Special Issue, June 2016 La doctrine Gérin-Lajoie : 50 ans d’actions internationales du Québec Guest-edited by Stéphane Paquin and Annie Chaloux
Table of contents (14 articles)
Études
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L’APPROBATION DES ENGAGEMENTS INTERNATIONAUX IMPORTANTS DU QUÉBEC : LA NOUVELLE DIMENSION PARLEMENTAIRE À LA DOCTRINE GÉRIN-LAJOIE
Daniel Turp
pp. 9–39
AbstractFR:
La doctrine Gérin-Lajoie a bien servi le Québec. Depuis sa formulation en 1965, le gouvernement du Québec a appliqué cette doctrine pour assumer de engagements internationaux et assurer sa représentation extérieure, tant auprès États et qu’au sein des organisations internationales. Ces actions ont fait du Québec un acteur dynamique sur la scène mondiale. Le prolongement international des compétences internes du Québec sur laquelle se fonde cette doctrine a également conduit à la création d’un ministère des Relations internationales qui coordonne l’action internationale du Québec. Depuis 2002, la doctrine Gérin-Lajoie s’est vue conférer une dimension parlementaire à travers le processus d’approbation des engagements internationaux importants du Québec. La Loi sur le ministère des Relations internationales définit un « engagement international important » comme un accord international exigeant, pour sa mise en oeuvre par le Québec, l’adoption d’une loi ou de la prise d’un règlement, l’imposition d’une taxe ou l’acceptation d’un obligation financière importante, concernant les droits de la personne ou le commerce international ou devant être déposé à l’Assemblée nationale. Parmi les nombreux accords internationaux qui lient aujourd’hui le Québec, 54 ont été considérés comme "importants" et ont été déposés à l’Assemblée nationale du Québec. Ils ont, sauf dans deux cas, été approuvés par ses membres. Dans la grande majorité des cas, l’approbation a été donnée par un vote unanime. Cette nouvelle pratique révèle cependant quelques lacunes liées au retard et au calendrier d’approbation. Alors que le Canada ne prévoit pas d’approbation parlementaire pour ses engagements internationaux importants, cette nouvelle dimension parlementaire de la doctrine Gérin-Lajoie contribue à une véritable démocratisation du processus par lequel le Québec se déclare lié par les engagements internationaux importants. L’Assemblée nationale assume ainsi, et d’une façon nouvelle, son rôle de dépositaire des droits et des pouvoirs historiques et inaliénables du peuple du Québec.
EN:
The Gérin-Lajoie doctrine has well served Quebec. Since its formulation in 1965, the Quebec government has applied such doctrine in entering into international agreements and assuring its external representation, both in States and within international organizations. These actions have made Québec into a dynamic actor on the world stage. The international extension of its domestic jurisidction on which this doctrine is based has aslo led to the establishment of a Ministry of International Relations which coordinates Québec’s international action. Since 2002, the Gérin-Lajoie doctrine has been given a parliamentary dimension through the approval process of important international commitments of Quebec. The Act respecting the ministère des Relations internationales defines an “important international commitment” as an international agreement which requires, for its implementation by Québec, the passing of an Act or the making of a regulation, the imposition of a tax or the acceptance of an important financial obligation, concerns human rights and freedoms, concerns international trade or should be tabled in the National Assembly. Among the numerous international agreements that now bind Québec, 54 have been considered to be ‘’important‘’ and have been tabled in the Québec’s National Assembly. They have, except in two cases, been approved its by members. In the great majority of cases, approval was given by an unanimous vote. This new practice reveals however some shortcomings related to the delay and timing of the approval. Whereas Canada does not provide for a parliamentary approval of important international committments, this new parliamentary dimension of the Gérin-Lajoie doctrine meaningfully contributes to a real democratization of the process by which Quebec declares itself bound by important international commitments. The National Assembly is thus assuming in an new fashion its role as a guardian of the historical and inalienable rights and powers of the people of Quebec.
ES:
La doctrina Gérin-Lajoie ha servido bien a Quebec. Desde su formulación en 1965, el gobierno de Quebec ha aplicado dicha doctrina en la celebración de acuerdos internacionales y asegurar su representación en el exterior, tanto en los Estados y dentro de las organizaciones internacionales. Estas acciones han hecho de Québec un actor dinámico en el escenario mundial. La extensión internacional de su competencia interna en la que se basa esta doctrina, ha llevado igualmente a la creación de un Ministerio de Relaciones Internacionales, que coordina la acción internacional de Québec. Desde 2002, la doctrina Gérin-Lajoie se le ha dado una dimensión parlamentaria a través del proceso de aprobación de importantes compromisos internacionales de Quebec. La Ley sobre el Ministerio de Relaciones Internacionales define un "compromiso internacional importante" como un acuerdo internacional que requiere, para su aplicación por Québec, la aprobación de una ley o de la realización de un reglamento, la imposición de un impuesto o la aceptación de una obligación financiera importante, concerniente a los derechos y libertades humanos, concerniente al comercio internacional o debe ser presentado en la Asamblea Nacional. Entre los numerosos acuerdos internacionales que vinculan a Québec, 54 han sido considerados como ''importante'' y se han presentado en la Asamblea Nacional del Quebec. Ellos han sido, excepto en dos casos, aprobados por sus miembros. En la gran mayoría de los casos, se aprobó por un voto unánime. Esta nueva práctica revela sin embargo, algunos inconvenientes relacionados con la demora y el momento de la aprobación. Mientras que Canadá no prevé una aprobación parlamentaria de importantes compromisos internacionales, esta nueva dimensión parlamentaria de la doctrina Gérin-Lajoie contribuye de manera significativa a una democratización real del proceso mediante el cual declara Quebec obligado por importantes compromisos internacionales. La Asamblea Nacional está asumiendo de este modo en una nueva forma su papel como guardián de los derechos históricos e inalienables y de los poderes de la población de Quebec.
