Comptes rendus

Cadrin, Gaston. La seigneurie de Vincennes. Une histoire de Beaumont et de Lauzon (Québec, GID, 2022), 376 p.

  • Emmy Bois

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  • Emmy Bois
    Université de Sherbrooke

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Couverture de Volume 77, numéro 3, hiver 2024, p. 1-213, Revue d’histoire de l’Amérique française

Dans cet ouvrage, Gaston Cadrin, chercheur autonome diplômé en géographie et sciences de l’environnement, entend de retracer l’histoire de la seigneurie de Vincennes (située en face de l’île d’Orléans, sur la rive sud du Saint-Laurent) et le parcours de ceux et celles qui l’ont possédée ou habitée. Pour ce faire, l’auteur a examiné de nombreuses pièces d’archives : contrats et inventaires notariés, registres paroissiaux, sources iconographiques et autres documents divers conservés à la BAnQ. Exhaustive et minutieuse, l’enquête lui permet non seulement de faire le récit biographique des seigneurs de Vincennes, mais aussi d’appréhender la vie quotidienne des censitaires ainsi que le devenir du patrimoine seigneurial après l’abolition de la tenure en 1854. Cadrin souhaite combler une lacune historiographique. Outre deux volumes publiés par l’archiviste Pierre-Georges Roy au sujet du sieur de Vincennes (1919) et de l’histoire de Beaumont (1943), il n’existe aucune étude traitant de la seigneurie de Vincennes. Concédée en 1672, cette seigneurie, appelée seigneurie du Cap Saint-Claude jusqu’en 1686, chevauche aujourd’hui les territoires de la municipalité de Beaumont et de la ville de Lévis. Sans surprise, l’histoire de ce fief, dont le peuplement a été lent et la mise en valeur tardive, est intimement liée au développement des seigneuries voisines de Beaumont et de Lauzon. L’ouvrage est divisé en 12 chapitres d’inégale longueur, organisés de façon chronologique et thématique. Les trois premiers chapitres sont consacrés à la famille Bissot. En 1672, François Bissot de La Rivière se fait concéder la seigneurie du Cap Saint-Claude pour deux de ses fils. Membre de la bourgeoisie marchande de Québec, Bissot est considéré comme le premier entrepreneur d’une région qui forme aujourd’hui la Rive-Sud de Québec, notamment puisqu’il y construit, en 1669, la toute première tannerie du Canada. À son décès, sa femme, Marie Couillard, et ses gendres, Étienne Charest et Louis Jolliet, poursuivent ses activités économiques de gestion industrielle et d’exploitation des ressources fauniques de la Côte-Nord. Selon Gaston Cadrin, Louis Jolliet a exercé une influence considérable sur les orientations de carrière de Charles-François et Jean-Baptiste Bissot, futurs seigneurs de Vincennes. Peu préoccupés par le développement de leur seigneurie, ceux-ci s’intéressent surtout à l’exploration de nouveaux territoires, à la traite des fourrures et aux pêcheries. Cadrin consacre une partie de son chapitre 2 à la vie de Louis Jolliet et l’entièreté de son chapitre 3 — de près de 25 pages — aux péripéties de Jean-Baptiste Bissot et de son fils dans la Haute-Louisiane. Aux chapitres 4 et 5, l’auteur examine le peuplement de la seigneurie de Vincennes et son organisation matérielle et religieuse. On y apprend qu’entre 1672 et 1749 Vincennes est géré, en majorité du temps, par des femmes : d’abord Marie Couillard, veuve de François Bissot, puis Marguerite Forestier, veuve de Jean-Baptiste Bissot. Puisque la famille Bissot n’envisage jamais développer leur fief, les censitaires doivent se rendre dans les seigneuries voisines pour profiter de services de première nécessité tels que la transformation de leurs produits ou les services religieux. Les trois chapitres subséquents concernent la propriété seigneuriale de la famille Roy. Cadrin y démontre qu’à l’instar de François Bissot, Claude-Joseph Roy, seigneur à partir de 1749, mise sur le commerce et l’industrie pour augmenter le bien-être économique de sa famille. Léguée de père en fils, la seigneurie devient en 1759 la possession de Joseph Roy, qui doit vivre une période d’incertitude au moment de la guerre de la Conquête et de l’invasion américaine (chapitre 7), puis celle du politicien Étienne-Féréol Roy en 1791. Intéressés par les profits que peut leur rapporter leur seigneurie, les seigneurs Roy s’établissent à Vincennes en y érigeant un manoir et construisant des …