Abstracts
Résumé
Cet article est le fruit d’une surprise. Le détail qui cause la surprise : l’usage que Gabriel Naudé fait, au XVIIe siècle, dans Considérations politiques sur les coups d’États, d’une citation attribuée à saint Thomas d’Aquin pour soutenir des idées de Machiavel et sa propre démarche. Cet article analyse ce recours et propose une interprétation de cet unique recours à Thomas d’Aquin dans tout l’ouvrage.
Abstract
A surprise initiated this article. The surprising detail that began the research: the use, by Gabriel Naudé, in the XVIIth c., in his Considérations politiques sur les coups d’États, of a text attributed to saint Thomas Aquinas to legitimize his use of Machiavelli and his own propositions. This article interprets this unique use of Aquinas.
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Dans ses Considérations politiques sur les coups d’États[1], Gabriel Naudé, ce théoricien de la raison d’État du XVIIe siècle (1600-1653), se dédouane, dès un long premier chapitre, d’exposer et de réfléchir sur des actes, événements ou gestes politiques connotés négativement par la morale, réprouvés officiellement par les institutions de son époque et, probablement encore aujourd’hui, dans certains milieux du moins.
Le protocole qu’il met en place est complexe. Il le truffe de citations d’auteurs anciens pour soutenir son geste et son propos de leur autorité ou pour s’en écarter discrètement ou ironiquement, à la Montaigne. Propos qui se veut « authentique » et transparent sur la complexité du politique alors même qu’il s’agira de penser le « secret », les déplacements de la simulation, de la dissimulation en politique comme ailleurs dans la société[2]. La présente note n’entend pas le délier et l’expliciter ou l’interpréter, ce serait trop long. Elle n’a pour but que de présenter un détail. Mais un détail, est-ce que cela vaut même une notule ?
Un détail, ce n’est pas rien. Un détail, ça importe car le « diable » s’y cache[3]. Un détail ne cadre pas, ne colle pas avec l’ensemble. Il interroge. Il alerte. Il relève d’une certaine économie du visible, du visuel, de l’apparition et de ce qui est regardé et vu. Il ne doit pas être gommé, simplement réintégré paisiblement dans un système. Car, un détail propose quelque chose de propre, de spécifique, d’inattendu peut-être, et on doit lui conserver, dans l’explication même, quelque chose de son caractère incongru, de l’anomalie qu’il présente. En histoire de l’art, Daniel Arasse l’a bien montré[4].
Le détail anormal ici sera l’apparition et l’inscription de Thomas d’Aquin dans le protocole mis en place dans ce premier chapitre. D’une part, dans tout l’ouvrage, il s’agit du seul endroit qui en appelle à cette autorité du saint docteur dominicain du XIIIe siècle. D’autre part, dans ce premier chapitre, c’est une citation en deux temps qui se suivent et chacune isolément est plus longue – et de beaucoup – que les autres citations de l’ouvrage. En ce sens, elle saute aux yeux, déjà simplement à titre typographique. Elle déborde, en longueur, toutes les autres citations de l’ouvrage entier. Graphiquement, en quelque sorte, le détail anormal insiste, persiste comme voix autre que celle de Naudé et elle le fait autrement que les autres citations intégrées directement à la prose naudéenne. Elle ressort et retient l’attention d’autant plus qu’elle est suivie d’une petite phrase – ironique[5] – qui aura alors – et certainement encore aujourd’hui dans certains milieux – choqué par l’association qu’elle implique. Voici la phrase : « Voilà des préceptes bien étranges en la bouche d’un saint, qui ne diffèrent en rien de ceux de Machiavel et de Cardan…. »[6] Thomas d’Aquin et Machiavel écrivant les mêmes choses, se copiant presque[7]. Le diplomate florentin déjà décrié à l’époque serait en collusion avec l’autorité des autorités doctrinales catholiques ! Étrange couple : comment oser les associer ? Et que vient faire Cardan dans cette équation ? Il vient rendre le rapprochement encore plus sulfureux ou rédempteur, selon l’optique du lecteur : Cardan, selon Naudé, est un des plus grands auteurs de son temps[8]. Il le cite, l’exploite, écrit sa vie[9], le défend de diverses accusations, celle de sorcellerie entre autres[10]. Étrange apparition donc de ce théologien dominicain sous la plume d’un libertin du XVIIe siècle, en étrange compagnie sur un sujet – les coups d’État, mode de gouvernement baroque – auquel fort peu de personnes d’alors ou d’aujourd’hui l’associerait spontanément et, même, après réflexion !
