Géographie physique et Quaternaire
Volume 31, numéro 3-4, 1977 Troisième Colloque sur le Quaternaire du Québec : 2e partie Sous la direction de Serge Occhietti
Sommaire (16 articles)
Dynamique et paléogéographie de l’inlandsis laurentidien
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The implications of the Pineo Ridge readvance in Maine
Harold W. Borns et Terence J. Hughes
p. 203–206
RésuméEN :
Much of the Laurentide ice sheet in Maine, Atlantic Provinces, and southern Quebec was a "marine ice sheet," that is it was grounded below the prevailing sea level. When proper conditions prevailed, calving bays progressed into the ice sheet along ice streams partitioning it, leaving those portions grounded above sea level as residual ice caps. At least by 12,800 yrs. BP a calving bay had progressed up the St. Lawrence Lowland at least to Ottawa while a similar, but less extensive calving bay developed in Central Maine at approximately the same time. Concurrently, ice draining north into the St. Lawrence and south into the Central Maine calving bays rapidly lowered the surface of the intervening ice sheet until it eventually divided over the NE-SW trending Boundary and Longfellow Mountains and probably over other highland areas as well. A major consequence of these nearly simultaneous processes was the separation of an initial large ice cap over part of Maine, New Brunswick, and Québec which was bounded on the west by the calving bay in Central Maine, to the north by the calving bay in the St. Lawrence Lowland, to the south by the Bay of Fundy, and to the east by the Gulf of St. Lawrence. In coastal Maine, east of the calving bay, the margin of the ice cap receded above the marine limit at least 40 km and subsequently read-vanced terminating at Pineo Ridge moraine approximately 12,700 yrs. BP. These events are the stratigraphie and chronologic equivalent of the Cary-Pt. Huron recession/Pt. Huron readvance of the Great Lakes region.
FR :
La plus grande partie de l’inlandsis laurentidien qui couvrait le Maine, les Maritimes et le sud du Québec était une « calotte glaciaire marine », sa base étant sous le niveau marin de l’époque. Les conditions le permettant, des baies de vêlage se sont développées le long de courants de glace et ont morcelle la calotte, si bien que les parties au-dessus du niveau de la mer sont devenues des calottes résiduelles. Vers 12 800 ans BP une baie de vêlage a occupé les basses terres du Saint-Laurent jusqu’à Ottawa. En même temps, une baie plus petite se développait dans le centre du Maine. Le drainage simultané de la glace, au nord, dans la baie de vêlage du Saint-Laurent et, au sud, dans celle du Maine a abaissé la surface de la calotte glaciaire jusqu’à ce qu’elle se divise le long des monts frontaliers et Longfellow (NE-SO) ainsi qu’en d’autres régions de hautes terres. Cette calotte glaciaire, d’abord très étendue, a donc été isolée au-dessus d’une partie du Maine, du Québec et du Nouveau-Brunswick. Elle était limitée à l’ouest par la baie de vêlage du centre du Maine, au nord par celle des basses terres du Saint-Laurent, au sud par la baie de Fundy et à l’est par le golfe du Saint-Laurent. Dans la région côtière du Maine, à l’est de la baie de vêlage, la marge glaciaire a reculé au-dessus de la limite marine sur au moins 40 km, puis a réavancé jusqu’à la moraine de Pineo Ridge vers 12 700 BP. Ces événements sont les équivalents stratigraphiques et chronologiques de la récession de Cary-Port Huron, suivie de la récurrence de Port Huron, dans la région des Grands Lacs.
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Aperçu géologique du substratum et des dépôts meubles quaternaires dans la région de Blanc-Sablon, Québec
Bernard de Boutray et Claude Hillaire-Marcel
p. 207–215
RésuméFR :
La Côte Nord du Saint-Laurent, dans la région de Blanc-Sablon, se présente comme un plateau peu élevé de formations sédimentaires sub-horizon-tales cambriennes, reposant en discordance sur le bouclier précambrien métamorphique. Le socle précambrien affleure sur la côte selon des alignements NNO-SSE et, au N en collines arrondies culminant vers 350 m. Le Cambrien apparaît au S de la faille de Brador orientée SO-NE, sous forme de plateaux et de buttes témoins étages. Il constitue les séries du Labrador. Les tills et les dépôts fluvio-glaciaires sont plus abondants sur les hauteurs précambriennes du NO, moins touchées par la transgression marine post-glaciaire, et plus rares sur le Cambrien, au SE de la faille de Brador. L’altitude marine maximale atteint 150 m, mais les constructions marines vraiment notables n’apparaissent qu’en deçà de 80 m. Les lignes de rivage successives se marquent alors par des cordons de blocs décimétriques à hémi-métriques arrondis. Les blocs sont surtout gneissiques dans l’arrière-pays précambrien et en majorité gréseux dans l’avancée cambrienne. A partir de 30 m d’altitude, jusqu’au niveau actuel de la mer, les sédiments sont plus fins et forment souvent une terrasse en pente douce vers la côte. Le rebord inférieur de cette terrasse se situe vers 15 m d’altitude. Une datation au 14C de coquilles marines, prélevées dans des sédiments immédiatement transgressifs sur un diamicton, a livré un âge de 7200 ± 125 ans AA. Il est néanmoins probable que la déglaciation a eu lieu avant 10 000 ans AA, comme paraissent l’attester des altitudes marines maximales comparables entre Blanc-Sablon et Terre-Neuve.
