Recensions

Brigitte Basdevant-Gaudemet, Guy Bucumi, David Koussens, dir., Le paradoxe évangélique. Sécularisation et laïcisation face aux protestantismes évangéliques. Québec, Les Presses de l’Université Laval (coll. « Sciences religieuses »), 2022, xiii-291 p.

  • Pierre-Louis Mongrain

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  • Pierre-Louis Mongrain
    Université Laval, Québec

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Couverture de Visages, explorations exégétiques et théologiques, Volume 80, numéro 2, 2024, p. 167-353, Laval théologique et philosophique

Cet ouvrage découle du colloque international « Les évangéliques et la laïcité » tenu le 4 mars 2020 à l’Université de Sherbrooke. Regroupant des chercheurs de divers horizons — droit, sociologie, histoire, sciences des religions, théologie, anthropologie, sciences de l’éducation et communication —, ce livre se concentre sur les protestantismes évangéliques et leurs relations avec la laïcité. Le paradoxe cité dans le titre vient du fait que ces groupes religieux ont largement bénéficié de la laïcité avant d’en devenir des contestataires effectifs. David Koussens, Guy Bucumi et Brigitte Basdevant-Gaudemet sont les directeurs de l’ouvrage. Koussens est titulaire de la chaire de recherche Droit, Religion et Laïcité de l’Université de Sherbrooke où il est également professeur à la Faculté de droit. Il dirige aussi le Centre d’études du religieux contemporain qu’il a mis sur pied à la même université. Bucumi est docteur en droit de l’Université Paris-Saclay. Il est actuellement chercheur postdoctoral et chargé de cours à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke et chercheur partenaire au Centre de recherche Société, Droit et Religion. Basdevant-Gaudemet est, quant à elle, professeur émérite d’histoire du droit à l’Université Paris-Saclay. Elle a créé et dirigé le centre de Droit & Sociétés religieuses. Elle se spécialise dans l’histoire du droit canonique et l’histoire juridique des relations des États avec les religions en France et en Europe. L’ouvrage est divisé en trois parties qui totalisent douze contributions. À cela s’ajoute, en plus de l’introduction, un chapitre d’ouverture de Brigitte Basdevant-Gaudemet dans lequel elle aborde l’évolution du protestantisme et des minorités religieuses à partir des traités de Westphalie de 1648. Les trois contributions de la première partie, qui s’intitule « Aux sources des relations entre l’État et les protestants évangéliques », s’intéressent à l’influence de figures historiques — Jean Calvin, Robert Barclay, Alexandre Vinet — sur la position des protestants évangéliques dans la relation entre Église et État. La deuxième partie, « Théologies évangéliques, conscience du droit et rapports à la laïcité », regroupe cinq chapitres qui se concentrent sur l’interprétation et l’expérimentation par les protestants évangéliques des dispositions juridiques laïques. La troisième partie, « La laïcité contre elle-même », se compose de quatre textes qui illustrent, par des études de cas en Afrique et en Amérique, comment des groupes protestants évangéliques se positionnent contre la laïcité. Le premier article est celui que Guerric Meylan, enseignant-chercheur à la Faculté Jean Monnet de l’Université Paris-Saclay, consacre à Jean Calvin. Il y présente l’évolution de la notion de bien commun dans la pensée de Calvin et comment cette éthique sociale peut servir de clef d’interprétation des rapports contemporains entre l’État et les Églises. Paul Chauvin-Madeira, maître de conférences à l’Université François Rabelais de Tours, montre la contribution du quaker Robert Barclay (1648-1690) dans la défense de la liberté religieuse à travers son oeuvre la plus importante, l’Apologie de la vraie religion chrétienne telle qu’elle est professée et prêchée par ce peuple appelé par mépris les quakers. Si, de l’avis de l’auteur, Barclay ne peut être considéré comme avant-gardiste en ce qui a trait au développement de la laïcité, il avance toutefois une théorie de la liberté religieuse qui dépasse le cadre classique de la tolérance du xviie siècle. Dans son article, le dernier de la première partie du livre, Sarah Scholl, enseignante à la Faculté de théologie de l’Université de Genève et spécialiste du christianisme et de la sécularisation, explore la naissance d’une dissidence protestante en Suisse au xixe siècle. En s’appuyant sur le théologien Alexandre Vinet (1797-1847) et sur le mouvement du Réveil, Scholl montre la reconfiguration pluraliste de l’espace public suisse …