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LA SIGNATURE DE L’ENTENTE FRANCO-QUÉBÉCOISE DE COOPÉRATION EN ÉDUCATION DU 27 FÉVRIER 1965
Samy Mesli
pp. 41–65
AbstractFR:
Cet article retrace l’historique des négociations qui ont conduit à la signature, le 27 février 1965, de l’entente franco-québécoise de coopération dans le domaine de l’éducation. Après avoir examiné la création des programmes d’échanges avec l’École nationale d’administration (ÉNA) et l’Association pour l’organisation des stages en France (ASTEF), il présente l’évolution des pourparlers engagés entre Paul Gérin-Lajoie et les autorités françaises et analyse les différents enjeux éducatifs abordés pendant les négociations. Il étudie ensuite les conséquences de la signature de l’entente en éducation, avec l’implantation des premiers programmes conjoints de coopération et la signature d’une deuxième entente bilatérale, consacrée à la culture.
EN:
This article traces the history of the negotiations leading to the signature, on February 27th, 1965, of the France-Quebec cooperation agreement in the field of education. After reviewing the creation of exchange programs with the National Administration Institute (École nationale d’administration – ÉNA) and the Association for the Organization of Internships in France (Association pour l’organisation des stages en France (ASTEF)), the evolution of the talks between Paul Gérin-Lajoie and the French authorities are presented, and the different educational issues discussed during the negotiations are analyzed. The consequences of the agreement’s signature in the field of education are then studied, through the implementation of the first joint cooperation programs and the signature of a second bilateral agreement on culture.
ES:
Este artículo retraza el historial de las negociaciones que condujeron a la firma, el 27 de febrero de 1965, del acuerdo franco-quebequense de cooperación en el dominio de la educación. Después de haber examinado la creación de los programas de intercambios con la Escuela nacional de administración (ÉNA) y la Asociación para la organización de los períodos de prácticas en Francia (ASTEF), presenta la evolución de las negociaciones logradas entre Paul Gérin-Lajoie y las autoridades francesas y analiza los diferentes desafíos educativos abordados durante las negociaciones. Estudia luego las consecuencias de la firma del acuerdo en educación, con la implantación de los primeros programas conjuntos de cooperación y la firma de un segundo acuerdo bilateral, dedicado a la cultura.
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L’ACTIVITÉ DU QUÉBEC EN MATIÈRE DE COMMERCE INTERNATIONAL : DE L’ÉNONCIATION DE LA DOCTRINE GÉRIN-LAJOIE À LA NÉGOCIATION DE L’AECG
Richard Ouellet and Guillaume Beaumier
pp. 67–79
AbstractFR:
La doctrine énoncée par Paul Gérin-Lajoie en avril 1965 n’a pas vocation à s’étendre au commerce international ni à la protection des investissements. En effet, la seule lecture de la Loi constitutionnelle de 1867 suffit pour convaincre qu’il est difficile de prétendre que ces deux domaines d’activité relèvent des compétences internes ou externes des provinces canadiennes. Pourtant, force est de constater que l’expansion qu’a connue l’activité internationale du Québec ces cinquante dernières années, conjuguée à l’élargissement des thèmes couverts par les accords d’intégration économique, a amené le Québec à jouer un rôle significatif dans les arènes économiques et commerciales internationales. Par le pouvoir de mise en oeuvre du contenu des accords internationaux qui découle des compétences législatives qui lui appartiennent, le Québec a pu être impliqué à divers titres dans la négociation d’importants accords de partenariat économique tel que l’Accord économique et commercial global (AECG) signé entre le Canada et l’Union européenne. Le Québec fut aussi associé de près au règlement d’importants différends commerciaux auxquels le Canada était partie devant l’Organe de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce ou devant des instances créées par l’ALENA. De la même façon, il fut consulté au premier chef dans le règlement de plaintes portées par des investisseurs étrangers dans le cadre d’arbitrages investisseur-État. L’activité internationale du Québec en matières économique et commerciale s’est aussi manifestée par la signature d’ententes intergouvernementales en matière de marchés publics ou pour la création d’un marché nord-américain du carbone. Le Québec a pu, au fil du temps, développer puis augmenter son influence sur l’élaboration et l’application des accords de commerce. Il est à souhaiter que les négociations du Partenariat transpacifique, pendant lesquelles les provinces canadiennes ont été largement reléguées aux coulisses, ne sont pas annonciatrices d’un recul à cet égard.
