer) et qui a connu un regain dans les années 1520 et 1530, suite aux publications de Sir Thomas More, William Tyndale et de leurs collègues. L’auteur montre comment Surrey donne à ses lecteurs la possibilité d’assister à un service funéraire imaginaire en l’honneur de Wyatt. Ces lecteurs se rassemblent, forment une communauté à travers l’Angleterre, et portent le deuil pour la personne dont le corps est présent dans le poème. De plus, Surrey utilise l’aspect communautaire de la mort de Wyatt pour faire voir à ses lecteurs l’importante crise de l’identité nationale par la perte de la vertu anglaise. La mort de Wyatt entre en relation d’analogie avec la disparition de cette vertu, qui a souffert sous le règne tyrannique d’Henri VIII. Surrey identifie la poésie comme source de restauration nationale, en raison de sa capacité à commémorer le passé, offrir une autre vision de la réalité, et à redonner aux lecteurs les outils pour repenser leur monde conformément à cette vision.
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