Mettons donc en contexte cette phrase qui réagit à la citation d’un passage du commentaire aux Politiques d’Aristote par Thomas d’Aquin.
Qu’est-ce qui amène donc ce long passage cité ? Il intervient au milieu d’une réplique à une objection que se fait Naudé et dont il se fait l’écho, selon laquelle il ne serait « pas à propos de discourir de ces choses » ? « Ces choses » : quelles choses ? Des choses « viles et abjectes »[11] liées à des tromperies, violences, actions injustes, cruelles et fourbes[12]. Mais, réplique Naudé, le prince « bien sage et avisé », grand politique, doit savoir tant hausser que baisser, produire ou resserrer, condamner ou absoudre, faire vivre ou mourir, ceux qu’il jugera expédient de traiter de la sorte, pour le bien et le repos de l’État[13]. Ce politique doit donc connaître le bien comme le mal, connaître la « malice et la dépravation des hommes »[14]. Accolé aux noms de Lipse et de Charron, surgit Aristote[15], le logicien et le métaphysicien – Naudé renvoie aux Analytiques et à la Métaphysique – et Aristote le philosophe du politique traitant des divers régimes politiques, tant des « vicieux » que des « légitimes »[16]. De là, une suite : « En quoi il a été suivi par saint Thomas ». Voilà l’apparition. Voici sa raison d’être : « (il) donne néanmoins les avis et les règles communes pour l’établir (la tyrannie), au cas que quelqu’un soit si méchant que de le vouloir faire »[17]. Dans le protocole naudéen, cette phrase sert de point tournant. L’argument est le suivant : si Thomas d’Aquin, un saint, une autorité théologique et philosophique révérée, le fait, il m’est donc aussi loisible de le faire. Mieux, le faire, c’est-à-dire parler des règles pour de l’injustice, de l’injustice réussie, est faire une bonne chose.
Cependant, à la relire, cette phrase, quelque chose surprendra. Thomas donnerait des avis à des méchants qui voudraient devenir tyrans. Naudé pèse ses mots. Et, discrètement, il suggère de dissimuler le caractère de commentaire d’un texte pour le faire lire comme un proto-Prince machiavélien, comme un guide avisé, présentant des règles d’actions habituelles, « communes » à des praticiens potentiels de la politique. Et pourtant, Naudé nuance, pour ne pas choquer immédiatement. Thomas n’est pas le conseiller de méchants mais avise le public, un peuple, des individus à reconnaître ces règles à l’oeuvre si et seulement si « quelqu’un soit si méchant que de le vouloir faire ». Manière de faire disparaître, presque, la possibilité que cela arrive. Peut-il vraiment exister quelqu’un de « si méchant » pour vouloir tyranniser un peuple ? Mais au cas, si cela arrivait, il faudrait comprendre, interpréter ces gestes comme formant un tout d’une volonté méchante à un point presque inimaginable… et s’en protéger si possible. Donc un savoir est présenté comme anticipation d’un geste violent pour s’en parer. Pas pour encourager le recours à ces choses terribles.
Mais quels sont ces préceptes thomistes et en quoi sont-ils si « étranges » ? La citation est longue et est coupée en deux, chaque section étant introduite par une petite phrase de Naudé assurant explicitement qu’il s’agit des « propres mots » de Thomas d’Aquin et ce « qu’il enseigne », histoire de marquer l’authenticité de ce long texte, disproportionné par rapport aux citations d’autres auteurs[18].