EN:
The doctrine Paul Gérin-Lajoie launched in April 1965 is not intended to extend to international trade nor to the protection of investments. Indeed, the reading of the 1867 Constitutional Act convinces its readers that it is difficult to claim that these two fields fall under the internal or external jurisdiction of the Canadian provinces. However, it must be recognized that the expansion of Quebec’s international activity during the past 50 years, combined with the broadening of the themes covered by economic integration agreements, have brought Quebec to play a significant role within the international economic and commercial arenas. Through its implementation powers for the contents of international agreements, derived from the legislative jurisdiction it holds, Quebec has been involved in numerous manners in the negotiation of important economic partnership agreements, such as the Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA) signed between Canada and the European Union. Quebec was also closely involved in the resolution of important commercial disputes to which Canada was a party before the Dispute Settlement Body of the World Trade Organization or before bodies created under NAFTA. Similarly, the province was consulted for the resolution of complaints brought by foreign investors in the framework of investor-state arbitrations. Quebec’s international activity in economic and commercial matters has also manifested itself through the signature of intergovernmental agreements on public markets or the creation of a North American carbon market. Quebec has progressively developed and increased its influence on the elaboration and implementation of commercial agreements. Hopefully, the Trans-Pacific Partnership negotiations, during which Canadian provinces were largely relegated to the sidelines, do not herald a setback in this respect.
ES:
La doctrina enunciada por Paul Gérin-Lajoie en abril de 1965 no tiene vocación de extenderse al comercio internacional ni a la protección de las inversiones. En efecto, la sola lectura de la Ley Constitucional de 1867 basta para convencer que es difícil de pretender que estos dos sectores de actividad salen de competencias internas o externas de las provincias canadienses. Sin embargo, podemos comprobar que la expansión que conoció la actividad internacional de Quebec estos 50 últimos años, conjugó un alargamiento de los temas cubiertos por los acuerdos de integración económica, hizo a Quebec desempeñar un papel significativo en las arenas internacionales económicas y comerciales. Por el poder de puesta en ejecución del contenido de los acuerdos internacionales que emana de competencias legislativas que le pertenecen, Quebec pudo ser implicado a títulos diversos en la negociación de acuerdos importantes de colaboración económica tal como el Acuerdo global económico y comercial (AECG) firmado entre Canadá y la Unión Europea. Quebec también fue asociado de cerca con el arreglo de desacuerdos importantes y comerciales a los cuales Canadá se había ido delante del Órgano de arreglo de desacuerdos de la Organización mundial del comercio o delante de las instancias creadas por el ALÉNA. Del mismo modo, fue consultado en primer lugar en el arreglo de quejas llevadas por inversores extranjeros en el marco de arbitrajes inversor-estado. La actividad internacional de Quebec en materias económicas y comerciales también se manifestó por la firma de acuerdos intergubernamentales en materia de mercados públicos o para la creación de un mercado norteamericano del carbono. Québec pudo, en el curso del tiempo, desarrollar luego aumentar su influencia sobre la elaboración y la aplicación de los acuerdos de comercio. Es de desear que las negociaciones del acuerdo de colaboración Transpacifico, durante las cuales las provincias canadienses ampliamente han sido relegadas a los bastidores, no sean anunciadoras de un retroceso a este respecto.
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VINGT-CINQ ANS DE PARADIPLOMATIE CLIMATIQUE QUÉBÉCOISE : QUEL BILAN POUR L’ACTION INTERNATIONALE DU QUÉBEC ?
Annie Chaloux
pp. 81–98
AbstractFR:
En janvier 2014, le Québec et la Californie liaient officiellement leur système de plafonnement et d’échange d’émissions de gaz à effet de serre (SPEDE), ce qui créait, par le fait même, le tout premier marché du carbone multisectoriel en Amérique du Nord, et le 2e plus important marché du carbone du monde après celui de l’Union européenne. De façon toute particulière, par cette action, le Québec concrétisait plus de vingt-cinq ans de paradiplomatie climatique et confirmait du coup le plein exercice de ses champs de compétence dans un domaine où celui-ci estime pouvoir intervenir à la fois au niveau interne et au niveau international, à l’instar de ce qu’énonçait la doctrine Gérin-Lajoie, diffusée et adoptée par le gouvernement du Québec depuis les cinquante dernières années. Comment expliquer ce développement paradiplomatique sur la question des changements climatiques ? Quelles ont été les stratégies développées pour assurer une présence active du Québec sur la scène internationale sur ces questions ? Et surtout, que conclure de ces actions paradiplomatiques québécoises face à la problématique des changements climatiques ? L’objectif de cet article est de présenter l’évolution de la paradiplomatie climatique québécoise, de présenter le marché du carbone de la Western Climate Initiative, dernier instrument paradiplomatique québécois et d’offrir une réflexion sur la portée de ce marché du carbone nord-américain dans la paradiplomatie climatique québécoise. Cet article s’inscrit donc dans la littérature sur la paradiplomatie et le fédéralisme et permet de cerner l’action internationale du Québec dans le domaine des changements climatiques, secteur considéré désormais comme l’un des piliers de son action internationale contemporaine.