EN :
The North Shore of the St. Lawrence River is an upland of moderate elevation made up of subhorizontal sedimentary strata (Cambrian), unconfor-mably overlying the Precambrian shield. Along the coast, outcroppings of Precambrian rock are oriented NNW-SSE; further north, the Precambrian forms rounded knobs about 350 m high. The Cambrian appears south of the Brador fault (SW-NE) and forms outliers 150 to 250 m high. These rocks are part of the Labrador Series. Till and unconsolidated fluvio-glacial deposits are abundant in the Precambrian hills in the northwest part of the area which was not affected by the post-glacial marine transgression. There are only a few patches of unconsolidated material on the Cambrian, southeast of the Brador Bay behind the coastal escarpment. The highest elevation reached by the sea after the de-glaciation is at 150 m. The main marine deposits, however, are encountered at approximately 80 m. A series of shorelines is indicated by strings of subround-ed boulders of decimetric to half-meter size. Within the area underlain by Cambrian rocks, the boulders consist mostly of Cambrian sandstone derived from cliffs eroded during the postglacial period, while in the Precambrian terrain, the boulders consist entirely of shield rocks. From 30 m to the present sea level, the Holocene sediments are finer grained, forming gently seaward sloping terraces. A 14C dating of marine fauna from sediments immediately overlying a till gives an age of 7200 ± 125 BP. It is probable that the marine transgression took place before 10 000 BP, considering the similarities of the highest marine shore lines between Blanc-Sablon and Newfoundland.
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Contribution à l’étude de la déglaciation wisconsinienne dans le centre des Cantons de l’Est, Québec
Pierre Clément et Michel Parent
p. 217–228
RésuméFR :
Un ensemble de faits géomorphologiques et sédimentologiques (fabriques de till à orientation d’écoulement vers le S; position sur des versants exposés au N et tracé de formes glaciaires frontales; orientation et situation de système interlobaire) indique un écoulement général vers le S d’une masse glaciaire à l’E et au NE de Sherbrooke. La limite occidentale de celle-ci paraît se prolonger au N de la moraine d’interlobe des monts Stoke par les eskers de Saint-Claude. L’origine de cette masse glaciaire n’est pas reconnaissabie dans la région considérée, mais pourrait se situer dans le plateau appaiachien de Thetford-Mines. Cette masse, en conflit avec sa voisine occidentale à écoulement général vers le SE, a vu son influence croître durant les étapes ultimes de la déglaciation, en particulier lors de la récurrence dite de Cherry River dont l’extension au SE de la limite fixée par McDONALD (1967) paraît probable. L’absence de continuité vers le SO et la localisation sur versant des formes frontales s’expliquent par l'existence de lacs de barrage glaciaire dans les vallées principales où les fronts étaient amenés à flotter; l’obliquité des axes du relief, orientés NE-SO par rapport aux fronts assumés plutôt E-O, rend compte du déversement général vers l’O des lacs proglaciaires, soit dans la direction de leur décroissance d’altitude.
EN :
Various geomorphological and sedi-mentological observations, such as southward till fabric orientations, northern slope location and direction of frontal glacial features, and orientation and location of interlobate system, indicate that an ice-body flowed southward, east and northeast of Sherbrooke. Westward, this mass probably extended to the Saint Claude eskers north of the Stoke Mountains Interlobate Moraine. Its origin cannot be recognized in the studied area, but could be located in the Thet-ford Mines Appalachian plateau. This ice which was conflicting with its western southeastward flowing neighbor had a growing influence in the last déglaciation stages, especially during the Cherry River readvance which could be extended southeastward beyond the limit proposed by McDONALD (1967). The lack of southwestward continuity and the slope position of the frontal features are explained by the occurence of ice-dammed lakes in the main valleys where the glacier was afloat. As the presumed east-west trend of ice fronts cuts obliquely the northeast-southwest topographical axes, spillways generally tended to flow westward according to the decreasing lake altitudes in this direction.
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La déglaciation de la Côte Nord du Saint-Laurent : analyse sommaire
Jean-Marie Dubois
p. 229–246
RésuméFR :
Entre l’embouchure du Saguenay et Blanc-Sablon, sur la Côte Nord du Saint-Laurent, des indices géomorphologiques et parfois sédimentologiques permettant de reconstituer la position frontale de la calotte laurentidienne en récession ont été relevés sur plus de 1 000 km. Les diverses positions frontales cartographiées semblent appartenir à trois grands systèmes : 1) le système morainique de Brador qui pourrait se raccorder au système de Saint-Narcisse daté de 10 900 à 11 200 ans BP et qui pourrait aussi être contemporain de la récurrence du Ten Mile Lake, à Terre-Neuve, datée d’environ 11 000 ans BP; 2) le système morainique de Baie-Trinité qui pourrait être contemporain de la pause de Métabetchouane datée de 10 100 à 10 300 ans BP. Le segment morainique de la rivière du Sault aux Cochons près de Forestville pourrait en être un des éléments; 3) le système morainique de Manitoy-Matamek, qui englobe la moraine du lac Daigle et la position de Manitou-Matamek, qui englobe la moraine du lac Daigle et la position frontale de Natashquan, ne se raccorde à aucun système connu. Il est plus jeune que la pause de Métabetchouane et plus vieux que le système de Sakami daté de 7900 BP. Les faits démontrent, en partie du moins, qu’il est synchrone de la transgression maximale de la mer de Goldthwait vers 9500 à 9600 ans BP, dont l’altitude est de 128-131 m dans la région entre Moisie et Mingan.