Avant d’entrer dans le détail du contenu et des enjeux de cette longue citation appelée par le nom de Thomas d’Aquin, elle doit elle-même être détaillée un peu plus. Car si on se rapproche encore plus d’elle, que voit-on ?
Premièrement que la longue citation n’est pas de Thomas d’Aquin ! La citation provient d’une partie du commentaire des Politiques d’Aristote qui a été complétée par un Pierre d’Auvergne, après la mort de Thomas d’Aquin. Naudé est cependant excusable car les éditions de son époque ne mentionnaient pas ce détail[19].
Deuxièmement, un regard encore plus rapproché de la citation la fait apparaître comme une réécriture du texte. Les « propres mots » y sont bien. Il ne s’agit pas d’une ré-écriture qui ajouterait des éléments que l’enseignement de « Thomas d’Aquin » n’aurait pas autorisés. Mais je crois que par souci littéraire et pour mieux marquer le coup, Naudé retranche du texte tout l’appareillage logique lié au découpage herméneutique du texte d’Aristote pour n’en conserver, à chaque fois, que les éléments conclusifs. Cela n’en change pas la teneur, certes, mais, cela intensifie le choc avec le nom de « Machiavel » ou avec l’imaginaire politique lié à ce nom[20] et ajoute au choc de retrouver ces propos sous la plume d’un « saint ».
Enfin, dernier affinement du regard, il s’agit de voir l’effet traumatisant du rapprochement, du collage que Naudé propose de ces deux passages. Il s’agit d’un effet rhétorique pour soutenir l’argument général de ce premier chapitre des Considérations.
Mais que contient cette citation pour être si sulfureuse ? Elle porte sur le travail du tyran, sur deux aspects de cette entreprise tyrannique. Le premier extrait du chapitre 11 décrit les types d’interventions dans le tissu social par le tyran afin de diviser la société comme telle et les divers groupes la composant. Pour être précis, il ne s’agit pas simplement pour le tyran de diviser mais de causer de la dissension et des accusations et dénonciations internes à chaque groupe ainsi divisé. Des guerres intestines et internationales doivent être fomentées. Ce faisant, la position politique du tyran est assurée à l’interne : pendant que la population se déchire, croît dans la méfiance, personne n’est assez puissant pour s’en prendre au tyran lui-même. Puis, reprenant un geste « romain » sur lequel Machiavel travaillera dans ses Discorsi, le tyran veille à ce qu’un danger extérieur menace. Dans tous les cas, il peut apparaître comme un sauveur ou un arbitre. Ce travail en est aussi un d’élimination des écoles et du savoir ainsi que des richesses dans une tyrannie afin qu’elle dure et que le tyran soit conservé sain et sauf. En effet le savoir et la richesse sont deux sources de « pouvoir » : pouvoir critique du mode de gouvernement tyrannique et pouvoir de lier les gens les uns aux autres contre le tyran. En un mot, la confiance doit être bannie entre les membres et le tyran doit se méfier et défier de tous.
Comme si ce travail n’allait pas déjà suffisamment contre ce qu’on serait en droit d’attendre d’un saint, la citation continue avec un passage ultérieur de la lectio XII, le n. 6[21]. Là, tout relève d’un travail par le tyran sur son apparence, sur l’impression de vertu, sa simulation. Un vrai tyran dissimule son caractère tyrannique et « cruel », le conserve comme secret. Son geste politique en est un qui délie le principe selon lequel on reconnaît l’arbre à ses fruits ou selon lequel l’agir suit l’être. Il se présente comme un agneau camouflant un loup, pour reprendre une image biblique ou comme un berger joué par un loup pour imager les choses à la La Fontaine. Le tyran apparaît comme le vertueux alors qu’il fomente, sécrète discrètement, le désordre autour de lui, fait émerger les vices de ses citoyens pour que les uns apparaissent comme des dangers pour les autres… et le tyran comme le pôle protecteur, générateur de bien commun et de paix… Le secret tyran est aimé ou, à tout le moins, fait tout pour ne pas être odieux et se faire haïr.