EN:
In January 2014, Quebec and California officially joined their respective cap-and-trade systems for greenhouse gas emissions, thus creating the first ever multisectoral carbon market in North America, and the second most important carbon market in the world after the European Union. Especially, through this action, Quebec consolidated over twenty five years of climate paradiplomacy, and confirmed the full exercise of its jurisdiction in a field in which it considers it can intervene both at the internal and the international level, as outlined in the Gérin-Lajoie doctrine, adopted and promoted by the Quebec government for the last fifty years. How can we explain this paradiplomatic development on the climate change issue? What were the strategies developed to ensure an active presence by Quebec on the international scene? And, in particular, what must we conclude from Quebec’s paradiplomatic actions in regard to the climate change issue? The main objective of this article is to present the evolution of Quebec’s climate paradiplomacy and the Western Climate Initiative carbon market, Quebec’s latest paradiplomacy instrument, as well as to offer a discussion on the scope of this North American carbon market within Quebec’s climate paradiplomacy. This article is thus part of the literature on paradiplomacy and federalism, and allows for the identification of Quebec’s international action within the climate change field, a sector now considered as one of the pillars of its contemporary international action.
ES:
En enero de 2014, Quebec y California estrechaban oficialmente su sistema de limitación y de intercambio de emisiones de gas del efecto invernadero (SPEDE), lo que creaba, por el mismo hecho, el primer mercado de carbono multisectorial en América del Norte, y el segundo mercado más importante de carbono del mundo después del de la Unión Europea. De modo totalmente particular, por esta acción, Quebec concretaba más de veinticinco años de paradiplomacia climática y confirmaba de golpe el pleno ejercicio de sus campos de competencia en un tema donde estima poder intervenir a la vez a nivel interno y a nivel internacional, así por ejemplo de lo que enunciaba la doctrina Gérin-Lajoie, difundida y adoptada por el gobierno de Quebec desde hace cincuenta años. ¿Cómo explicar este desarrollo paradiplomático sobre la cuestión de los cambios climáticos?
¿Cuáles han sido las estrategias desarrolladas para asegurar una presencia activa de Quebec sobre la escena internacional sobre estas cuestiones? Y sobre todo, ¿qué concluir de estas acciones paradiplomáticas de Quebec frente a la problemática de los cambios climáticos? El objetivo de este artículo es presentar la evolución de la paradiplomacia climática de Quebec, de presentar el mercado de carbono de Western Climate Initiative, último instrumento paradiplomático de Quebec y de ofrecer una reflexión sobre el alcance de este mercado de carbono norteamericano en la paradiplomacia climática de Quebec. Este artículo se inscribe pues en la literatura sobre la paradiplomacia y el federalismo, permitiendo cercar la acción internacional de Quebec en el tema de los cambios climáticos, un sector considerado en lo sucesivo como uno de los pilares de su acción internacional contemporánea.
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UN DISCOURS SUIVI D’EFFET ? LA SÉCURITÉ DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES DU QUÉBEC
David Morin and Myriam Poliquin
pp. 99–124
AbstractFR:
Quelle est la place de la sécurité dans les relations internationales du Québec ? Quels enjeux cette dernière revêt pour le Québec ? Comment s’articule le partage des compétences dans ce domaine dans le cadre du fédéralisme canadien ? Que peut revendiquer le Québec quant à son ambition de jouer un rôle par-delà la frontière sur le continent américain et dans le reste du monde ? Quels types d’action et de coopération le Québec entreprend-il en la matière ? À l’heure où le gouvernement québécois entreprend la révision de son énoncé de politique internationale, ces questions demeurent d’autant plus pertinentes aujourd’hui que le Québec fait face à des défis importants en matière de sécurité, en particulier au chapitre de la criminalité transnationale et de la violence extrémiste, qui exigent une présence, des échanges et une coopération accrues sur la scène internationale. L’hypothèse défendue ici est que la sécurité a fait l’objet d’une politisation croissante de la part du gouvernement québécois dans le contexte post-11 septembre. En 2006, il consacre ainsi, pour la première fois, un chapitre et un axe stratégique spécifiques à ce thème dans son énoncé de politique internationale. Si cette politisation s’est traduite dans les énoncés de politique et certaines ententes internationales, tout porte à croire qu’elle est avant tout dictée par des impératifs conjoncturels, mais ne procède pas d’une ambition réelle ou d’un appétit particulier de voir le Québec jouer véritablement un rôle en matière de sécurité transnationale. Jusque-là, il n’y a pas eu un investissement politico-diplomatique et financier permettant d’affirmer que la doctrine Gérin Lajoie ait investi le champ de la sécurité et donné lieu au déploiement d’une paradiplomatie semblable à celle exercée dans d’autres champs d’activité. En revanche, ce contexte a vu se densifier, aux niveaux techniques et administratifs, un réseau de relations intergouvernementales entre certaines organisations québécoises, policières notamment, et leurs homologues étrangers. Si celui-ci est encore trop peu structuré pour être constitutif d’une réelle gouvernance à paliers multiples, il a toutefois contribué à rendre davantage effective, dans une certaine mesure, l’action internationale du Québec en matière de sécurité.