EN :
Many geomorphological and sometimes sedimentological indications of the recessionnal positions of the Laurentide ice sheet have been surveyed on 1,000 km between the Saguenay River and Blanc-Sablon on the North Shore of the St. Lawrence River. These ice front positions may be divided in three major systems: 1) the Brador morainic system might be correlated with the Saint Narcisse system (10,900-11,200 BP) and the Ten Mile Lake readvance (11,000 BP); 2) the Baie-Trinité morainic system might be correlated with the Métabetchouane halt dated 10,100-10,300 BP. The moraine of Sault aux Cochons River near Forestville seems to be a part of the system; 3) the Manitou-Matamek morainic system which includes the Lac Daigle moraine and the Natashquan ice front position but can not be correlated with any other known systems. It is indeed younger than the Métabetchouane halt and older than the Sakami system dated 7900 BP. Many dates show its synchronism, near 9500-9600 BP, with the maximum submergence of the Goldthwait Sea at 128-131 m of elevation between Moisie and Mingan.
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Glacial style and ice limits, the Quaternary stratigraphic record, and changes of land and ocean level in the Atlantic Provinces, Canada
D. R. Grant
p. 247–260
RésuméEN :
Evidence from scattered stratigraphie sections, from the relationship of a sequence of ice flow indicators to a raised interglacial marine platform, together with the limits of freshly glaciated terrain against weathered bedrock areas, indicates that late Wisconsinan glaciers spread weakly toward, and in many areas not beyond, the present coast. These were fed by a complex of small ice caps located on broad lowlands and uplands. The limiting factor was the deep submarine channels that transect the region. Thus, Laurentide ice was limited to northern Gulf of St. Lawrence. With this pattern of centripetal flow toward the Gulf, large areas remained unglacierized. There is now better geological corroboration of Fer-nald's hypothesis of nunatak botanic réfugia, though there was, perhaps during early Wisconsinan time, grounded ice in the Gulf and an outlet glacier in Laurentian Channel. Raised postglacial shorelines fit the model, with a general tilt toward the main shield ice sheet, but with two broad domes reflecting the ice complexes over New Brunswick and Newfoundland. Older emerged and submerged shorelines beyond the glacial limit complicate the pattern. At present northern regions are still rebounding while a zone of subsidence is migrating inland from the continental margin.
FR :
Un certain nombre de faits prouvent que les glaciers, à la fin du Wisconsinien, se sont écoulés vers les côtes actuelles, et dans plusieurs cas, ne sont pas allés au-delà : les coupes stratigraphiques, les liens entre une série d’indicateurs de l’écoulement glaciaire et la plateforme marine interglaciaire relevée, ainsi que les rapports entre les limites des dernières régions englacées et les régions dont la roche en place a été altérée. Ces glaciers étaient nourris par un ensemble de petites calottes localisées sur de vastes étendues. Toutefois, les profonds chenaux qui entaillent la région, en ont empêché l’extension. Le glacier laurentidien s’est donc confiné au nord du golfe du Saint-Laurent. Ce mouvement centripète vers le golfe a d’ailleurs épargné de vastes secteurs. Les données géologiques appuient maintenant davantage l’hypothèse de Fernald au sujet des refuges biologiques des nunataks, bien qu’au début du Wisconsinien, une calotte et un glacier émissaire aient occupé le golfe et le chenal laurentien. Les lignes de rivages soulevés postglaciaires sont conformes au modèle d’ensemble, avec un relèvement différentiel davantage marqué vers le glacier laurentidien mais également avec la présence de deux larges dômes associés aux calottes du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve. Toutefois des littoraux plus anciens, émergés et immergés, au-delà de la limite glaciaire, compliquent ce plan. Au nord, les régions se relèvent encore, alors qu’une zone de subsidence se déplace vers l’intérieur des terres.
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La déglaciation et les épisodes lacustre et marin sur le versant québécois des basses terres de la baie de James
Léon Hardy
p. 261–273
RésuméFR :
Les relevés de terrain et l’étude photo-géomorphologique révèlent que le secteur glaciaire du Labrador s’est scindé en deux au droit de la moraine d’Harricana et que par la suite ces deux calottes résiduelles, appelées respectivement glacier du Nouveau-Québec et glacier d’Hudson, se sont retirées l’une vers le nord-est et l’autre vers le nord-ouest au contact des eaux profondes du lac Ojibway. Cette masse d’eau a eu pour effet d’accélérer le retrait des glaciers dont la marge flottait localement à la manière des plates-formes de glace. Le retrait du glacier du Nouveau-Québec fut entrecoupé de courtes pauses et d’un arrêt majeur défini par la moraine de Sakami qui recoupe l’extrémité nord-est des basses terres de la baie de James. Trois récurrences du glacier d’Hudson ont affecté le secteur sud-ouest des basses terres et deux de ces mouvements appartiennent aux réavancées de Cochrane. L’étude de séquences varvées et les caractéristiques du till indiquent qu’il s’agit de crues glaciaires d’une glace partiellement flottée. Le lac Ojibway s’est étendu vers l’est jusqu’à la moraine de Sakami et au-delà de la Grande Rivière vers le nord. Il s’est probablement drainé vers le nord à la hauteur du 80° de longitude ouest. La mer de Tyrrell, qui a submergé les basses terres de la baie de James et de la mer d’Hudson, a atteint l’altitude de 290 m sur le versant est et de 198 m sur le versant sud. La vidange du lac, l’invasion marine et l’arrêt de Sakami sont datés à 7900 ans BP, alors que les réavancées de Cochrane I et II ont atteint leur position maximale, il y a 8200 ans et 7975 ans.
