EN :
This paper focuses on strategies deployed by women and discourses of women’s collective action in the #BeatThePot strike which took place alongside popular protests against Mugabe and the failures of ZANU-PF led government in Zimbabwe. Using Judith Butler’s ideas on “bodies in alliance and the politics of the street,” I theorize how women as gendered “bodies congregate, move, speak and strike together as they claim public space into political spaces” (2015, 70). I interrogate women’s use of embodiment as a strategy involving the metaphor of both the “labouring mothering body” and as “bodies that strike,” which demonstrates how women in Zimbabwe confronted violent political, economic, and socio-cultural limits imposed on their bodies. In this strike, women challenged the silencing of women’s public political work and refused to be relegated to the invisible margins of domesticized and undervalued reproductive labour. Thus, through the #BeatThePot protest, I demonstrate how women in Zimbabwe have engaged in body work to a confront violent regime and how they have borne on their bodies violent reprisal through sexual attacks, abductions, incarcerations, torture, and even loss of life. The paper concludes that the feminized body is a site of violent struggle for autonomy and that through collective action women in Zimbabwe have sought to confront and transform the repressive state.
FR :
Cet article traite des stratégies déployées par des femmes et de discours de l’action collective féminine dans le cadre de la grève #BeatThePot, qui s’est déroulée parallèlement à des manifestations populaires contre Mugabe et les échecs du gouvernement dirigé par l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF). En m’inspirant des idées de Judith Butler relatives au thème de « l’alliance des corps et de la politique de la rue », je théorise sur la façon dont les femmes, en tant que « corps genrés, se regroupent, se déplacent, parlent et font la grève ensemble alors qu’elles revendiquent que l’espace public soit un espace politique » (2015, 70). Je m’interroge sur l’utilisation de l’incarnation par les femmes comme une stratégie comprenant à la fois les métaphores du « corps maternel en travail » et des « corps qui se battent à l’unisson », ce qui démontre la façon dont les femmes du Zimbabwe se sont opposées aux violentes limites politiques, économiques et socioculturelles imposées à leurs corps. Lors de cette grève, les femmes ont contesté le fait que les activités politiques publiques de femmes aient été réduites au silence et ont refusé d’être reléguées dans l’invisible lisière du travail reproductif domestiqué et sous-évalué. Ainsi, au moyen de la protestation #BeatThePot, je démontre la façon dont des femmes du Zimbabwe ont entrepris en groupe de s’opposer à un régime violent et la manière dont elles ont enduré de manière corporelle de violentes représailles, par des agressions sexuelles, des enlèvements, des incarcérations, de la torture, et même des pertes de vie. L’article conclut que le corps des femmes est le lieu d’une violente lutte pour l’autonomie et que, grâce à une action collective, les femmes du Zimbabwe ont cherché à s’opposer à la répression menée par l’État et à la transformer.