EN:
What is security’s place in Quebec’s international relations? What issues stem from it for Quebec? How are regulatory jurisdictions articulated in this field within the context of Canadian federalism? What can be claimed by Quebec in terms of its ambition to play a role beyond the border into the American continent, and in the rest of the world? What types of action and cooperation does Quebec undertake in this field? At a time where the Quebec government is reviewing its international policy statement, these questions are all the more relevant as Quebec is facing important challenges in terms of security, in particular as concerns transnational criminality and extremist violence, which require increased presence, exchanges, and cooperation on the international scene. The thesis defended in this article is that security has been subject to an increasing politicization on the part of the Quebec government in the post 9/11 context. In 2006, it devoted, for the first time ever, a chapter and a strategic focus specific to this theme in its international policy statement. If this politicization was indeed translated into policy statements and some international agreements, it seems, however, that it is foremost dictated by conjectural imperatives, and thus does not result from a real ambition or a particular desire to see Quebec actually play a role in terms of transnational security. Thus far, there has not been a politico-diplomatic and financial investment that could lead to affirm that the Gérin-Lajoie doctrine has invested the field of society and given rise to the deployment of a paradiplomacy similar to that exercised within other fields. However, this context has witnessed a densification, at the technical as well as at the administrative levels, of an intergovernmental relations network between certain Quebec organizations, notably police organizations, and their foreign counterparts. Even if it is still not structured enough to constitute actual multi-level governance, it has however contributed to rendering more effective, in a certain manner, Quebec’s international action in the field of security.
ES:
¿Qué lugar ocupa la seguridad en las relaciones internacionales de Quebec? ¿Qué retos reviste la seguridad para Quebec? ¿Cómo se articula la división de competencias en este campo dentro del marco del federalismo canadiense? ¿Qué puede reivindicar Quebec en cuanto a su ambición de desempeñar un papel más allá de las fronteras sobre el continente americano y en el resto del mundo? ¿Qué tipos de acción y de cooperación emprende Quebec en la materia? Cuando su gobierno emprende la revisión de su enunciado de política internacional, estas cuestiones permanecen tanto más pertinentes hoy que Quebec hace frente a desafíos importantes en materia de seguridad, en particular al capítulo de la criminalidad transnacional y de la violencia extremista, que exigen una presencia, intercambios y una cooperación aumentada sobre la escena internacional. La hipótesis defendida aquí es que la seguridad fue objeto de una politización creciente por parte del gobierno de Quebec en el contexto post-11 el septiembre. En 2006, dedica así, por primera vez, un capítulo y un eje, ambos estratégicos y específicos en este tema en su enunciado de política internacional. Si esta politización se tradujo en los enunciados de política y ciertas armonías internacionales, todo hace creer que es dictada ante todo por imperativos coyunturales, pero no procede de una ambición efectiva o de un apetito particular de ver a Quebec verdaderamente desempeñar un papel en materia de seguridad transnacional. Hasta entonces, no hubo una inversión político-diplomática y financiera que permitía afirmar que la doctrina Gérin Lajoie hubiera invertido el campo de la seguridad y dado lugar al despliegue de una paradiplomacia semejante a la ejercida en otros campos de actividad. En cambio, este contexto vio densificarse, a niveles técnicos y administrativos, una red de relaciones intergubernamentales entre ciertas organizaciones de Quebec, policíacas particularmente y sus colegas extranjeros. Si éste es todavía muy poco estructurado por ser constitutivo de una gobernanza efectiva a múltiples niveles, contribuyó no obstante haciendo más efectiva, en cierta medida, la acción internacional de Quebec en materia de seguridad.
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LES RELATIONS INTERNATIONALES DU QUÉBEC À L’ÈRE DE LA DIPLOMATIE NUMÉRIQUE
Bruno Maltais
pp. 125–146
AbstractFR:
Au cours des dernières années, les médias sociaux sont devenus un outil de plus en plus utilisé dans les activités diplomatiques. D’un côté, leurs grandes capacités de diffusion et de collecte d’information peuvent servir de levier pour défendre et promouvoir les intérêts des gouvernements. De l’autre, leur nouveauté, leur évolution rapide et leur contrôle par des entreprises privées entraînent des défis importants. Cet article s’intéresse à la manière dont ces nouvelles technologies transforment le contexte dans lequel les diplomates sont appelés à évoluer. Nous présentons d’abord un survol des transformations de la diplomatie publique à l’ère numérique. Nous décrivons ensuite certaines activités diplomatiques québécoises récentes pour mieux comprendre les effets des nouvelles technologies. Nous nous intéressons enfin, dans une perspective plus large, à différentes possibilités offertes par les médias sociaux, de même qu’aux défis qu’ils posent. À terme, cet article s’inscrit dans la littérature sur les transformations des relations de pouvoir à l’ère numérique.