EN :
Combined evidence of field data and photo-geomorphology shows that the Labrador sector of the Laurentide ice sheet became divided along the Har-ricana Moraine and that the two resulting residual ice caps retreated northeasterly and northwesterly in contact with the deep waters of Lake Ojibway. The ice recession was accelerated by the presence of the lake and the ice margin was floated locally. The retreat of the New-Québec ice was broken by short halts and by a longer standstill shown by the Sakami Moraine which traverses the northeast border of the James Bay lowlands. Three significant readvances of the Hudson ice have been observed in the southwest portion of the lowlands. Two of those movements are identified as Cochrane readvances. Varves data and till characteristics indicate glacial surges of a locally grounded ice shelf. Lake Ojibway extended easterly as far as the Sakami Moraine and northerly beyond La Grande Rivière, and drained probably along longitude 80°W. The Tyrrell Sea reached an elevation of 290 m east of James Bay and 198 m south of it. The drainage of the lake, the marine invasion and the Sakami standstill are dated 7900 C14 years BP. Cochrane I and II surges reached their maximum extent 8200 and 7975 years ago.
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La stratigraphie et les événements du Quaternaire de la partie occidentale de la Gaspésie, Québec
J. Lebuis et P. P. David
p. 275–296
RésuméFR :
Une cartographie des dépôts meubles de la Gaspésie a permis d’identifier des unités lithostratigraphiques dont les noms formels sont proposés. Il existe des preuves pour deux glaciations distinctes représentées par des tills séparés par des intervalles de sédiments glacio-lacustres. La dernière glaciation a subi une inversion du sens de l’écoulement glaciaire et a permis la mise en place d’un troisième till, auquel est associé un diamicton glacio-marin déposé lors du vêlage des glaciers dans l’estuaire du Saint-Laurent. Enfin un quatrième till est dû à l’activité de calottes glaciaires confinées aux hautes terres du centre de la Gaspésie et qui ont donné naissance à des glaciers de vallée. Ces tills, en commençant par les plus vieux, ont été nommés Tamagodi, Langis, Petite-Matane et Grand-Volume. Les sédiments glacio-lacustres sous-jacents à chacun des deux premiers tills ne contiennent pas ou très peu de matière organique et n’ont pas été datés.
EN :
During the mapping of the surficial deposits of the Gaspé Peninsula, several lithostrati-graphic units were identified, four of which are tills and are formally named here: the Tamagodi, Langis, Petite-Ma-tane, and Grand-Volume Tills. The tills are distinguished from one another on the basis of their physical properties, lithological and mineralogical composition, and flow directions of the glaciers which deposited them. There is evidence for only two distinct glaciations represented by the lowermost two tills, which are underlain and are stratigraphically separated from one another by glacio-lacustrine deposits of unknown age. The third till was deposited during the retreat of the last ice sheet when a reversal of flow direction occurred. There is a gla-ciomarine diamicton associated with this till, which formed during the calving phase of ice retreat in the St. Lawrence estuary. The fourth till is recognized in the highlands of the Gaspé Peninsula and was formed by local ice caps that were drained by a number of distinct valley glaciers.
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L’émersion des terres dans la région de Baie-des-Sables/Trois-Pistoles, Québec
Jacques Locat
p. 297–306
RésuméFR :
L’histoire du Quaternaire de la région de Baie-des-Sables/Trois-Pistoles peut se diviser en quatre phases principales : 1) pré-glaciaire (> 100 000 AA); 2) glaciaire (100 000 - 14 000 ans AA); 3) glacio-marine (14 000 - 12 000 ans AA); 4) marine (depuis 12 000 AA). La limite marine de la région varie de 120 m près de Baie-des-Sables à 166 m aux Trois-Pistoles; la pente du plan de la limite marine s’incline donc de 0,4 m/ km vers le nord-est. La succession des dépôts marins et d’origine marine est la suivante : un till argileux, fossilifère, une argile glacio-marine et une argile massive. Les dépôts de transition entre l’argile glacio-marine et l’argile massive est une argile massive appauvrie en sédiments d’origine appalachienne. À partir du niveau de la mer, les principales terrasses marines sont : la terrasse de Rimouski, la terrasse de Mitis et la terrasse de Bic. On appelle surface de Mie Mac la plateforme et l’escarpement rocheux, le long de la côte. Pour établir la courbe d’émersion, 11 datations au UC furent utilisées. Cette courbe marque le début de la déglaciation à Saint-Fabien vers 13 500 ans AA, suivie par un relèvement rapide des terres jusqu’au début de la construction de la terrasse de Bic après quoi l’émersion est plus lente. À l’exception de la terrasse de Bic, il est difficile de montrer l’apparition de courtes périodes de stabilité ayant permis la construction des autres terrasses marines.
