J. Ross Mackay
p. 3–61
Notice
Résumé
La plupart des pingos de cette région se sont développés sur d’anciens fonds de lacs dont l’assèchement rapide a été causé par l’érosion de réseaux polygonaux à fentes de gel. Les levés de terrain (1969-1978) comprenaient le nivellement de nombreux points de repères, un forage intensif, des mesures thermiques, l’installation de transducteurs pour mesurer la pression hydraulique sous le pergélisol et des analyses diverses de l’eau (glace) du sol, etc. On en conclut que l’expansion du pergélisol dans des sédiments saturés de fonds de lacs provoque une accumulation de pression de l’eau d'infiltration suffisante pour permettre la croissance d’un pingo. Il arrive fréquemment que la pression hydraulique sous le pingo se rapproche de la pression lithostatique de la zone périphérique du pingo. La pression hydraulique parvient souvent à soulever un pingo et à introduire sous celui-ci une lentille de glace. Le diamètre de base maximal du pingo est atteint dès les premiers stades de sa formation; par la suite, le pingo tend plutôt à croître en hauteur. L’arrêt de la gélisolation se fait à partir de la périphérie pour se répercuter ensuite vers le centre. Quand un pingo évolue dans des sédiments perméables et sur un talik situé en profondeur, l’eau d’infiltration peut être expulsée vers le bas, faisant suite à l’engel et à la consolidation des sédiments saturés. Après l’éclatement de la lentille d’eau située sous le pingo, celui-ci peut se déchirer. Autrement, les brisures apparaissent au sommet ou sur les versants. L’expulsion de l’eau de la lentille occasionne la dégradation du pingo, qui se manifeste d’abord au sommet. Les vieux pingos s’affaissent suite à la fonte de leur coeur de glace mis au jour, de la gélifluxion et de la reptation sur les versants.
M. A. Carson
p. 63–92
Notice
Résumé
Les photographies contenues dans ce travail illustrent la morphologie générale et les formes de détail du glissement de terrain qui s’est produit le 3 mai 1978 à Sainte-Madeleine-de-Rigaud. Le glissement, qui a affecté le versant d’un vallon sur une longueur de 300 m, a eu lieu sur le tracé de la ligne principale de transmission reliant la baie de James à Montréal. Au moment du glissement, on enfonçait, au sommet du versant, un des piliers. On ne cherche pas ici à trouver les causes du glissement, mais on tente plutôt d'expliquer le mode de fonctionnement du mouvement de masse à partir de l’étude morphologique du matériel affecté. Une étude détaillée effectuée immédiatement après le glissement révèle que le matériel glissé est composé de nombreux horsts et grabens presque parallèles; le tout se présente selon un modèle de glissement de coins et prismes de type rétrogressif tel qu’on l’a déjà proposé pour les coulées qui se produisent dans les argiles sensibles de la mer de Champlain. On insiste sur le fait que les observations doivent être faites immédiatement après le glissement, la dégradation des formes étant très rapide ainsi que l’attestent les photographies prises six mois après le glissement.
Pierre Richard
p. 93–112
Notice
Résumé
Cinq diagrammes polliniques de sédiments lacustres ont été établis le long du 76° de longitude Ouest, entre le 53° et le 55° de latitude Nord, à l’est des basses terres de la baie de James. Le début de la sédimentation organique a été daté de 6500 ans avant l’actuel, à l’aide du radiocarbone. La colonisation végétale postglaciaire a débuté par une période de quasi désert, rapidement conquis par la tremblaie-parc qui fut par la suite remplacée par la pessière ouverte où l’aulne crispé et le bouleau glanduleux étaient abondants. Vers 2700 BP, la couverture arborée s’est ouverte encore plus, et cette tendance a persisté jusqu’à nos jours. Durant cette dernière période, le pin gris a pris de l’importance dans la végétation, sans toutefois atteindre la partie nord du territoire. Les résultats mettent en lumière un gradient latitudinal d’ouverture du couvert arboré, gradient qui est décelable à toutes les époques du passé. Le maximum de densité forestière couvrirait la période entre 6000 et 2700 BP. Cette étude montre des variations entre les diagrammes polliniques de sites voisins, ce qui autorise des considérations méthodologiques au sujet de l’analyse pollinique. Les résultats éclairent en outre le mode de colonisation postglaciaire des terres fraîchement libérées des glaces ou délaissées par la mer de Tyrrell. Ils montrent enfin l’inertie de la végétation subarctique, prise dans son ensemble, devant les variations climatiques mineures.