Résumés
Résumé
Le relatif retard pris par la productivité de l'agriculture française à partir du milieu du XIXe siècle pose le problème de ses causes. L'auteur pense que l'une d'elles est la difficulté qu'éprouvent les agriculteurs français à prendre le virage technologique nécessaire. Ils se montrent hésitants devant l'adoption d'un machinisme agricole, varié dans ses aspects et sans cesse perfectionné.
Dans une première partie sont présentées l'évolution de ce machinisme, ses étapes avec leurs caractères propres, sa répartition dans l'espace national. Partant de ce tableau évolutif, l'auteur s'interroge sur ses raisons, sur ses rythmes variables dans le temps. Il pense que le conservatisme, la routine des paysans, l'insuffisante qualification de la main-d'oeuvre agricole, constituent des facteurs non déterminants. Il privilégierait plutôt, en faisant des éléments importants d'explication, le faible dynamisme des constructeurs français, les structures socio-économiques de monde paysan, notamment l'abondance des petites et très petites exploitations, la conjoncture des prix et, peut-être, l'insuffisant exode rural qui permet aux exploitants de disposer d'une main-d'oeuvre salariée relativement peu coûteuse. Le contexte démo-socio-économique rend compte à la fois de la grande lenteur de la mécanisation et des disparités zonales très marquées, bien qu elles s'estompent à partie de l'extrême fin du XIXe siècle.
Finalement la mécanisation de i agriculture française s'est bien réalisée, mais lente- ment, tardivement et modérément. Le mérite en revient aux "notables' ruraux qui ont donné ïexemple et stimulé la masse paysanne en organisant des concours et des expositions. Ceux-ci sont devenus efficaces à partir du moment où la paysannerie a pris conscience de /' utilité des machines et a disposé des moyens financiers nécessaires à leur acquisition.
Abstract
French agricultural productivity appears to have failed to match that of its neighbours by the middle of the I9th century. This paper suggests that one of the reasons for this relative backwardness was the failure of'French farmers to adopt the new technology available to them. Mechanization, with its constant change and variations in technique, was gener- ally not taken up.
In the first part of this paper, the author surveys the development of mechanization and the manner and extent of adoption across the country. On the basis of this analysis, he suggests reasons for the uneven and hesitant quality of mechanization over time. This resulted, he suggests, not simply from the conservatism of the French farmer, his devotion to traditional patterns of production and the lack of training among farm workers. Rather, he posits, the slow adoption of these new devices resulted from the lack of entrepreneurship on the part of French implement manufacturers, the structure of agricultural holdings in the country (most of the farms being small and too expensive to mechanize), the high prices for merchandise and the existence of a large body of landless agricultural workers. An analysis of the demo-socio-economic context reveals the extent of mechanization, and variations from area to area. These differences appear to disap- pear by the end of the 19th century.
Mechanization in French agriculture did take place but the development was slow and lagged behind the performance of other Western European nations. Central to this was the role of the leading citizens in each district, who encouraged mechanization by buying this machinery and by organizing contests and exhibitions. The smaller farmers followed their lead, but only when the benefits of mechanization were proven, and the financial resources to purchase became available.
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