EN :
Land emergence in the Baie-des-Sables/Trois-Pistoles area, Québec The Quaternary geology and history of this area is divided into four phases: 1) a pre-Glacial (100,000 y. BP), 2) Ice (100,000 - 14,000 y. BP), 3) Ice-Sea (14,000 - 12,000 y. BP), 4) Sea (post 12,000 y. BP) phases. The marine limit in the area varies from about 120 m near Baie-des-Sables to about 166 m at Trois-Pistoles, the marine limit plane slopes northeastward at about 0,4 m/km. The sequence of marine deposits is a "marine" till, a glacio-marine clay, and a massive clay. The transition between the glacio-marine and massive clay is a massive clay depleted in sediments of Appalachian origin. The main marine terraces, from the actual tidal flats going landward, are: the Rimouski, Mitis and Bic terraces. The bedrock platform and scarp are here called the Mic Mac surface. A total of 11 14C dates were obtained to draw the emergence curve. It indicates the beginning of the déglaciation at St. Fabien, about 13,500 years ago, followed by a rapid emergence until the construction of the Bic terrace (between 11,000 and 9000 years BP), and a slower rate of emergence until now. Except for the Bic terrace, it is difficult to show, on the emergence curve, the occurence of the short stages of stability when the terraces were constructed.
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Stratigraphie du Wisconsinien de la région de Trois-Rivières-Shawinigan, Québec
Serge Occhietti
p. 307–322
RésuméFR :
Dans cette étude, le cadre stratigraphique, défini antérieurement par Gadd, est précisé et de nouvelles interprétations paléogéographiques sont proposées. Le till de Bécancour est présent sur trois coupes. Les dépôts argilo-silteux de Saint-Pierre évoquent un environnement semblable à celui de l’actuel lac Saint-Pierre mais avec un niveau des eaux supérieur. La végétation fossile indique un climat légèrement plus froid qu’aujourd'hui. Son âge, environ 67 000 ans BP, est celui d’un interstade du Wisconsinien. Le stade de Gentilly débute ensuite par le lac glaciaire de Deschaillons, dont le niveau relatif est à 30 m au moins au-dessus du niveau actuel de la mer. On compte seulement 800 varves sur la rive nord du Saint-Laurent, surmontées par les sables lacustres proglaciaires des Vieilles-Forges, qui passent progressivement au till de Gentilly. Ce till, mis en place entre 60 000 et 11 500 BP, présente aux Vieilles-Forges deux niveaux de sédimentation aquatique intercalés, qui indiquent un changement de dynamique glaciaire. A la fin du Wisconsinien supérieur, la déglaciation est marquée par le recul progressif du front de l’inlandsis ancré à son lit. Les dépôts glacio-marins à la base du complexe morainique de Saint-Narcisse semblent correspondre à une halte du front glaciaire entre 11 300 et 11 000 BP. Plus récent que 11 000 BP, le complexe lui-même reflète une réactivation de la glace correspondant au refroidissement mondial du Dryas III. Au nord de ce système, les dépôts glaciaires de Mékinac sont les derniers témoins de l’inlandsis en retrait. La transgression de la mer de Champlain a débuté vers 11 500 BP à l’emplacement actuel de la rive nord du Saint-Laurent mais plus tard au nord du complexe morainique.
EN :
This revision refines the frame previously proposed by Gadd. Bécancour till is represented in 3 sections. The silty clays of the St. Pierre deposits suggest an environment similar to the present Lac St-Pierre with water level a few meters higher. The fossil organic debris indicate a cooler climate than today. Their age, about 67,000 BP, and the climate suggest it is an interstade of the Wisconsinan. The Gentilly stade begins by the glacial lake of Deschaillons, the relative level of which was at least 30 m higher than the present sea level. Only 800 varves have been counted on the north side of St. Lawrence River where they are covered by proglacial lacustrine Vieilles-Forges sands. These sands pass progressively to the Gentilly till. This till, laid down between about 60,000 and 11,500 BP, shows at Les Vieilles-Forges two intercalated water-laid beds which indicate a change in the glacial dynamic. During late Wisconsinan, the déglaciation is characterized by the progressive retreat of the inlandsis front, with the ice anchored to the bottom. In the area, the glacio-marine deposits, at the base of the St. Narcisse Morainic System, seem to correspond to a glacial halt, between 11,300 and younger than 11,000 BP. This system is dated younger than 11,000 BP and has been constructed by a reactivation of the ice correlated with the general cooling of Dryas III. North of the St. Narcisse moraine, glacial drift of Mékinac is the last evidence of the retreating inlandsis. The Champlain Sea waters inundated the area south of the moraine at about 11,500 BP, and the north side after 11,000 BP.
