Documents repérés
-
211.Plus d’information
La prolifération des prix littéraires affecte autant la littérature que le secteur de la jeunesse. Et ce, pour des raisons différentes. Dans le premier cas, il semble que la création de nouveaux prix soit une réponse aux crises récurrentes qui frappent cette institution vieille de plus d'un siècle. En revanche, les prix pour la jeunesse prolifèrent sans qu'on ne constate à leur propos de polémique. Loin de la médiatisation exacerbée qui touche des prix littéraires corrompus aux modes de sélection arbitraires et commerciaux, les prix pour la jeunesse, jouissant d'une faible notoriété, mènent un travail de médiation approfondi qui apporte une contribution efficace à la découverte de la littérature. Ils privilégient la phase de lecture, de débat et de confrontation des points de vue, favorisent une proximité avec les auteurs et valent donc bien plus par les processus qu'ils mettent en oeuvre que par l'affichage de leurs palmarès.
-
-
214.Plus d’information
Cet article prend la forme d'une réflexion sur les rapports problématiques de l'écrivain francophone et de l'institution littéraire française. Sa représentation marginale dans le palmarès des grands prix littéraires français invite à prendre en compte les raisons diverses qui peuvent expliquer un tel déséquilibre, ainsi que celui qui oppose les littératures francophones d'Europe et d'outre-mers, les unes étant bien mieux représentées que les autres. L'histoire des prix littéraires montrera d'abord que les prix ont toujours été le théâtre de luttes ou d'intérêts internes au champ littéraire français. Des réalités éditoriales très contrastées, des raisons commerciales, idéologiques et esthétiques expliqueront aussi la reconnaissance littéraire difficile du romancier francophone et son insuffisante réception en France. D'où les discours ambigus et contradictoires qu'il tient sur la reconnaissance littéraire que lui confère un prix littéraire, que l'on résumera dans une dernière partie.
Mots-clés : Literary prizes, French written litteratures, identity, publishing, consecration, Prix littéraires, consécration, littératures francophones, édition, identité
-
-
216.Plus d’information
Cet article commence par situer la curiosité des écrivains de l'entre-deux-guerres à l'endroit du cannibalisme, puis propose une analyse de deux récits d'aventures de Renée Dunan : la nouvelle « Uzcoque » et le roman Kaschmir. Jardin du bonheur. Le cannibalisme y est abordé de deux manières – littéralement puis métaphoriquement – à l'intérieur d'intrigues ayant pour principal enjeu de montrer de quoi les femmes sont capables.
Mots-clés : Anthropophagie, polyandrie, guerre des sexes, récits d'aventures, Renée Dunan, femmes, Anthropophagy, polyandry, war of the sexes, adventure stories, Renée Dunan, women
-
217.
-
-
219.Plus d’information
Cet article porte sur les identités géographiques de Paul Gauguin. Gauguin n'est pas attaché aux lieux, il aspire à l'ailleurs. Il s'agit d'une recherche d'exotisme comparable à celle des orientalistes, mais aussi, de façon plus originale, d'aller trouver dans une altérité géographiquement déterminée (le Sauvage) une forme plus authentique de l'expérience et l'expression humaine. Gauguin veut prendre ses distances vis-à-vis d'un Occident qu'il vit comme un carcan. Sa quête relève d'un voyage intérieur, d'une quête identitaire. Le cas de Gauguin permet de montrer que les identités géographiques ne sont pas nécessairement territoriales, et qu'elles peuvent résulter d'une construction individuelle complexe. L'article appelle à prendre au sérieux les discours et les choix des acteurs, et à fonder sur ceux-ci la caractérisation d'identités géographiques qui peuvent compléter les identités territoriales.
-
220.Plus d’information
Le patrimoine (architectural, monumental) intéresse-t-il les intellectuels ? En France, différents blocages institutionnels et culturels n'ont pas empêché que surgissent des écrits vigoureux émanant de la société civile, alors même que l'État prétend avoir toute latitude pour imposer dans ce domaine une démarche unitaire et univoque. De fait, il est possible de distinguer trois périodes dans l'histoire des pétitions. La première (fin du XIXe siède- 1918) est celle des mauvais départs : le sérieux des débats portant sur la protection d'un héritage menacé ou vandalise est souvent compromis par les excès idéologiques, qu'il s'agisse de réaction, de confusion des ordres esthétique et politique, d'anticléricalisme, ou de nationalisme xénophobe. La seconde période, des années 1920 aux années 1950, voit la mise en place d'un lobby patrimonial soucieux de modernisme ; il ne veut plus seulement défendre la cité (singulièrement Paris) contre l'affairisme immobilier, mais proposer un nouveau modèle urbain ; les avant-gardes artistiques, quant à elles, se montrent hostiles au patrimoine, assimilé au passéisme. La dernière période étudiée, couvrant les années 1960 à 1980, voit la formation d'un front patrimonial plus large et contestataire que les précédents, en particulier à l'occasion de la fameuse « Bataille des Halles » (contre la destruction des halles de Baltard), dont l'envergure amorce une anti-politique publique. De nos jours, l'engagement en faveur des « vieilles pierres » se trouve transféré des seuls intellectuels nationaux aux « usagers locaux du patrimoine ».