Tout est alors prêt pour que surgisse le lien ironique|scabreux avec Machiavel[22] dont on ne peut pas ne pas entendre comme en un écho les propos du Prince, aux chapitres 15 à 19. L’effet recherché est atteint : Thomas d’Aquin couvre de son autorité et Machiavel et Naudé.
La figure de Thomas surgit via un passage habituellement ignoré par les thomistes traitant de politique jusqu’à aujourd’hui[23]. Elle permet, dans une même apparition, d’authentifier le geste de Naudé, de surprendre le lecteur, de proposer discrètement une quasi-apologie de Machiavel, différente par son approche de celle de Machon auteur d’une Apologie pour Machiavelle. La politique des Rois, et La science des souverains en faveur des Princes et des Ministres d’Estat[24]. La signature « Thomas d’Aquin » permet de discourir positivement sur du mal, sans déjà tomber dans le discours moralisateur, de valoriser la réalité bigarrée, violente, cruelle, de la scène politique et de ses arcanes et de délaisser les discours idéaux ou simplement orientés vers un devoir-faire le bien ! Mieux encore, l’enseignement de « Thomas d’Aquin » contribue à démasquer les tyrans en offrant la connaissance de leurs stratégies à qui veut bien étudier le politique ou, mieux encore, aux « sujets » du tyran[25]. Mais le texte offre un retournement ironique attendu avec la seconde raison qui fait paraître l’enseignement de saint Thomas « assez probable et légitime » sans différence par rapport à celui de Machiavel et de Cardan : il enseigne aux tyrans à être de bons tyrans stratégiques afin que le mal qu’ils causent et qu’ils ne peuvent éviter ne les rende pas odieux mais « beaucoup plus doux et supportables[26]. » Autrement dit, l’enseignement du saint docteur est utile tant aux sujets qu’aux tyrans[27] !
Naudé aurait-il pu se contenter d’Aristote sans recourir au commentaire pseudo-thomasien ?
Au XVIIe siècle, l’autorité d’Aristote n’est plus ce qu’elle avait été un temps au Moyen Age[28]. D’ailleurs, Naudé n’apprécie pas Aristote autant que Sénèque[29]. Plus encore, rhétoriquement, l’autorité d’Aristote n’aurait pas couvert Naudé du point de vue ecclésiastique. Ce que peut faire le recours à « saint » Thomas d’Aquin ! Tout en présentant un Thomas d’Aquin autorisant un discours et une réflexion fort peu ecclésiale ou évangélique, au moins dans sa teneur théorique, il peut alors s’adresser à un cardinal qui connaît bien la pratique politique des rois et celle des ecclésiastiques, pratique qui n’était peut-être pas si éloignée des principes mis de l’avant dans les Considérations. Les oreilles de cette éminence, le Cardinal De Bagni, à qui l’ouvrage est offert et qui sert, dans ce premier chapitre, d’interlocuteur énoncé, n’en seront pas offensées car « l’entière connaissance que vous vous êtes acquise des affaires politiques, la longue pratique et expérience que vous avez de la cour des plus grands monarques, où ces machiavélismes sont assez fréquents, ne permettent pas que l’on vous prenne pour apprenti à les connaître[30] ».
Pour comprendre ce choix naudéen, il importe de se faire une idée de ce que représente pour lui la « sainteté » dans cet ouvrage, car c’est avec le qualificatif de « saint » qu’il introduit Thomas d’Aquin, sans avoir à décliner plus avant son autorité[31]. Premièrement, les ‘saints’ sont fort peu présents dans les Considérations et ce qui les rend « saints » n’est pas mentionné. Saint Antoine surgit au détour d’une phrase, sans plus[32] ainsi que saint Bernard comme prédicateur de la seconde croisade sans que cette prédication ne soit citée ; saint Paul et saint Barnabé sont mentionnés dans une citation des Actes des Apôtres[33], saint Jérôme avec deux très brèves citations, dont la seconde sur les feintes des moines[34]. Jamais rien de comparable au recours à saint Thomas d’Aquin en termes de longueur de citation et de rôle rhétorique et argumentatif joué par elle.