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La déglaciation de la vallée du Saint-Laurent et l’invasion marine contemporaine
Gilbert Prichonnet
p. 323–345
RésuméFR :
La région étudiée couvre 20 000 km2, de la frontière des États-Unis jusqu’aux hauteurs des Laurentides, et de l’Ontario aux reliefs appalachiens. Le glacier du Wisconsinien supérieur se retira de la région entre 13 000 et 10 500 ans BP. La mer de Champlain a envahi les zones déprimées, au front du glacier en recul, s’étendant depuis Québec vers le SO à partir de 12 500 ans BP, puis s’élargissant vers le N. De nouvelles données nous permettent d’admettre sa présence au centre des basses terres jusqu’aux environs de 9500 ans BP. Pour la déglaciation, deux thèmes ont été approfondis : les mouvements successifs du glacier et les constructions glaciaires et proglaciaires. Dans les basses terres, des mouvements tardifs vers le SO sont en relation avec des lacs proglaciaires méridionaux : l’interprétation du réajustement isostatique et de l’invasion marine doivent tenir compte de leur présence. Les constructions morainiques mineures suggèrent un retrait glaciaire rapide. Des fossiles marins ont été incorporés aux tills en coulées : ce sédiment n'est pas mis en place lors de réavancées glaciaires. Dans le «complexe morainique» de (Saint-Faustin-) Saint-Narcisse, les poussées sont de faible importance. Sédimentologie et morphométrie des accumulations littorales permettent de réévaluer le niveau marin maximum : au nord, dans les fjords, les constructions littorales, régressives et non fluvioglaciaires, marquent un niveau de l’ordre de 251 m; au centre, données de terrain et eustatiques semblent indiquer un niveau au moins égal à 228 m; au sud, 190 lignes de rivage ont été identifiées : la mer y a sans doute atteint 222 m.
EN :
The studied area extends from the U.S. border to the Laurentides uplands and from Ontario to the Appalachian ridges and covers 20 000 km2. The late Wisconsinan icecap retreated from the area between 13 000 and 10 500 years BP. The Champlain Sea invaded the lowlands, following the retreating ice, widening southwestward then northward, from Québec City at about 12 500 years BP. New data show that the central lowlands were inundated until about 9500 years BP. Glacial features were studied for two major aspects: the succession of ice movements, and glacial and proglacial deposits. Late southwestward flow, in the lowlands, is related with the presence of southern proglacial lakes. The isostatic rebound and the marine invasion have to be reconsidered in relation to those lakes. The minor morainic features seem to indicate a rapid ice retreat. Marine fossils were incorporated in flow-tills: such sediments cannot be explained by glacial readvances. Push structures found in the (Saint-Faustin-) Saint-Narcisse «morainic complex» indicate only minor ice movements. Sed-imentologic and morphometric analysis of the littoral deposits allow us to reexamine the upper marine level: in the north, along the fiords, the regressive shorelines are not fluvioglacial deposits, and show a level of about 251 m; in the central part, eustatic data and landforms suggest a level of at least 228 m; in the south, about 190 shorelines were identified: the sea level reached probably 222 m.
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Calving Bay dynamics and ice sheet retreat up the St. Lawrence Valley system
R. H. Thomas
p. 347–356
RésuméEN :
Ice streams that drain marine ice sheets are particularly susceptible to catastrophic retreat because they flow through bedrock troughs, and grounding line migration would produce a calving bay filled either with an ice shelf or with icebergs. Geological evidence suggests that a calving bay formed in the Laurentian Channel and the St. Lawrence valley after the late-Wisconsin maximum. Retreat rates in this calving bay are calculated for a variety of possible models assuming that locally the late-Wisconsin Laurentide ice sheet extended to the edge of the continental shelf. If an ice shelf forms in front of the retreating grounding line, and the shear stress between the ice shelf and its margins is one bar, retreat continues for only 150 km. Further retreat requires lubrication by ice with a strain-dependent preferred crystal fabric that develops between the ice shelf and its sides, or by complete removal of the ice shelf. Under these conditions the first 300 km of retreat takes at least 3000 to 6000 years. Thereafter, further retreat is rapid until, if a lubricated ice shelf is present, a new equilibrium grounding line is established about 1100 km from the edge of the continental shelf. If massive calving of icebergs occurred at, or near the grounding line, then retreat would continue up the St. Lawrence valley through to Lake Ontario. Of the various models considered, the minimum time taken for retreat from a point 300 km inland from the edge of the continental shelf through to Lake Ontario is about 2000 years.
FR :
La dynamique des baies de vêlage et le retrait de l’inlandsis le long du Saint-Laurent. Les courant de glace qui drainent l’extension de l’inlandsis en milieu marin peuvent être particulièrement sujets à des retraits catastrophiques puisqu’ils s’écoulent le long de chenaux surcreusés dans la roche en place et que la migration de la ligne d’ancrage risque de creuser une baie de vêlage remplie par une banquise ou des icebergs. Les données géologiques suggèrent qu’une baie de vêlage s'est formée dans le chenal laurentien et dans la vallée du Saint-Laurent après le maximum du Wisconsinien supérieur. On a calculé des vitesses de retrait dans cette baie selon une variété de modèles en supposant que, localement, l’inlandsis laurentidien s’est étendu jusqu’à la limite du plateau continental. Si une banquise se forme à l’aval de la ligne d’ancrage en retrait et que la tension de cisaillement entre la banquise et sa bordure est de 1 bar, on ne connaîtra qu’un retrait de 150 km. Tout retrait ultérieur exige une lubrification par une glace dont l’orientation cristallographique préférentielle est en fonction de la contrainte qui se crée entre la banquise et ses côtés adjacents ou une désintégration complète de la banquise. Il faut de 3000 à 6000 ans pour effectuer un retrait de 300 km. Par la suite, le retrait se poursuit rapidement jusqu’à ce qu’une nouvelle ligne d’ancrage en équilibre s’établisse à quelque 1 100 km de la bordure du plateau continental dû à la présence d’une banquise bien lubrifiée. Si un vêlage intensif d’icebergs se produit à la ligne d’ancrage ou à proximité, le retrait devrait se poursuivre le long du Saint-Laurent jusqu’au lac Ontario. Selon différents modèles, le temps minimal requis pour que s’effectue le retrait, à partir d’un point à 300 km à l’amont de la bordure du plateau continental jusqu’au lac Ontario, est d'environ 2000 ans.