EN:
Over the past few years, social media has become a tool that is increasingly used in diplomatic activities. On the one hand, its large capacities for outreach and information gathering may act as a lever to defend and promote the interest of governments. On the other hand, their novelty, rapid evolution and control by private companies generate numerous challenges. This article is concerned with the way these new technologies transform the context within which diplomats are led to evolve. We will firstly present an overview of public diplomacy’s transformation in the digital era. We will then describe recent diplomatic activities of Quebec, in order to better understand the effects of new technologies. We will finally focus, adopting a broader perspective, on the different possibilities offered by social media, as well as the challenges they pose. This article is part of the literature on the transformation of power relations in the digital era.
ES:
En el curso de los últimos años, los medios de comunicación sociales se hicieron una herramienta cada vez más utilizada en las actividades diplomáticas. De un lado, sus grandes capacidades de difusión y de colecta de información pueden servir de incentivo para defender y promover los intereses de los gobiernos. De la otra, su novedad, su evolución rápida y su control por empresas privadas provocan desafíos importantes. Este artículo se interesa por la manera en la que estas nuevas tecnologías transforman el contexto en el cual los diplomáticos son llamados a evolucionar. Presentamos primero un sobrevuelo de las transformaciones de la diplomacia pública a la era numérica. Describimos luego ciertas actividades diplomáticas quebequenses recientes para comprender mejor los efectos de las nuevas tecnologías. Nos interesamos por fin, en una perspectiva más ancha, por diferentes posibilidades ofrecidas por los medios de comunicación sociales, lo mismo que por los desafíos que ponen. A término, este artículo se inscribe en la literatura sobre las transformaciones de las relaciones de poder en la era numérica.
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LE QUÉBEC ET LES ÉCONOMIES ÉMERGENTES
Mathieu Arès and Serge Granger
pp. 147–163
AbstractFR:
En mai 2006, le gouvernement du Québec a dévoilé sa nouvelle politique internationale soulignant au passage un « nouvel ordre mondial marqué par l’ascension des économies émergentes ». Cette nouvelle politique internationale rappelait qu’il ne fallait pas abandonner les partenaires traditionnels comme les États-Unis et l’Europe, mais promettait de développer de nouveaux marchés clairement identifiés aux économies émergentes comme celles de la Chine, l’Inde, le Brésil et le Mexique. Après une décennie de réalignement de la politique internationale québécoise axée sur les économies émergentes, un bilan s’impose.
EN:
In May 2006, the Quebec government unveiled its new international policy, observing in passing that there exists a “new world order marked by the rise of emerging economies”. This new international policy underlined that traditional partners must not be abandoned, such as the United States and Europe, but held out a promise to develop new markets clearly identified as being in emerging economies such as those of China, India, Brazil and Mexico. After a decade of Quebec’s international policy realignment centred on emerging economies, a review is in order.
ES:
En mayo de 2006, el gobierno de Quebec descubrió su nueva política internacional que subrayaba de paso un "nuevo orden mundial marcado por la ascensión de las economías emergentes". Esta nueva política internacional recordaba que no había que abandonar a los socios tradicionales como los Estados Unidos y Europa sino prometía desarrollar nuevos mercados claramente identificados a las economías emergentes como las de China, la India, Brasil y México. Después de una década de realineamiento de la política internacional quebequense orientada sobre las economías emergentes, un balance se impone.
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LA POLITIQUE INTERNATIONALE DU QUÉBEC SOUS JEAN CHAREST : L’INFLUENCE D’UN PREMIER MINISTRE
Gopinath Jeyabalaratnam and Stéphane Paquin
pp. 165–183
AbstractFR:
La politique internationale du Québec sous la direction du premier ministre Jean Charest (2003-2012) présente un paradoxe. C’est en effet sous la direction d’un premier ministre résolument fédéraliste que le Québec a atteint un niveau de dynamisme jamais observé sur la scène internationale avec notamment de très nombreux précédents. De plus, malgré un contexte général d’austérité, son gouvernement a même augmenté ses investissements pour les questions internationales. Cet article cherche à en comprendre les raisons à partir notamment d’entrevues semi-dirigées avec des hauts fonctionnaires, des membres des cabinets politiques et l’ancien premier ministre lui-même. L’hypothèse est que le leadership du premier ministre qui est le principal facteur explicatif.
EN:
The international policy of Quebec under the leadership of Premier Jean Charest (2003-2012) represents a paradox. It is under the direction of a resolute federalist that the government of Quebec reached a new level of dynamism on the international scene. In addition, despite a general context of austerity, the Quebec government has even increased its investments in international issues under its administration. This article seeks to understand why. The methodology is based on semi-structured interviews with senior officials, members of political cabinets and the former prime minister himself. Our hypothesis is that it is the leadership of the Prime Minister that is the main factor.