Alors, deuxièmement, il faut se résoudre à creuser le détail du contexte pour faire surgir la signification de la « sainteté » mise ici en scène. Selon le contexte même de l’insertion de la citation, le « saint » serait le personnage bon, juste, étranger au mal et à sa connaissance, qui ne devrait même pas en parler de peur que le mal « dit » ou énoncé n’incite autrui au mal, ne l’encourage. Ce type de « sainteté » est par ailleurs déconstruit par la citation du commentaire des Politiques d’Aristote dans lequel non seulement il y a récitation du « mal » mais il y a amplification, au sens rhétorique du terme. Naudé fait donc d’une pierre deux coups : il se protège en utilisant une certaine idée de la sainteté, une idée reçue et autorisante qu’il est donc bon d’imiter et il en déconstruit un aspect au nom même d’un « bonté » entendue au sens qu’il travaille à autoriser dans ce premier chapitre.
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Pour conclure rapidement cette note, je proposerai trois pistes de recherche. Premièrement, du point de vue de l’histoire du thomisme et de sa réception : l’usage de Thomas d’Aquin en politique en début de modernité et, plus généralement, l’approche du politique moderne à partir du corpus thomasien. Deuxièmement, le recours, chez les « libertins », à Thomas d’Aquin et aux détournements possibles de son autorité pourrait être exploré. Enfin, du point de vue de l’idée du politique, du recours à la violence, il pourrait s’avérer fructueux de suivre les transformations des recours à l’idée de tyran, la possibilité de prendre de ses traits anciennement connotés négativement pour en faire des outils légitimes de l’action politique.
Appendices
Notes
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[1]
Pour une introduction à cet ouvrage important, cf. Louis Marin, « Pour une théorie baroque de l’action politique », dans Gabriel Naudé, Considérations politiques sur les coups d’État (Le temps et l’histoire), Paris, Les éditions de Paris, 1988, p. 7-65. Pour un contexte un peu plus large historiquement, cf. Etienne Thuau, Raison d’État et pensée politique à l’époque de Richelieu, Paris, Albin Michel, 2000 et Michel Senellart, Les Arts de gouverner. Du regimen médiéval au concept de gouvernement, Paris, Seuil – Des travaux, 2016, ainsi que Sylvain Piron, Nicole Oresme : violence, langage et raison politique, 1997 (halshs-00489554) et Lorenzo Bianchi, « Enseigner la politique et l’histoire. La Bibliographia politica de Gabriel Naudé », dans Libertinage et philosophie à l’époque classique (XVIe-XVIIIe siècle), no 17 : Les libertins et l’histoire, Paris, Classiques Garnier, 2020, p. 75-101 ; Paul Oskar Kristeller, « Between the Italian Renaissance and the French Enlightenment : Gabriel Naudé as an Editor », Renaissance Quarterly, 32 (1979), p. 41-72 ; Jacob Soll, « The reception of the prince 1513-1700, or why we understand Machiavelli the way we do », Social Research, 81 (2014), p. 31-60 ; Roger Highfield, « Coups d’État à la fin du Moyen Âge ? Aux fondements du pouvoir politique en Europe occidentale », The English Historical Review, 122 (2007), p. 739-742.