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L’évolution et l’extension des lacs glaciaires Barlow et Ojibway en territoire québécois
Jean-Serge Vincent et Léon Hardy
p. 357–372
RésuméFR :
On présente une nouvelle interprétation de révolution des phases lacustres des lacs glaciaires Barlow et Ojibway, à partir d’une synthèse des données recueillies sur le versant québécois des bassins de l’Outaouais supérieur et de la baie de James. Ces nappes d’eau (11 500 et 7900 ans BP) ont été les dernières d’une série continue de lacs qui suivirent la marge glaciaire laurentidienne depuis le début de la dernière déglaciation. Les lignes de rivage associées à ces phases lacustres montrent que l’altitude maximale des plans d’eau se relève vers le nord-nord-est et que le relèvement différentiel varie entre 0,5 et 1,2 m/km. Le niveau des eaux était contrôlé par des séries d’exutoires localisés aux ruptures de pente le long de l’axe fluvial constitué par les vallées de l’Outaouais, de la rivière des Quinze et du Kinojévis. Le tracé des plans de déformation des niveaux lacustres comparé au profil longitudinal actuel de ces vallées montre qu’au moment de la déglaciation, la ligne de partage des eaux a été déplacée loin vers le sud. Ce gauchissement temporaire de la surface a permis la rétention des eaux du lac Barlow. La coupure entre les lacs Barlow et Ojibway représente la rupture de pente la plus importante de tout l’axe fluvial. Son emersion a confiné les eaux du lac Barlow au bassin du Témiscamingue et a donné naissance à un autre lac indépendant, le lac Ojibway, qui s’est agrandi vers le nord et le nord-est sur le territoire nouvellement déglacié.
EN :
A new interpretation of the lacustrine phases of these glacial lakes is presented, based on a synthesis of the data collected from the upper Ottawa River and James Bay drainage basins in Québec. These water bodies (11,500 and 7,900 BP) were the penultimate lake phases in a series of proglacial lakes that followed the retreating Laurentide ice margin from its late Wisconsinan maximum stand. Shorelines associated with these lacustrine phases show that the maximum elevation of the water planes are tilted up towards the north-northeast and that differential uplift varies from 0.5 to 1.2 m/km. Lake levels were controlled by series of outlets situated at slope inflections along the Ottawa, Des Quinze, and Kinojevis river system. The plot of the water-level planes on the long profile of the present river valleys indicates that at the time of déglaciation, the drainage divide was displaced far to the south by isostatic delevelling. It was this temporary deformation of the earth's surface that retained Lake Barlow waters. The separation of lakes Barlow and Ojibway represents the most important inflection of slope in the whole fluvial system. The emergence of this sill confined Lake Barlow waters to the Témiscaming basin and created Lake Ojibway, a completely independent lake that extended towards the north and northeast on the recently deglaciated terrain.
Études thématiques
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La datation au radiocarbone de la matière organique de quelques sols du Québec
Y. A. Martel et P. Lasalle
p. 373–378
RésuméFR :
La datation au radiocarbone naturel peut être utilisée pour caractériser la stabilité de la matière organique des sols. Dans la zone de surface, où se trouvent les racines, la datation donne une idée de la stabilité de la matière organique et de ses différentes fractions. Dans les sols profonds, le but de la méthode est de dater les substances organiques complexées avec l’argile et les autres particules minérales pour déterminer l’âge de la sédimentation, il y a moins de 30 000 ans. Les résultats obtenus démontrent que l’âge moyen de la matière organique dans la couche de surface est moderne, mais que certaines de ses fractions ont un âge plus grand que 1000 ans BP, indiquant ainsi que 50% de la matière organique est très résistante à la décomposition. Sous la zone des racines, la datation à La Pocatière a démontré que la terrasse la plus près du fleuve (16 m au-dessus du niveau de la mer) est de 1850 ± 90 ans BP, tandis que les autres terrasses (115 et 140 m au-dessus du niveau de la mer) ont respectivement 10 310 ± 140 et 10180 ± 270 ans BP. A une altitude de 150 m au-dessus du niveau de la mer, on a trouvé un âge de 16 170 ± 230 ans BP pour un sol situé à L’Acadie, près de Montréal. Cette date apparaît cependant plus élevé que l’âge des sédiments sur lequel le sol s'est développé.
EN :
The availability of carbon dating which utilizes naturally occuring 14C as a tracer has made it possible to characterize the soil organic matter. In the root zone of surface soils, the radiocarbon measurements are used to determine the rate of decomposition of the various fractions of organic matter. Below the root zone, the dating of soil may assist in measuring the age of the organic substances that are complexed with clays or other mineral particules. The purpose is, then, to evaluate the time of particule sedimentation that has taken place in the last 30,000 years. Results obtained showed that the total organic matter of surface soils dated "modern" but that some organic fractions dated over 1000 years BP indicating that, up to 50%, the organic matter was very resistant to decomposition. Below the root zone, the dating of soils in terraces at La Pocatière showed that the first terrace, near the St-Lawrence River, at an altitude of 16 m above sea level, was 1850 ± 90 years BP while two terraces (115 and 140 m above sea level) dated 10,310 ± 140 and 10,180 ± 270 years BP, respectively. At an altitude of 150 m near Montreal, a date of 16,170 ± 230 years BP was obtained on 3 m deep soil. This date appears, however, somewhat older than the expected age of the sediment in which it had developped.