ES:
La política internacional de Quebec bajo la dirección del primer ministro Jean Charest (2003-2012) presenta una paradoja. Es en efecto bajo la dirección de un primer ministro resueltamente federalista que Quebec alcanzó un nivel de dinamismo jamás observado sobre la escena internacional con principalmente precedentes muy numerosos. Además, a pesar de un contexto general de austeridad, su gobierno hasta aumentó sus inversiones para las cuestiones internacionales. Este artículo procura comprender por qué a partir particularmente de entrevistas semidirigidas con altos funcionarios, de miembros de los gabinetes políticos y del antiguo primer ministro mismo. La hipótesis es que es el liderazgo del primer ministro que es el principal factor explicativo.
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LA CONVENTION SUR LA PROTECTION ET LA PROMOTION DE LA DIVERSITÉ DES EXPRESSIONS CULTURELLES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ÉDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE FACE AUX ENJEUX ET DÉFIS DU NUMÉRIQUE
Michèle Rioux and Destiny Tchéhouali
pp. 185–204
AbstractFR:
La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (CDEC) de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) fait face à d’importants enjeux et défis posés par l’environnement numérique qui a beaucoup évolué une décennie après l’adoption de cet instrument juridique international. Ce texte analyse comment les parties à la Convention se sont mobilisées au cours des dernières années autour de la question de l’impact du numérique sur l’application de la CDEC. Il met particulièrement en lumière la stratégie de sensibilisation et le plaidoyer mené par la France, le Québec et le Canada tant sur la scène internationale (notamment à l’UNESCO) qu’aux niveaux nationaux et locaux, pour une meilleure adaptation des politiques et mesures visant la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles à l’ère du numérique. Notre analyse conclut sur les apports potentiels de l’adoption d’une directive opérationnelle transversale sur le numérique pour une mise en oeuvre plus efficace de la CDEC dans l’environnement numérique et ouvre une réflexion sur le processus de renouvellement des politiques publiques et de renforcement de la coopération internationale en matière de culture dans un contexte de mondialisation culturelle couplée à un développement technologique effréné.
EN:
The Convention on the Protection and Promotion of the Diversity of Cultural Expressions of the United Nations Educational Scientific Cultural Organization is facing issues and challenges related to the digital environment that has evolved since the adoption of this international legal instrument ten years ago. This paper analyzes how the parties to the Convention addressed the issue of the impact of new technologies on the implementation of the Convention and highlights the stabilization strategy and the advocacy actions led by France, Quebec and Canada at international level and at national and local levels, in order to adapt policies and measures aiming to protect and promote the diversity of cultural expressions in the digital era. Our analysis concludes on the potential contributions of adopting a transversal directive and operational guidelines for a better implementation of the Convention in the digital environment. This leads to a reflection on the process of renewal of public policies and strengthening international cooperation in the culture field, in a context of cultural globalization combined to a rapid technological development.
ES:
El Convenio sobre la protección y la promoción de la diversidad de las expresiones culturales de la UNESCO hace frente a situaciones importantes y desafíos propuestos por el entorno numérico que evolucionó mucho una década después de la adopción de este instrumento jurídico internacional. Este texto analiza cómo las Partes del Convenio se movilizaron en el curso de los últimos años alrededor de la cuestión del impacto de lo numérico sobre la aplicación del Convenio. El pone particularmente en evidencia la estrategia de sensibilización y el alegato llevado por Francia, Quebec y Canadá tanto sobre la escena internacional (particularmente a la UNESCO) como en los niveles nacionales y locales, para una mejor adaptación de las políticas y medidas de cara a la protección y a la promoción de la diversidad de las expresiones culturales a la era de lo numérico. Nuestro análisis concluye sobre los aportes potenciales de la adopción de una directiva operacional transversal sobre lo numérico para una puesta en ejecución más eficaz del Convenio en el entorno numérico y abre una reflexión sobre el proceso de renovación de las políticas públicas y del fortalecimiento de la cooperación internacional en materia de cultura en un contexto de mundialización cultural acoplada a un desarrollo tecnológico desenfrenado.
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LA DOCTRINE GÉRIN-LAJOIE ET LE DOMAINE DU TRAVAIL : UNE RELATION RETROUVÉE
Charles-Emmanuel Côté
pp. 205–225
AbstractFR:
Le domaine du travail et la doctrine Gérin-Lajoie entretiennent une relation particulière. La ratification par le Canada des conventions adoptées par l’Organisation internationale du travail (OIT) a été déterminante dans la reconnaissance du pouvoir des provinces de mettre en oeuvre les traités portant sur des sujets relevant de leur compétence législative. Ce pouvoir est la principale pierre d’assise juridique de la doctrine Gérin-Lajoie, selon laquelle le Québec a la capacité de signer des ententes internationales dans ses champs de compétence. Pourtant, le Québec s’est relativement peu intéressé au domaine du travail dans son action internationale. Ce désintérêt fait maintenant place à une activité plus soutenue en lien avec les accords conclus par le Canada dans le domaine du travail, qu’il s’agisse de conventions de l’OIT ou d’accords de coopération dans le domaine du travail, signés en parallèle avec les accords de libre-échange. Peu d’ententes internationales du Québec portent sur le domaine du travail, mais sa pratique récente montre qu’il entend désormais s’y intéresser, particulièrement en ce qui concerne l’accès au marché du travail et l’attraction de travailleurs migrants, comme l’illustre l’entente de 2008 entre le Québec et la France sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles.