-
[2]
Jean-Pierre Cavaillé, « La face cachée de l’injonction de transparence », Les Dossiers du Grihl [En ligne], Les dossiers de Jean-Pierre Cavaillé, Secret et mensonge. Essais et comptes rendus, mis en ligne le 3 décembre 2014, consulté le 10 novembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/6212 ; Jean-Pierre Cavaillé, « Mensonge et politique au début de l’âge moderne », Les Dossiers du Grihl [En ligne], Les dossiers de Jean-Pierre Cavaillé, Secret et mensonge. Essais et comptes rendus, mis en ligne le 25 avril 2013, consulté le 11 novembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/5936
-
[3]
Claude Arlès, « Le diable se cache dans les détails », Le présent de la psychanalyse, 3 (2020), p. 51-66.
-
[4]
Daniel Arasse, Le détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture (« Champs »), Paris, Flammarion, 2009 ; Pauline Martin et Maddalena Parise, L’oeil photographique de Daniel Arasse. Théories et pratiques d’un regard, Lyon, Éditions Fage, 2012. Cf. aussi Claude Arlès, « Le détail », dans Laurent Danon-Boileau (éd.), Des psychanalystes en séance : Glossaire clinique de psychanalyse contemporaine, Paris, Gallimard, 2016, p. 98-101 : https://doi.org/10.3917/gall.tamet.2016.01.0098.
-
[5]
René Pintard, Le libertinage érudit dans la première moitié du XVIIe siècle, Genève, Éditions Slatkine, 2000 ; Cyril Chervet, « De l’ironie à l’âge classique : aspects moraux et théâtraux », Revue d’histoire littéraire de la France, 110 (2010), p. 649-674. DOI : 10.3917/rhlf.103.0649. URL : https://www.cairn.info/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-2010-3-page-649.htm ; Jean-Pierre Cavaillé, « Libertinage, irréligion, incroyance, athéisme dans l’Europe de la première modernité (XVIe-XVIIe siècles). Une approche critique des tendances actuelles de la recherche (1998-2002) », Les Dossiers du Grihl [En ligne], 2007-02 | 2007, mis en ligne le 12 avril 2007, consulté le 11 novembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/279 ; DOI : https://doi.org/10.4000/dossiersgrihl.279 ; Anna Lisa Schino, « La scrittura obliqua dei libertini : interpretazioni ed esemplificazioni », dans Bruniana e Campanelliana : ricerche filosofiche e materiali storico-testuali, 20 (2014), p. 585-594.
-
[6]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 78.
-
[7]
Carlo Ginzburg, « Intricate Readings : Machiavelli, Aristotle, Thomas Aquinas », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 78 (2015), p. 157-172.
-
[8]
Gabriel Naudé, Advis pour dresser une bibliotheque, Paris, François Targa, 1627, p. 90 ; Lorenzo Bianchi, « Enseigner la politique et l’histoire », p. 75-101 ; Id. , « Inganni e impostura tra Cardano e Naudé. I castelli di Yale » (En ligne), 2013, p. 25-46 ; Id., « Machiavelli e Cardano. Note su naturalismo e fortuna », dans Lorenzo Bianchi – Alberto Postigliola, Dopo Machiavelli Après Machiavel, Napoli, Liguori Editore, 2008.
-
[9]
Elle est reproduite dans Gerolamo Cardano, Hieronymi Cardani… Opera omnia : tam hactenus excusa, hic tamen aucta et emendata, quam nunquam alias visa ac primum ex auctoris ipsius autographis eruta, cura Caroli Sponii, Lugduni, Sumptibus Ioannis Antonii Huguetan et Marci Antonii Ravaud, 1663.
-
[10]
Gabriel Naudé, Apologie pour tous les grands personnages qui ont esté faussement soupçonnez de magie.
-
[11]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 75.
-
[12]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 74.
-
[13]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 76.
-
[14]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 77.