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Preliminary paleomagnetic studies of lake sediments in Eastern Canada
R. J. Mott et J. H. Foster
p. 379–387
RésuméEN :
Nine lake bottom sediment cores from small lakes in Eastern Canada, three of which were oriented to an azimuth, have been analyzed magnetically in an attempt to delineate the paleomagnetic character of the late-Pleistocene and Holocene sediments as an aid to stratigraphy and chronology. Secular variations are discernable in mineral sediments and in overlying organic sediments when intensities are strong enough to produce reliable results. Where organic content was high and intensities low, erratic results were obtained. Short segments of some cores, involving at most several centimetres, showed negative values for inclination, but whether or not these can be related to magnetic reversals or excursions or are spurious results, cannot be determined at this time.
FR :
Les auteurs ont étudié les propriétés magnétiques de neuf carottes de sédiments, dont trois sont orientées, prélevées au fond de petits lacs de l’est du Canada. Le but de cette étude était de définir les caractéristiques paléomagnétiques des sédiments de la fin du Pléistocène et de l’Holocène, et ce, pour des fins stratigraphiques et chronologiques. Des variations séculaires sont discernables dans les sédiments minéraux qui les recouvrent, quand les intensités sont assez fortes pour donner des résultats valables. Lorsque le contenu organique était élevé et les intensités faibles, les résultats obtenus étaient irréguliers. Des valeurs négatives d’inclinaison ont été obtenues pour des segments, de plusieurs centimètres tout au plus, de certaines carottes. Il est impossible d’affirmer présentement que ces valeurs sont ou ne sont pas en relation avec des inversions ou des excursions du champ magnétique, ou qu’il s’agit de résultats erronés.
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The observed postglacial recovery of Québec and Nouveau-Québec Since 12,000 BP
J. T. Andrews et K. Tyler
p. 389–400
RésuméEN :
Radiocarbon dated relative sea levels, the tilts of proglacial lake shorelines and raised marine shorelines, the directions of the tilt of these features, and postglacial delevelling are used to construct six isobase maps showing relative sea level movements over the last 12,000, 10,000, 8000, 4000, and 2000 years, No map has more than 30 control points and usually there are only 12 "good" points controlling the isobase patterns. Each map shows the relationship of the isobases to the current ice sheet extent. Along the southern margin of the Laurentide Ice Sheet, the maximum postglacial emergence has been quite uniform with the 240 to 200 m isobase always close to the ice margin. Along the northeastern margin of the ice sheet, the postglacial emergence at the retreating ice edge was closer to 100 m. Equidistant diagrams are drawn along planes southeast from southern Hudson Bay and eastward from Southampton Island. If these diagrams are compared on a Shoreline Relation Diagram, the two profiles appear similar and compare moderately well with a theoretical SR Diagram published in 1969. The isobases show a major uplift center located around the area of James Bay and southern Hudson Bay where a maximum emergence of nearly 300 m occured in the last 7500 years. High marine limits southwest of Ungava Bay need to be dated because if they date close to 8000 BP as we suggest, then more emergence is suggested for the region southwest of Ungava Bay than we currently allow for.
FR :
Pour dresser six cartes isobases du niveau marin relatif vers 12 000, 10 000, 8 000, 6000 4000 et 2000 BP, nous nous sommes servis de niveaux marins relatifs datés au 14C, de la valeur du relèvement de littoraux marins soulevés et de lignes de rivages d’anciens lacs proglaciaires, du sens de l’inflexion de ces littoraux ainsi que des courbes de dénivellation post-glaciaire. Aucune carte ne contient plus de 30 points de contrôle et la configuration des isobases ne repose bien souvent que sur 12 points valides. Le long de la limite méridionale de l’inlandsis laurentidien, le soulèvement post-glaciaire maximal a été sensiblement uniforme, l’isobase de 240 à 200 m étant toujours resté proche de la bordure glaciaire. Le long de la limite nord-orientale de l’inlandsis, le soulèvement post-glaciaire le long du front en retrait était proche de 100 m. Des diagrammes équidistants ont été tracés en direction du SE à partir du S de la baie d’Hudson et vers l’E à partir de l’île Southampton. Si l’on compare ces diagrammes au diagramme des relations entre littoraux (Shoreline Relation), les deux profils semblent similaires et coïncident assez bien avec un diagramme théorique des relations entre littoraux publié en 1969. Les isobases indiquent un centre de relèvement principal aux environs de la baie de James et du S de la baie d’Hudson où une emersion maximale de près de 300 m s’est produite durant les 7500 dernières années. Il serait utile de dater les limites marines du SO de la baie d’Ungava pour vérifier si elles remontent à près de 8000 BP, comme nous le pensons. Un tel âge impliquerait une emersion de cette région supérieure à celle admise jusqu’ici et, par conséquent, une couche de glace plus épaisse.
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Were parts of the north coast of Labrador ice-free at the Wisconsin glacial maximum?