Abstracts
Résumé
En 2013, Giancarlo De Cataldo et Carlo Bonini font paraître le roman Suburra. Entre 2017 et 2020, la plateforme de streaming Netflix diffuse sa première série originale italienne, Suburra. La serie, libre adaptation du livre éponyme. Dirigées par Michele Placido, Andrea Molaioli et Giuseppe Capotondi, les trois saisons se caractérisent par un scénario dense qui fait s’entremêler des intrigues complexes autour d’une triple polarisation criminelle : les intérêts de trafiquants romains, de figures politiques locales et de hauts dignitaires du Vatican s’y trouvent ainsi inextricablement mêlés autour de l’acquisition de terrains à Ostia, symboles géographiques d’un pouvoir hégémonique. Cet article montre comment, à travers les choix narratifs opérés par ses auteurs, l’adaptation sérielle de Suburra constitue une version plus riche et aboutie, du point de vue éthique, que l’œuvre littéraire originelle. En effet, la série remet en cause la cristallisation des représentations qui caractérisait le roman et enfermait les personnages dans une dichotomie bien / mal, autour de laquelle s’articulait chacune de leurs actions. Bouleversant l’agencement systémique de la diégèse originelle, la série travaille avec subtilité les rapports interpersonnels et institutionnels, pour ouvrir sur une narration plus humaine et éthique de la criminalité et du monde contemporain.
Mots-clés :
- Subarra,
- Rome,
- mafia,
- criminalité,
- De Cataldo
Abstract
In 2013, Giancarlo De Cataldo and Carlo Bonini published the novel Suburra. Between 2017 and 2020, streaming platform Netflix releases its first original Italian series, Suburra. La serie, a free adaptation of the book of the same name. Directed by Michele Placido, Andrea Molaioli and Giuseppe Capotondi, the three seasons are characterized by a dense script that interweaves complex plots around a triple criminal polarization: the interests of Roman traffickers, local political figures and high-ranking Vatican dignitaries are inextricably intertwined around the acquisition of land in Ostia, geographical symbols of hegemonic power. This article shows how, through the narrative choices made by its authors, the serial adaptation of Suburraconstitutes a richer and more ethically accomplished version than the original literary work. Indeed, the series challenges the crystallization of representations that characterized the novel, locking the characters into a good/evil dichotomy around which each of their actions was structured. Shaking up the systemic arrangement of the original diegesis, the series subtly works on interpersonal and institutional relationships, to open up a more human and ethical narrative of crime and the contemporary world.
Keywords:
- Subarra,
- Rome,
- mafia,
- criminality,
- De Cataldo
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