-
[15]
Pour Naudé, Charron a tressé Aristote, Sénèque et Plutarque ensemble : Jean-Pierre Cavaillé, « Pierre Charron, « disciple » de Montaigne et « patriarche des prétendus esprits forts » », Les Dossiers du Grihl [En ligne], Les dossiers de Jean-Pierre Cavaillé, Libertinage, athéisme, irréligion. Essais et bibliographie, mis en ligne le 24 août 2009, consulté le 10 novembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/280
-
[16]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 77. Aristote revient au début du chapitre 3 pour, encore une fois, renforcer l’idée selon laquelle le politique implique de souffler le chaud et le froid, de pratiquer la fraude et les « finesses » (ibid., p. 107-108). Pour ce faire, il faut de la prudence et des éléments définitionnels de celle-ci en provenance d’Aristote sont invoqués (ibid., p. 164).
-
[17]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 77.
-
[18]
On trouvera ces deux longues citations dans Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 77 et 78. Dans cette édition le texte est traduit, ce qui n’était pas le cas dans l’original. Voici le texte latin de Pierre d’Auvergne, In Politic. continuatio, lib. 5 l. 11 n. 4 : « Fuerunt autem et aliqua data antiquitus ad salvationem tyrannidis. Quorum unum fuit excellentes in potentia vel divitiis interimere, quia tales per potentiam quam habent possunt insurgere contra tyrannum. Iterum interficere sapientes : tales enim per sapientiam suam possunt invenire vias ad expellendum tyrannidem ; iterum ad salvationem tyrannidis expedit non permittere communicationes, nec sodalitatem sive societatem, ne inter se uniantur per amicitiam. Ex hoc enim facilius possent insurgere contra tyrannum. Iterum non permittere disciplinam, et quaecumque possunt inducere sapientiam ; sed omnia vitare, quia tales possunt invenire vias diversas ad insurgendum contra ipsum, et expellendum eum : propter quod cavenda sunt omnia illa ex quibus fiunt sapientes, vel sapientia activa, vel speculativa, vel etiam illa ex quibus fit persuasio, et ipsi persuasivi. Et ideo nec scholas nec alias collectiones, per quas contingit vacare circa sapientiam permittendum est ; sapientes enim ad magna inclinantur ; et ideo magnanimi sunt, et tales de facili insurgunt…. » Le latin se poursuit jusqu’au no 15.
-
[19]
Cf. Jean-Pierre Torrell, Initiation à saint Thomas d’Aquin. Sa personne et son oeuvre (Vestigia / Pensée antique et médiévale), Paris, Cerf ; Fribourg, Éditions universitaires, 1993, p. 317-318, 497 ; Jeannine Quillet, « L’art de la politique selon saint Thomas », Miscellanea Mediaevalia, 19 (1988), p. 278-285 ; Christoph Flüeler, Rezeption und Interpretation der aristotelischen Politica im späten Mittelalter, Teil 1, Amsterdam, B.R. Grüner, 1992, p. 16-29.
-
[20]
Michel Senellart, Machiavélisme et raison d’État (XIIe-XVIIIe siècle), Paris, Presses Universitaires de France, 1989.
-
[21]
Petrus de Alvernia, In Politic. continuatio, lib. 5 l. 12, n. 6 : “Primum est quod expedit tyranno ad salvandum tyrannidem quod non appareat subditis saevus, sive crudelis : et ratio huius est, quia ex hoc quod apparet subditis saevus, reddit se odiosum eis, ex hoc autem facilius insurgunt in eum : sed debet se reddere reverendum propter excellentiam alicuius boni excellentis ; reverentia enim debetur bono excellenti : et si non habeat illud bonum excellens, debet simulare se habere illud.”
-
[22]
Jean-Pierre Cavaillé, « Une réhabilitation naturaliste de Machiavel », [En ligne], 2016-01 | 2016, mis en ligne le 4 août 2014, consulté le 10 novembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/6153 ; DOI : https://doi.org/10.4000/dossiersgrihl.6153
-
[23]
Michel Nodé-Langlois, Thomas d’Aquin – Penser le politique, Paris, Dalloz, 2015 ; François Daguet, Du politique chez Thomas d’Aquin, Paris, Vrin, 2015 ; P. Molnar, « Saint Thomas d’Aquin et les traditions de la pensée politique », Archives d’histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge, 69 (2002), p. 67-113.
