Notes de lecture

Vaïs, Michel (dir.), Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, Montréal, Québec Amérique, 2008, 422 p.[Notice]

  • Louise H. Forsyth

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  • Louise H. Forsyth
    Université de Saskatchewan

Ce dictionnaire, projet des Cahiers de théâtre Jeu, est un ouvrage de qualité à tous les égards. Quelle belle initiative ! C’est tout simplement un énorme plaisir de tenir ce livre entre les mains, avant même de l’ouvrir. La reliure est de la plus grande qualité artisanale (à un prix si modique !) – les pages de cet outil de référence majeur, qu’on n’hésite pas à ouvrir tout grand de peur d’en casser le dos, ne s’envoleront pas, même après de nombreuses consultations. Le design de la couverture est par ailleurs impeccable. Cette couverture, qui offre la photo de Denise Morelle et de Marcel Sabourin dans la mise en scène de Jean-Pierre Ronfard d’Ubu roi (L’Égrégore, 1962), représente en microcosme tout ce qui caractérise le théâtre québécois depuis son nouveau départ vers la fin du xixe siècle et que le Dictionnaire illustre si brillamment : la beauté artistique, la rigueur professionnelle, la recherche audacieuse, la créativité originale, l’engagement social, le ludisme subtil ou scandaleux, l’ouverture sur le monde, et le respect des traditions théâtrales qui n’empêche d’aucune façon des performances hautement irrévérencieuses. Et ensuite, le plaisir de commencer le tour de l’ensemble du territoire du théâtre québécois, en feuilletant rapidement le livre, et de se rappeler des moments inoubliables de l’histoire de ce théâtre, en contemplant les belles photos de spectacles, d’interprètes, de mises en scène et de scénographies. En parcourant les entrées biographiques – concises et néanmoins riches en informations fiables –, les lecteurs auront la preuve que le théâtre québécois est tout simplement, comme le dit Michel Vaïs dans son introduction, « un art vivant, reconnu dans le monde comme l’un des plus dynamiques et inventifs qui soient » (p. 17). Vaïs explique que l’idée de l’ouvrage « était de consigner le parcours de 450 artistes qui ont le plus marqué le théâtre québécois des origines à nos jours » (p. 9). Sept des recherchistes les plus respectés du théâtre québécois forment la cohorte qui a collaboré, avec Vaïs et les Cahiers de théâtre Jeu, à la conception de ce dictionnaire et à la rédaction de la plupart des entrées : Hélène Beauchamp, Patricia Belzil, Raymond Bertin, Claire Dé, Jean-Marc Larrue, Renée Noiseux-Gurik et Christian Saint-Pierre. Vingt-six autres collègues y ont aussi contribué. Ces experts ont dû consulter des sources diverses, souvent difficiles à trouver et à vérifier, et aussi adapter leurs informations, quelles que soient la richesse et la durée de la carrière de l’artiste, au protocole éditorial qui imposait le même format et plus ou moins la même taille à toutes les entrées. Vaïs consacre son introduction à l’exposé des objectifs qui ont déterminé le contenu du Dictionnaire et à l’explication des frontières qui ont délimité les champs historiques et artistiques représentés. Se faisant le porte-parole de l’équipe de collaborateurs, Vaïs se dit conscient du fait que, inévitablement, le bien-fondé des choix de l’équipe ne serait pas reçu à l’unanimité. Au nom de l’équipe, il en assume la pleine responsabilité : « Ce dictionnaire reste […] celui de l’équipe qui l’a fait […] Il y a là un jugement de valeur que nous assumons, comme le fait toute démarche historique » (p. 11-12). L’équipe a pris comme point de départ du projet l’affiche l’Arbre du théâtre québécois, préparée pour fêter, en 2001, le vingt-cinquième anniversaire de la revue Jeu. Cette première représentation de l’ensemble du théâtre québécois comportait sur ses branches et autres ramifications, sans commentaires, le nom d’interprètes, de metteurs en scène, d’auteurs, de scénographes, de critiques, de pièces, de compagnies, de lieux, de festivals, de maisons d’enseignement, …