EN:
Labour and the Gérin-Lajoie doctrine share an intimate story. Ratification of conventions adopted by the International Labour Organization (ILO) has been instrumental in the recognition of the exclusive power of Provinces to implement treaties concluded by Canada in provincial jurisdictions. This power has been used by Quebec to affirm the Gérin-Lajoie doctrine, according to which it has the power to sign international ententes within its jurisdictions. Until recently, Quebec has not been very active internationally in the field of labour. The situation has evolved in relation with ratification of ILO conventions by Canada and side-agreements on labour signed together with free-trade agreements. Also, few international ententes signed by Quebec deal with labour-related issues. The landscape is changing, however, regarding access to labour market and attraction of migrant workers, as best illustrated by the 2008 entente with France on mutual recognition of professional qualifications.
ES:
El dominio del trabajo y la doctrina Gérin-Lajoie mantienen una relación particular. La ratificación por Canadá de los convenios adoptados por la Organización internacional del trabajo (OIT) fue determinante en el reconocimiento del poder de las provincias de poner en ejecución los tratados que se referían a temas que dependían de su competencia legislativa. Este poder es la principal piedra angular jurídica de la doctrina Gérin-Lajoie, según la cual Quebec tiene la capacidad de firmar acuerdos en sus campos de competencia. Sin embargo, Quebec se interesó relativamente poco por el dominio del trabajo en su acción internacional. Esta indiferencia ahora hace sitio a una actividad más sostenida en lazo con los acuerdos concluidos por Canadá en el dominio del trabajo, se trate de convenios de la OIT o de acuerdos de cooperación en el dominio del trabajo, firmados en paralelo con los acuerdos de librecambio. Pocos acuerdos internacionales de Quebec se refieren al dominio del trabajo, pero su práctica reciente muestra que piensa interesarse en lo sucesivo por eso, particularmente en cuanto al acceso al mercado de trabajo y la atracción de trabajadores emigrantes, como lo ilustra el acuerdo de 2008 entre Quebec y Francia sobre el reconocimiento mutuo de las calificaciones profesionales.
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L’EXERCICE DE LA COMPÉTENCE CULTURELLE DU QUÉBEC AU-DELÀ DE SES FRONTIÈRES : DE LA COOPÉRATION CULTURELLE INTERNATIONALE AU DÉVELOPPEMENT DU DROIT INTERNATIONAL DE LA CULTURE
Véronique Guèvremont
pp. 227–244
AbstractFR:
L’exercice de la compétence culturelle du Québec sur la scène internationale possède de multiples déclinaisons. D’une part, la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, combinée à l’Accord entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada relatif à l’UNESCO, offre au Québec une visibilité et un rôle sans précédent au sein de la principale organisation internationale oeuvrant dans le secteur de la culture. Aussi, le Québec réussit-il à faire entendre sa voix dans le concert des nations et à contribuer activement au développement du droit international de la culture. Mais d’autre part, ce succès de la diplomatie québécoise ne saurait occulter l’implication de longue date du Québec dans l’essor et l’affermissement de la coopération culturelle internationale, qui prend aujourd’hui la forme d’un vaste réseau d’ententes bilatérales et multilatérales, conclues avec des entités infra-étatiques, des États et des organisations internationales.
EN:
The exercise of Quebec’s cultural competence at the international level is characterized by a myriad of variations. On the one hand, the Convention on the Protection and Promotion of the Diversity of Cultural Expressions, combined with the Agreement between the Quebec Government and the Government of Canada relating to UNESCO, offer to Quebec an unprecedented visibility and role within the main international organization in the field of culture. As such, Quebec is making its voice heard within the concert of nations, and is actively contributing to the development of international cultural law. On the other hand, this success for Quebec’s diplomacy cannot obscure the fact that it has long been involved in the rise and strengthening of international cultural cooperation, which is today constituted of a vast network of bilateral and multilateral agreements, concluded with infra-state actors, states and international organizations.
ES:
El ejercicio de la competencia cultural de Quebec sobre la escena internacional posee declinaciones múltiples. De una parte, la Convención sobre la protección y la promoción de la diversidad de las expresiones culturales, combinada al Acuerdo entre el gobierno de Quebec y el gobierno de Canadá relativo a la UNESCO, ofrece a Quebec una visibilidad y un papel sin precedente en el seno del principal organismo internacional que labora en el sector de la cultura. También, Quebec consigue dejar oír su voz en el concierto de las naciones y contribuir activamente al desarrollo del derecho internacional de la cultura. Pero por otra parte, este éxito de la diplomacia quebequense no sabría ocultar la implicación antigua de Quebec en el auge y la consolidación de la cooperación cultural internacional, que toma hoy la forma de una red vasta de armonías bilaterales y multilaterales, concluidas con entidades infra-estatales, Estados y organizaciones internacionales.