-
[24]
Louis Machon, manuscrits de de 1643 et 1668. Cf. Frédéric Gabriel, “Louis Machon” dans Luc Foisneau (dir.), Dictionary of Seventeenth-Century French Philosophers, Bristol, Thoemmes Press ; London-New-York NY, Continuum, 2008, p. 782-784 ; Id., Des pontifes machiavéliens ? La grande mutation de la catholicité latine vue par Louis Machon, 2015. (halshs-01181519) ; Jean-Pierre Cavaillé, Dis-simulations. Jules-César Vanini, François de La Mothe LeVayer, Gabriel Naudé, Louis Machon et Torquato Accetto. Religion, morale et politique au XVIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2002 ; Id., « Une réhabilitation naturaliste de Machiavel », Les Dossiers du Grihl [En ligne], 2016-01 | 2016, mis en ligne le 04 août 2014, consulté le 02 décembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/dossiersgrihl/6153 ; DOI : https://doi.org/10.4000/dossiersgrihl.6153.
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[25]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 78.
-
[26]
Ibid.
-
[27]
Ce dernier élément mériterait à lui seul d’être approfondi : que font donc les écrits de science politique tels Le Prince, Les Considérations : à qui, dans quel(s) but(s) ?
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[28]
Jean Dunbabin, « The Reception and Interpretation of Aristotle’s Politics », dans Norman Kretzmann, Anthony Kenny et Jan Pinborg (eds.), Cambridge History of Later Medieval Philosophy, Cambridge, Cambridge University Press, 1982, p. 723-737.
-
[29]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 81.
-
[30]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 78 et encore en 79-80 à propos de politiques ecclésiastiques pontificales.
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[31]
Pour entrevoir la complexité de la question de la sainteté au XVIIe siècle et dans la réception de celle-ci dans la compréhension historienne du XVIIe siècle, cf. Sophie Houdard, « Le Grand Siècle ou le Siècle des Saints : une fausse perspective », Littératures classiques, 76 (2011), p. 147-154 et son magnifique Les Invasions mystiques. Spiritualités, hétérodoxies et censures au début de l’époque moderne, Paris, Les Belles Lettres, 2008 ainsi que, dans une autre perspective historienne, Peter Burke, « How to be a Counter-Reformation Saint », dans Kaspar von Greyerz (ed.), Religion and Society in Early Modern Europe (1500-1800), London, Oxford University Press, 1984, p. 45-55 ; Yves Krumenacker. « Sainteté catholique et sainteté protestante (XVIe-XVIIe siècles) », 21e Congrès international des sciences historiques, August 2010, Amsterdam (halshs-00528313f) ; Yves Poutet, « La sainteté d’après le Droit canon et les normes en usage pour les causes de béatification, du concile de Trente à nos jours », dans Histoire et sainteté (Actes de la cinquième rencontre d’histoire religieuse 1981, Angers et Fontevraud), Angers, Presses de l’Université d’Angers, 1982, p. 53-64 ; Christian Renoux, « De l’extase à l’autel. Sainteté, mystique et mort dans l’Italie baroque », Revue de l’histoire des religions, 215 (1998), p. 91-115 ; id., « Discerner la sainteté des mystiques », dans Rives méditerranéennes (URL : http://rives.revues.org/154) ; Jean-Baptiste Decherf et Jean-Philippe Plez, « Les saints et la sainteté. Histoires, concepts, méthodes », Conserveries mémorielles (En ligne), #14 | 2013, mis en ligne le 01 juillet 2013, consulté le 02 décembre 2021 (URL : http://journals.openedition.org/cm/1505) .
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[32]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 82.
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[33]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 140. Saint Paul se voit citer une fois dans une phrase brève de l’épître aux Romains, p. 136.
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[34]
Gabriel Naudé, Considérations politiques, p. 133, 141.